Afrique : élections de la honte au Congo; de vérité au Sénégal et au Kenya ; et grâces présidentielles au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire, etc…

Juillet et août 2022 sont entrés dans les annales de l’Histoire politique africaine, non seulement à travers les élections aux réalités contrastées (qui ont eu lieu au Congo-Brazzaville, au Sénégal et au Kenya), mais aussi à travers les grâces présidentielles accordées à deux ex-chefs d’État, Blaise Compaoré et Laurent Gbagbo.

Les élections législatives, qui se sont tenues, respectivement, le 31 juillet au Sénégal, et le 9 août 2022 au Kenya, ont été libres, transparentes, démocratiques et apaisées. De plus, elles ont drainé beaucoup de monde. Par contre, les élections législatives et locales organisées au Congo, le 4 et le 10 (au titre du premier tour), puis le 26 et le 31 juillet 2022 (pour le deuxième tour) ont rappelé la loi de la jungle.

En effet, selon plus d’une personne interrogée et sur la base des résultats d’enquêtes menées sur le terrain, les Congolais(es) ont connu les élections législatives les plus sales depuis le coup d’État sanglant du 15 octobre 1997, perpétré, par M. Denis Sassou et Cie, contre le régime de M. Pascal Lissouba.

Tenez !  Lors du premier tour desdites élections au Congo-Brazzaville, il a été enregistré, dans 90% des circonscriptions, des intimidations; des majorations d’effectifs de votants ; des bourrages des urnes ; des achats de consciences, moyennant billets de banque ; une transhumance d’électeurs ;  une disparition des noms des candidats sur les bulletins de vote ; une falsification du nombre des suffrages exprimés; une partialité des membres des Commissions locales électorales (COLEL); une tricherie à ciel ouvert, au moyen de la distribution excessive des cartes d’électeur, pour permettre aux Congolais et aux étrangers de voter plusieurs fois dans des bureaux de vote différents ; des votants à titre posthume au moyen des cartes d’électeur des personnes décédées ;   une violation de l’article 99 de la loi électorale par la non -signature et la non remise des formulaires de résultats des votes aux représentants des candidats;…Bref, des actes graves et blâmables enregistrés  avec la bénédiction de M. Sassou, président du Parti congolais du travail. Des actes répréhensibles, des recours à la tricherie, et des velléités nostalgiques pour le rétablissement d’un régime féodal, de type familial ou autocratique. Régime qui reprend les vieilles lois de l’endogamie et de l’ex-Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS).

Des enseignements à tirer des élections, et des actes présidentiels posés sur la voie de la réconciliation nationale

La grande leçon à tirer des élections de juillet 2022 au Congo-Brazzaville a été donnée par la majorité des Mouyondzien(ne)s, dans le Département de la Bouenza, qui ont fait échouer le plan de M. Sassou et ses sbires. Le peuple de Mouyondzi a refusé de se faire voler ses suffrages en faveur de Claudine Munari, candidate du Mouvement pour l’unité, le salut et le travail (parti de l’Opposition), pendant les deux tours des élections législatives et locales. Ce, malgré les friandises qui lui ont été proposées par le pouvoir dans le cadre de l’achat de consciences, et malgré l’intimidation des sbires de M. Sassou, qui tenait à faire gagner, la candidate Jacqueline Lydia Mikolo-Kinzonzi du PCT. Au finish, cette dernière a été obligée de féliciter son adversaire de l’Opposition, Claudine Munari. Souhaitons que Jacqueline Lydia Mikolo-Kinzonzi ne fera pas volte-face, à l’image d’une certaine candidate à ces législatives et locales, nommée Andréa Carole Sassou-Nguesso, qui a félicité son concurrent de l’Opposition, Jean Jacques Nicolas Malonga (du parti  UDH-YUKI). Carole Sassou-Nguesso avait été battue à plate couture, au premier tour, dans la circonscription de Madibou (8ème arrondissement de Brazzaville). Contre toute attente, elle dépose, une requête en annulation du scrutin, auprès de la Cour constitutionnelle.

