Humeur : Le “bondélage” honteux de Sassou Nguesso à Ntumi

Le «bondélage », vous connaissez ? Je pense que nombreux d’entre vous diront non !  Je vois déjà  tous ces jeunes de la nouvelle génération qui n’ont pas poussé des jouets faits avec des matériaux de récupération (fils de fer, cartons de sucre ou boites de sardine), couru dans la rue et poussé  un cerceau avec un petit bâton, fait le «Kukulu élombe » (jeu de cache-cache » ou jouer aux billes ou encore crié dans la rue «Qui veut di bon ? Qui veut di bon ! » pour inviter tous les amis à venir jouer aux billes. Ils  ne sauront donc pas définir ce mot qui, pourtant, est conçu à partir du mot lingala  « bondéla » qui, en français,  veut tout simplement dire tendre la main à son ennemi.

En effet, après une dispute ou une bagarre qui abimait nos journées, nous, de la vieille génération, avions la sale et mauvaise habitude de devenir des ennemis.  On ne devait plus se parler. On ne devait plus jouer ensemble ou se partager un bout de pain pendant une certaine période.

Et, la personne qui était la première à tendre la main à son ennemi était couverte de toute sorte d’injures et de moqueries. C’est donc cette main tendue à son ennemi que nous appelions «bondélage ».

 Nous la prenions pour un lâche parce que nous pensions qu’il fallait rester  ennemis pendant une longue période.  Nous étions trop jeunes et ne connaissions pas le pardon et l’humilité.  Je baisse ma tête, pose ma main droite sur ma poitrine et ferme mes yeux.  Je confesse !

Mais,  ce « bondélage » que nous avions critiqué et pris pour une faiblesse hier, peut-il  encore être pris aujourd’hui  pour une lâcheté?

Main tendue de Sassou à Ntumi : acte de courage ou de lâcheté ?

Je sais que les avis seront partagés sur le cas précis de Denis Sassou Nguesso qui  aujourd’hui,  tend la main à Ntumi et ses miliciens, et veut négocier avec eux, alors que hier, hier seulement,  ils les a tous traités de terroristes.

Peut-on donc tendre la main ou négocier avec un ou des terroristes qui détruisent les ponts construits sur une route lourde?

Cette  question, je  voudrais  la poser  au premier ministre, Clément Mouamba, au ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Thiery Lezun Moungala,  et à tous les jusqu’aux-boutistes  de la Mouvance présidentielle qui ne voulaient pas entendre parler du dialogue national. Pourtant, je voudrais épargner mon très cher collègue du lycée, Asie Dominique de Marseille, qui doit encore être sous le choc des élections législatives.

Pourtant, depuis que Sassou Nguesso a demandé au président de son assemblée d’amorcer le dialogue avec Ntumi et mis en route le roi des Batéké et Mgr Louis Portella,  aucune  démission n’a été enregistrée ni au gouvernement ni au Parti congolais du travail, le parti de Denis Sassou Nguesso. Encore moins dans les rangs de la majorité présidentielle on attendait qu’Elvis Okombi  Ntsalissa donne le ton, lui  qui était le premier à s’opposer au dialogue avec Ntumi après la rencontre de Sassou Nguesso avec  les sages du Pool.

Cependant, si certains diront que le «bondélage » est un acte courageux ; d’autres comme Elvis Okombi Ntsalissa  s’il ne change pas de point de vue aujourd’hui, diront que c’est une lâcheté.  C’est un acte qui affaiblit  l’Etat.

Pourtant, beaucoup d’autres personnes sont encore dans le questionnement et le doute. Elles rêvent encore et  ne croient pas à cette main tendue. Parce que le bondélage de Sassou Nguesso à Ntumi leur  donne le tournis  et  casse leurs méninges. Même si la vie n’est qu’une succession de choix !

Néanmoins, elles  trouvent ici l’occasion de demander  à tous ceux qui sont au pouvoir au Congo Brazzaville d’aller, chacun,  consulter un  psychiatre.

Parce que comment comprendre qu’ en l’espace de quelques mois seulement, alors qu’ils avaient, au cours d’une rencontre avec  les  sages et les rois des Loango ainsi que ceux  des Batékés,  brillé par l’arrogance et la fanfaronnade, traitant ainsi  Ntumi et ses miliciens de terroristes, et que brusquement comme par miracle ou par enchantement  à  l’issue d’une autre rencontre : celle-ci avec des soi-disant  sages du Pool, le département en guerre, qu’ils  parlent de négociations avec eux, après tant de morts et de dégâts matériels?

