Bassin du Congo – Afforestation : La survie de la Planète, enjeu du sommet des trois bassins (par l’Écrivain congolais Michel Innocent Peya)

Notre planète se meurt. Elle subit les contrecoups de l’action de l’homme qui en bien de cas, n’a toujours pas anticipé dans la préservation des écosystèmes, sacrifiant parfois l’avenir de la planète au présent pour assouvir ses besoins, notamment, à travers une destruction à outrance des forêts. Il va de soi que les efforts des dirigeants et autres acteurs de la société civile à travers le monde, engagés pour la cause  planétaire se devraient d’être encouragés et même soutenues. Leur combat mérite autant le respect que l’encouragement. Ils y consacrent leur temps et même leur vie au profit de l’humanité. Peu importe le territoire dont on dispose et le lieu où l’on se trouve. La recherche des intérêts collectifs et humanitaires prime sur tout.

Les phénomènes climatiques de plus en plus violents, battant parfois des records historiques, nous en montrent l’évidence. Le déficit pluviométrique et la sècheresse qu’accusent certains pays d’Europe occidentale qui à peine sortis de l’hiver, subissent déjà de violents feux de forêts, sont des d’exemples, parmi tant d’autres, d’un dérèglement climatique dont les effets se ressentent, à quelque endroit de la planète que ce soit.

Les forêts sont des puits de carbone naturels. La façon dont nous interagissons avec elles, peut soit ralentir, soit exacerber la crise climatique.

Chaque année, les forêts du monde absorbent 16 milliards de tonnes métriques de CO2, soit plus de 40 % des émissions mondiales de combustibles fossiles.

Les forêts contribuent à maintenir les gens en bonne santé en purifiant l’air que nous respirons. En plus d’absorber le dioxyde de carbone, les arbres éliminent d’autres polluants nocifs de l’air et pompent l’oxygène.

Le problème ainsi posé, il apparait d’évidence que les trois bassins que constituent l’Amazonie, le Bornéo-Mékong et le Congo, représentent un enjeu majeur pour la survie de la planète.

Or, il n’en demeure pas moins que même si ces trois bassins sont potentiellement disposés à jouer le rôle régulateur qui a toujours été le leur, l’action de l’homme a fortement réduit certains massifs, au point qu’une politique efficace d’afforestation s’impose, pour les repeupler.

S’appuyant sur sa politique de préservation des forêts, la République du Congo est très engagée à repeupler les massifs qui souffrent de l’action de l’homme. Cette politique d’afforestation vise à planter au moins un million d’hectares d’arbres sur 10 ans pour lutter contre la déforestation.

Ainsi, le Président congolais, Denis Sassou N’Guesso a-t-il émis le souhait que cette action soit menée en synergie avec les trois plus importants bassins forestiers tropicaux du monde : le bassin Amazonien, le bassin du Congo et le bassin Bornéo–Mékong du sud-est asiatique.

C’est du reste ce qui justifie un sommet pour ces trois bassins forestiers, à l’initiative du Congo bien sûr.

Légitimité ou expertise de Denis Sassou N’Guesso à défendre la planète ?

Sur ce domaine, la République du Congo peut se satisfaire de la politique de gestion forestière initiée par le Président Denis Sassou N’Guesso.

Sans fausse modestie, le Congo a été à l’avant-garde, en matière de préservation des écosystèmes dans la région et Denis Sassou N’Guesso s’est imposé en précurseur de la cause écologique depuis les années 1970, alors qu’il n’en membre du gouvernement.

Déjà, dans les années 1980, le Président congolais, fort des enjeux de préservations des écosystèmes, instituait une journée nationale de l’arbre au cours de laquelle chaque congolais est appelé chaque année, à planter un arbre, d’essence fruitière ou non.

Dans ce vaste projet du devenir de la planète, Denis Sassou N’Guesso a intéressé les plus jeunes à y adhérer, avec le mot d’ordre : « un pionnier, un arbre », une école un champ.. (Pionnier étant la dénomination politique des jeunes écoliers, sous le régime marxiste).

Aucune de ces mesures désormais entrées dans les mœurs des congolais, ne fut dictée par quelques arrière-pensées, ni politique, ni financière. Il s’agissait de « respecter la nature et de la transformer utilement. Il respecte le bien d’autrui et le bien public » ainsi qu’on l’apprenait aux jeunes pionniers. Du reste, l’écologie politique était quasi inexistante.

Denis Sassou N’Guesso était simplement un visionnaire dont l’expérience en la matière s’est depuis affinée. Il s’est imposé en messager de la nature et porte-voix des générations futures. Bien que les visionnaires soient toujours incompris, car c’est fil du temps que l (histoire fini par leur donner raison).

