Congo-Brazzaville : Le mieux vivre ensemble est toujours possible

Dans 19 jours exactement, les lampions de 2017 vont s’éteindre pour laisser la place à l’année 2018, année dont les enjeux stratégiques et politiques devront tendre vers l’addition des forces pour multiplier les chances de décollage sur tous les plans. La République du CONGO est dans une passe difficile qui frise la cessation de paiement occasionnée en grande partie par la mauvaise allocation des ressources, les dépenses excessives et le recours systématique à l’endettement, endettement qui force le pays de se tourner vers le FMI. Tout congolais aspire à une sortie de crise en douceur quelque soit son obédience politique ; cette crise est rude et frappe tout le monde. Et c’est sans fioritures ou état d’âme qu’il faut chercher à la juguler. Le Président Sassou-Nguesso prononcera certainement son traditionnel discours de fin d’année, au palais du Peuple, à quelques encablures de la retenue d’eau en aval des cataractes du fleuve CONGO qui s’écoule alors allègrement vers l’océan atlantique, océan qui sera l’amplificateur de ce message à l’endroit de la consommation externe au pouvoir, pouvoir auquel, comme d’habitude, sera réservée la quintessence stratégique.

Au crépuscule de l’année 2017,  quelques événements qui l’ont émaillé méritent d’être épinglés pour affiner l’analyse prospective dans l’étude de cas du CONGO. Ainsi :

Au plan extérieur :

-Le dernier essai, le 28 Novembre 2017, par la Corée du Nord du lancement de missile ayant atteint 1000 km, risque de focaliser l’attention et les énergies au niveau mondial tant l’imprévisibilité des Présidents des USA et de la Corée du Nord est notoirement établie, et l’on ne sait à quoi s’en tenir car ils sont capables du meilleur comme du pire.

-Le changement climatique, dont le rendez-vous de l’Allemagne qui n’a pas comblé les espérances, va continuer de cristalliser la recherche d’un compromis à défaut d’un consensus.

-La tenue réussie du sommet Union Africaine-Union Européenne en COTE D’IVOIRE, les 29 et 30 Novembre 2017, sous le thème « investir dans la jeunesse pour un développement durable »qui augure des meilleurs auspices, peut avoir des effets réels sur la gouvernance, la croissance inclusive, la démocratie et le développement  dans les pays africains si et seulement si l’endiguement des migrations vers l’Europe ne reste la seule motivation. Pour «  les vieux de la vieille » qui s’accrochent aux postes et au pouvoir, c’est un coup de tonnerre.

Pour une fois, le cas de la jeunesse africaine est posé. Dans le cas du CONGO, un pouvoir et une génération d’hommes politiques ont mis tout le pays à genoux, mais font tout pour ne pas passer le témoin aux jeunes auprès desquels, ils avaient mission d’encadrement .Ils ont échoué dans l’intégration de ces jeunes qu’ils présentent comme des inconscients, des incompétents.

-Le départ du pouvoir du Président Robert MUGABE en ce mois de Novembre, même s’il a fallu lui forcer la main, préfigurerait déjà d’autres départs dans des cas semblables à celui du Zimbabwe.

-La France, par l’entremise de son ambassadeur sur place, a accepté d’accompagner le CONGO dans les négociations avec le FMI. Cependant cette annonce ne doit pas être perçue comme un soutien inconditionnel, mais plutôt un soutien pour asseoir le plus de traçabilité qui conduira à la conclusion rapide d’un programme d’aide budgétaire .

-La reconnaissance de la situation du POOL, comme crise par la communauté internationale à travers l’aide humanitaire, vient renforcer l’opinion selon laquelle, le problème du POOL doit être réglé autrement, et non par l’établissement d’un cordon sanitaire autour d’un département et les bombardements aveugles.

Au plan intérieur :

 -De manière non priorisée et non harmonisée, des mesures sont entrain d’être prises (rétablissement des droits scolaires dans les établissements publics par une simple note circulaire, alors que la gratuité dans l’enseignement publique est proclamée par la constitution et assise par un décret présidentiel, restructuration de la société nationale des pétroles…), des mesures qui vont dans toutes les directions, soulevant la grogne dont on se passerait volontiers par les temps qui courent. Ces mesures non concertées  poseront plus de problèmes qu’elles ne vont en résoudre.

-L’instruction du chef d’état major général des forces armées congolaises sur la levée des barrages de contrôle dans le POOL n’est pas exécutée jusqu’à ce jour. Est ce de l’insubordination ou le manque de volonté politique ?

-L’exacerbation du clientélisme, cette forme élaborée de tribalisme,  constitue le substrat des passe-droits, de la corruption et de l’impunité au CONGO. C’est un antivaleur à extirper.

-La précipitation actuelle dans la manière de résoudre la crise multiforme que connait le pays ressemble plus à la fuite en avant ou à la panique. Le pouvoir qui a engagé le pays  en grande partie dans cette situation, semble ne pas vouloir répondre de… mais veut demander aux populations de faire plus de sacrifices.