Alors que depuis le début de cette crise, les partis politiques de l’opposition, la société civile et les personnalités religieuses  n’ont  fait que demander ce dialogue, mais en vain.

Quelles seraient les raisons de ce brusque revirement ?

D’emblée, il faut signaler que si Sassou Nguesso tend la main à Ntumi et  à ses partisans ce n’est pas parce qu’il veut faire la paix, dialoguer  et réconcilier les Congolais entre eux ; mais c’est parce qu’il a le dos contre le mur et craint, par ailleurs d’être emporté par la grogne  qui va grandissante dans tout le pays. Il n’arrive plus, en réalité, à cacher sa panique face à l’ampleur de la crise politique, économique, financière et sociale que connait le Congo.  Il ne compte que sur la violence et la corruption comme l’indique cette information publiée dans les réseaux sociaux : « Sur les deux milliards de francs CFA qui se trouvaient dans la caisse du trésor public – soit un peu plus de 3,7millions de dollars US. La répartition prioritaire et au compte goute est la suivante: 268 millions de CFA ont été remis à madame Sassou dans le cadre de Congo assistance (priorité au lobbying et à l’achat de conscience), 450 millions de CFA au Burundi (priorité aux mercenaires burundais), 320 millions CFA à la DGSP ( priorité à la police politique et à la sureté du régime), 310 millions de CFA au domaine présidentiel (priorité à l’apparence présidentielle) et 300 millions à la garde prétorienne (priorité à la sécurité du tyran). »

Aussi, Sassou Nguesso n’est pas sûr d’obtenir la totalité du fonds d’aide demandé au Fonds monétaire international qui pourra le permettre de tenir bon  jusqu’à la remontée du prix du baril du pétrole.

Le Fmi va-t-il exiger un gouvernement d’union nationale ?

Bien que le Conseil d’administration du Fmi ne se prononcera  sur la demande du Congo qu’en février de l’année prochaine (2018), une grosse rumeur sort déjà des couloirs de cette institution financière internationale.

Elle fait état du dialogue avec  la vraie opposition et la formation d’un gouvernement d’union nationale pour gérer le fonds d’aide, vu la mauvaise gouvernance de Sassou Nguesso.

C’est ainsi que devant le déclin inattendu de son pouvoir et le tableau triste qui se dessine dans le ciel congolais, mais aussi les deux principales conditions que poserait le Fmi avant de débloquer le fonds, Denis Sassou Nguesso  panique et s’agite. Il veut courir plus vite que tous les Congolais comme dans le débat sur le changement de la constitution qui a eu lieu en 2015. Il veut anticiper les choses  pour  dire  au Fmi  et à toute la communauté internationale que la paix est revenue dans tout le pays, notamment dans le département du Pool,  et le dialogue avec l’opposition a eu lieu.

Devant cette énième ruse de Sassou Nguesso à laquelle les Congolais sont bien habitués,  le destin du Congo est dès  lors  mis entre  les mains de Ntumi qui a deux options.  La première est celle d’aller seul au dialogue avec Sassou Nguesso. Ce qui va avoir comme conséquence majeur le statut quo. Sassou veut dépoussiérer la stratégie de 2000 lorsqu’il avait signé un accord de paix avec Ntumi.

Cette stratégie avait réussi puisqu’ elle  lui avait permis à écarter de la scène politique Bernard Kolelas  qui était reconnu comme vrai et grand  opposant.

Sassou Nguesso réhabilite Ntumi pour être reconnu comme un homme de paix

Sassou Nguesso réhabilite donc Ntumi pour  faire croire à toute la communauté internationale qu’il est vraiment un homme de paix et est toujours capable de pardonner ses ennemis.

 A l’issue de ce scenario, Ntumi aura  donc quelques ministres dans le prochain gouvernement et réussira à ramener la paix dans le Pool ;  mais aussi  à faire sortir de la maison d’arrêt et de toutes les prisons ses partisans qui y croupissent.

Pourtant, dans cette option et pour prendre Ntumi aux sentiments, Sassou Nguesso pourra lui signifier la plainte sur la guerre du 5 juin 1997, portée contre lui par les avocats français d’origine congolaise, et lui donner beaucoup de moyens financiers pour réparer tous les dégâts enregistrés dans ses affaires, notamment la reconstruction de ses églises.

Aussi, pourra-t-il lui dire pour le convaincre que  « tu as été dans la brousse, personne d’entre les opposants n’est venue  te soutenir. C’est avec toi. Toi seul que j’ai fait la guerre.  Et, la paix, c’est avec toi, toi seul que je vais la faire. Le dialogue national, c’est  donc une affaire  entre toi et moi.»

