Orphelins, veufs et veuves politiques au Congo

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I – CRIMES POLITIQUES AU CONGO

Un jour, un Congolais, me lance un défi. Voici un manuscrit qui circule sous le manteau car il parle des Crimes politiques commis au Congo. Aurez-vous le courage de le faire publier ? Je lui réponds, comme je réponds d’habitude lorsqu’un manuscrit m’est soumis : s’il est excellent, je vais le publier. Lecture faite, j’ai compris que ce manuscrit faisait le point sur les assassinats politiques célèbres au Congo : Lazare Matsocota, Joseph Pouabou, Anselme Massoueme, ange Diawara, Marien Ngouabi et Pierre Anga.
. J’ai demandé alors aux éditions de L’Harmattan de bien vouloir publier ce manuscrit qui est devenu le livre posthume de Monsieur Albert Roger MASSEMA, (qui était le président de la Commission Conférence nationale) CRIMES DE SANG ET POUVOIR AU CONGO-BRAZZAVILLE, préfacé par le Directeur de l’Harmattan Monsieur Dénis Pryens.

Il n’est plus possible de nier que le Congo actuel s’est construit sur une politique systématique du Crime passé, et présent.
Albert Roger Masséma lui-même a été empoisonné par le pouvoir qui est actuellement en place. Comme Dieu sait si bien faire les choses, c’est par ce livre que ses enfants ont pu être régularisés administrativement en France.

Mais comme le crime est attaché à la conquête et au maintien absolu au pouvoir au Congo, bis repetita, le cycle infernal de la criminalité politique au Congo a continué à tourner.
Le retour de SASSOU au pouvoir a engendré la guerre civile. Le nombre de morts de la guerre civile est estimé à environ 400 000 selon Wikipédia.

Comme si cela ne suffisait pas, le terrorisme d’Etat dirigé par Sassou a encore frappé près de 136 civils sans défense qui refusaient la fraude sur la constitution à Brazzaville, puis fait un nombre de morts estimé à 3 000 morts dans la commission des crimes de masse dans la région du Pool pour couvrir la fraude électorale qui a permis à SASSOU de se maintenir au pouvoir par la force.

Il n’est plus non plus possible de nier les conséquences de ces crimes qui ont bouleversé la vie de la nation congolaise sur les familles, surtout que nous sommes sous le régime de Sassou qui sait tuer, mais ne sait ni réparer, ni prendre soin des orphelins, des veufs et des veuves victimes de ces guerres pour le pouvoir qui durent depuis plus d’un demi-siècle.
Qui connaît le nombre exact des orphelins dont le Congo regorge depuis que Sassou est au pouvoir ? Qui sait comment et de quoi vivent-ils ?

II- ORPHELINS

Il m’a été donné dans mon ministère et dans l’exercice de mon métier d’Avocat, d’observer que si l’orphelin ne bénéficiait pas de l’ancrage social, économique et l’engagement absolu du parent survivant -souvent la mère-, l’orphelin et/ ou l’orpheline politiques congolais se retrouvaient en très grande difficulté qui le faisait vivre dans la marginalité sociale -drogues et tout autre déviances- et surtout dans la marginalité économique faite des extrêmes pauvretés économiques, puisque très souvent l’héritage leur en est privé. Ces crimes étant justifiés par le pouvoir en place sous le mode explicite ou implicite de sanction politique, la privation des biens meubles et immeubles qui sont parfois détruits entrent dans le champ normal de cette catégorie de crimes qui détruisent l’adversaire politique et sa lignée de façon directe ou indirecte.
Il faudrait une mutation mentale et politique pour parvenir d’une part à respecter les droits de l’adversaire politique pour ne plus jamais le confondre avec la posture ennemie.
D’autre part, une révolution mentale et politique est nécessaire pour arriver à distinguer la citoyenneté politique d’un parent engagé politiquement des droits propres et inaliénables des orphelins et orphelines que laisse l’acteur politique.

III- VEUFS ET VEUVES

Plus grave encore est le fait qu’aussi bien dans les crimes de masse comme dans le cas des bombardements du Pool, que dans les crimes commis singulièrement sur une personnalité politique, il n’est pas tenu en compte, le fait que derrière chaque mort il y a bien souvent un veuf ou une veuve qui est abandonné dans son chagrin, sa solitude et sa terrible misère. Le veuf ou la veuve, c’est – à-dire, celui ou celle dont le conjoint est décédé, surtout du fait de l’incroyable légèreté politique de celles et ceux qui pratiquent la politique exige l’engagement de la responsabilité, de ces défaiseurs des destins humains.

Ces crimes de masse ou d’individualités politiques, étant le fait de l’Etat, il est nécessaire que la nation, par ses législateurs successifs, promulgue des lois réparatrices, mais aussi adoptent des lois qui organisent les droits jusqu’à présent méconnus des orphelins, des veufs et des veuves politiques en même temps que sera interdit ce terrorisme d’Etat.


Dominique KOUNKOU


Paris, le 17/06/2016

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