Clément Mouamba appelle l’opposition à un dialogue « sans tabous »

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Pour son premier déplacement en France, dans le cadre d’une visite de convenance, le Premier ministre Clément Mouamba s’est entretenu avec le quotidien Les Dépêches de Brazzaville, à l’ambassade du Congo à Paris. L’entretien a porté sur l’état du Congo, le dialogue avec l’opposition et les réformes en cours.

Les Dépêches de Brazzaville (LDB) : Monsieur le Premier ministre, vous avez mis à profit votre visite de convenance à Paris pour rencontrer les autorités françaises et les acteurs du secteur privé. Pourquoi ?

Clément Mouamba(CM) : Répondant à mes souhaits, le ministre français de l’Economie et des Finances, Michel Sapin m’a reçu le 6 septembre en votre présence. Ce fut un accueil convivial et très intéressant avec notre premier partenaire économique, la France. Il s’agissait de présenter le Congo, son nouveau visage depuis le changement de la Constitution et l’élection présidentielle. Nous avions un sentiment d’attentisme. Aujourd’hui les échanges ont repris. Tant mieux pour nous tous.  Le dialogue est une ouverture cardinale et nous en connaissons les vertus.

LDB : Le dialogue avec qui et pour quel intérêt ?

CM : Le dialogue inter congolais sans tabous, avec l’opposition et avec les pays amis. J’ai rencontré l’ambassadrice des Etats-Unis, ainsi que le nouvel ambassadeur de France. J’ai aussi rencontré certains membres de l’opposition, car  j’estime qu’il faut privilégier le vivre-ensemble. À Paris, il s’agit de saluer les amis, et leur rappeler que nous sommes un pays qui a des institutions établies et une Constitution qui se doivent d’être respectées par tous.

LDB : Monsieur le Premier ministre, où en sont les discussions avec l’opposition congolaise ?

CM : Le ministre de l’Intérieur a reçu tous les partis dans le cadre du dialogue social, avant la mise en place des lois cadres. Certains partis de l’opposition ont regretté n’avoir pas été à Sibiti. D’autres par contre refusent de s’y associer, exigeant la présence de la communauté internationale, allant travailler et chercher des ressorts depuis l’étranger. Moi, je plaide en faveur d’un réalisme politique.

Nous avons besoin de nous organiser avec fiabilité pour aller aux législatives. La biométrie est là pour nous rassurer. Je demande aux opposants radicaux de mettre un peu d’eau dans leur vin.

LDB : Monsieur le Premier ministre, qu’attendez-vous de l’opposition après ce message fraternel ?

CM : Je dis aux Congolais, qu’il y a de la place pour tout le monde et nous sommes prêts à discuter. J’attends de la bonne volonté. Vous savez : s’il n’y a plus de pays, il y aura plus d’opposition. Au Congo, tout le monde veut être président. Alors la loi met tout le monde à l’aise. C’est à l’opposition de convaincre le peuple. Aujourd’hui, nous donnons au peuple des outils plausibles, sans contestation que sont le bulletin unique et la biométrie. On ne peut pas continuer à bloquer le pays. J’invite tout le monde à rester dans la régularité. La ligne rouge est tracée dans le cadre des institutions et de la Constitution.

LDB : Présentement, quelle est la situation économique du Congo ?

CM : Il ne faut pas se mentir, la chute du prix du baril du  pétrole rend la situation économique difficile pour tout le monde mais cela n’est pas insurmontable. Le Congo compte faire beaucoup d’efforts. Pour cela, des engagements ont été pris pour que le minimum national soit assuré, notamment le salaire des fonctionnaires. Concernant nos partenaires économiques, nous accusons quelques retards de paiement de dettes qui vont être méthodiquement rattrapés, grâce à la maîtrise de la recette et de la dépense, et à la mise en place d’un schéma idoine qui permet une visibilité.

LDB : C’est dommage d’en arriver là avec un partenaire privilégié qu’est la France

CM : Nous comptons liquider nos arriérés avec nos partenaires français sous peu, en quelques mois. Nous avons d’ailleurs commencé à payer. Je prévois de rencontrer  les représentants de l’Agence française de développement (AFD) dans les prochains jours. Dans le cadre de sa coopération avec la France, le Congo bénéficie d’un Contrat de désendettement et développement (C2D) en soutien à des projets infrastructurels, forestiers et les prêts sociaux. Nous tenons à notre partenariat et le Congo est un pays fiable. Nous avons d’autres projets avec la France.

