Procès politique 2018 : Le Gl Mokoko condamné à 20 ans, l’étau se resserre autour de Sassou, Ndengué, JDO, Mboulou et certains magistrats

Les procès «politiques», ouverts depuis le 29 mars 2018 à la Cour criminelle, à Brazzaville, sur instruction du président Denis Sassou Nguesso, lors de son adresse à la nation devant le Parlement réuni en congrès le 30 décembre 2017, patinent !

Les dossiers ont été mal ficelés par Jean François Ndengué, directeur général de de la police, Philippe Obara, directeur général de la surveillance du territoire et Raymond Zéphirin Mboulou, ministre de l’Intérieur, tous chapeautés par Jean Dominique Okemba, Secrétaire général du Conseil national de sécurité. Ce dernier les aurait transmis auprès des magistrats aux ordres.

Malgré les moyens financiers reçus, ils n’ont pu «fabriquer» des preuves et des témoins à temps. L’accusation manque de matière. Ajouter à cela des vices de procédures qui ont discrédité les parquets congolais et Christian Oba, président de la Cour, au cas où il aurait à condamner des innocents.

Ci-dessous, voici les 7 affaires qui perturbent le sommeil de plus d’une personne, assorties de leurs brefs aperçus respectifs :

  1. Le dossier de procédure Ministère public et Etat congolais contre Jean-Marie Michel Mokoko et autres

Le prévenu Mokoko qui continuait à nier les faits, puisque ces armes faisaient partie de la dotation régulière d’un officier général de seconde section et candidat à l’élection présidentielle du 20 mars 2016 a été condamné ce vendredi 11 mai 2018 par la cour d’appel de Brazzaville à 20 ans de prison ferme. Même peine pour ses sept coaccusés. Le général Mokoko a été reconnu coupable d’atteinte à la sûreté intérieure et de détention illégale d’armes et munitions de guerre. Ses avocats dénoncent un verdict illégal ne baisseront pas bras face à cette imposture. Cette condamnation qui ne repose sur aucun fait réel est une honte pour la justice congolaise, qui est véritablement un instrument au service du pouvoir.

  1. Le dossier de procédure Ministère public et Etat congolais contre André Okombi Salissa

Candidat à l’élection présidentielle, il a été arrêté pour «atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat, détention illégale d’armes de guerre et crimes économiques». Les perquisitions opérées en l’absence de l’infortuné blanchissent d’office ce dernier. Maître Yvon Eric Ibouanga et Jean Philippe Esseau, deux de ses avocats, ont pu démontrer, après transport sur les lieux et plaidoiries à la chambre d’accusation au mois de mars 2017, qu’il n’y avait pas un crime de flagrant délit.

  1. Affaire Ministère public et Etat congolais contre Frédéric Bintsamou, alias pasteur Ntumi

 Poursuivi pour «atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat, destruction des biens et assassinats». Les mandats d’arrêt émis contre ce dernier n’ont pas abouti. Le juger et le condamner par contumace, c’est fouler au pied l’accord de cessez-le-feu et de cessation des hostilités, signé le 23 décembre 2017 à Kinkala (Pool).

  1. Procédure Ministère public et Etat congolais contre le journaliste Ghys Fortuné Dombé-Bemba

Accusé de «complicité d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat». Le journaliste a usé de ses prérogatives, prévues par la Loi n°8-2001 du 12 novembre 2001 portant sur la liberté de l’information, en son article 4, qui dispose que «le journaliste a le droit de rechercher, recevoir et répandre, sans considération, les idées et les informations des tiers»,  ainsi qu’en son article 95 qui lui donne le libre accès à toutes les sources d’information et qui l’autorise d’enquêter librement sur tous les faits. Cela met en difficulté tous les magistrats de parquet qui poursuivent ce journaliste. Surtout que le message du pasteur Ntumi (dont il s’agit dans cette accusation formulée contre le journaliste) est un message de paix qui avait été relayé par des milliers de personnes, mais aussi par des journaux, bien avant qu’il soit publié le 10 janvier 2017 dans le journal «Talassa» que dirige le journaliste Ghys Fortuné Dombé-Bemba. Ce dernier n’a donc pas donné des armes au pasteur Ntumi.

