Sassou Nguesso fait un cadeau d’un milliard de dollars par an aux opérateurs pétroliers

« Spéciale dédicace à Monsieur Franck Paris, Conseiller Afrique du Président Macron »

Tous vos prédécesseurs ont activement ou passivement contribué au déclin de la présence française sur le Continent africain, particulièrement francophone, et à l’augmentation des vagues migratoires fuyant les dictatures qui y proliféraient. Le Congo Brazzaville en est l’exemple le plus marquant.

Depuis 40 ans, Denis Sassou Nguesso occupe le devant de la scène françafricaine. De simple marionnette, il en a gravi tous les échelons et cela fait longtemps, qu’à son tour, il s’est mis à tirer lui-même toutes les ficelles de la politique africaine et parfois même française. Certains n’hésitent pas à le nommer l’Empereur de la Françafrique.

Son retour au pouvoir par les armes en 1997 entraina la mort de 400.000 personnes. Dès son déclenchement, le 5 juin, ce bain de sang aurait facilement pu être neutralisé, mais cette date correspondait à la passation de service entre Alain Juppé et Lionel Jospin ; et ce dernier laissa faire, sans tenter d’interposer, à Brazzaville,  les troupes françaises qui y étaient stationnées. Le Premier Ministre socialiste en fut bien mal remercié. Sa défaite de 2002, il la doit à l’argent d’Omar Bongo et de Denis Sassou Nguesso, gendre et beau-père tous deux chiraquiens convaincus, qui alimenta diverses candidatures avec le résultat qui modifia, plus qu’il n’influa, le cours de l’histoire de France.

Le dernier quinquennat présidentiel français fut celui qui apporta le plus de déception à l’opposition congolaise majoritaire. Le feu vert pour le référendum anticonstitutionnel de François Hollande ne sera pas oublié de sitôt. La jeunesse congolaise, macronisée avant l’heure, avait soutenu massivement le Général Mokoko, aujourd’hui emprisonné, véritable vainqueur de l’élection présidentielle de Mars 2016. A qui le devons-nous ?

Denis Sassou Nguesso, nous pouvons le constater clairement aujourd’hui n’a jamais été l’ami de la France. Profitant largement de cette dernière (PPTE), il n’a été que le porte-avions de la Chine en Afrique Centrale et le sous-marin de différents groupements terroristes. Aboulaye Miskine, Chef Séléka, dont il avait monnayé la libération auprès de Paul Biya, est devenu avec ses mercenaires un des responsables de sa Garde présidentielle avec des troupes en réserve à Bétou, à la frontière avec la RCA. Quant à la situation dramatique qui sévit actuellement dans le Pool, peut-être grâce au récent rapport humanitaire du Département d’Etat américain, elle commence seulement à alerter les opinions et les médias internationaux. En réalité, pendant que ce conflit déchire le pays, nul ne pense à regarder le tiroir caisse et les trafics pétroliers, et c’est ce qui importe le plus pour le clan de prédateurs.

Les Congolais ont appris, à leurs dépends, à ne plus rien espérer de la France, de l’Europe (en particulier de la complaisante Federica Mogherini) et du Vatican – le Congo était à 90% catholique. Cependant, l’engouement et l’espoir qui ont été suscités, à travers le monde, par l’élection d’un jeune Emmanuel Macron n’ont pas épargné la jeunesse et le peuple congolais dans son ensemble. L’Afrique et le Congo Brazzaville n’ont pas vocation à être indéfiniment pillés pour le profit de quelques-uns. Des richesses importantes en Afrique, notamment au Congo, peuvent être créées en générant des emplois et du bien-être pour les populations, stoppant voire inversant les flux migratoires en apportant un surplus de croissance à la France et à l’Europe. Il faudrait alors sortir du paradigme françafricain, qui n’a jamais fait que desservir la France, en ouvrant grand les portes aux idées nouvelles, aux autres expériences et à une coopération véritable.

Dans cet esprit et en signe de bienvenue au numéro 2 de la rue de l’Elysée, Zenga-Mambu a le grand plaisir de vous offrir sa dernière enquête qui révèle un contrat léonin de Denis Sassou Nguesso, d’un milliard de dollars par an, qu’il partage avec ses « pétroleurs » plus que pétroliers PETRO CONGO, TOTAL, ENI, PERENCO, KONTINENT et OAGC…..

Le diable se cache dans les détails…

Le Congo-B ou Congo Nguesso est frappé de plein fouet par une terrible crise financière, véritablement en cessation de paiement. Trente milliards de dollars ont certes disparu, évaporés vers de lointains paradis fiscaux ; tous plus exotiques les uns que les autres ou inattendus comme la République de Chine ou Macao.  Près de 5 milliards de dollars, fruits de détournements, y ont été révélés par le Président Xi Jinping en Juillet 2016 directement à Denis Sassou Nguesso qui s’était rendu en Chine pour y mendier une aide financière.

