Le Congo-Brazzaville à la croisée des chemins

Le 10 juin 1991, les lampions de la conférence nationale souveraine s’éteignaient au palais des congrès à Brazzaville. Trois mois et quelques jours, à la suite de négociations âpres, le rapport de force étant équilibré, c’est le cœur serré que le pouvoir du Président Sassou Nguesso Denis acceptait la tenue d’une conférence nationale souveraine qui fut donc le résultat des événements conjugués : Chute du mur de Berlin, Pérestroïka et Glasnost en URSS, conférence de la Baule en France sous le Président Mitterand…mais elle fut aussi la résultante des luttes internes : lettres ouvertes de feu Président Bernard Kolélas, de feu Thystère Tchikaya… ; la détermination de la confédération syndicale congolaise (CSC) sous Bokamba Yangouma qui ébranla le pouvoir par une grève générale illimitée. Il faut aussi relever la relative neutralité des forces armées.

Pendant le temps qu’elle s’était arrogée, la conférence nationale souveraine (CNS) fit le tour de toutes les questions avec des grands déballages sur les plans politiques, socio-économiques, des assassinats politiques de la gouvernance…, des grandes mesures furent prises sur le retour à l’orthodoxie financière, le retour au drapeau et à l’hymne national de 1960…Le tout fut bouclé par le planting de la foret de l’unité nationale et, plus profond et plus significatif, le lavement des mains. Le gouvernement de transition issu de la CNS, tant bien que mal, s’en était sorti dans l’assainissement des finances publiques mais plus, il était arrivé à organiser des élections dont les résultats ont été acceptés par tous : la CNS avait accompli sa mission ; la démocratie était mise sur les rails et il restait au président élu, Mr Lissouba Pascal d’approfondir le processus. Malheureusement, l’expérience de l’ordonnancement politique et institutionnel décrété par la CNS fut stoppée par ce qu’on appelle, pudiquement, la guerre du 5 juin 1997. Le rêve congolais d’une démocratie véritable n’avait pas dépassé cinq ans d’exercice. Les vieux démons qui hantent la vie politique congolaise avait repris du service comme en 1963, 1968, 1977 et 1979.

Ce 10 juin 2018, certainement des activités seront organisées en guise d’anniversaire de la cérémonie de lavement des mains ayant marqué la fin de la CNS. Si c’est le cas, cet anniversaire  sera-t-il organisé par cynisme ou pour moquerie sarcastique ? L’expérience ayant été arrêtée net, qu’est que l’on fête ? A-t-on déjà, dans nos familles, organisé un anniversaire pour un mort-né ? En effet, après le 15 octobre 1997, date de la victoire de ceux qui avaient « délogé » le président élu, a-t-on pensé de perpétuer les conclusions de la CNS ? Au contraire, un autre ordre politique et institutionnel fut mis en place au début de l’année 1998 à l’occasion d’un forum dit de la réconciliation et de la reconstruction mais d’où on exclu les « autres ».

Ses organisateurs se gargarisaient les gorges présentant leur trouvaille comme la meilleure formule pour le développement du Congo : la chasse aux partisans des présidents Lissouba et Kolelas dans leur dernier retranchement a conduit au phénomène Ntumi de 1998 à nos jours avec le département du Pool qui est pris en tenaille entre l’armée et Ntumi ; aujourd’hui, beaucoup de congolais sont encore en exil eu Europe, en Afrique, aux Etats unis et au Canada ; depuis, au plan économique et financier, le pays ne se porte pas mieux que sous la transition d’après CNS, au point de refaire appel au FMI.

Cela explique pourquoi de 1998 à 2002, une transition « flexible » fut incapable à amener le pays aux élections, il a fallu de véritables passes d’armes, dans des joutes et empoignades intellectuelles menées, entres autres, par feu le professeur Come Mankassa, pour arriver à l’élection présidentielle de 2002 dans les conditions d’organisation connues comme en a retrouver en 2009 et 2016, élections qui posèrent toujours problème tant les résultats furent contestés aux motifs qu’elles ne seraient pas libres et transparentes.

Mauvaise gouvernance financière, mauvaise gouvernance administrative, mauvaise gouvernance électorale, voilà les maux dont devraient se débarrasser le pouvoir actuel pour, non seulement, prétendre signer un accord avec le FMI, mais aussi et surtout, pour que le pouvoir actuel et avenir se doivent toujours de chercher à capitaliser/pérenniser les acquis découlant de la signature du programme avec le FMI.

Au regard de l’état actuel des problèmes que connait le CONGO (banqueroute, impunité, corruption/concussion, tribalité négative, dette insoutenable…), si le 10 juin 1991 ne devrait pas être fêté dans les conditions actuelles, l’ordre politique de 1998 en vigueur qui est l’ancêtre des monologues de Dolisie, de Ouesso et de Sibiti, ne peut non plus être remémoré du fait qu’il pose plus de problèmes qu’il ne puisse en résoudre. Aussi, si les deux ordonnancements ne peuvent pas être renvoyés dos à dos, il n ‘en est pas moins vrai qu’un nouvel équilibre politique et institutionnel est à rechercher pour susciter l’adhésion du plus grand nombre de congolais c’est-à-dire que le mieux vivre ensemble se traduira par le respect et l’application des textes constitutionnel et réglementaire que nous nous donnons.

Comme l’agencement de la CNS a été stoppé et vidé de toute sa substance et que celui de 1998 présente des signes patents d’essoufflement, est ce que le temps ne serait il pas venu, et que le moment ne serait il pas propice pour que les congolais, une fois de plus, se remettent face à face pour définir, de nouveau, des règles et normes partagées par tous ? Les congolais doivent revenir à la case départ.

