Le silence de la presse française sur le drame congolais

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Assourdissant, coupable, dirons-nous, car tant pour les médias régionaux que nationaux, le génocide du peuple congolais ne les intéressent pas. Silence on tue. Le droit des affaires prime sur les droits de l’Homme au pays de Voltaire, tant la France n’est plus que le pays de la déclaration des droits de l’Homme et non le pays des droits de l’Homme.

Ce quatrième pouvoir souvent vanté dans d’autres démocraties pour dénoncer les méfaits des politiques, des puissants, de la société, n’est plus que devenu un machin à la disposition des politiques pour leur propagande. Il devient le relais de la voix de son maître. Les décorations en tout genre des journalistes qui perdent ainsi de leur objectivité, lucidité et indépendance, n’y sont pas pour rien. La promiscuité, la consanguinité, ont fait qu’il est de bon aloi et pour promouvoir une bonne carrière politique, qu’un homme politique français s’entiche d’une jolie blonde journaliste politique dans un média parisien. Ainsi va le mélange de genre dans ce pays. L’exemple n’a-t-il pas été donné en haut lieu.

Les « honneurs des horreurs » de cette presse française ne reviennent qu’aux victimes occidentales qu’elles soient américaines ou européennes. Pour le continent noir qu’est l’Afrique, les tueries de la RDC, les massacres du Congo, la barbarie du Burundi, ne sont que des systèmes de régulation de la population au même titre que la contraception. Le génocide syrien ne sert à la France que pour reprendre un leadership perdu au niveau international.

N’ayant pas le contrôle des médias occidentaux, notre cause, nous les damnés de la terres, risque de ne pas avoir d’écho favorable vis-à-vis des populations et des sociétés civiles occidentales, qui seules parfois réussissent à faire fléchir la politique désastreuse de leurs gouvernants. L’équation est un peu plus claire au XXIème siècle. Les intérêts économiques passent avant les droits de l’Homme. C’est le pragmatisme et cynisme politiques. Les hommes politiques occidentaux sont élus grâce aux soutiens des magnats de la finance qui espèrent ainsi un retour sur investissement. Ceux qui avant d’accéder à la haute fonction éructaient contre la finance, répugnaient les miasmes de la Françafrique, soutenaient la lutte des peuples opprimés contre les dictateurs, se sont vite rangés du coté des puissants pour perpétrer un système de domination de l’homme par l’homme conçu depuis des lustres. Le remettre en cause équivaudrait à signer son arrêt de mort aussi bien physique que politique. Le cercle vertueux est devenu vicieux, vicié et sans exigence morale.

En son temps, Nelson Mandela fut traité de terroriste par ceux là même qui aujourd’hui l’adulent et le présentent en modèle d’homme politique africain digne d’eux. L’occidental est changeant, versatile, son unique but étant la survie de son espèce et le business. Dans ce contexte, l’homme africain n’a pas sa place, nonobstant les beaux discours prononcés devant le parterre des hommes politiques africains plus soucieux d’avoir droit « aux horreurs rendus selon le sang qu’ils ont sur leurs mains » dixit Bruno Masure. Le prédateur de l’homme noir c’est l’homme noir. C’est un cannibalisme consanguin. La préférence de nos prédateurs va à l’homme blanc dont ils espèrent ressembler en faisant partie des différentes coteries telles que la franc-maçonnerie, le Rotary club, le Lion’s club, les associations d’anciens élèves d’écoles prestigieuses comme si la connaissance restait figée au sortir de ces universités. La majorité des institutions onusiennes qui nous viennent en aide telles que l’UNESCO, la FAO, l’OMS, l’HCR, FNUAP, ne sont dirigées que par ceux qui ne vivent pas au quotidien nos problèmes.

