Quand Ndenguet offre gracieusement au peuple congolais la corde avec laquelle il sera pendu

Le Congo s’enfonce chaque jour un peu plus dans la crise. En 2014 quand apparaissent les premiers signes d’une tentative de changer la constitution afin de briguer un troisième mandat, nous nous sommes inscrits dans la démarche de « La voie du milieu ». L’idée fondamentale était et reste la consolidation de la démocratie à travers l’acceptation de l’alternance politique au sommet de l’Etat. Cela consiste à renforcer l’Etat de droit en respectant la constitution. Le poids de la guerre de juin 1997 était tel que certains ont cru que le départ de Sassou du pouvoir allait déclencher une chasse aux sorcières par les perdants revanchards d’octobre 1997. L’épouvantail d’une déstabilisation du pays a été brandi avec une légèreté coupable. Aujourd’hui, après la violation de la constitution en octobre 2015 et le hold-up électoral de mars 2016, le Congo traverse l’une des plus graves crises postélectorales de son existence.

Nous avons souligné à plusieurs reprises l’absurdité d’une fuite en avant dont les résultats sont connus d’avance. Nous avons montré comment d’un pouvoir du grand nord on est passé à un pouvoir de la Cuvette Centrale, puis au pouvoir centré autour d’Oyo que d’aucuns qualifient d’oyocratie. Aujourd’hui, nous avons entamé la dernière phase de concentration du pouvoir : le passage du pouvoir clanique au pouvoir familial dont la finalité est une succession dynastique annoncée et assumée. La preuve de cette évolution est la prétention vulgaire et sans gêne aucune, des membres de la famille régnante. Une bonne dizaine de fils, neveux, oncles, tantes, siègera probablement à la future assemblée qu’on pourrait dès lors qualifier de familiale. Si à cette belle brochette on ajoute les gendres, beaux-frères, courtisans qui s’assument, on arrive à une vingtaine ou une trentaine de députés capables de former un groupe parlementaire et peser sur les décisions d’un parlement-croupion. La voie d’une succession dynastique serait alors largement ouverte.

Sauf que dans cette machine trop bien huilée, quelques grains de sable sont apparus. On prête à JDO des ambitions présidentielles qui l’auraient poussé à un affrontement quasi ouvert avec Nianga-Mbouala http://www.dac-presse.com/actualites/a-la-une/politique/2270-le-coup-detat-intelligent-de-jean-dominique-okemba-contre-sassou.html . Le conflit a certes été gelé, mais le mal est fait ; sauf miracle l’un des deux aura la peau de l’autre avec les conséquences qui s’imposent : chasse à l’homme programmée. L’autre grain de sable est la guerre du Pool et la crise économico-financière gravissime qui commence à faire vaciller les bases du pouvoir. En effet, le pouvoir acculé craint comme la peste le déclenchement de grèves sauvages capable de l’emporter. C’est dans le cadre de l’une de ces grèves que monsieur Ndenguet en sa qualité de chef de la police a cru bon de menacer un syndicaliste étudiant en la personne de Mambéké.

L’élément sonore retraçant cette menace a circulé sur les réseaux. En l’écoutant, j’ai d’abord cru à un montage. En réécoutant le message mes doutes ont progressivement disparu. La reconnaissance vocale a entre-temps permis de confirmer l’originalité de l’orateur. A partir de ce moment une question s’est imposée : Ndenguet avait-il été piégé par ses détracteurs (ils doivent être nombreux par les temps qui courent) ou a-t-il agi en connaissance de cause sous l’ivresse du pouvoir ? L’histoire répondra à cette énigme. Pour l’heure, le constat est simple : monsieur Ndenguet s’est fourré dans une situation délicate. En est-il vraiment conscient ? Dans un Etat de droit, il y aurait une telle levée de bouclier de l’opposition qui aurait forcé le pouvoir à accepter ou forcer sa démission. Connaissant la faiblesse de l’opposition politique actuelle ainsi que le balbutiement de la société civile, le cas évoqué n’aura pas de retentissement particulier au Congo. Mais qu’en est-il sur le plan international ?