Cependant, pour  protéger Ntumi  contre la plainte des avocats français, Sassou Nguesso pourra  promettre à Ntumi son  parapluie qui est  la constitution  de 2015 qui protège le président et les dignitaires de son pouvoir contre toutes les poursuites judiciaires pour les crimes et les délits commis dans leurs fonctions.

Deuxième option : Ntumi, s’il veut sauver le Congo et les Congolais, pourra exiger la libération de tous les prisonniers politiques et la tenue d’un dialogue national sous l’égide de la Communauté internationale.

Avec cette dernière option, Sassou Nguesso perdra le pouvoir parce que trois alternatives  seulement sont possibles : le respect de la Constitution de 2002 et l’organisation des élections générales anticipées ; la reconnaissance de Sassou Nguesso comme président de fait et la nomination d’un premier ministre issu de l’opposition pour diriger une transition, ainsi que  mettre le Congo sous tutelle des Nations unies pendant une certaine période jusqu’à l’organisation des élections générales.

Mais,  Ntumi résistera-t-il à la corruption et à toutes les promesses politiques que lui fera Sassou Nguesso ?   Sans le savoir, Sassou Nguesso a donné à Ntumi  la clé non seulement de la sortie de la crise ; mais aussi celle de la porte qui  pourra le mettre  dehors.

Serge Armand Zanzala, journaliste et écrivain

 

13 thoughts on “Humeur : Le “bondélage” honteux de Sassou Nguesso à Ntumi

  1. On ne le dira jamais assez: Ntoumi est une fabrication du pouvoir ainsi que les vraies fausses guerres qui auront permis a Sassou de massacrer les populations du Pool. Ces rencontres avec les « sages » et autres simulacres de dialogues sont faits pour donner le change. Sassou est un metteur en scene et Ntoumi n’est que l’un de ses comediens.

  2. Non Monsieur, Sassou est un fraudeur, un excellent tricheur mondialement reconnu. Aussi, un putschiste récidiviste ne peut pas tendre la main pour la paix. Aucun tyran putschiste n’a jamais fait la paix avec des opposants démocrates.

    Nos compatriotes injustement emprisonnés sont les exemples de cette fourberie naturelle de Sassou. Ce monstre n’a jamais songé à la paix véritable avec le Sud du pays.
    Il y a comme une jalousie qui fait qu’il en veut aux Sudistes. D’ailleurs, cette crise est plus ancienne que le problème Ntumi. On n’a pas oublié le fameux : « ba kongo ba bomi Marien ». Le bonheur d’opprimer et éliminer les Sudistes !

    Il y a une satisfaction permanente à faire du tort aux Sudistes. Dès lors, tout n’est que ruse, complots et brimades à son intention. Sassou sait qu’il est un usurpateur. Il sait que le Sud ne le lui pardonnera jamais, jamais. Il se donne un rôle, joue une scène qui donnerait à son pouvoir, un visage normal, un semblant de normalité. Il n y parvient pas parce que le pays tout entier prend conscience de son ignoble goujaterie.

    Certes, Ntumi est soutenu par le Sud, mais progressivement, par aussi les démocrates du Nord.. La population de cette partie du Congo réalise quel homme est réellement Sassou et a davantage de la sympathie pour quelqu’un qui comme Ntumi, réfute ses constantes fraudes.

    Il n y a pas de main tendue de Sassou à Ntumi. Il y a un piège mortel comme il sait les fourbir contre tous ceux qui fustigent son pouvoir illégal, despotique et kleptocrate.

  3. QU’IL COMMENCE PAR LIBERER GUSTAV NTONDO !

    Takou NGOUSSOU ne veut pas de dialogue

    Ses propositions de dialogue ne sont qu’un piège pour éliminer NTUMI.

    Ses couloirs de sortie des NINJAS ne seront que des couloirs à destination du CIMETIÈRE .
    Comme le fut le couloir Kinshassa – Brazzaville pour les 353 disparus du beach.

    La preuve par dix que Takou ZOBA NGOUSSOU ne veut pas de dialogue, c’est qu’au même moment qu’il demande le dialogue, il donne plus de la moitié des 2 milliards qui restaient au trésor au renforcement militaire et mercenarial.

    450 millions pour les mercenaires Burundais

    320 millions pour sa police criminelle (DGSP)

    310 millions pour sa garde présidentielle.

    TOUT CELA ALORS QUE LE PAYS EST EN CRISE.

    QUELQU’UN QUI VEUT LA PAYS RENFORCE T’IL SON ARSENAL DE GUERRE ???

    De qui se moque t’il ?

