Les liaisons incestueuses de la France au Congo-Brazzaville

 

Honte à la France qui recycle ses anciens hommes politiques au Congo-Brazzaville au bonheur de notre tyran en mal de notoriété internationale à défaut d’avoir perdu la considération nationale.

Alors que le Congo-Brazzaville traverse une crise sans précédent, le pays au bord de l’implosion sociale, un étrange cortège des mercenaires de la politique française séjourne à Brazzaville à l’occasion du 77ème anniversaire de la proclamation de Brazzaville comme capitale de la France libre, le 26 octobre 1940, et de la création du Conseil de défense de l’Empire par le général Charles de Gaulle, le 27 octobre. On compte un ancien premier ministre, des anciens députés et j’en passe. Brazza la verte est devenue Brazza la poubelle.

Avec ses dernières élections présidentielles et législatives, le peuple français a décidé de renouveler de fond en comble sa classe politique. Exit les mammouths. Ces derniers n’ont pas dit leur dernier mot. Devenus indésirables et ringards chez eux, ils ont pris le large en offrant leur service auprès des dictateurs africains en mal de reconnaissance comme le nôtre. N’allons pas y chercher autre chose que le complexe que nourrissent ces dirigeants africains vis-à-vis de l’homme Blanc. N’oublions pas que ceux qui nous dirigent à de quelques rares exceptions sont des anciens colonisés.

57 après notre indépendance, l’homme politique congolais a du mal à se départir de son ancien colonisateur français. Cette relation incestueuse est à l’origine en grande partie de toutes nos déconvenues. Le Congo-Brazzaville, pays pétrolier, n’a pas d’eau potable à disposition de sa population, pas d’électricité, des systèmes sanitaire et éducatif à l’abandon. Notre économie est par terre à cause de la corruption et la mal gouvernance. Ils sont incapables de payer les salaires des fonctionnaires, les pensions des retraités, les bourses des étudiants qui certains vivent dans le dénuement le plus complet jusqu’à se faire expulser de leur logement ou écoles à l’extérieur du pays. Ces congolais arrivés au pouvoir par effraction organisent des commémorations dans le seul but de nous délester du peu de subsides qui nous reste.

Mais qu’a fait la France au Congo-Brazzaville depuis lors ? Nous ne dirons rien, en dehors de deux faits majeurs : Le retour par les armes au pouvoir en 1997 de l’actuel locataire du palais présidentiel brisant ainsi notre rêve démocratique et l’exploitation du pétrole congolais chasse gardée entre notre despote et le PDG de Total. Le mépris est tel qu’il n’a aucune relation directe avec un ministre ou son homologue français. Il n’y a qu’à voir le Centre culturel français (CCF) à Brazzaville qui ne ressemble même pas à une bibliothèque d’une bourgade en France tant il est sale et dépassé. Quant à celui de Pointe-Noire c’est la catastrophe car il ressemble à une bicoque.

La Françafrique peut encore prospérer en toute quiétude. Ses émissaires continuent à sillonner nos capitales afin de propager leur idéologie de prédation et de copinage aux dépends des peuples souverains. Le peuple congolais va ainsi continuer à subir l’humiliation de ceux qui viennent le narguer sans le côtoyer. Ils dorment dans des beaux hôtels et repartent avec des mallettes remplies d’argent. Ils ne perçoivent pas la misère dans laquelle la France et ses potentats locaux plongent tout un peuple.

Comme le ridicule ne tue pas, ces envoyés de la Françafrique donnent le baiser du diable en offrant 4000 euros (2 623 833.73 francs CFA), une misère, aux populations sinistrées du Pool. C’est l’hôpital qui se moque de la charité. Par pudeur et dignité, il sied aux populations du Pool de ne pas accepter cette aumône. Au temps où le lait et le miel coulaient, le Prince d’Édou avait offert 10 000 euros à tout un village en Espagne. C’est le tragi-comique de la situation.

Que ces visiteurs d’un jour qui séjournent à Brazzaville se consacrent à leurs pratiques au lieu d’enfumer les Congolais. Ce déplacement n’augure rien de bon pour nous car il signe de facto un resserrement des liens avec Paris en prélude d’une visite du tyran dans la patrie de la déclaration des droits de l’Homme devenue le refuge des dictateurs africains. Les bases d’un adoubement par le locataire de l’Elysée sont en train d’être jetées. N’oublions pas que tout homme a un prix auquel il peut se vendre. Plus longtemps durera la cour, plus les enchères seront élevées au détriment du peuple congolais.