C’est là où les choses risquent de se compliquer pour notre chevalier du pouvoir. A lire les réactions sur les réseaux, la question semble intéresser beaucoup d’activistes qui y voient le moyen idéal de confirmer les soupçons qui pesaient depuis longtemps sur les dérives sécuritaires du pouvoir. Monsieur Ndenguet a étalé à la face du monde le mode opératoire de la police nationale. Tous les masques sont tombés, aucun doute n’est plus permis. Arrestations arbitraires, enlèvements, disparitions etc. tout y passe. Le sort réservé à monsieur Mambéké sera symptomatique. Nous espérons que monsieur Ndenguet reculera devant ce geste de trop.

Tout le monde a tiré une conclusion simple. Monsieur Mambéké était dans l’exercice de ses fonctions de syndicaliste dont les droits sont reconnus par la constitution, même celle frelatée d’octobre 2015. Il n’avait violé aucune disposition juridique. Son interpellation enregistrée et publiée trahit un fonctionnement de la police qui en expose les acteurs à des poursuites judiciaires au niveau international.

Les défenseurs de Ndenguet ont allumé les contre-feux en arguant que les déclarations de leur maître ne signifiaient nullement une « liquidation » physique. A les croire, « liquider » signifie mettre en prison. Ce qu’ils ignorent, c’est que le message est d’une clarté effroyable qui donne l’impression que l’auteur offre à ses détracteurs la corde avec laquelle il sera pendu.

Ayant opté pour « la voie du milieu », nous avions cru qu’il était possible d’obtenir un départ pacifique de Sassou du pouvoir en garantissant sa sécurité et celle de ses proches collaborateurs et serviteurs zélés parmi lesquels se trouve vraisemblablement monsieur Ndenguet. La démarche a été condamnée en son temps comme un blanc-seing naïf offrant une impunité à une racaille qui devait être pendue haut et court jusqu’à ce que mort s’en suive. Il était déjà difficile de trouver des circonstances atténuantes aux agissements du pouvoir et de sa police. Depuis, la constitution a été violée et un hold-up électoral a eu lieu. La guerre du Pool s’est enlisée. Au lieu de circonstances atténuantes, on assiste à une accumulation vertigineuse de circonstances aggravantes.

Maintenant que la guerre de succession est ouverte et fait rage au sein même du pouvoir, quel sera le sort réservé à Ndenguet et ses collaborateurs en cas de perte de pouvoir ? A lire les réactions sur le réseau et à voir comment a été traitée l’ex-directrice du CHU, madame Ambiero, le mystère n’est pas très épais. Le Congolais est un peuple qui encense les vainqueurs, traque et lynche les vaincus.

Le drame pour monsieur Ndenguet, c’est qu’il est condamné à être du côté des vainqueurs pour sauver sa peau, ce qui n’est pas gagné d’avance. Or, dans la fuite en avant actuelle, les futurs vainqueurs seront obligés de marcher, comme en 1997-1998 sur les milliers de cadavres des vaincus. Une nouvelle victoire au prix du sang de certains vainqueurs d’octobre 1997. Oui, l’histoire est cruelle, elle qui a déjà conduit certains vainqueurs de 1997 en prison malgré les sacrifices et les services rendus. Qui de Nianga-Mbouala et de JDO sera le prochain vainqueur de 1997 à se retrouver en prison comme Ntsourou ? Quel sera le sort de Ndenguet dans ce combat de titans ? Nombreux sont les Congolais qui se réjouissent de cette guerre intestine. Ils rêvent en sourdine d’un troisième larron républicain et intègre qui viendra délivrer le pays  de la gangrène.

