Le mal revient toujours à celui qui le conçoit …tôt ou tard

L’ultime combat de l’intelligence, comme valeur morale universelle, contre le culte de l’imbécillité, ayant pour fil conducteur le mensonge- Round 2 ou encore la peur de répondre devant le tribunal de l’histoire du Congo des crimes des événements du mois de mars 1977, l’expression de la cause du jusqu’ au boutisme dans le rebondissement actuel de la permanente crise du département du Pool.

Par cette publication, le concept « Devoir de mémoire, le sang des martyrs et des héros de la république réclame Vérité, Justice et Réparation, littéralement traduit en kikongo par NSIMOU NI MAYELA » voudrait impacter dans la sollicitude de la résistance citoyenne patriotique congolaise , dite sollicitude adressée aux Forces Armées Congolaises afin qu’elles désertent la guerre du Pool et qu’elles se démobilisent, car le sang du peuple congolais meurtri va encore couler, et qu’il sera très difficile de réparer le tissu social, tout en retenant le fait que le sang qui a coulé depuis 1977 jusqu’à ce jour, au lieu de cimenter l’unité nationale congolaise, a plutôt servi à assouvir la volonté d’un pouvoir politique absolu d’un individu et son clan .

Le 18 mars 1977, le commandement en chef le camarade Marien NGOUABI, mentor du sieur Khany d’Oyo qui dans ses temps là était Membre de l’Etat Major Spécial Révolutionnaire, Ministre de la défense nationale chargé de la sécurité est assassiné. Cet assassinat est la cheville ouvrière de la dictature qui sévit encore au Congo, 40 ans son exécution.

En effet, à la stupeur générale et pour des raisons qui n’ont jamais été élucidées au souverain primaire, la constitution du 24 juin 1973, qui stipulait ceci, en son article 40 « En cas de vacances de la présidence pour quelque cause que ce soit ou d’empêchement constaté par un plénum réunissant les membres du Comité Central et de l’Assemblée Nationale Populaire, statuant à la majorité absolue composant le plénum, les fonctions de président de la république, à l’exception du pouvoir prévu par les articles 38, alinéa 1er, 41; 43,44, 45,46,47 sont provisoirement exercés par le président de l’Assemblée Nationale Populaire. Le congrès du parti est convoqué dans les trois mois qui suivent la constatation de la vacance en vue d’élire le nouveau président de la république » est abrogée.

En une nuit l’on procède à l’adoption d’un acte fondamental par quelle instance, rédigé par qui dans un premier temps et dans l’autre l’on procède à la création du Comité Militaire du Parti, composé de 11 membres. Ainsi, un passage en force des militaires dans la gouvernance du pays se réalise aux yeux et au su de toute l’élite intellectuelle du Congo. Tout ceci est piloté et orchestré par un chef d’orchestre, qui est la seule autorité politique et militaire qui s’en donne à pleine joie, le ministre de la défense nationale.

Très vite: tous les services et les moyens de la république se mettent à son service, ces derniers commencent à véhiculer des informations contradictoires :

– Sur des bases fallacieuses, l’assassiné est paré de la dénomination ‘’ l’Immortel Marien NGOUABI

– Le Comité Militaire du Parti est désigné « fidèle continuateur de l’œuvre de l’Immortel Marien NGOUABI », drôle de fidèle continuateur de l’œuvre de l’Immortel, qui commence par abroger la loi fondamentale de la république, qui servait de fondement constitutionnel de la République Populaire du Congo

– Sans une enquête judiciaire préalable, et en mettant en avant une haine viscérale des Bakongo, et sous le parrainage du ministère de la défense nationale, chargé de la sécurité, l’on impute cet assassinat à l’ex président de la république, son excellence le Président Alphonse MASSAMBA-DEBAT, commence une chasse à la sorcière, sur des bases claniques et idéologiques. La région du Pool va payer un lourd prix.