LDB : Pourquoi cette assurance ?

CM : Je vous rappelle que nous avons toujours la confiance des institutions de Bretton Woods et des entreprises sérieuses. Nous venons de lancer un signal fort, celui de commencer à payer la dette et  de réduire le budget 2017. Je pense que c’est un signal fort qui était attendu par tous nos partenaires.

LDB : Quel est l’avenir du pétrole dans l’économie congolaise ?

CM : Le pétrole pourrait ne pas honorer longtemps le budget du Congo. Il est donc essentiel de diversifier l’économie du pays. Plusieurs secteurs et niches peuvent combler le déficit et booster notre économie.

LDB : Quels sont les secteurs qui pourraient combler le trou laissé par la manne pétrolière ?

CM : Il y a l’agriculture. C’est un secteur qui peut, en deux ou trois ans nourrir tous les Congolais et aller vers l’exportation. Il y a les secteurs touristique, des services, forestier, énergétique, l’approche interne (la semi- ou la transformation surplace des produits à l’exportation), l’habitat social et de l’assainissement peuvent créer beaucoup d’emplois et relancer le secteur du bâtiment : 10 000 logements/an, le secteur minier.

LDB : Sans doute d’autres secteurs aussi

CM : Certainement, comme celui de la gouvernance, où il existe des poches de recettes, ou celui des douanes. Je constate  aussi que l’Etat a accordé beaucoup d’exonérations. Pour tenir à notre crédibilité, il est impératif de réformer ou de réviser la nature de ces exonérations.

LDB : Monsieur le Premier ministre, il y a un secteur engouffré qui a besoin du concret, celui des  Zones économiques spéciales (ZES).

CM : Grâce aux ZES,  qui sont des zones franches, le Congo pourra  produire beaucoup de choses localement, donc créer beaucoup d’emplois, acquérir beaucoup de connaissances, de transfert de technologie, de technicité, de formation pour les jeunes et exporter.  L’idée à retenir étant que les ZES ne peuvent pas être installées rien que pour le Congo, mais doivent avoir un avantage comparatif vis-à-vis de ce qui se fait dans les autres pays voisins. Je vais regarder de très près ce qu’il y a lieu de faire.

 

Noël Ndong

 

20 thoughts on “Clément Mouamba appelle l’opposition à un dialogue « sans tabous »

  1. Monsieur le premier Ministre, je pense que vous êtes dans le bon chemin celui du dialogue avec l’opposition.Je sais que la culture du dialogue existe dans la culture du Congo,de tous les départements du pays.
    je propose qu’un conseiller en Médiation est utile dans votre département, car nous avons des différents à résoudre tant au plan politique,administratif que politique.
    je ne suis pas un décideur mais plutôt un observateur politique qui aime son pays d’origine.

  2. Je demande à l’opposition à saisir la main tendue par le président SASSOU. C’est une chance pour consolider la vie démocratique.les élections sont terminées,construisons notre pays.
    Sans risque de me tromper,nous avons un bon premier Ministre,qui l’unanimité dans le pays,je dis que le Duo SASSOU et MOUAMBA se complète.Et ce que le président SASSOU a fait,en choisissant le premier Ministre MOUAMBA est une bonne chose.Car dernier a une vision très large de l’ETAT.Et un bon rassembleur,cet enfant de Bacongo m’inspire confiance.
    Alors saisissant cette main tendue,cette médiation entre le pouvoir et l’opposition proposée et voulue par notre président.
    Est ce qu’un fait du hasard,le président SASSOU fait de la médiation dans différent conflit africain:RDC,…Toujours prêt à apporter aide en Afrique,ils ont besoin de lui partout.c’est un sage africain.

  3. ba dialogue ya lukuta oyo eko bongisa mboka te depuis le regne de sassou nguesso au pouvoir le ne prospere pas et ce dialogue pour en faire quoi donner le poste de premier minister a l’opposition et faire un government d’unoin nationale pour reformer le pays ?

  4. C’est pas possible !!!! Monsieur le 1er Ministre pense que l’agriculture va subitement nourrir tous les Congolais en 2 ou 3 ans !!! Alors que ce secteur existe depuis des décénies !!! Nous savons tous que, le Congo à une très bonne terre, mais l’homme politique Congolais, avec son orgueil, n’a pas le sens de l’imagination, de promouvoir ce secteur et de donner la possibilité aux paysans qui n’attendent que ça depuis longtemps, de s’y investir. Comment peut t’on acheminer rapidement les récoltes si les routes ne sont pas en bon état ? (sauf si M. Le 1er Ministre est capable de tout construire en 2 ou 3 ans, alors que c’est la crise au Congo !!!). Triste, triste pour mon pays qui s’éffondre d’année en année.

