André Hombessa, ambassadeur du Congo-Brazzaville en scandinavie est décédé

L’année 2020 a été marquée au Congo-Brazzaville par la disparition d’éminents dirigeants politiques dont deux anciens présidents de la République Joachim Yhombi-Opango et Pascal Lissouba. Le 20 novembre 2020, l’ambassadeur du Congo en Scandinavie André Hombessa 85 ans, est décédé des suites d’une longue maladie.

Né vers 1935, le jeune André Hombessa débute sa scolarité à Brazzaville capitale de l’AEF et la poursuit ensuite au Cameroun dans des écoles de missionnaires protestants. De retour au Congo, il est apprécié par les pasteurs protestants pour ses qualités d’orateur et d’organisateur. C’est alors qu’il dirige la jeunesse protestante du Congo. Lors de la révolte populaire des 13, 14 et 15 août 1963 qui conduit à la démission du président Fulbert Youlou, André Hombessa se distingue à nouveau par ses capacités à mobiliser les jeunes.

En 1964, au moment de la création du parti unique, le Mouvement National de la Révolution (MNR) le président Alphonse Massamba-Débat lui confie le ministère de l’information de la jeunesse et des sports dans le gouvernement que dirige Pascal Lissouba. La JMNR, Jeunesse du Mouvement National de la Révolution (JMNR) est crée et placé sous le contrôle de son ministère. Une autre organisation sera créée, il s’agit de la Défense Civile, un groupement paramilitaire qui échappe au contrôle du Ministère de l’intérieur et de la Défense nationale. Il est dirigé par le lieutenant Ange Diawara. Ces deux organisations se caractériseront par des actions répressives à l’endroit des populations.

Durant cette période qui dure cinq ans, des centres spéciaux sont installés à Kintélé, Makala, la Flotille et Tannaf où les indésirables du régime sont détenus, torturés ou assassinés, soit par les éléments de la JMNR soit par ceux de la Défense Civile. En 1965, le régime se lance dans une vague de répression contre les intellectuels et ordonne les exécutions de Lazare Matsocota Procureur de la République, Joseph Pouabou Président de la Cour suprême et Anselme Massouémé directeur de l’Agence Congolaise d’Information. En 1964 déjà, plusieurs dirigeants politiques dont Gilbert Pongault, Paul Kaya et Fulgence Biyaoula avaient été victimes de purge.

Après son limogeage du gouvernement, André Hombessa sera engagé en 1968 avec des éléments de la JMNR et certains de la Défense Civile dans le bras de fer contre l’armée régulière sous l’autorité du capitaine Marien. Retranchés au camp de la Météo ils refusent de se rendre et livrent des combats contre l’armée régulière. Après la victoire de l’armée qui coûte la vie à des dizaines de jeunes miliciens souvent mineurs, André Hombessa et ses alliées sont arrêtés, jugés et condamnés.

Ce conflit et les querelles virulentes au sein du MNR couteront son poste au président Alphonse Massamba-Débat qui démissionne le 4 septembre 1968.

A partir du mois de décembre 1968, sous le régime du Parti Congolais du Travail (PCT) et la présidence de Marien Ngouabi, André Hombessa sera accusé de complicité dans plusieurs coups d’Etat, notamment, la tentative de débarquement de Bernard Kolélas des 7 et 8 novembre 1969 et le coup de force de l’ex-lieutenant Pierre Kiganga le 23 mars 1970.

Le 28 octobre 1973, en signe d’apaisement, le président Marien Ngouabi décrète une Amnistie générale en faveur des détenus politiques dont André Hombessa.

Le 18 mars 1977, le président Marien Ngouabi est assassiné par un commando suicide, selon le Comité militaire du parti dirigé par le colonel Joachim Yhombi-Opango et le commandant Denis Sassou-Nguesso. André Hombessa est accusé de complicité dans cet assassinat. Grâce à ses bonnes relations avec les pasteurs de l’église protestante, il parvient à s’enfuir et à quitter le Congo. Lors du procès sur l’affaire Marien Ngouabi du 3 janvier au 6 février 1978, onze prévenus sont condamnés à mort dont André Hombessa  par contumace.

C’est en 1991, à la Conférence Nationale Souveraine qu’André Hombessa signe son retour sur la scène politique congolaise. Après l’élection présidentielle de 1992 qui consacre l’élection de Pascal Lissouba à la présidence de la République, André Hombessa est nommé ambassadeur du Congo en Suède. Il occupe ce poste jusqu’à la destitution du président Pascal Lissouba en octobre 1997 après la guerre civile et la victoire du colonel Denis Sassou. Il sera reconduit à ce poste par le nouveau pouvoir jusqu’à sa mort le 20 novembre 2020.