Ainsi, quatre décennies après, de l’analyse de ces faits historiques: on est le droit d’affirmer sans ombrage que la non application de la loi fondamentale, se définit comme un coup d’état, le caractère militaire de ce dernier s’exprime par la création du Comité Militaire du Parti, création sortie de nulle part.

La version officielle de cet assassinat est livrée au peuple sur les ondes des médias d’état par le sieur Ministre de la Défense Nationale, chargé de la Sécurité lui même, en personne le samedi 19 mars dans les termes suivants  « L’impérialisme aux abois dans un dernier sursaut par l’entremise d’un commando suicide vient d’attenter lâchement à la vie du dynamique chef de la révolution congolaise , le camarade Marien NGOUABI , qui a trouvé la mort au combat l’arme à la main , le vendredi 18 mars 1977 à 14 h 30 ….. »  (Source de la citation : Livre Blanc du PROCÈS DE JANVIER, édité par le Département de l’Education et de la Propagande du Comité Militaire du Parti – Parti Congolais du Travail à la page 12).

L’accréditation de cette version officielle devant les opinions nationale et internationale passe par l’organisation d’une mascarade de procès, et c’est la Cour Révolutionnaire d’Exception qui s’en chargera aux mois de janvier-février 1978, à l’issue duquel plus d’une quarantaine de sentences sera prononcée avec en tête de mire onze condamnés à la peine capitale dont un par contumace, et tous les dix, qui sont exécutes sont originaires de la région du Pool. Sans état d’âme, le Comité Militaire du Parti par l’entremise de son président va refuser la clémence aux condamnés, et les dix passent sont exécutés le mardi 7 février 1978, va s’installer un traumatisme au sein du peuple.

Une semaine après ces exécutions, les services de sécurité proches de la 2e personnalité du Comité Militaire du Parti, qui n’est autre que le Ministre de la Défense Nationale, chargé de la Sécurité, retrouvent les traces du capitaine KIKADIDI, le prétendu chef du commando suicide, qui est d’ailleurs un frère d’armes du sieur ministre, et sans sommation ils vont l’abattre. A l’opposé des 10 qui seront enterrés dans une fosse commune, et inconnue jusqu’à ce jour par les ayants droits, le capitaine aura des obsèques pratiquement officielles au su du commun des mortels. Alors que la volonté de tous les autres du Comité Militaire du Parti est de prendre vivant le capitaine KIKADIDI afin que ce dernier explique aux yeux de tous les congolais, les fondements de l’assassinat du commandant Marien NGOUABI, s’installe un climat de suspicion entre les membres, du CMP, ainsi cet assassinat crée une mésentente, qui connaîtra plusieurs épisodes dont le dernier est le génocide d’IKOGONO, dans la région de la cuvette, orchestré par le sieur président, avec pour trophée l’assassinat du capitaine Pierre ANGA .

Le 5 février 1979, par l’utilisation des moyens de l’appareil du Parti Congolais du Travail et de la république, le sieur Ministre de la défense nationale dépose le président Général Jacques Joachim YHOMBI OPANGO, et prend la présidence de la république. A la volonté populaire et républicaine du peuple congolais de réviser le procès, ce dernier répondra qu’il n’existait point des faits nouveaux, pouvant concourir à cette révision.

En 1991, pendant la Conférence Nationale Souveraine, la version officielle et les causes de l’assassinat du commandant Marien NGOUABI sont remises en cause et battues en brèche par le collège des médecins, qui avait été institué à des fins de préparation de la dépouille mortelle de l’assassiné pour les obsèques nationales, ce collège à sa tête le Docteur KOUKA-MBEMBA. Pour ce collège, la cause de la mort du président Marien NGOUABI, ne peut être en aucun cas, une balle, tirée lors d’un échange de coup de fusils, pour ce collège, la cause scientifique de cette mort est la coupure de la carotide qui est cet organe du corps humain qui relie la tête au reste du corps humain, et explique qu’une fois cet organe coupé, l’homme déverse ses six litres de sang en quelques secondes, la mort intervient brutalement, et l’homme ne peut encore effectuer un quelconque mouvement ou geste.