    POURQUOI N’ENVOIE T’IL PAS, DES VRAIS SIGNES DE VOLONTÉ DE PAIX, PAR EXEMPLE EN LIBÉRANT Gustav NTONDO L’ÉMISSAIRE DU PASTEUR NTUMI QU’IL A FAIT ARRETER INJUSTEMENT ???

  4. je pense que les choses sont claires,la paix passe par la négociation entre le pouvoir et l’ancien ministre Ntoumi. Maintenant les autres ne sont pas dans le conflit du pool.
    SI vous voulez participer à la paix, rangez vous derrière l’ancien ministre Ntoumi,c’est l’ancien ministre Ntoumi qui présentera ses doléances.Et non une soit disant l’opposition effacée.Le patron en face du pouvoir reste le révérend pasteur Ntoumi,les autres restés derrière le révérend Pasteur.
    le pouvoir ne doit pas disperser ses énergies, d’aller chercher des gens en perte d’audience.C’est le pasteur Ntoumi qui va présenter le cahier de charge, c’est lui,et lui seul qui aura la maîtrise de son contenu à soumettre au pouvoir.
    Bref:le dialogue c’est entre Ntoumi et le pouvoir.

  5. OUI si les prisonniers ont été arrêté pour des raisons politiques, alors ils pourront être dans le cahier de charge,sinon,ils attendront leurs procès.
    est ce que la détention des armes de guerre est un acte politique,ou relève du droit privé?,le ministre Ntoumi est politique il ne fera pas de confusion entre un prisonnier politique et un prisonnier de droit commun.Même le président SASSOU ne connait pas ce que renferme les dossiers juridiques de ces prisonniers.seul le magistrat instructeur connait son contenu, combien de fois l’ancien ministre Ntoumi.
    Donc dans le cahier des doléances ne pourra pas contenir la libération des prisonniers de droit commun.

    1. Mais ou est passé Ngoma alias Ongoma, le Mbochi bavard qui ne jurait ici que sur l’arrestation prochaine de Ntoumi et sa traduction devant votre cours d’injustice sortie toute puante des culottes de sassou via le pygmée aux lèvres charnues Oko-Ngakala?
      Le bandit qu’il fallait coute que coute attraper et fusiller, ne l’ont-ils pas encore eu?…. Ah Ah Ah … Mais qu’est-ce qui se passe? Maintenant vous parlez d’un dialogue avec ce même Ntoumi… Diue!… Quelle honte????
      Ah Ah… Tenez-vous bien! … Cet EXTRATERRESTRE d’OYO-PENDA, sorti comme d’habitude tout droit de la cuisse légère d’Edith-sassou à coté du fond de la tombe de Mouebara, pour la première fois appelle à présent Ntoumi par, je cites:  » l’ancien ministre Ntoumi »… Ce n’est plus « le bandit Ntoumi »? Ce n’est plus l’homme à abattre?
      Vraiment vous êtes des idiots. Vous n’avez jamais vu (la crise aidant), avec vos détournements des finances publiques entières avec en tête de ligne vos Kiki et vos Bouya-Michellin, que le combat de Ntoumi vous ferait un mal terrible; qu’il vous enverrait droit devant le chaos, la CPI et la Conférence Nationale Souveraine bis (la chose qui donne des insomnies à votre sassou).
      Monsieur, vous ne connaissez pas Ntoumi. Il n’est plus le même. Il ne se laissera pas duper deux fois. Il avait déjà donné sa parole d’honneur dans son discours à la nation; discours qui était plus édifiant et plus éloquent que celui de ton sassou. Il avait déjà prévenu et dit qu’aucune paix ne sera possible, sans la présence de la COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE et de TOUS LES CONGOLAIS SANS EXCLUSION. Et que TOUS LES PRISONNIERS POLITIQUES DEVRONT ÊTRE LIBÉRÉ SANS CONDITIONS. Ne l’avez-vous pas écouté lors de ce discours Mr. EXTRATERRESTRE d’ÉDOU-OTSINI?
      Sorry, Mr. EXTRATERRESTRE d’ÉTORO-TCHIKAPIKA!!!… Souffre qu’avec les conditions déjà posées par Ntoumi c’est une deuxième conférence nationale bis qui se pointe à l’horizon. Et Ntoumi le sait bien. Cette fois-ci, Ntoumi ne ratera pas votre sassou. Et retenez-le bien: Ntoumi n’est pas comme votre idiot NTsourou.

  6. A NTUMI
    Si vous cédez à ce baratin, vous seriez mort en moins d’ un mois . Cet assassin à qui vous etes lies veut tout simplement vous éliminez , vous en savez trop

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