Si ces gens ont échoué en France, ils ne pourront pas réussir au Congo. Il est temps de changer la perception et la nature de nos liens avec les autres. Le Congo-Brazzaville est courtisé pas à cause de ses habitants, de son climat, mais à cause de ses richesses qui nous échappent depuis toujours et nous plongent dans la pauvreté. Le moment est arrivé où chaque Congolais doit bénéficier des richesses de son pays pour son développement et son épanouissement personnels. Dorénavant adultes, il nous faut comprendre que le Père Noël n’existe pas. Le peuple congolais doit maintenant apprendre à compter sur lui-même.

Des paroles qui ne sont pas anodines et qui résument ce que sera la politique française en Afrique dans les cinq (5) années à venir ont été prononcées le 25 octobre 2017 par l’actuel locataire de l’Élysée : « Je crois à la souveraineté des Etats, et donc, de la même façon que je n’accepte qu’aucun autre dirigeant me donne des leçons sur la manière de gouverner mon pays, je n’en donne pas aux autres », a insisté le président de la République française, qui répondait à la question d’un journaliste. « Ma conviction profonde est qu’il est de l’intérêt du président Al-Sissi d’accompagner justement la défense et la consolidation des droits de l’homme dans le contexte dont il est seul juge, de l’État égyptien. » Ces assertions sont dans la suite logique de son prédécesseur qui croyait que le dictateur congolais avait le droit de consulter son peuple en violant sa propre constitution.

Les dictateurs africains ont encore de beaux jours devant eux face une France jadis défenseur des droits de l’Homme qui a perdu de sa grandeur. Du côté de Mpila c’est la jubilation car le maître de l’horloge, Jupiter, vient de donner le tempo. Qu’il nous en coûte, Sassou est seul juge de l’État congolais. Ceux qui croyaient qu’une hirondelle fait le printemps auront vite fait de déchanter. Les promesses n’engagent que ceux qui y croient. Les valeurs de liberté, égalité, fraternité sont propres à la France dont le seul juge est Jupiter et non universelles. C’est la dure réalité.

C’est Edgar Morin qui disait : « Les grands fourbes sont ceux qui savent admirablement jouer de leur sincérité ». Sur ce point nous ne sommes bien servis par la France.

 

Patrice Aimé Césaire MIAKASSISSA

 

3 thoughts on “Les liaisons incestueuses de la France au Congo-Brazzaville

  1. Miakassissa,

    Vous vous plaignez de quoi? N’est-ce pas le prolongement des négociations que vous prôniez dans votre avant-dernier article? La visite de ces has been français participe du même soutien que votre article en faveur du dialogue de sassou pour le Pool. Vous vous ressemblez, donc assemblez vous maintenant avec ces bandits de grands chemins français

  2. Chè(e)r(e)s compatriote(s),

    Le cimetière des éléphants se trouve à OYO où les éléphants du PS (Parti socialiste) se rendent d’eux-mêmes pour mourir. Cette découverte non fortuite de ce troupeau néocolonial nourri par l’attrait pour les richesses du Congo a stimulé l’imagination de ces colons d’un autre âge fascinés par l’argent du Trésor public congolais que le putschiste SASSOU II a dérobé et soigneusement dissimulé à OYO. Ce, au détriment de nos retraités, de nos étudiants et de nos fonctionnaires qui trainent des mois et des mois de salaires, bourses ou pensions impayé(e)s.

    Chè(e)r(e)s compatriote(s), les éléphants vieillissants de la Françafrique ont un état physique et des besoins alimentaires spécifiques qui les poussent à se rassembler d’abord à MPILA avant d’être convoyés vers OYO. Ils recherchent la proximité des points d’eau ou des marécages de la Région de la Cuvette congolaise où la nourriture est plus abondante et plus tendre à mâcher pour leurs molaires usées que dans le reste de notre pays. Cependant la cupidité, la boulimie et la beuverie pratiquées à proximité d’étendues d’eau boueuse risque au contraire d’aggraver leur état physique et mental de ces éléphants qui finiront par couler dans ces eaux marécageuses. En tout état de cause, en mourant dans ces eaux boueuses, leurs cadavres finiront par disparaître avec celui du putschiste SASSOU II en pleine déconfiture. VIVE LA RESISTANCE ! VIVE LE CONGO LIBRE !

    La Sentence

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