Rétrospective sur le secteur de la santé au Congo-Brazzaville : un bilan controversé !

Depuis quelques temps, il se passe rarement des mois sans que ne s’élèvent des voix qui interpellent ou qui fustigent l’action et le bilan du ministère de la santé.

D’une part, récemment, dans un rapport diffusé le 24 avril 2024, l’ONG « Publiez Ce Que Vous Payez » dénonce une faible exécution des projets, et elle estime qu’entre 2020 et 2023, sur 245 millions d’euros (160 milliards de FCFA) mis à disposition en vue de mener des projets destinés à améliorer le taux d’accès à la santé, seulement 2% ont été réalisés.

Il est important de réagir à ce type de rapport, ce d’autant plus l’interpellation vient de la société civile. Car, les organisations de la société civile jouent un rôle non négligeable dans la marche vers le développement.

Pour mémoire, la coalition « Publiez Ce Que Vous Payez » s’est engagée à suivre, depuis 2014, l’exécution du budget de l’Etat dans le domaine de la santé en vue de garantir l’accès aux soins de qualité aux citoyens congolais et exiger du gouvernement la redevabilité dans les affaires publiques.

Brice MAKOSSO, l’un des responsables de cette ONG, souligne en toute objectivité que « nous sommes conscients que la tâche est énorme. Mais, nous encourageons le gouvernement à avancer dans les réformes. Il n’est pas normal que des sommes importantes soient investies et qu’il n’y ait pas de réalisations sur le terrain ».

Avancer dans les réformes, la ministre Jacqueline Lydia MIKOLO n’a eu de cesse de le faire pendant son passage au ministère de la santé. En effet, il sied de souligner que rompue à la culture de la gestion de projets, du résultat et de la redevabilité, héritage de sa longue expérience dans les institutions du système des Nations Unies (1993-2014), elle avait réussi le pari de la transparence sur les données de santé, en institutionnalisant le processus d’élaboration du rapport sur les comptes de la santé.

Dans la préface de la première édition des comptes de la santé portant sur la période 2012-2015, madame la ministre a précisé ce qui suit : « l’amélioration de l’état de santé de la population reste une préoccupation permanente du Gouvernement de la République du Congo, la production des Comptes de la santé pour la période 2012-2015 témoigne de notre volonté de disposer désormais d’un outil pertinent d’aide à la décision de plaidoyer et d’appréciation des flux de financement de notre système de santé, en vue d’une amélioration de sa gouvernance ».

Ce rapport, élaboré selon les standards internationaux, c’est-à-dire selon la méthodologie du Système des Comptes de la Santé, est un formidable outil d’aide à la décision destiné à mettre en lumière les forces et faiblesses de notre système de santé, dans une logique d’amélioration continue de la gouvernance sanitaire. Les rapports établis sont disponibles et consultables sur le site du ministère de la Santé et de la Population.

D’autre part, il y a quelques semaines, un journaliste de la chaine de télévision Tsiéléka, a cru bon d’asséner, en dépit de tout professionnalisme et de toute éthique journalistique, dans l’une de ses livraisons du mois de mars dernier, ce qui suit : « le passé de la ministre MIKOLO serait entaché par des épisodes controversés, notamment :

– la bataille avec les pharmaciens ;

– une gestion critiquée de la crise sanitaire liée à la Covid-19 ;

– des turbulences au niveau du CHU ».

Il est clair que ce journaliste a agi, comme d’autres pourfendeurs invétérés, sur commande ou sous l’impulsion de sa totale méconnaissance des faits. Ces pourfendeurs rivalisent d’imagination en ayant recours à des allégations étonnantes et péremptoires, certes teintées par l’emploi d’un conditionnel purement formel. En effet, il est manifeste que ce conditionnel de convenance est juste là pour faire illusion, car leur opinion sur le sujet est déjà faussement faite.

Bien entendu, pour qui connait bien la ministre MIKOLO, ce ramassis de pseudo allégations, qualifiées de « sérieuses » par leurs auteurs, travestissent la vérité, dans le seul but de salir la réputation d’une femme de valeur et qui de surcroit, œuvre inlassablement pour la réalisation des missions qui lui sont confiées, depuis son entrée au Gouvernement de la République.

