Dossier des droits des ex-travailleurs de l’ONPT : à quand l’interpellation et l’arrestation d’Aimé Emmanuel Yoka et Gilbert Ondongo ?

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La dissolution de l’Office national des postes et télécommunications (ONPT) en 1999 donna naissance à deux sociétés : la société des postes et de l’épargne du Congo (SOPECO) et la société des télécommunications du Congo (SOTELCO).

Alors que les analystes sérieux prédisent un avenir incertain aux deux nouvelles sociétés, au regard du passif hérité de l’ex-ONPT, le gouvernement lui, excella par un optimisme sans limite : aucun licenciement ne sera opéré, rassurait-on. Rattrapé par la réalité économique quelques mois plus tard, il dut se résoudre à reconnaître que SOPECO et SOTELCO ne pouvaient prospérer. La décision est alors prise de faire « asseoir » près de 1.200 travailleurs. Ils ne seront ni, licenciés, ni mis en chômage économique comme le prévoit la législation congolaise. Ils seront désignés sous l’appellation de travailleurs sans postes.

Commence pour eux, la descente aux enfers. Sans salaire, nombreux connurent le divorce, et parfois même la mort. Pour pousser le gouvernement à avoir un regard bienveillant à l’égard de leur situation, ils manifestèrent en organisant des concerts de casseroles devant le siège de la SOTELCO, et au rond point de la poste.

En 2005, une commission fut mise en place pour évaluer les droits à payer en cas de licenciement de ces agents. 53 milliards FCFA est la note qu’il faut débourser pour se séparer des 1.200 travailleurs sans postes. Mais ceux-ci attendront encore 6 ans pour que leur dossier connaisse une avancée significative.

En effet, c’est en juillet 2011 que le conseil des ministres chargea les ministres du travail (Florent Ntsiba) et des finances (Gilbert Ondongo) d’arrêter les derniers détails du dossier afin de permettre le paiement des droits. Alors que ses collègues n’ont même pas eu le temps de se réunir, par un communiqué de presse, le ministre de la justice, Aimé Emmanuel Yoka, annonce que les droits des ex-travailleurs de l’ONPT sont désormais disponibles aux guichets ouverts par son département. Ceux-ci sont priés de passer toucher leurs dus.

C’est sourire aux lèvres qu’ils se précipitèrent devant les guichets, tant l’attente a duré près de dix ans. Mais très vite ils désenchantèrent : les droits ont subi une décote de 33,5% que les ex-travailleurs de l’ONPT ne s’expliquent pas.

La commission mixte en charge des dossiers des entreprises d’Etat en liquidation, dirigée par Alphonse Dinard Moubangat Moukondzi, alors directeur de cabinet du ministre de la justice, justifie la première décote (16%) par un accord convenu avec les ex-travailleurs au cours d’une assemblée générale tenue en 2005. Une deuxième (17%) aurait été arrêtée avec les partenaires sociaux, membres de ladite commission. Enfin, une dîme de 0,5% fut prélevée par les syndicalistes, semble-t-il pour contenter les ministres ayant aidé au dénouement du dossier. Tous ces arguments sont rejetés en bloc par les ex-travailleurs de l’ONPT qui ne comprennent pas que des indemnités de rupture de contrat de travail puissent faire l’objet de décote.

Une décote de 33,5%, c’est plus de 17 milliards FCFA qui furent effacés de l’ardoise, de sorte qu’un travailleur qui attendaient percevoir 10 millions

FCFA vit filer entre ces doigts, la somme non moins importante de 6 millions FCFA.

Où sont passés les 17 milliards FCFA dont les ex-travailleurs de l’ONPT exigent toujours la restitution ? Ceux-ci accusent vertement les ministres Aimé Emmanuel Yoka et Gilbert Ondongo de s’être servis dans leurs droits.

Non sans arguments  puisqu’ils suspectent Aimé Emmanuel Yoka (pour ne parler que de lui), d’avoir acquis quelques jours après la transaction, l’immeuble abritant la maison « Suzanne photo » au centre ville de Brazzaville, son directeur de cabinet, Alphonse Dinard Moubangat Moukondzi s’étant tapé un petit immeuble de deux niveaux sur le terrain marécageux du pont de la Tsiémé.

Les ex-travailleurs de l’ONPT réclament que lumière soit faite sur cette affaire. Ils demandent ainsi au ministre de la justice, Pierre Mabiala qui n’a pas hésité d’envoyer en prison le président du syndic liquidateur d’Air

Afrique, monsieur Péna Pitra, de déférer devant le procureur Oko Ngakala les sieurs Aimé Emmanuel Yoka et Gilbert Ondongo, ainsi que les membres de la commission mixte en charge des dossiers des entreprises d’Etat en liquidation afin qu’ils s’expliquent.

 

Antoine d’Oliveira

 

1 thought on “Dossier des droits des ex-travailleurs de l’ONPT : à quand l’interpellation et l’arrestation d’Aimé Emmanuel Yoka et Gilbert Ondongo ?

  1. La justice du Congo est une justice à deux vitesses, deux poids deux mesures pour quelle raison ? Il faut que cela s’arrête le plus vite possible pour que le Congo retrouve ses lettres de noblesse sur l’échiquier international. Car il y va de la crédibilité d’un pays. Pourquoi la justice des vainqueurs doit -elle s’abattre sur le camps de l’opposition et non sur celui de la majorité présidentielle ? Franchement c’est trop un injuste, inique et sale.
    Pourtant, Non loin du Palais de justice se trouve les pavillons de l’ex compagnie Air Afrique et ces maisons ont été purement et simplement spoliées. Toujours, dans le même ms environnement, les maison de l’ON PT ont été sustilisées par les nouveaux riches du congo qui s’accrochent au pouvoir d en prenant mr.8% en otage pour assurer leur impunité.
    Mais diantre, Mabiala et Oko le duo des nickelés,qu.’ ils aillent les chercher ces occupants illégaux pour les jeter en prison comme ils l’ont fait pour PENA PITRA.

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