Lors de cette grande messe politique, citoyenne et patriotique les langues vont se mettre à se délier, sentant les étaux se resserrer plusieurs sieurs vont se mettre à parler, dans cette longue liste, l’on peut citer OKOKO Jacques, YHOMBI-OPANGO Joachim, NGOLO, MOTONDO-MONDJO Yves, OKONGO Nicolas, LEKOUNDZOU et bien d’autres.

Et la peur envahit tous les acteurs politico-militaro-judiciaires ayant été de près ou de loin mêlés à cet assassinat, le premier d’entre eux est le sieur ministre de la défense nationale chargé de la sécurité, devenu depuis 1979 le président de la République, qui d’ailleurs tente une pirouette politicienne, et qui lui réussit très bien, le 21 avril 1991, il réalise une allocution radio télévisée, dans laquelle il va déclarer ce qui suit « Le président YOULOU n’a pas eu le temps d’expérimenter le système monopartite, le président MASSAMBA-DEBAT qui a dirigé la première organisation monopartite, le Mouvement National de la Révolution n’est plus, de même que le commandant Marien NGOUABI, qui a crée le Parti Congolais du Travail; le président YHOMBI OPANGO qui a poursuivi l’expérience avec le Comité Militaire du Parti, n’est plus aux affaires. Le mal, je suis donc seul à l’assumer et je l’assume à titre collectif et individuel, au nom de tous les dirigeants de ce pays qui ne sont plus. Moi, j’assume, pour nous tous, tout notre passé, toute notre histoire commune dans ses errements comme dans ses mérites. Je dis à notre peuple que, si des graves erreurs ont été commises, seule la volonté de faire toujours le bien nous guidait ».

Flatté par cette prise de conscience soudaine, que l’on croyait sincère, le peuple le pardonnera, et s’en suivit une opération de salut national, celle du lavement des mains. Aujourd’hui, il est de notoriété citoyenne et patriotique de reconnaître que le refus de la mise à l’écart des cadres, coupables ou prétendus coupables des différents crimes (politiques, économiques, sociaux et ceux de sang) n’a pas été bénéfique pour le pays, il eu été salutaire pour le bien de la république d’écarter tous les malfrats de la gouvernance du pays.

La fin de la Conférence Nationale Souveraine va susciter un nouvel espoir de développement pour le pays avec la résurgence d’une catégorie de ressources humaines en politique, que l’on croyait disparue à jamais, avec en toile de fond une autre catégorie, que l’on peut désigner comme celle des tortues à double carapace, qui tient à se cramponner au pouvoir afin d’assouvir des intérêts égoïstes.

L’organisation de l’élection présidentielle de 1992, première et unique élection libre, transparente et démocratique que le pays organise depuis son ascension à l’indépendance, va conduire le professeur Pascal LISSOUBA ancien premier ministre du gouvernement de la présidence MASSAMBA-DEBAT Alphonse à la magistrature suprême, l’espoir suscité par cette élection va vite s’estomper par deux causes de faits historiques, à savoir :

– La résurgence du dossier des crimes de sang, orchestrés en février 1965, sous la présidence d’Alphonse MASSAMBA DEBAT, et pour lesquels le président élu est impliqué, semble t il.

– La passation du témoin de la gouvernance entre l’équipe sortante, et celle entrante se réalise sous une hypocrisie politicienne, car l’équipe sortante n’apprécie point guère celle ci, elle va donc s’activer à mettre les peaux de banane sur le parcours du quinquennat de l’équipe entrante.

L’incapacité de solder les différents crimes de sang de 1958 à 1991 va conduire un véritable jeu de yoyo au grand désarroi du peuple.

A suivre !

 

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