Ainsi, à la croisée des chemins, le meilleur anniversaire pour la CNS, et même pour l’ordre régenté de 1998, serait une retrouvaille sous forme de conclave qui permettrait aux congolais de se regarder droit dans les yeux, de projeter un avenir commun après avoir dessiné les contours politiques et institutionnels pour un CONGO nouveau. Si la classe politique congolaise est incapable de se mettre au niveau des enjeux politiques et socio-économiques actuels, il est donc temps pour elle de passer le témoin à la jeune génération qui ne cherche que l’occasion de se confirmer.

Brazzaville, le 08 Juin 2018

Jean Marie BITOULOU

Analyste Politique

6 thoughts on “Le Congo-Brazzaville à la croisée des chemins

  1. OPPOSANTS ET OPPOSITION AU TYRAN SASSOU : ABUS CONTRE LA RÉSISTANCE ET LA SOUFFRANCE DU PEUPLE.
    CONNAITRE L’HOMME POLITIQUE CONGOLAIS AU POUVOIR OU OPPOSANT POUR MIEUX CONNAITRE LA TRAGÉDIE CONGOLAISE.
    Premièrement, pourquoi les opposants au dictateur Sassou Nguesso abusent-ils de la résistance et de la souffrance du peuple? Deuxièmement, pourquoi ses opposants sans convictions, ni position d’ailleurs et encore moins sans éthique en politique échappent-ils à tout contrôle citoyen, judiciaire et fiscal et pour combien de temps encore? https://www.youtube.com/watch?v=mZ3LAWLllj8&feature=youtu.be

  2. 1997 annee de reference du peuple congolais. juridiquement une election presidentielle devrait se tenir. vs n’avez rien dit la dessus. alors question qui fache a ne jamais poser a un congolais ni meme a un kongolais. qui de denis sassou ng ou de p lissouba devrait constitutionnellement convoquer le corps electoral? vs dites que « mr lissouba devrait approfondir le processus »? comment? deja son election avait ete constestee par bernard kolelas. en bon envoute mr kolelas avait entraine avec l’ensemble des populations du pool dans sa marche folle officiellement se rendant au rond point de moungali pour rencontrer d’autres boeufs cette fois ci derriere denis sassou ng mais dans le fond on connait le pool dans le fond qu’aurait fait le troupeau de vaches folles envoute par bernard kolelas une fois au ccf? ce troupeau devrait il continuer sa procession funeste vers le rond point de moungali conformement a ‘litineraire prelablement fixe ou devrait il VIRER A DROITE?

    le meme lissouba avait dissout le parlement en represailles a la motion de censure que le groupe d’envoutes (urd pct ou lari mbochis vilis ou ninjas cobras) avait vote contre p lissouba.le pb du congo est le suivant:
    le lari ne vote pour les kolelas. depuis 1992 le lari n’a vote que deux fois . une premiere fois en 1992 en faveur de b kolelas et une deuxieme fois en 2016 en faveur de guy b p kolelals. les deux votes du pool ont ete emaille de violences. donc le pool n’est pas un democrate et collez la paix a denis sassou ng.le lari n’a pas encore vote pour un non lari.

    les niboleks ne votent que pour les leurs. p lissouba en 1992 kingoumbi kia mboungou deux fois en 2002 et 2009 et cette fois ci pour le general mokoko car derriere lui se trouvait marc mapingou ancien directeur de campagne de p lissouba ancien directeur de cabinet du meme p lissouba et le colonel marcel mpika .les mbochis donc le nord eux ne votent que pour denis sassou ng denis christel sassou ng claudia sassou ng .vs comprenez tout de suite que clement mierassa matthais dzon charles zacharie bowao …..ne gouteront jamais aux merveilles de la democratie (etre elu en zone non ethnique que leurs villages d’origines).

    mme claudine munari a dit que « je suis pool » mais les laris eux ignorant les declarations de claudine se sont adresses a adelaide moundele ngollo en appellant meme benoit moundele ngollo de « tonton benoit » pourquoi ,car lari. et claudine?

    ON NE PEUT PAS PARLER DE DEMOCRATIE DANS UN TEL CONTEXTE LES GENS SONT FOUS deja vs memes vs etes un fou car vs appelez b kolelas de « president ». que presidait il? b kolelas meritait detre present a un juge pour avoir expulse de bacongo et de makelekele tous les niboleks et c’etait la une grave violation de la constitution et deuxiemement il avait entretenu un port prive sans agrement de l’etat congolais et de la cemac.et vs osez appeler un tel salaud de president un peu de bon sens quand meme

  3. Au Congo Brazzaville il y a deux camps d un côté le camp des escrocs des menteurs des malhonnêtes des criminels des voleurs des tricheurs des manipulateurs et de l autre côté le peuple qui est manipulé par l opposition qui est une composante du pouvoir en place. Cette opposition aveugle désoriente le peuple en lui promettant le changement et ce même peuple finit par les voter sans savoir qu’il vote pour le pouvoir qui est en place déjà. Le mot d ordre de la politique au Congo Brazzaville est tu connais tiens ça ferme ta bouche. L argent du Congo Brazzaville a rendu l haoussa fou car en distribuant cet argent partout partout en tuant etc….ceci est la preuve qu’on arrive pas à maitriser le pouvoir. Être dur envers son peuple pour le bien de ce peuple ou même pour conserver le pouvoir le chef ne doit pas utiliser la violence les tueries les brimades etc…pour arriver à ses fins. Le peuple n est jamais l ennemi de son chef et diversement. https://www.youtube.com/watch?v=mZ3LAWLllj8

Répondre à FIN DE REGNE Annuler la réponse.