  1. Le dossier de procédure Ministère public et Etat congolais et autres contre Jean Martin Bemba, le colonel Jean Claude Mbango et autres,

Accusés d’«atteinte à la sûreté  intérieure de l’Etat, de complicité de détention illégale d’armes». Le pourvoi en cassation contre l’arrêt de la chambre d’accusation, renvoyant les susnommés devant la Cour criminelle de Brazzaville, a été rejeté. Bien que les dossiers aient été transmis à la Cout criminelle, les concernés ne reconnaissent pas les faits qui leur sont reprochés. Jean Martin Bemba, qui est en exil, juge de «mascarade» les procès que tient le pouvoir de Brazzaville depuis le 29 mars 2018. C’est donc un prévenu qui ne se présentera pas à la barre, de la même manière que le pasteur Ntumi et maître Massengo Tiassé (lui aussi en exil).

  1. Le dossier de procédure Ministère public et Etat congolais contre Stéphane Okandzé et Claver Elie Okandzé,

Poursuivis pour «atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat avec Frédéric Bintsamou». Ce dossier implique aussi le général Nianga Ngatsé Mbouala, ancien commandant de la Garde républicaine (GR), qui aurait fourni des armes, des véhicules et de l’argent au pasteur Ntumi par le truchement de son cousin et directeur de cabinet, Eli Claver Okandzé. Cette affaire prend des allures bizarres. Parce que, convoqué auprès du procureur de la République, le général Nianga Ngatsé Mbouala s’est présenté, accompagné de 6 sages de son village d’Ollombo et de plusieurs éléments armés, postés aux alentours du palais de justice, dont 22 ont été interpellés. Ces derniers ont déclaré qu’ils étaient positionnés là pour réagir éventuellement au cas où leur chef, Nianga Ngatsé Mbouala, aurait été placé à la maison d’arrêt de Brazzaville, au sortir du bureau du procureur.

Pendant ce temps à Ollombo, plusieurs jeunes et vieux partisans du général Nianga Ngatsé Mbouala étaient prêts à poser des barricades sur la voie publique. Selon nos sources, le général Nianga Ngatsé Mbouala va répondre, désormais, à 3 chefs d’accusation : «complicité d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat dans l’affaire Ntumi via son directeur de cabinet» ; «tentative de rébellion», le jour de son interpellation par le procureur ; «complicité avec le général Norbert Dabira» dans le projet de coup d’Etat…

Pour éviter le pire, le ministre Mboulou aurait effectué 4 tours sur l’axe Gamboma-Ollombo, dans le but de calmer les ardeurs des dignitaires et notables et soudoyer les féticheurs locaux qui soutiennent le général Nianga Ngatsé Mbouala en train de braver le pouvoir de Sassou.

De son côté, Hugues Ngouélondélé, ministre des sports originaire de Gamboma, jouerait discrètement le négociateur entre les natifs des districts de Gamboma, d’Ollombo et d’Ongoni (dans les Plateaux) et d’Oyo (dans la Cuvette), comme il en a l’habitude. Ce fut le cas pendant la crise née autour de la tenue ou non du référendum constitutionne5 octobre 2015, lorsqu’Hugues Ngouélondélé avait contribué à éviter un bain de sang et des émeutes, non seulement à Brazzaville (en sa qualité de maire de la ville de l’époque) mais aussi sur le reste du territoire national congolais. Hugues Ngouélondélé est un négociateur qui n’a pas la réputation de claironner sur les toits, contrairement à bon nombre de médiateurs «matalana» ou rodomontade.

