Il faut sauver l’université Marien Ngouabi d’une double année blanche

Jadis considérée comme le fleuron de l’enseignement supérieur de la sous-région d’Afrique centrale, l’université Marien Ngouabi est impitoyablement écrasée par un amoncellement de maux à l’état endémique et se meurt à petit feu.

En Afrique en général, et au Congo en particulier, les parents les plus riches envoient leurs enfants étudier à l’étranger, tandis que les classes moyennes choisissent la voie locale dans le privé et l’enseignement supérieur public est laissé aux enfants issus des familles modestes.

La seule et unique université publique de la République du Congo connaît depuis quelques mois des difficultés quant à son fonctionnement. En effet, la grève générale et illimitée observée depuis le 1er septembre 2017 suite au non paiement des salaires des mois de juin, juillet, août et septembre 2017, ainsi que l’apurement des heures complémentaires, de surveillance et d’encadrement des thèses et mémoires des années antérieures, serait à l’origine de cette situation. Une situation d’autant plus perplexe et complexe qui ne cesse de donner matière à réflexion au gouvernement, puisque les étudiants sont eux aussi en grève, revendiquant ainsi le paiement des quatre trimestres de bourses.

Conçue et construite pour recevoir 6000 étudiants, l’université Marien-Ngouabi, qui compte 11 établissements disséminés à travers la ville de Brazzaville, accueille actuellement 33 000 étudiants à travers sa numérisation totale. En théorie, 15% du budget de l’Etat devrait être consacré à l’enseignement supérieur au Congo. Dans les faits, moins de 5% lui reviennent annuellement. L’université manque de moyens et ne peut pas faire face aux exigences légitimes des étudiants, malgré des professeurs de grande qualité. Au total, 52 enseignants sur 63 (soit 82,5%) étaient promus à la 39ème session des Comités consultatifs interafricains du Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur (CAMES). Le 21 novembre 2017, au cours de la première séance de questions orales avec débats au gouvernement au sénat, le ministre de l’enseignement supérieur, Bruno Jean Richard Itoua, ne voulait pas entendre parler d’une probable année blanche.

Ce vendredi 15 décembre 2017, au cours de la séance de questions orales avec débats au gouvernement à l’assemblée nationale, répondant aux questions posées par l’honorable Ngoma Mboukou, avec un style hautain et minimisant, Bruno Jean Richard Itoua n’ a pas tenu des propos rassurants en déclarant simplement que l’année blanche est une décision souveraine d’un Etat.

L’université Marien-Ngouabi est en danger. La sauver est un combat aux avant-postes duquel le gouvernement devrait s’inscrire. Pour la sauver, cela demande beaucoup de travail. Cela va exiger des animateurs compétents à la tête de ce département, un système éducatif efficient, car une seule université publique fonctionnelle pour 4,8 millions d’habitants nous éloigne de cet objectif.

Malgré la conjoncture actuelle due à la crise économique que traverse la plupart des pays producteurs de pétrole due à la baisse des prix de baril du pétrole, les syndicalistes, quand à eux pensent que l’éducation est la priorité des priorités dans un pays qui se veut émergent, car la force d’une Nation réside dans son niveau intellectuel et culturel autant que dans sa puissance économique. L’université a besoin de réformes profondes, car il n’y a pas d’émergence sans enseignement supérieure de qualité.

Ainsi, le gouvernement doit prévoir la construction d’une université publique à Pointe-Noire et dans d’autres villes du pays, exécuter le projet quantitatif et qualitatif de recrutement des enseignants à l’université, démarrer l’université de Kintélé pour désengorger l’université Marien-Ngouabi, et construire des logements pour les étudiants. Il faut aussi instaurer un cadre de dialogue permanent qui ne soit pas une « coquille vide », entre le gouvernement et les syndicalistes pour trouver des solutions à leurs revendications.

Rodolphe Elie NZONZA

6 thoughts on “Il faut sauver l’université Marien Ngouabi d’une double année blanche

  1. Le Mali a 5 universités, la Tunisie 15, Le Tchad 11, le Congo Brazza 1 seule, mais mourante ! Sassou lorsqu’il voyage, ne voit-il pas ce que les autres font? Mais quel âne !!

    Au Maroc, en Côte d’Ivoire en Algérie ….. la jeunesse fréquente de nombreuses universités .

    Au Congo, le fraudeur Sassou a choisi de condamner l’avenir du pays. Mais quel âne !!

  2. Mr Bruno ITOUA, ministre de l’Education supérieure, veut faire croire à qui veut l’entendre qu’il n y aura pas d’année blanche à l’université Marien Ngouabi cette année. mais de qui se moque t-il bordel!

    Les enfants qui ont eu leur bac cette année attendent d’entrer à la Fac et nous sommes bientôt à la fin de l’année 2017. L’année scolaire pour eux aurait dû être 2017-2018. Or le premier trimestre est déjà perdu.
    Deux questions à Mr ITOUA :
    1- Les grandes vacances se termineront quand pour les bacheliers 2017 ?
    2- Peut-il nous donner le nom d’une université au monde qui commence ses cours au mois de janvier ou février ?

  3. @mokengeli ,ça sert à quoi d’étudier au CONGO quand tous les postes sont occupés par les mbochis ;;Autant fermer et attendre le départ de SASSOU .

  4. Monsieur soussa Denis alias Sassou Nguesso n’a pas connu le chemin de la fac dans sa vie,c’est tout à fait normal qu’il se comporte comme un âne.En réalité c’est un complexé,il fait montre d’une haine viscérale à l’égard des étudiants voilà tout le noeud du problème!!!

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