La décentralisation au Congo : Slogan politique creux ou réalité ?

sassou-campagne

La République du Congo a été un Etat unitaire fortement centralisé depuis son indépendance jusqu’avant 2003. Mais, à partir de 2003, la nécessité de favoriser la démocratie et le développement local avait conduit l’Etat congolais à s’engager dans un processus de décentralisation. La décentralisation est simplement définie comme la libre administration des Collectivités locales élus disposant de l’autonomie financière.

L’Etat congolais a pu ainsi adopter, en 2003, tous les textes législatifs et réglementaires indispensables à la mise en œuvre de la décentralisation.

Il importe de préciser que parmi les conséquences de la décentralisation, il y a le transfert des compétences et des ressources financières de l’Etat vers les collectivités locales. Tout cela est prévu par la loi.

Mais, ce que nous devons déplorer jusqu’alors, c’est le fait que, 13 ans après, il n y a toujours pas de volonté de la part du pouvoir central de transférer les compétences et les ressources aux collectivités locales, de telle sorte que, sur le plan financier, les collectivités locales continuent toujours à dépendre du pouvoir central. Les administrations centrales restent accrochées à l’exercice des compétences dont la loi a dit pourtant, formellement, qu’elles appartiennent désormais aux collectivités locales.

Même la constitutionnalisation de la décentralisation, que le ministre de la communication et des médias avait présentée comme un choc de gouvernance, s’est révélée tout simplement illusoire puisqu’elle n’a pu entraîner le transfert effectifs de compétences et de ressources de l’Etat aux collectivités locales. La vague des grèves qui a eu lieu récemment dans certains services municipaux des communes en est la preuve probante. Même la fonction publique territoriale, qui est un des aspects de la décentralisation, a toujours du plomb dans l’aile, car elle est  soumise aux mêmes blocages que connaissent la décentralisation, en général.

En effet, la loi n°5-2005 du 11 mai 2005 portant statut de la fonction publique territoriale prévoit que ce texte devait entrer en vigueur dès le début du mois de janvier 2005.Mais la mise en œuvre de la fonction publique territoriale dépend de la signature et de la publication au journal officiel de dix-huit projets de décrets d’application de cette loi.

Mais, jusqu’à ce jour, les projets de décrets de ces textes d’application de cette loi continuent à moisir dans les tiroirs du secrétariat général du gouvernement pour une raison qu’on a du mal à comprendre. Le secrétariat général du gouvernement est désormais devenu le cimetière de tous les projets de décrets qui n’arrangent pas tous ceux qui sont abonnés au conservatisme le abject dans l’administration congolaise. Comment peut-on comprendre que celui qui est souvent présenté par certains comme un juriste compétent, puisse subitement dormir sur ses lauriers et choisir le conservatisme et la bureaucratie tentaculaire qui bloque tout ?

A la vérité, la mise en œuvre effective de la décentralisation et de la fonction publique territoriale arracherait le bifteck de la bouche de plusieurs autorités tant administratives que politiques. C’est la raison essentielle pour laquelle ces autorités bloquent de manière constante tous les textes et toutes les initiatives conduisant à concrétisation de la décentralisation.

Pourtant, dans son discours d’investiture, le Président de la République avait bien montré l’importance qu’il attache à la mise en œuvre de la décentralisation, en disant, notamment, que le développement du Congo sera global et local. Pourquoi aujourd’hui, tous les conservateurs accrochés à leurs privilèges, ne veulent pas faciliter la mise en œuvre de cette politique de décentralisation dont les avantages pour le développement de notre pays se passent de commentaires ?

Pour répondre à la question posée par le titre de mon article, je dirais sans hésiter que, jusqu’alors, la décentralisation n’est réduite qu’à un discours politique et démagogique creux. Elle ne correspond pas encore à la moindre réalité.

Dans la mesure où le Président de la République est attaché à la réussite de la décentralisation, il devrait, dans des délais raisonnables, convoquer à la présidence de la  République le Premier ministre, le ministre de l’intérieur, de la décentralisation et du développement local et le secrétaire général du gouvernement.

Le chef de l’Etat ne perdrait d’ailleurs pas son temps à les entendre, car rien ne pourrait justifier un tel retard dans la mise en œuvre de la  décentralisation.

Le chef de l’Etat se contentera de donner des instructions fermes, assorties d’un délai très court, pour la soumission au Conseil des ministres, en vue de leur examen et adoption, de tous les décrets relatifs à la décentralisation, qui sont enfouis dans les tiroirs du secrétariat général du gouvernement. Le Président de la République devrait même nommer un conseiller spécial, avec rang de ministre d’Etat, qui aura pour mission de superviser toutes les questions relatives aux décentralisations et au développement local.

