Il faut sauver le soldat Sassou

C’est une plaisanterie de mauvais goût.

Telle est la mission que se livre la France à travers son bras armé qu’est l’AFD (Agence française de développement) qui distribue des subsides aux États africains. Charge à ces derniers de reverser des rétrocommissions car ainsi va le monde dans ce milieu très feutré des affaires. Les actions de cette agence ne sont soumises à aucune évaluation ce qui rajoute à la difficulté de la transparence. Les frères n’abandonnent jamais des frères, sauf qu’ici il s’agit d‘un pays avec toute sa diversité. « Les États n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts » dixit de Gaulle. Le calvaire continue.

Sans tambour ni trompette, l’AFD, distributeur automatique de billets de banque aux dictateurs africains en perdition vient au secours de la dictature du Congo-Brazzaville à travers un plan de 10 millions d’euros pour relancer le CHU (Centre hospitalier universitaire) dans un pays qui est indépendant depuis 57 ans. C’est le juste retour d’ascenseur. Cette somme à coté des 14 milles milliards de francs CFA disparus du trésor de l’État congolais est une aumône. Si le gouvernement congolais n’arrive pas à gérer un CHU, mais diable que peuvent-ils gérer ? Le constat d’échec est flagrant sur tous les points. C’est la banqueroute et surtout la sortie de route. Le malaise est profond et la honte nous submerge.

Pour masquer son incompétence comme d’habitude, le despote fait appel à ses amis français qui pensent avoir la solution magique du redressement du CHU de Brazzaville. Cette tentative est vouée à l’échec car elle ne prend pas en compte le contexte social, politique et économique dans lequel est empêtré notre pays. Il s’agit là des règles de bases dans l’élaboration d’un projet. Nous n’oublions pas que ce sont ces derniers qui ont ramené le tyran au pouvoir depuis la guerre civile de 1997 et que son échec est aussi le leur.

Dans un pays dépourvu d’eau potable, d’électricité, d’actions de prévention primaire, la prévention secondaire doit s’accompagner des capacités de dépistages et de traitements des maladies que nous n’avons pas jusqu’à ce jour. Nous promettre la lune relève d’une gageure alors que nous ne sommes pas capables de correctement prendre en charge les maladies diarrhéiques de nos enfants, le paludisme, la tuberculose, le VIH et les accouchements de nos mères, sœurs et femmes. Il ne faut jamais mettre la charrue avant les bœufs. La triste réalité c’est que le Congo n’a même pas encore franchi l’étape des soins de santé primaires de la déclaration d’Alma-Ata du 12 septembre 1978 pour protéger et promouvoir la santé. Quant aux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) de septembre 2000 c’est le fiasco total. Le Congo n’a pas de système de santé mais court derrière des slogans creux ou des politiques de bonnes intentions. Cela ne suffit plus et il est temps de se retrousser les manches. La propagande n’est pas une politique porteuse de résultats.

Le Congo regorge de talents, de compétences. Mais ceux-ci sont délaissés au profit de la famille régnante et des courtisans qui ne brillent que par leur gabegie et le désenvoutement des structures sportives. La magie noire tient dorénavant lieu de politique générale. A cette allure, nous ne sommes pas sortis de l’auberge.

N’ayant pas réalisé son « autosuffisance alimentaire d’ici à l’an 2000 », n’ayant pas réussi « sa nouvelle espérance » pleines de déconvenues ni son « chemin d’avenir » sans issue, il a l’outrecuidance de penser qu’en dehors de lui aucun autre Congolais n’est capable de redresser ce pays. A travers ses agissements le Pol Pot congolais est passible de haute trahison pour son incompétence notoire à gérer les affaires publiques tant il est vrai que l’on ne peut faire d’un âne un cheval de course. C’est la dure loi de la nature.

Aucune administration ne fonctionne au Congo en dehors de la famille présidentielle qui continue à vaquer à ses occupations comme si tout allait bien dans ce pays. Cette cécité doublée du mutisme n’a d’égale que le degré de délabrement dans lequel ils ont plongé ce pays. Nous avons touché le fond au point d’être englués de pétrole comme ces volatiles incapables de s’envoler lors des catastrophes écologiques en rapport avec le naufrage des pétroliers chargés de fioul au bord des côtes maritimes.

L’assainissement de la situation politique, sociale et économique passera par des états généraux organisés par les Congolais eux-mêmes et non par des mercenaires de la Françafrique. Cette tentative de sauvetage du pouvoir tyrannique est indigne. Nous savons tous qu’il faudra des années après le départ de ces intermittents du spectacle pour que le Congo retrouve son lustre d’antan. Cela passe dès à présent par un projet de société cohérent prenant en compte l’ensemble des problématiques qui nous assaillent actuellement et non pas seulement le sauvetage du CHU qui n’est qu’un des nombreux exemples de la mauvaise gestion. Le Congo est devenu la risée du monde entier avec un gouvernement de clowns évoluant dans un cirque. Le spectacle qu’ils donnent est si navrant qu’il est temps de les renvoyer dans leurs pénates.

