2ème tour des législatives à Mouyondzi : La nécessité d’une élection apaisée

Mouyondzi est le centre de gravité des législatives depuis le premier tour, à cause de la présence en lice de Claudine Munari, figure emblématique de l’arène politique congolaise, Présidente du MUST, qui affronte Lydia Mikolo, candidate du PCT et ministre dans le gouvernement actuel. Au premier tour, Claudine Munari avait battu par un très large score Lydia Mikolo (49,42 % contre 22,21%). Les observateurs et l’opinion sur place sont unanimes pour dire que les résultats du second tour vont confirmer ceux du premier tour dans les urnes.

Mais au-delà de l’élection, et quelle que soit la gagnante, l’enjeu de ce scrutin dépasse le périmètre même de cette cité verdoyante qui est Mouyondzi, créée en 1910 par l’administration coloniale, après une féroce répression des populations qui refusaient obstinément l’occupation de leur terre.

À Mouyondzi, la terre est sacrée et les habitants la cultivent avec fierté, dignité et abnégation, sous le sceau de l’acronyme MTR (Mouyondzi Travaille et Ravitaille). À Mouyondzi, le Ngulu mu mako (porc à la banane) est une sacralité de la gastronomie locale. À Mouyondzi, la danse Muntuta constitue l’une des valeurs cardinales de l’armature culturelle.

À Mouyondzi, la population a porté Claudine Munari au firmament de la victoire, comme cela s’est passé avec d’autres candidats à travers le pays au premier tour. Cet engouement est manifestement l’expression de l’adhésion du peuple congolais au processus démocratique amorcé par la conférence nationale souveraine, de sa soif débordante de construire, de manière significative,  une conscience citoyenne et une conscience nationale irréversibles. Cette implication dynamique de la population de « se servir de son entendement sans

la direction d’autrui », sans se faire imposer le choix d’un quelconque candidat, est une respiration sociale qui doit interpeller les Congolais sur la nature de la société qu’ils veulent, indépendamment de leurs opinions ; elle doit en outre leur permettre de sortir de l’oppression de la subjectivité identitaire ou de toute forme de pesanteur qui les empêche de saisir la réalité de leur pays de manière objective par-delà les haines, les frustrations, les apriori, les défiances, le repli identitaire, la volonté de puissance, etc. Leur faculté de juger, étant le socle de leur liberté, ne doit souffrir d’aucune entorse face à l’Histoire qui se déploie sous leurs yeux, car il s’agit de donner du sens au présent et à l’avenir de leur bien commun : le Congo. De leur rapport aux enjeux du moment dépend l’avenir de leur pays. Ne dit-on pas qu’un pays ne vaut que ce que valent ceux qui l’habitent ! La démocratie n’est pas une joute pour des postures quelconques permettant de s’accaparer de quoi que ce soit au détriment des Autres, ni un terreau pour des déchirements épisodiques voire chroniques, mais un processus de construction de l’être-ensemble, permettant une vie collective harmonieuse dans la justice et la diversité des opinions.

À Mouyondzi comme ailleurs dans le pays, le peuple chante l’hymne de la liberté et de la paix comme garantie de sa quotidienneté, il n’a que faire des Cassandres, ces marchands de larmes qui soufflent insidieusement sur les braises de la division. Le second tour doit donc se dérouler dans la sérénité, et refléter le choix du peuple dans les urnes, sans tricherie. Disons-le sans équivoque : la tricherie est un leurre qui permet à ses auteurs d’assouvir leur illusion de puissance mais ne peut hélas constituer le socle autour duquel un pays peut se construire. Aucun pays ne peut se mentir à lui-même en érigeant la tricherie en étalon de la gloire ou la léguer comme mode de régulation sociale aux générations futures et espérer ainsi escalader les marches du développement. Respecter les attentes du peuple, notamment ses choix, est une exigence éthique, une rationalisation des rapports sociaux qui, pour un pays, est un passage de l’ombre à la lumière, condition sine qua non de son élévation.

Clin d’œil de Gilbert GOMA

6 thoughts on “2ème tour des législatives à Mouyondzi : La nécessité d’une élection apaisée

  1. Petit souci d’accès au site  » Congo Liberty » .Est ce le retour du bâton Mbochi ?
    Sachant que la tricherie électorale ,le vol de l’argent public sont d’essence de la gouvernance Mbochi , qui régit l’âme congolaise.
    Wait end see.

  2. DENIS CHRISTEL SASSOU NGUESSO COMMENCE À CONNAITRE SES 3 ÉTAPES DE TA GALÈRE A LA CHUTE DE TON PÈRE.
    Un homme averti en vaut deux  » le savoir c’est le pouvoir ; mieux vaut être averti ; on est plus apte à faire face à une situation potentiellement déroutante ou dangereuse lorsqu’on en a été prévenu « .
    En attendant, Denis Christel Sassou Nguesso continuez à s’amuser, sachant que le peuple vous regarde ; et en plus il a le dernier mot et le dernier jugement. Cependant dans peuple, on ne sait pas est qui? Qui sera votre futur bourreau? https://www.youtube.com/watch?v=kuIKfXMqNq8

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