En somme, le processus démocratique au Congo a mis à nu l’incompétence, en matière d’organisation électorale, de Henri Bouka (président de la Commission nationale électorale indépendante) et Guy Georges Mbacka (ministre de l’Administration du territoire).

S’agissant de la grande leçon à tirer des élections au Sénégal, elle a été donnée par le président Macky Sall qui, avec beaucoup d’élégance, a accepté de perdre la Majorité absolue des députés, pour composer avec d’autres forces au Parlement, afin de faire passer ses lois. Au Kenya, les élections se sont déroulées dans le calme, avec un taux de participation de plus de 60%, légèrement en baisse par rapport à celles de 2018.

Concernant la grande leçon à tirer en matière de réconciliation nationale, elle  a été donnée par le président burkinabé, Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui a grâcié ou amnistié l’ancien chef de l’État, Blaise Compaoré, commanditeur de l’assassinat du président Thomas Sankara en octobre 1987. De même, le président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara a donné une bonne leçon de réconciliation nationale en graciant l’ancien Maître de Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo.

Au regard de ce qui précède, M. Denis Sassou, devrait méditer les enseignements ci-après du Professeur Zacharie Charles Bowao, contenus dans son livre intitulé La Tragédie du Pouvoir :« Il n’existe pas de Démocratie à l’africaine ou à la congolaise, encore moins, substantiellement, de constitutionnalisme de semblable nature. Dans ses principes fondateurs ou dans ses normes pratiques, la Démocratie est universelle. La science juridique ne l’est pas moins. Dans ce sens, nul ne devrait avoir peur de l’alternance démocratique. Celle-ci participe de la respiration normale d’un pays ». Il n’y a donc pas de honte, pour M. Sassou qui devrait  s’adresser au Parlement réuni en congrès, à l’occasion du 62ème anniversaire de l’Indépendance de son pays, proclamée le 15 août 1960), à amnistier, à son tour, les détenus André Okombi Salissa, Jean-Marie Michel Mokoko, Norbert Dabira, etc., d’une part ; et à réparer les torts que son régime a causé au peuple, d’autre part.  Pour ce faire, il devrait commencer par suspendre des ministres cités dans la gestion peu orthodoxe des affaires publiques tels, Guy Georges Mbaka, Pierre Mabiala, Léon Juste Ibombo, Jacqueline Lydia Mikolo, etc. Prélude de revenir sur la gestion de ces ministres, il sied de dire que, si M. Sassou ne les sanctionne pas alors il est complice avec ces derniers et donc indigne de présider le Congo. Des actes fort œuvrant au bien être et à l’avenir harmonieux des congolais, ne devraient pas faire craindre l’alternance démocratique a tous sauf aux assassins, mafieux et incompétents. Espérant que M. Sassou procédera au remaniement gouvernemental avec des techniciens de taille pour tirer le Congo de l’abîme.

Ghys Fortune BEMBA – DOMBE

3 thoughts on “Afrique : élections de la honte au Congo; de vérité au Sénégal et au Kenya ; et grâces présidentielles au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire, etc…

  1. SASSOUFIN, TRISTE, INQUIETANT ET DANGEREUX DÉFILÉ DU 15 AOÛT 2022 AU CONGO BRAZZA ET POURQUOI ET APRÈS?
    L’enjeu de cette vidéo est de mettre la pression citoyenne, politique et militaire patriotique et d’intérêt général afin que nous mettions hors d’état de nuire Denis Sassou Nguesso, le dénomination commun de la souffrance du peuple congolais. Rejoignez les forces intérieures et extérieures de la récupération de notre pays. Nous vaincrons – soyez-en sûr !!!

    Explications: https://www.youtube.com/watch?v=-xegjhYysGM

  2. SUDISTES POURTANT ILS SE DERESTENT ILS SE SONT FAIT LA GUERRE ET OSENT ACCUSER SASSOU D EN ETRE RESPONSABLE BIEN SUR UNIS CONTRE SASSOU AUJOURDHUI POUR MIEUX SE BATTRE QUAND IL SERA MORT.IL N Y PERSONNE POUR RATTRAPPER L AUTRE.

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