  5. Tout congolais restera toujours un fervent partisan du dialogue national, c’est fort de cette conviction que je soutiens la politique gouvernementale axée dans ce sens. Certains afro-pessimistes évoquent la création d’un etat méridional divisionniste, je préfère etre de ceux qui martèlent nuit et jour que le Congo est Un et Indivisible.

    1. Nous avançons pas à pas pour mettre hors d’état de nuire l’ancien régime politique qui a détruit le Congo depuis 33 ans. Sassou va arrêter puis torturer a mort et enfin en prison pour quelques mois seulement et la mort, sa dépouille et sa tombe introuvable; la paix, la paix la vraie enfin, Marien Ngouabi, Massamba Debat, Emile Biayenda, etc, nous et vous diront merci – le diable est aneanti….

      1. Nous avançons pas à pas pour mettre hors d’état de nuire l’ancien régime politique qui a détruit le Congo depuis 33 ans. Sassou va être arrêter puis torturer a mort et enfin en prison pour quelques mois seulement et la mort, sa dépouille et sa tombe introuvable; la paix, la paix la vraie enfin, Marien Ngouabi, Massamba Debat, Emile Biayenda, etc, nous et vous diront merci – le diable est anéanti….

  6. Dans les années 1960, la Corée du Sud figuraient parmi les pays pauvres ou en voie de développement. Ça c’est du passé, aujourd’hui par exemple, deux enfants sud-coréens sur trois ont plus de connaissances théoriques et un savoir-faire appliqué dans tous les domaines qu’un enfant africain sur dix.

    Depuis, les sud-coréens ont démontré qu’il était possible, sous certaines conditions, d’amorcer un véritable décollage industriel, socio-économique et rattraper les pays développés et d’être en phase ou pour s’adapter dans la mondialisation et l’économie globale.

    Mots-clés: l’éducation, la raison, la conscience, la liberté de penser, la liberté d’expression, la liberté d’association, la matière grise, la formation pratique, la main d’œuvre qualifiée, le capital humain, les compétences, les projets, la créativité, l’innovation, les technologies, les projets recherches/développement permanents, l’entrepreneuriat, l’objectivité, problèmes, positionnement, solutions, interactivité, réseaux, dialogue, consensus, géostratégie, concurrence, synergie, antagonisme, complémentarité, arbitrage, adaptabilité, balance commerciale, investissements, consommation, taux de croissance, valeurs ajoutées… Explications à ceux qui souhaitent avancer le Congo https://www.youtube.com/watch?v=8QqMop5tGOw

  7. Takou Ngué-sot a gagné quelle élection au Congo?
    Le conseiller spécial Moncoco est le produit de qui?
    Marc Madoungou Mitoumbi a déjà gagné quel débat sur les TVs françaises? Ou villageoises!

  8. Mouamba est un oublié des congolais, il va dépenser l’argent du contribuable sans honte car son mentor le fait autant . Sachez que chaque chose a son temps. Nous demanderons des comptes au Camarade MOUAMBA même à titre posthume. Nous au PCT nous l’avons déja vomi il s’accroche à un gouvernement où il ne représente que la facette qu’il connait
    Il n’a qu’à revenir régler le problème de l’université en un mot de l’éducation nationale. Le 3 octobre lancement de la grève des enseignants du secondaire , le 15 octobre nous demanderons aux travailleurs d’observer la situation du pays et faire des arrêts de travail car aucun syndicat n’est plus crédible au Congo. Aucun syndicat ne parle des pertes d’emplois dans les BTP ?,

  9. Mr Sassou et ses amis doivent quitter le plancher car ils on échoué sur toutes les lignes.
    Ces indécrottables du pct et associes qui démolissent le Congo depuis quarante huit ans doivent rendre leurs tabliers.
    Que les vrais fils du Congo prennent les commandes de la maison Congo,pour l’aseptiser et l’organiser.

  10. DIALOGUONS POURVU QUE RIEN NE CHANGE. Telle est la devise de monsieur Mouamba. RIEN NE PEUT RESTER FIGE SUR UNE TERRE QUI TOURNE SANS DISCONTINUE.

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