-Après avoir manqué le rendez-vous de novembre dernier, le gouvernement congolais doit se saisir de l’opportunité de Février 2018, opportunité offerte par la mission du FMI que conduit Mr ABDOUL AZIZ au CONGO du 05 au 20 Décembre 2017, en lui fournissant sans malice, cette fois ci, toutes les informations utiles pour vite conclure un programme.

Les périodes de crise sont des occasions de mise en œuvre des reformes, reformes dont l’économie congolaise a besoin pour sa diversification. C’est pourquoi, une fois de plus , je clame que pour faire passer la pilule amère des mesures du FMI c’est-à-dire, pour obtenir l’adhésion à ces mesures, il faut restaurer la confiance entre gouvernants et gouvernés ;cette confiance devra nécessairement passer par le mea culpa du pouvoir et la réduction du train de vie de l’Etat (réduction de la taille du gouvernement de 35 à 25 membres, réduction des salaires fonctionnels, réduction de moitié de traitement des parlementaires, suppressions des appendices budgétivores… restructuration sinon privatisation des entreprises d’Etat comme la SNE, la SNDE, la SNPC, l’ATC …) et, c’est après seulement qu’on demandera aux travailleurs, étudiants, retraités…de consentir des sacrifices d’une part et de l’autre, le retrait des militaires du Département du POOL et l’élargissement des prisonniers politiques pèseront dans l’apaisement social.

Et enfin, un gouvernement de salut public/ de combat, dont ne feront pas partie les chefs de partis politiques, permettra d’améliorer la gouvernance, de réduire les déficits, de mettre les congolais au travail et de lutter efficacement contre la corruption. Dans cette trajectoire, ce gouvernement permettra aussi de déjà amorcer la préparation paritaire (pouvoir et opposition réelle) des élections libres, transparentes et donc crédibles en 2021.Ce faisant, les congolais vont regarder dans la même direction ; ils ne vont donc plus seulement vivre ensemble mais, ils vont mieux vivre ensemble parce que devenus comme «  les poils du chien qui se dressent et se couchent ensemble ». Retenir donc le principe selon lequel que tout pays est toujours gouverné au centre (libéralisme, objectivité et sens de l’Etat), c’est énoncé que les extrémismes ne sont pas de nature à fédérer les énergies pour sortir le CONGO de sa situation actuelle ; or il s’agit, au détour du règlement des crises qu’il connait, de propulser le CONGO dans le concert des nations avec les meilleures chances de compétitivité. Faire autrement, c’est aller droit au mur, c’est le risque de déclencher la déflagration.

Aussi, Les congolais sont ils invités, ici, de donner toute la mesure de leur génie comme ils  en ont déjà donné la preuve par le passé.

 En attendant cette ère de paix, de croissance et de prospérité pour le peuple congolais, et ce, dans l’unité, le travail et le progrès, je forme, à l’orée de l’année nouvelle 2018, mes vœux les meilleurs à tous les congolais où qu’ils se trouvent. Qu’ils gardent espoir et surtout, beaucoup de courage, tout en ayant à l’esprit que Dieu ne donne à l’homme que ce que peut ce dernier.

 Bonne et heureuse année 2018 et, que DIEU garde le CONGO.

Brazzaville, le 12 Décembre 2017

Jean-Marie BITOULOU

ANALYSTE POLITIQUE

8 thoughts on “Congo-Brazzaville : Le mieux vivre ensemble est toujours possible

  1. Désolé,vraiment désolé nous ne pouvons plus vivre ensemble avec un criminel multi récidiviste comme sassou.C’est comme dormir avec un serpent venimeux dans son lit.Sassou ne mérite que la pendaison.Vous imaginez quelqu’un qui enterre un cardinal vivant et qui a remercié son sauveur mgr nkombo du lynchage de la conférence nationale par l’empoisonnement.Non sassoufit.

  2. Tout est possible mais pas avec sassou, il a déjà fait trop du mal, et en plus il ne sait rien faire sauf tuer violer et détruire.

  3. Vivre ensemble cela s’entend comme vivre sans SASSOU au pouvoir ;;Pour l’heure ce vivre ensemble est une véritable escroquerie mentale ;;il correspond à laisser les NGUESSO à piller , tuer , violer ,emprisonner etc;

  4. Ce thème est important, le vivre ensemble. Malheureusement, cela fait défaut à certains congolais. Y compris dans la sapelogie, cette contre culture de la rue est devenue un prétexte tribale, c’est pas une bonne chose pour le pays. Quand tu es sapeur dia m’poutou ou ya poto, tu as le devoir d’unir et non diviser les compatriotes. Etre sapeur c’est quoi? Non, chers frères et chères soeurs, ce chemin là n’est pas bon.

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