C’est à lui que rendront compte le secrétaire général du gouvernement et le ministre de l’intérieur, de la décentralisation et du développement local.

Ce sera aussi l’occasion pour le Président de la République d’envisager sérieusement de créer un ministère de la décentralisation et du développement local. Et pour cause ? La décentralisation, pour ne parler que d’elle, a toujours été négligée au profit de la police, alors qu’aucune discrimination ne devrait être opérée à ce sujet. Cette séparation est plus que nécessaire. Le ministre de l’intérieur s’occupera de la police tandis que la décentralisation et le développement local deviendront un ministère à part entière. Il n’est pas sérieux que les agents de la direction générale des collectivités locales, de la direction générale de l’administration du territoire et ceux de la direction générale de la fonction publique territoriale puissent passer tout leur temps à se morfondre les doigts et se prélasser dans les bureaux, comme si pour eux le travail n’était qu’une sinécure.

Il est temps qu’on ait une administration nouvelle, débarrassée de tous les conservatismes qui continuent à entraver la marche en avant de notre pays.

Il n’est pas acceptable de faire échec à l’application des lois de la République pour sauvegarder des privilèges de quelques profiteurs égoïstes au détriment des Congolais.

Il n’y aura jamais de rupture dans ce pays tant qu’on aura une décentralisation de simples discours d’auto-satisfaction et non celle de faits concrets qu’attendent les Congolais depuis 2003.

 

Ghys Fortuné DOMBE BEMBA

 

6 thoughts on “La décentralisation au Congo : Slogan politique creux ou réalité ?

  1. Ce message n’a aucun sens, de quel pouvoir central parles-tu?
    Le pouvoir illégal non reconnu par le peuple. Le Congo actuel n’est pas un état, le Congo est un pays occupé par les terroristes installés et au service de la France. Honte a hollande qui parle de Kabila L’ONU que dit t’il de son terroriste SASSOU qui déjà tué des centaines des milliers des congolais. N’est ce pas le même Hollande qui a envoyé son ambassadeur auprès de sassou, tout en sachant que sassou est rejeté par plus de 92% de la population congolaise.
    MÊME LE DICTATEUR NORD KOREIEN NE TUE PAS AUTANT QUE CE CRIMINEL SANS LIMITE LE TERRORISTE FRANÇAIS AU CONGO AU NOM DE SASSOU.

  2. Nous devrons aller allez de manière méthodique. C’est par étape que nous allons procéder. Faire de la décentralisation avant le pouvoir pose des bases au préalable serait suicidaire.
    le président SASSOU a compris on fait les municipalisations et une fois que nous avons des infrastructures et des textes qui suivent, nous pourrons décentraliser les départements.
    Dans l’état de nos département avant les municipalisations, sans routes, sans infrastructures, je crois à l’échec. Maintenant le président SASSOU va ,car les bases administratives et physiques y sont.
    Prenez votre mal en patience.

