En souvenir des Combattants du 23 mars 1970

Au Congo, le mois de mars donne lieu à une succession de commémorations de situations tragiques.

Qu’on en juge ! mort mystérieuse de deux anciens chefs d’Etat, mort du Cardinal Emile Biayenda, nombreuses victimes des explosions dans un dépôt d’armes….

Nous avons, pour notre part, choisi de rappeler le sacrifice de ces hommes libres et courageux qui ont tenté de porter le fer dans cette plaie du tribalisme.

Un article paru dans le journal français le Monde à propos des événements de février 1972 avait relevé : « les victimes de la répression d’aujourd’hui ont prêté à N’Gouabi le langage révolutionnaire qui lui permet de couvrir sous le manteau du socialisme scientifique une des politiques les plus tribales d’Afrique ». Elles ont aidé N’Gouabi à organiser une armée où les postes-clé sont confiés aux officiers de sa région. Elles ont laissé à N’Gouabi mettre sur pied une sorte de « spoil système » tribal qui permet à ce dernier de chasser de la fonction publique les cadre du sud et plus particulièrement ceux de la région du pool…. »

Tout esprit objectif sait que ces dénonciations proférées peu après la création de ce parti unique dont l’horreur des crimes et l’explosion du chômage des Congolais interdisent de le dénommer parti du travail, si ce n’est d’un travail macabre, sont malheureusement encore d’actualité, après près de 50 ans…

Le combat du 23 mars 1970 a constitué de l’unique tentative armée, menée par des Officiers de l’armée du Congo, de diverses extractions ethno-régionales, Commandant Michel Kiyindou , Capitaine Augustin Poignet, Lieutenant Pierre Kiganga Siroko , et bien d’autres dont le Sergent-Chef Accablant Kouka, pour mettre à bas le socialisme prétendument scientifique imposé aux Congolais.

Peu de personnes se rappellent ou savent que la répression avait été terrible, non seulement à l’égard des insurgés, des blessés achevés, ou des exécutés sommairement à vue, mais aussi contre de simples citoyens, souvent très jeunes, soupçonnés d’avoir manifesté pour la liberté.

Tout homme doit mourir un jour, mais toutes les morts n’ont pas la même signification, dit le poète.

En réalité , déjà l’Etat Congolais les a réhabilité lors de la Conférence nationale de 1991, en se réappropriant l’hymne et le drapeau qu’ils avaient célébré à nouveau en déclenchant de véritables des scènes de liesse populaire.

Ces symboles sont ainsi redevenus aujourd’hui les symboles de l’Etat Congolais.

Ce ne saurait cependant être un aboutissement, au regard du renforcement du parti unique à l’origine de toutes les calamités que nous déplorons aujourd’hui.

Au regard de leur sacrifice, l’espoir ne saurait être en berne, quelle que soit la perpétuation des violences politiques au Congo !

En effet, à l’échelle de l’Histoire, la dictature a un bail nécessairement précaire….

Les patriotes Congolais ne peuvent s’accommoder de la dictature qui considère l’exercice des fonctions publiques et les ressources financières nationales comme ses propriétés.

Nous devons œuvrer pour que le caractère systématique des massacres de masse, les tortures, les disparitions et les détentions arbitraires des citoyens Congolais trouvent une issue pénale pour que cesse à jamais le règne de l’impunité.

Pour ce faire, point n’est besoin de la Cour Pénale Internationale ; les Africains sont capables de juger en Afrique l’exercice sanguinaire du pouvoir, à l’instar du procès Hissène Habré au Sénégal.

Il faut par ailleurs doter la Communauté Economique Etats de Afrique Centrale (CEEAC) de même pouvoirs que ceux de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui a envoyé en janvier 2017 des troupes en Gambie pour chasser Monsieur Yahya Jammeh qui refusait de quitter le pouvoir au terme de son mandat constitutionnel.

Le Secrétaire Général de l’ONU et le Conseil de Sécurité des Nations Unies avaient exprimé à l’unanimité leur soutien à cette initiative pour restaurer la démocratie et la légalité constitutionnelle en Gambie, et honorer la volonté du peuple gambien.

Tel est me paraît être le chantier impératif des démocrates Africains en général et résistants Congolais en particulier.

Edgard Kiganga Siroko

Pour les filles et fils des Combattants du 23 mars 1970

5 thoughts on “En souvenir des Combattants du 23 mars 1970

  1. Pourquoi les Présidentielles françaises de 2017 inquiètent-elles autant le dictateur Sassou Nguesso? Sinon, pourquoi celui-ci est-il désormais entré dans une vaste entreprise criminelle consistant à neutraliser coute que coute ses prisonniers politiques dont les célèbres dignes fils du Congo: JMM Mokoko, Paulin Makaya et compagnies? Explications : https://www.youtube.com/watch?v=11qoVWeinSE

  2. NGOUABI a fait tuer KINGANGA au mois de mars
    NGOUABI a été assassiné au mois de mars.
    SASSOU a perdu sa fille au mois de mars.
    SASSOU a perdu ou failli perdre sa femme au mois de mars.
    SASSOU MOURRA UN JOUR DU MOIS DE MARS. C’est écrit !