La politique est une question de conjoncture et de probabilité. Demain, monsieur Ndenguet se trouvera soit du côté des nouveaux vainqueurs, soit de celui des nouveaux vaincus. Dans un cas comme dans l’autre, partisan inconditionnel de l’Etat de droit, je condamnerai sans réserve le Ndenguet vainqueur ayant versé le sang et les larmes des autres pour consolider son pouvoir et je protégerai le Ndenguet vaincu voué à la vindicte populaire et condamné au lynchage d’un peuple lâche. Oui, c’est aujourd’hui qu’il nous faut nous lever tous comme un seul homme pour empêcher que Ndenguet lynche Mambéké devant nos yeux de lâches. Oui, demain, je me lèverai, seul si cela s’impose, contre tous pour protéger le Ndenguet livré à la vindicte populaire, car dans l’Etat de droit que nous voulons construire demain, et que nous appelons de tous nos vœux, même Ndenguet aura droit à un procès humain en respectant sa présomption d’innocence. Et si la cour constate et prouve sa culpabilité, qu’elle le condamne à purger sa peine, quelle qu’elle soit. Aucun peuple ne s’est construit par des exécutions extra-judiciaires qui nous rapprochent plus de la bestialité (et encore ?) que de l’humanité, la vraie humanité. Une nation est une patiente construction par quintessence, par élévation de l’animalité vers la divinité en passant par l’humanité.

Ayant dit ceci, je vous prie de m’épargner d’avance vos critiques infondées et désobligeantes. Je ne suis pas un défenseur de Ndenguet, JDO, Nianga-Mbouala,  etc. Ils sont adultes et responsables de leurs actes passés, actuels et futurs. La seule chose qui m’intéresse et pour laquelle je me bats, c’est l’avènement de l’Etat de droit, tout l’Etat de droit, rien que l’Etat de droit avec ses aspects agréables et moins agréables. Et parmi ces aspects de l’Etat de droit, il y a la présomption d’innocence dont bénéficie tout justiciable devant une cour intègre. Et dans le cas d’espèce, Ndenguet, quels que soient les actes qui lui seront un jour reprochés devra bénéficier de la présomption d’innocence au lieu d’être pendu par une foule déchaînée telle qu’on la vue se défouler sur madame Ambiero il y a quelques jours dans l’enceinte du CHU.

Pour finir, aux compatriotes qui nous livrent un spectacle barbare et pitoyable de succession dynastique chaotique inavouée qui déshonore notre pays. Il paraît que vous vous êtes battus en juin 1997 pour réinstaurer la démocratie menacée par Lissouba. Qu’est-ce qui vous empêche aujourd’hui d’observer les exigences élémentaires de la démocratie obtenue au prix du sang de tant d’innocents ? Pourquoi imposer un tel calvaire à la région martyre du Pool ? Pourquoi toutes ces arrestations, toutes ces intimidations, tous ces prisonniers politiques (parmi lesquels tant de vos anciens compagnons de route) ? Croyez-vous sincèrement qu’un parlement de pacotille taillé sur la mesure de vos ambitions dynastiques sortira ce pays de la crise ? Pourquoi menacer de somaliser le Congo ; notre pays n’a-t-il pas assez souffert ?

Le Congo ne vous appartient pas, à vous et votre famille. Le CONGO ETERNEL qui nous survivra est un bien commun que nous devons préserver par un dialogue inclusif. Chaque jour qui passe nous éloigne d’une solution civilisée. Ressaisissons-nous, ressaisissez-vous, car vous ne serez pas les gagnants à tous les coups et l’histoire du Congo est faite de violences que nous devons apprendre à surmonter.

Pascal Malanda

LE CONGO ETERNEL

Nation et Démocratie

 

4 thoughts on “Quand Ndenguet offre gracieusement au peuple congolais la corde avec laquelle il sera pendu

  1. il n y aucune guerre dans le pool.la constitution du 20 janvier 2002 pour laquelle le pool verse des larmes menteuses oubliant qu il n’avait pas vote pour elle en 2002 car notre pool etait au combat n’a pas ete violee. le pool a appele a son maintien car il s’etait entretemps apercu que guy b p kolelas fils aine de dieu avait grandit.

    de mme ambiero nouvelle copine des laris pourtant de par son nom elle doit puer grave le mbochi non bon avec le pool….