Cependant, la raison avancée à cette crise profonde, acceptée par tous ses partenaires y compris le FMI de Madame Lagarde, n’est pas consécutive à la seule chute des prix du pétrole, en plus d’une corruption effrénée et des détournements massifs que l’on tait : les revenus de l’Etat congolais ont été quasiment totalement asséchés du fait de la volonté de Denis Sassou Nguesso.  Ce dernier, et quelques membres de sa famille, privilégient davantage « leur casquette » d’associés à l’exploitation de champs pétroliers au Congo qu’ils ne se préoccupent des intérêts de l’Etat congolais et de sa population.

Près d’un milliard de dollars de revenus pétroliers annuels ont été ainsi barrés d’un trait à la demande de Denis Sassou Nguesso qui a modifié les contrats de partage production d’abord avec ENI ; par la suite, les clauses très favorables accordées à l’opérateur italien l’ont été avec TOTAL, PERENCO et toutes les autres compagnies actives au Congo. Un chiffre clef a été modifié, celui du seuil du « profit oil » qui était fixé jusqu’à la fin 2014 à 35 dollars par baril. Durant la « première période » d’exploitation d’un champ, 30% revenait au Congo et 70% à l’opérateur. En 2014, ce seuil a été porté à 90 dollars (presque multiplié par 3) asséchant ainsi les revenus de l’Etat. Le Congo doit être le seul pays au monde, dans des conditions d’exploitations équivalentes, avec un pareil seuil de profit oil.

 

Aucune voix proche du sérail n’a jamais osé dénoncer cette disposition catastrophiquement ruineuse pour les finances publiques. Denis Sassou Nguesso, autocrate régnant sans partage depuis 20 années sur le Congo, en est le véritable ministre du pétrole et des finances, sans oublier la justice, la défense etc… L’intérêt du clan Nguesso, au travers de sociétés comme Kontinent, AOGC et Petro Congo, devant toujours primer face à l’intérêt général.

Mystérieuse Petro Congo enfin révélée

PERENCO devrait produire bientôt 70.000 barils/jour en cumulant tous les permis dont ENI et TOTAL viennent de se défaire à son profit. Aucune communication officielle n’a été faite sur les bonus payés à l’Etat congolais. Belle affaire sans aucun doute… ! La compagnie française apparait avoir des liens de plus en plus troubles et de plus en plus étroits avec le Congo et surtout avec la famille mafieuse qui est à sa tête. La petite entreprise familiale, fondée par Hubert Perrodo, s’est considérablement enrichie sans avoir jamais rencontré la moindre difficulté dans ses relations avec l’autocrate congolais et sa marmaille. PERENCO est l’opérateur de Likouala SA appartenant notoirement au clan Nguesso, au travers de Trusts et de sociétés domiciliés à Jersey.

Un nouveau cap vient d’être franchi avec son association à hauts risques, avec PETRO CONGO, KONTINENT et AOGC (rejetée faut-il le rappeler par ENI et TOTAL sous les pressions jointes de l’opposition, des médias et de quelques lanceurs d’alerte avant qu’une Cour de justice n’intervienne).

Il y a bientôt deux ans, PERENCO s’est associée avec PETRO CONGO le 15 juin 2015 dans un contrat de partage production, Yombo-Masseko, dans des conditions obscures de répartition. Rien n’a été publié au Journal Officiel, ni dans la loi du 23 février 2016. Seule, enfin, est apparue l’identité de l’homme de paille qui dirige PETRO CONGO : il s’agit de Monsieur Meddy Espérance EDRE LIPIKA. Le siège social déclaré est situé au 26, rue Sikou Doume Quartier Ndji-Ndji à Pointe Noire. L’homme, jeune, est totalement inconnu de l’habituel milieu pétrolier en relation avec le Congo.

Comment PERENCO peut-il exploiter le pétrole congolais, aussi obscurément, assis à la même table que des Yaya Moussa, Denis Gokana et Meddy Edre Lipika sans être indisposé par le soupçon de participer à une vaste opération de détournement de biens publics ?

L’ère nouvelle qui vient de s’ouvrir avec la présidence Macron devrait permettre une moralisation de la vie publique en France. Ira-t-elle jusqu’à en exiger de même pour les pays avec lesquels elle coopère ou pour le moins de l’ordre et de la transparence chez ses opérateurs d’industries extractives en Afrique ? La République du Congo est un pays pour lequel il est absolument urgent d’intervenir.

Rigobert OSSEBI

 

4 thoughts on “Sassou Nguesso fait un cadeau d’un milliard de dollars par an aux opérateurs pétroliers

  1. « Que veut Sassou Nguesso ? Cette semaine risque d’être explosive. André Oko Ngakala devrait convoquer Parfait Kolelas à « son parquet » car selon lui, ce dernier saurait où se cache le Pasteur Ntumi. Les 150 000 adhérents du Yuki de la ville de Brazzaville ont juré accompagner et assister à l’interrogatoire de leur leader. Affaire à suivre… »

    La vérité se saura bien. Les haineux bluffeurs en question risquent de disparaître ou changer de posture pour toujours.

    On se tait.

  2. c’est normal Mr Silou savait bien quand il s’adressait aux gens du pool si Sassou ne gagne pas vius allez repartir dans la foret

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