    Pour exorciser le mal du mois de mars qui le poursuit, SASSOU fait des sacrifices humains afin que le sort soit orienté sur d’autres : sa fille Edith, les explosions du 4 mars 2012, l’assassinat de NTSOUROU, l’AVC de sa femme AU MOIS DE MARS, sont des signes qui ne trompent pas.
    C’est donc au mois de mars que SASSOU est puissant et vulnérable en même temps. Ii est puissant quand il sacrifie des innocents pour avoir la vie sauve et il est vulnérable quand il n’a pas encore procédé à ces sacrifices. Maintenant que les congolais savent comment atteindre son talon d’Achille, à eux de savoir quand le frapper.

  3. L’AVENIR OU LE FUTUR EST SOUVENT LE PASSÉ ET LE PRÉSENT QU’ON IGNORE- ET SI VOUS IGNOREZ VOTRE PASSÉ ET CE PRÉSENT – ALORS ZAPPÉ VOTRE VIDÉO ET RENDEZ VOUS EN 2050 ET PUIS…ET VOUS DIRIEZ ALORS MERCI EBOUNDIT AYA TONGA ET PUIS…
    LE DOCTEUR PIERRE EBOUNDIT: AGIR ENSEMBLE POUR UN CHANGEMENT VÉRITABLE AU CONGO BRAZZAVILLE.
    Le Docteur Pierre Eboundit, pharmacien à la retraite – Il fut l’un de nombreux acteurs activistes congolais à ses heures post-colonial français, membres du M22, et jeune collégien et puis Lycéen à l’époque du Massamba-Débisme et du Ngouabisme.
    Dans cette vidéo, le docteur Pierre Eboundit décrypte les ressorts historiques et actuels de l’O.BU.MI.TRI.
    Il diffuse en occident et notamment à l’échelle française, sa pensée et ses utopies constitutives d’une base de réflexion et d’actions communes pour le changement véritable, d’aujourd’hui et de demain, en vue d’une construction éclairée de la nation congolaise nouvelle – et d’Afrique d’ailleurs. Explication: https://www.youtube.com/watch?v=0Yf82znQ6Kg

  4. Kinganga fut le premier Congolais à utiliser les armes à feu au Congo contre la république et pas l’inverse. J’avais 10 ans à l’époque et habitais non loin de la radio où tout s’était déroulé. Alors ne déformez pas l’histoire.

    1. Cher Monsieur,

      Le fait d’avoir eu 10 ans à l’époque des faits n’excuse pas la paresse intellectuelle 47 ans après leur déroulement.

      1. Les armes à feu n’avaient pas été utilisées contre la « république » que les personnes au pouvoir à l’époque
      éprouvaient le besoin de l’auto proclamer « populaire ».

      2. Pour ceux qui ont eu la chance d’étudier le latin , le mot république vient de « res publica », c’est à dire la chose publique.

      Dans le champ politique, il renvoie à un régime politique démocratique dont le chef est désigné par le peuple, de même que
      les représentants du peuple.

      3. Le Congo de 1970 est une dictature sous la férule d’un parti unique ; le pays n’est certainement pas organisé sous le mode d’une république.

      4.Certains des membres de ce parti unique, tenants d’une ligne qui se voulait orthodoxe, l’ont proclamé et même écrit après les combattants du 23 mars, en dénonçant la réalité d’une oligarchie militaro tribaliste etc….

      5. Ils l’ont payé de leur vie également 2 ans plus tard .

      Pour vous, qui a retourné les armes contre qui à ce moment là ?

      6. Le 15 août 1963, les force de l’ordre avaient ouvert le feu sur des manifestants faisant 3 morts et des blessés
      Que je sache, les combatants du 23 mars n’ont pas dirigé les armes contre les populations.

      7.En revanche, des hommes politiques Congolais, que vous devriez connaître, n’ont pas hésité à solliciter des armées étrangères,
      pour reprendre le pouvoir par les armes, puisque dans leur culture il est toujours au bout du fusil, et qui ont tiré sur des Congolais.

      Pour vous, qui retourne les armes contre qui à ce moment là ?

      Et qui déforme l’histoire ?

      Qui ignore l’histoire de son pays s’expose à y errer à ses dépens…

      Edgard Kiganga Siroko

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