  1. Quant à l’affaire coup d’Etat de Dabira,

C’est aussi une autre épine sous les pieds de la justice congolaise. Car, le général Norbert Dabira a fait valoir son immunité bien avant son interpellation, puis sin arrestation. En sus, il a été piégé. Mais, ceux qui l’ont piégé sont libres! Pourtant, ce sont eux qui devraient répondre à la justice. Car, la Loi interdit le piège.

La justice assure la paix

La justice congolaise est ainsi face à son destin. La paix, le développement, l’avenir et le bien-être des Congolais dépendent d’une justice bien rendue et responsable. Si Christian Oba, président de la Cour criminelle, et les juges qui l’entourent condamnent des innocents, cela risque de compromettre les succès des négociations en cours entre le Congo et le Fonds Monétaire International (FMI) et les autres bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux. Une justice mal rendue nuit également à la stabilité d’un pays. Pour l’affaire Ntumi, par exemple, cela risque de porter un coup à la paix  recherchée au Pool, depuis la signature de l’accord du 23 décembre 2017.

Ne dit-on pas que les premières conditions à remplir pour attirer les investisseurs étrangers dans un pays sont la paix et la justice ?

Nsende-Mpassi

3 thoughts on “Procès politique 2018 : Le Gl Mokoko condamné à 20 ans, l’étau se resserre autour de Sassou, Ndengué, JDO, Mboulou et certains magistrats

  1. Comme qui dirait, a l’allure où vont les choses, les loups commencent à se bouffer entre eux. Alors il y a à craindre le pire.

  2. L’ignare procureur Oniangué dit que le petit procureur Oko Ngakala a ouvert une enquête judiciaire dès qu’il a eu vent de la préparation du coup d’État par J3M. La rumeur ? Oko Ngakala n’a pas encore entendu la rumeur de Panama papers pour pour ouvrir une enquête ? Cette fois ,il ne s’agit pas de rumeur mais bel et bien de détournements des pensions des retraites des Congolais qui ont trimé toute leur vie pour économiser et qu’à la fin, ils doivent supplier Ali Baba et sa bande des voleurs pour restituer leur petit sou ! Quant aux 14 milliards des générations futures, ils ont été distribués entre les 12 tribus des Lévites et là non plus ,il ne s’agit pas des rumeurs ni de science fiction mais de la réalité réelle !Ce braquage d’Etat fait chaque jour plus des victimes ( faim,manque de soins et morts) que les armes soi-disant lourdes de J3M qui n’ont jamais tué personne ! Non, Sassou n’est pas Président de la République ( Il n’est pas bon gestionnaire de la Res Publica = Chose Publique ) .! Il n’est même pas le père de la nation car un vrai père de la nation ne peut pas accepter de voir souffrir son peuple . Sassou est par contre gérant du patrimoine familial. Il Il se balade avec le cordon de la bourse ligoté à sa ceinture. C’est pour sa famille .Les pauvres députés et sénateurs n’ont que les écharpes pour s’essuyer les fesses. Ils ne contrôlent rien. D’ailleurs par où et comment oseraient-ils ? Quant à Mouamba, il n’est même pas capable de donner un moindre bilan de ce qu’il a fait pendant 2 ans à la tête du gouvernement ! Ses ministres ne peuvent jamais rester dans leurs bureaux ! Pourquoi y faire ? Il n’y a même pas des papiers pour rédiger un courrier .Tous leurs discours sont pré-fabriqués et il n’y a qu’à les déballer devant le public qu’ils ont tiré vers les profondeurs de la médiocrité ! Bientôt le peuple vous aura oublié comme les Mobutu,Bokassa,Idi Amine Dada, Ceaucescu, Marcos et autres dictateurs de votre acabit dont l’histoire ne retient jamais rien de leur passage sur terre. A plus ,en enfer , tristes créatures ! Je vous hais jusqu’à votre dixième génération !

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