  3. INFO : La vérité sur l’histoire de la démission de Guy Brice Parfait KOLELAS de l’IDC , plateforme de l’opposition : les nons dits, les coulisses, les tractations…Débat clos
    1-CRISE POST ÉLECTORALE À L’ IDC
    L’ IDC avait deux candidats à l’élection présidentielle : Guy Brice Parfait KOLELAS et André OKOMBI SALISSA
    Parfait KOLELAS avait été accompagné, dans presque tous ses meetings lors de la campagne, par son père Michel MAMPOUYA, Président du PSVR, membre du collège des Présidents de l’IDC et vice Président de la coordination des plateformes IDC-FROCAD.
    André OKOMBI SALISSA, a bénéficié du soutien des autres membres du collège des présidents de l’ IDC-FROCAD à l’exception de Zacharie BOWAO.
    Le candidat Parfait KOLELAS n’a jamais sollicité l’apport des autres membres de l’IDC en dehors de Michel MAMPOUYA ( ce qui est légitime du reste).
    Pour votre gouverne, on rentre dans une plateforme par un parrainage. On y arrive donc jamais seul.
    Quelles ont été les frustrations, les humiliations, subies par les frères( les camarades, les parents) de l’ IDC, avant la journée du 20 septembre 2016 du fait du comportement de Guy Brice Parfait KOLELAS ?
    1-DE LA GESTION DE LA PLATEFORME IDC
    Après l’entrée en clandestinité de André OKOMBI SALISSA, il revenait donc à Parfait KOLELAS, vice-président, de gérer la plateforme IDC.
    Jusqu’au mois d’août 2016, Parfait KOLELAS, n’avait organisé aucune réunion de la plateforme en tant que Président par intérim de l’IDC, malgré l’insistante des autres membres du collège.
    – Mi- août
    Au cours d’une réunion obtenue à l’arraché, Parfait KOLELAS annonce solennellement sa démission du poste de vice-président. Laquelle démission est refusée séance tenante par les autres membres de la plateforme.
    Puis, celui-ci, c’est-à-dire Parfait KOLELAS, ne convoque aucune réunion de la plateforme.
    Enfin, toujours au mois d’août, une réunion est convoquée à l’arraché.
    Au cours de celle-ci, Parfait KOLELAS informe le collège des Présidents de l’ IDC de la décision prise par le BEN ( bureau exécutif national) du MCDDI de lui avoir retiré le mandat de représenter ce parti politique au sein de la plateforme.
    Guy Brice Parfait KOLELAS déclare, devant le collège des Présidents, de ne plus jamais se mêler directement des activités de l’ IDC.
    Les autres membres du collège, résignés, ne prennent que acte de cette décision et convoquent une réunion à laquelle Parfait PAKO refuse de participer.
    Un Président par intérim est alors désigné en la personne de Serge Blanchard OBA.
    Depuis, l’IDC a tenu :
    a)- 3 réunions du collège des Présidents,
    b)- une conférence de presse pour présenter le nouveau bureau sans PAKO,
    c)- 2 réunions des coordinations IDC-FROCAD ( sans PAKO), pour préparer les documents de la 2ème convention des 2 plateformes de l’opposition.
    d)- Enfin une conférence de presse pour annoncer officiellement la démission de Parfait KOLELAS qui avait juré de ne plus paraître en public aux côtés de membres de l’IDC.
    2- POURQUOI L’ IDC A ATTENDU UN MOIS POUR RENDRE CETTE DÉCISION PUBLIQUE ?
    1- L’ IDC espérait que Parfait KOLELAS reviendrai sur le bon chemin,
    2- les membres du collège des présidents de l’IDC étaient gênés devant un tel comportement,
    3- pour éclairer l’opinion nationale sur cette décision que Parfait KOLELAS n’a pas eu le courage d’annoncer.
    La plateforme IDC a décidé de le faire à sa place d’autant plus qu’il n’a pas jugé utile de venir rencontrer le collège des Présidents de l’IDC- FROCAD pour débattre de son projet d’élargissement de l’opposition aux autres leaders comme ANGUIOS, TSATY MABIALA, KIGNOUMBI KIA MBOUNGOU, MPOUELE,….Il convient de noter que ces derniers ont participé à la préparation des documents de la convention convoquée par Parfait KOLELAS.
    Messieurs ZACHARIE BOWAO, MICHEL MAMPOUYA et J.B. BOUBOUTOU se sont rendus chez Parfait KOLELAS à la CODEHA à 2 reprises pour le supplier de ne pas  » sortir  » de l’ IDC afin de sauvegarder les acquis de notre lutte depuis le dialogue alternatif de DIATA et d’éviter ainsi des répercussions sur la vie de la CODEHA constituée des membres de l’ IDC et du FROCAD.
    Mr Guy Brice Parfait KOLELAS, est un homme d’honneur assurément, il ne démentira donc pas sa démission.
    Vive la nouvelle  »Majorité Républucaine »
    Vive la république
    La lutte continue
    #Sassoufit
    #IDC
    #IDC#FROCAD#JM3
    #CONGO
    DEBAT CLOS

  4. Ce que le peuple Congolais a demande et demande a Mr Sassou qui se maintient sur le perchoir de façon artificielle en usant le mensonge, la violence et la division ethnique c’est dégager le plancher.
    Ce que le peuple Congolais demande a Mr Sassou et ses amis qui nous montrent chaque jour un peu plus de leur idiotie et leur incompetence c’est de dégager.
    Quarante huit ans que ce Monsieur et ses amis démolissent le Congo.Le siphonnage des 40000 milliards engranges de 2001 a 2015 qui auront pu règles tous les problèmes du pays par Mr Sassou,sa famille et ses amis est le summum de tout.
    Il faut absolument chasser cet indécrottable et ses amis.

  5. A bás Sassou Nguesso et cliques. Pas de dialogue, de négociations avec Sassou Nguesso et son régime qui se livrent au génocide, à la terreur, au détournement massif de l’argent du trésor public, du pétrole et asutres matières premièrtes au Congo. Pas de législatif Avec le pouvoir illégal de Sassou Nguesso. Il faut chasser Sassolu Nguesso et sa clique par tous les moyens. Par la force

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