Et quand par hasard, leurs amis d’hier deviennent leurs ennemis, la justice occidentale, à l’instar de la CPI ou des juridictions nationales, dit sans pitié la loi au nom d’une justice universelle qui n’a d’universelle que les intérêts qu’elle soutient. Ainsi, un autre pilier de la démocratie, le troisième pouvoir, la justice, ne devient plus qu’objet au service des puissants de ce monde qu’il ne faut en aucun cas froisser sous peine de se faire reprocher un crime de lèse majesté.

L’Homme aime les honneurs, être flatté. C’est ainsi que dans ce monde de l’entre-soi, les peuples africains et surtout les Congolais pour la France, ne seront que des variables d’ajustement d’une politique qui consiste à sauvegarder les intérêts français notamment en matière énergétique. Le comble est que c’est notre propre or noir qui nous condamne à la mort. Est-ce une malédiction savamment entretenue dans les esprits ou simplement un pillage économique ? Combien des fois n’ai-je pas entendu de certains dirigeants congolais se prévaloir de garantir les intérêts économiques de la France une fois au pouvoir. Pour ma part, j’ai toujours pensé que notre devoir était de garantir les intérêts de son peuple avant de penser aux financiers qui aident certains à acheter des armes pour massacrer son propre peuple. L’histoire montre que quand le pantin devient incontrôlable et, quelque fois soucieux de leur image, les occidentaux n’hésitent pas une seconde à le brûler. Les exemples sont légions de Mobutu à Idi Amin Dada.

Les Congolais à travers certains de leurs leaders veulent s’émanciper de cette tutelle, que certains diront coloniale, et cela doit se savoir. Trop longtemps, nous avons marché la tête baissée, le dos courbé, n’ayant aucune vision de notre propre horizon. Debout sont maintenant les damnés de la terre, les forçats de la paix, et notre heure de la libération a sonné. Nous irons jusqu’au bout car notre cause est juste et rien ne nous fera reculer. Le rêve c’est l’écho des problèmes non résolus. Nous avons trop rêvé et il est maintenant temps de se confronter à la réalité. La libération du peuple congolais ne viendra que de lui-même à l’instar de nos frères du Burkina Faso. Le peuple congolais est plus que jamais résolu à prendre sa place dans l’histoire, dans laquelle il existe déjà. Car n’oublions jamais que Brazzaville a été la capitale de la France libre. La France nous doit au moins cela. Notre seul tort c’est d’avoir longtemps pensé que la France était une démocratie.

Bien que la liberté d’informer n’exonère pas de la responsabilité, il est évident que dans le monde dans lequel nous vivons, « la finalité de toute information c’est d’en camoufler une autre, bien plus importante. » Maurice G. Dantec.

Patrice Aimé Césaire MIAKASSISSA

1 thought on “Le silence de la presse française sur le drame congolais

  1. C’est parce que Nous Sommes des Brebis de la FRANCAFRIQUE et pour cela ils ne disent Rien mais Notre Argent est bel et bien dans le Trésor Français. A partir de ce Regard la France, ni la Presse française ne s’Intéresse pas à cet Épis Phénomène. Par contre quand il s’agira de Changer de monnaie sans que la Mère Patrie ne l’admettra pas alors Nous serons pas LIBRES. Il est bien en Chine mais la France ne va pas nous remettre notre argent car ils ont déjà une Épine sous les Pieds. Ce ne sera pas à la France de dire quoique ce soit à la Chine mais plutôt s’en Foutre du fait c’est son département ( Congo ). mais quand ils se rendront compte que les chinois veulent aller trop loin, ce sera comme en Libye.
    Je souhaite plutôt que Mr 8% n’arrive pas à faire arrimer le Bateau Congo afin que nous Allons au Dialogue Inclusive et où il y aura toutes les Parties démocratiques du Congo.
    ViVe le CONGO LIBRE, DÉMOCRATIQUE ,RÉUNIFIÉ , INDUSTRIALISE et OUVERT à l’Ecoute de toutes les Parties du CONGO, même les Pygmées !

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