Les seuls regrets que pourraient avoir le peuple congolais, c’est que, la totalité des dirigeants politiques qui tirent leur révérence, après avoir joué un rôle déterminent dans la gestion des affaires publiques, ne laissent pas des mémoires aux générations futures, dans un pays où l’histoire politique s’écrit depuis 1965 avec le sang du peuple congolais.

                                                                       Appolinaire NGOLONGOLO

                                                                       Journaliste,

                                                                       Diplômé de l’INA de Paris

7 thoughts on “André Hombessa, ambassadeur du Congo-Brazzaville en scandinavie est décédé

  1. « En 1965, le régime se lance dans une vague de répression contre les intellectuels et ordonne les exécutions de Lazare Matsocota Procureur de la République, Joseph Pouabou Président de la Cour suprême et Anselme Massouémé directeur de l’Agence Congolaise d’Information. » C’est pas le regime mais pascal lissouba et eduard noumazaye

  2. Bonsoir
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  3. À 86 ANS, IL ÉTAIT AMBASSADEUR DE LA DICTATURE DANS LES PAYS SCANDINAVES.
    POURQUOI ET COMMENT?
    BON VOYAGE !
    NOUS ALLONS VOUS REJOINDRE.

  4. Isidore Aya Tonga, il me semble que ce que vous devez demander à Sassou Nguesso c’est de faire le bilan. Il est au pouvoir depuis presque quatre decennies. Au lieu de chercher à briguer illégalement d’autres mandatures, le temps est venue pour lui de faire un bilan sans complaisance et laisser au génerations futures les possibilités de transfermer et modermiser le pays. En Europe la classe politique est tenue actuellement par des responsables politiques nés dans les années 60, 70 et 80, sassou est assez vieux pour ne rien comprendre ce qui peut s’afficher sur la toile, le tweeter, etc . La liste des départs ouverte Ebaka et Ibarra Denis l’an dernier ensuite par Moudileno Massengo en janvier 2020, suivi de Yombi Opango en mars puis de Bokamba Yangouma en mai , de Pascal Lissouba en Aout et maintenant par André Hombessa hier seulement continuera à s’allonger et le nom de sassou nguesso denis y sera s’inscrit aussi dans un avenir très proche. Pour dire que au bord de la mort dejà sassou nguesso devrait se preoccuper de faire le bilan que de discutez ou de chercher à tuer les congolais pour briguer des mandats infructeux. Voilà cher Tonga Aya, ce qu ‘il faut exiger du vieux dictateur installé par les français au congo brazzaville en 1997.

  5. NOUS AVONS ENVOYÉ PLUSIEURS LETTRES DE RAPPEL À L’IDIOT sassou DEPUIS LE DÉBUT DES ANNÉES 90. L’IDIOT sassou UTILISE LA POLITIQUE DE L’AUTRUCHE. IL FAIT CONFIANCE À SON BRAS ARMÉ, L’ÉTAT TERRORISTE français QUI CONTINUE DE LE SOUTENIR. UN SOUTIEN QUI TROUVE SON ORIGINE DANS LA MAUVAISE ÉDUCATION DES HOMMES POLITIQUES français ET DES AFFAIRISTES MALHONNÊTES ET CRIMINELS..
    SON IDIOTIE ÉTANT EN PHASE TERMINALE, NOUS SOMMES ATTENTIFS À L’ENDROIT OÙ IL VA POSER POUR LA DERNIÈRE FOIS SES VALISES. JE N’OSE PAS CROIRE QUE OYO PUISSE ÊTRE CE LIEU. EN CONSTRUISANT UNE VILLE MAL ACQUISE, DES STRUCTURES MODERNES À PARTIR DE L’ARGENT VOLÉ IL NE FAIT QUE CONFIRMER SON IDIOTIE.

  6. ce discours me rappelle de ces moments douloureux quand j’étais encore adolescent et élève en vacances scolaires en été, les agents de la Défense sont entrés dans notre parcelle et ont voulu arrêté mon défunt grand frère aîné lui aussi en vacances scolaires d’été, pour l’avoir assis dehors dans notre parcelle et celui-ci fumait sa cigarette; souvenir douloureux de cette époque -là . oui paix à son âme, éternelle !!

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