    1. il a ete reproche a mme ambiero ses insuffisances administratives un peu comme marcellin nzoumanguellet.le tresor public setait deja dechaine contre lui.mr nzoumanguellet avait ete nomme inspecteur general d’etat par andre milongo suite au boucan qu il avait fait pendant la conf nat. c’etait une mauvaise identification des comptences et des qualifications. il avait ete incompetent. il navait jamais pris fonction car gregoire lefouoba directeur de cabinet de denis sassou ng n avait pas approuve cette nomination. l’inspecteur general d’etat est membre du cabinet du president de la rep. les franco laris je men rends compte qu il n y a rien dans vos tetes.

    2. le ministere des affaires etrangeres s’etait aussi dechaine contre jean b kololo avec cette histoire de « jerusalem capitale d’israel » pensant que l’on etait a l’eglise.en diplomatie c’est tel aviv qui est la capitale et la encore de l’etat d’israel.bon il y a quelqun qui est entrain de dire que parler aux franco laris c’est peine perdue.a la date je suis entrain de fournir des efforts surhumains de ne pas lui donner raison.

    3. mme mambiero administratrice du chu a adresse une lettre ouverte au president de la rep violant le code d’ethique de l’administration congolaise.elle aurait dut adresser un memorandum au ministre de tutelle soit le ministre de la sante qui a son tour devrait le presenter en conseil des ministres quitte a organiser un conseil interministeriel sur le chu. mme ambiero a demande une « audience discrete » avec mr denis sassou ng .c’est une faute administrative.le directeur general de la sne du port de pointe noire du cfco….ne doit pas demander une « audience discrete » avec le chef de l’etat.l’administration est procedurale. tout est signe date et archive.une audience discrete est non officielle. donc quand l’adminsitration esquive ses propres reglements elle s’inscrit en faux.

    4. mme ambiero etait une incapâble comme marcellin nzoumanguellet pascal lissouba bernard kolelas a la mairie centrale de brazzaville guy b p kolelas a la fonction publique etat anka a l’etat major des facs ferdinand mbaou a la garde presidentielle jean b kololo aux affaires etrangeres.il fut remplace par dieudonne antoine ganga. il y a aussi mme fatima beyina moussa directrice generale d’ecair.ce sont des dames incapables.la liste est longue.nguila moungounga kombo aux finances etait un incapable.vous etes entrain de defendre une incapable. mme ambireo a ete remplacee par mr jeremie mouyokani expert en sante publique et ancien consultant a l’oms brazza.

    5. mme ambiero a parle d’un « reseau mafieux » qui opererait au chu.dans quel canal ou circuit? elle n’a rien dit. si par exemple des produit commandes disparaissaient au port de pointe noire et on les retrouvait dans des pharmacies a brazzaville ok on aurait compris. mais la sans preuves aucunes….c’etait extremement grave.elle aurait du donc alerter le ministere de la sante qui a son tour devrait saisir la gendarmerie nationale pour demanteler ce reseau ses acteurs complices et beneficiaires.
    ce que mme ambiero a fait cest exactement ce que les laris avaient fait en 1963 quand ils accusaient labee fulbert youlou de detournement de deniers publics sans produire la plus petite des preuves comptables et fiscales.

    mme ambiero a la tete du chu a ete en realite une lari.on voit un reseau fictif partout on voit le president partout …comme les laris…ben elle est dehors

    1. Et la directrice d’Ecair, quand rendra -t-elle des comptes. Elle incapable aussi?
      Des milliards de CFA dans le décor, rien ne se passe, la vie continue, personne n’est responsable, vous faites pitié!

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