Un tel traitement truffé de contre-vérités ne saurait perdurer, car c’est injuste.

C’est d’autant plus injuste que je me questionne sur l’origine et le bien-fondé des attaques dont elle est l’objet. Tout se passe comme si quelqu’un avait mis sur son dos une cible sur laquelle les uns et les autres sont invités, contre rémunération, à tirer en permanence ? A qui fait-elle si peur ? A qui profite le crime consistant à salir continuellement la réputation de cette femme d’Etat aux épaules larges ?

Certes, elle n’est pas parfaite, comme tous les humains d’ailleurs ! Mais, ce qui est sûr, c’est que sur le plan professionnel Madame Jacqueline Lydia MIKOLO est incontestablement une femme de valeur et un grand commis de l’Etat.

Elle s’attache à mettre au service de son pays l’expérience ainsi que les méthodes de travail acquises lors de son passage dans les institutions du système des Nations Unies.

Tout bien considéré, la ministre Jacqueline Lydia MIKOLO avait été nommée à la tête du ministère de la Santé et de la Population, avec une feuille de route et des missions claires, notamment : initier des réformes vigoureuses afin de relancer et améliorer le système de santé au Congo.

Les principaux axes stratégiques du plan national de développement sanitaire 2018 – 2022 sont les suivants :

– La disponibilité des médicaments, consommables, réactifs, produits labiles et sanguins et autres produits de santé ;

• La revitalisation du District sanitaire ;
• La santé de la Mère, du nouveau-né, de l’enfant et de l’adolescent

Poursuivant fidèlement sa feuille de route, elle a scrupuleusement et avec grand professionnalisme mener les actions ci-dessous :

– La réforme pharmaceutique et la fin des trafics de médicaments acquis par l’Etat, couplée à la mise en service de la CAMEPS et la fin des pénuries et ruptures de médicaments essentiels ;

• La mobilisation des financements innovants et des partenaires en faveur du secteur de la santé à hauteur de près de 190 milliards de francs CFA ;
• La gestion de nombreuses épidémies ayant frappé le pays pendant son passage au ministère de la Santé : fièvre jaune en 2017 ; Chikungunya en 2019 ; Choléra, Polio et Ebola sur la période 2018-2019 ; et gestion de la pandémie internationale à Covid-19 pour laquelle la ministre avait été félicitée par la communauté internationale ;
• La redynamisation des districts sanitaires et la couverture nationale en fournitures de soins de santé primaires de qualité ;
• L’optimisation du maillage territorial en personnels de santé. En effet, sous son impulsion, le pays a été doté, pour la première fois, de médecins et divers personnels de santé sur tout le territoire, à travers un programme innovant de contractualisation.

La ministre a su parfaitement saisir l’opportunité de l’existence à Brazzaville du Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique, en développant les synergies nécessaires.

Il convient en outre de souligner que la reconnaissance du professionnalisme et du savoir-faire de Madame MIKOLO dépasse largement les frontières du Congo. En effet, pendant son passage au ministère de la Santé et de la Population, elle fut désignée par ses pairs africains, à deux reprises, au poste de Présidente du Comité technique des ministres de la santé.

Alors pourquoi s’évertuer à jeter l’opprobre sur un bilan pourtant reconnu et cité au niveau international ? Pour rappel, en 2020, un reportage de la chaine de télévision française France 2, portant sur la gestion de la covid-2019, avait en son temps salué la qualité et l’étendue du travail réalisé au Congo ; avec une ministre sur le terrain 24 h / 24. Enfin, un reportage réalisé par l’OMS, relatif aux avancées sur la santé communautaire, souligne la qualité du bilan de la ministre.

Ainsi, il est possible de dire que la seule ligne de conduite face aux attaques fausses et injustes, c’est de rester de marbre ; car comme l’a dit Francis Bacon, « calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose ».

Nicaise OBIBO