Calquer le modèle sanitaire français pour le transposer au Congo n’a aucun sens. Il est de notre devoir de venir en aide aux plus faibles d’entre-nous car nous en avons les moyens financiers et cela a déjà existé dans un passé peu lointain. Cela passe par une redistribution équitable des richesses de notre pays entre tous les Congolais. Dans l’état actuel des choses, le CHU de Brazzaville ne peut pas dégager des recettes car son personnel n’est pas payé ni par ailleurs les fonctionnaires, les retraités et les étudiants. Quant aux entrepreneurs congolais ils ne savent plus à quel saint se vouer. Il ne faut plus toujours continuer à saigner les mêmes.

La France est au chevet de la dictature congolaise en voulant à tout prix sauver le trône de Sassou. Dans le même temps elle est silencieuse et insensible au génocide qui se passe dans le Pool. Cette initiative est douteuse et dérangeante de la part d’un pays qui autrefois était aux cotés des peuples opprimés. Mais ça c’était avant, l’économie de marché est passée par là. Les habitants du Pool dont fait partie géographiquement Brazzaville, capitale de la France libre, n’ont pas droit à la même attention que les Rohingya de la Birmanie. Aucune aide pour les déplacés congolais, car ce saurait reconnaître implicitement l’existence du génocide. Diable que le monde tourne mal.

C’est Winston Churchill qui disait que : « Le succès n’est pas définitif, l’échec n’est pas fatal, c’est le courage de continuer qui compte ». Le peuple congolais est plus que jamais déterminé à recouvrer sa liberté qui a un prix qu’il assumera.

Patrice Aimé Césaire MIAKASSISSA

 

7 thoughts on “Il faut sauver le soldat Sassou

  1. Absolument juste : Seul un » dialogue sincère et national  » peut constituer un début vers le sauvetage du Congo. Les Congolais veulent savoir où est passé tout l’argent engrangé avec le pétrole.

    Sassou est incapable de gérer une crise. On voit comment il a été inapte à s’occuper du pays. Il manque de culture, donc limité.

  2. Aujourd’hui il est nettement claire que sassou est un gros idiot,son coefficient intellectuel est en dessous de la normale,il est incapable de reflechir,celà n’etonne pas beaucoup de personnes car beaucoup de gens savaient déjà que ce type est idiot et bete,entre nous soyons sérieux comment un individu(president de surcroit) peut faire autant d’enfants hors foyer conjugal,est ce qu’il est normal,il reflechit et travaille à quel moment?la preuve est là.

  3. PASCAL LISSOUBA AVAIT MONTER DE TOUTE PIECE « LE NIBOLEK » – C’ETAIT POURQUOI FAIRE ET APRES ?

    L’après tribalisme de masse en mode Sassou Nguesso se prépare. Alors pourquoi et comment mettre le tribalisme et l’ethnocentrisme politique hors d’état de nuire au peuple congolais ou hors de nos frontières mentales à caractère ethnopsychiatrique liberticide, antidémocratique, antisocial et criminogène? (Isidore AYA TONGA) http://congo-objectif2050.over-blog.com/2017/11/pascal-lissouba-avait-monter-de-toute-piece-le-nibolek-c-etait-pourquoi-faire-et-apres.html

  4. Avec ses cobras, c’est-à-dire, as milice, l’armée tribale mbochi, et toute l’ensemble des mercenaires de la francEafrique, il tue détruit les villes et les villages no seulement au Congo, mais en Centre Afrique, au Gabon, au Cameroun en RDC, et autres.
    L’heure de la libration approche, mais il faut être mobilisé et être prêt pour la grande manifestation au Congo, en poussant ce cannibale et tout son system hors d’état de nuire.

  5. Observez ce visage multicolore et laminé par les coups et craintes. Qui tue par l’épée subit le même sort. Qui fraude, vole et assassine ne peut pas s’attendre à ce que le peuple lui témoigne sympathie ou compassion.

    Le pays a eu plus 14 mille milliards de CFA . Tout cet argent a été dilapidé sans vergogne par Sassou et clan, plongeant inexorablement le reste de la population congolaise dans la souffrance, la maladie et la mort. Jamais on ne gère un pays en ayant pour philosophie : ébonga, ébonga té, toujours meilleurs! On s’accroche au pouvoir!

    C’est honteux et très injuste pour la population !

  6. Depuis 49 ans,Mr Sassou et ses amis de tous bords sont atteints de la cecite.
    Leur mauvaise foi,leur egoisme et leur incompetence a rassembler toutes les ressources humaines Congolaises interieures et exterieures ont produit le cuissant echec faisant en passant du Congo la rasee du monde.

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