Pour être en phase avec sa vision de lutte contre le changement climatique, le Président Denis Sassou N’Guesso, a initié au Congo, une Politique forestière nationale dont l’objectif est de gérer durablement les écosystèmes forestiers pour la promotion de l’économie verte, la réduction de la pauvreté et le maintien des autres fonctions éco-systémiques.

Fort des enjeux de la cause, Denis Sassou N’Guesso en a toujours appelé à la conscience collective tant pour l’Afrique, que pour l’avenir de la planète et de l’héritage à léguer aux générations futures dans le contexte d’un changement climatique accéléré et non maîtrisé.

Les efforts du président Denis Sassou N’Guesso pour le climat, se sont ainsi mués en des enjeux fondamentaux et majeurs, exprimés à travers une diplomatie climatique active, dans l’optique des intérêts stratégiques et vitaux de l’Afrique.

Les trois grands bassins, de l’Amazonie, du Bornéo–Mékong et du Congo, qui couvrent 80% des forêts tropicales, abritent les deux tiers des espèces vivantes et jouent un rôle très important dans l’écosystème mondial et notamment sur notre système climatique, car ces forêts captent le carbone que nous émettons en excès et qui contribue au réchauffement climatique. Pourtant, malgré leurs nombreuses vertus, ces forêts sont de plus en plus menacées par les hommes et leurs activités.

Ce constat partagé par tous, est préoccupant. Comment lutter contre la déforestation et mettre en place des stratégies de développement et de conservation durables ?

C’est tout l’objet de cette rencontre de Brazzaville qui aspire à une meilleure collaboration entre les pays forestiers, et qui souhaite promouvoir une plus grande efficacité de la coopération Nord-Sud, tout en développant un front commun dans le cadre des négociations internationales sur les forêts.

La menace est palpable et l’urgence signalée.

Depuis le sommet de Rio, en 2012, au cours duquel il lui avait été donné, déjà, de porter avec force la voix de l’Afrique, Denis Sassou N’Guesso ne s’est nullement départi de sa mission pour le climat et notamment la préservation du Bassin du Congo.

Qu’il s’agisse de la COP23, de Bonn, qui lui a permis de réaffirmer les engagements du Congo face à la communauté internationale, qui a reconnu le bassin du Congo pour ce qu’il est : le deuxième réservoir de carbone forestier du monde après l’Amazonie, et un enjeu essentiel pour la survie de l’humanité ou encore le One Planet Summit qui a débouché sur douze engagements, afin de mobiliser les ressources financières en vue d’assurer la transition vers une économie bas carbone, Denis Sassou N’Guesso a toujours été de tous les combats pour la planète.

En décembre 2019, Denis Sassou Nguesso est le seul chef d’État africain présent pour la Cop 25 à Madrid en Espagne.

Initiateur du plaidoyer sur une « Décennie Mondiale de l’Afforestation pour la préservation de la planète », lors de la COP 27 organisée à Sharm El – Sheikh en République Arabe d’Égypte, le 7 novembre 2022, Denis Sassou N’Guesso, impulsait une nouvelle forme de réflexion sur une civilisation en pleines mutations climatiques.

En marge du sommet annuel des Chefs d’Etat d’Addis-Abeba et en sa qualité de président de la Commission Climat du Bassin du Congo, le Chef d’État congolais avait exposé sur sa vision stratégique pour la stabilité d’un monde en surchauffe climatique. Il appelait à une réelle prise de conscience sur le danger que court notre humanité désormais exposée aux retombées cataclysmiques.

Déjà, les Experts onusiens annoncent que l’impact du dérèglement climatique constaté présentement va s’accélérer et devenir palpable bien avant 2050.

Denis Sassou N’Guesso tirait en quelque sorte la sonnette d’alarme pour pallier les effets de cette situation qui risque d’entraîner le monde au bord du gouffre.

En effet, la dérégulation climatique va provoquer dans plusieurs régions du monde, l’Afrique en particulier, des pénuries d’eau, l’exode des populations, la malnutrition, extinction d’espèces comme c’est déjà le cas dans le bassin du Congo qui, pourtant abrite la deuxième plus vaste forêt tropicale du monde, après l’Amazonie.

Le Président Sassou Nguesso a déclaré que l’Afrique, en particulier par le biais des pays de la forêt dense du Bassin du Congo, consentait déjà les efforts nécessaires à la préservation de ces écosystèmes en vue du bien-être écologique et de la planète toute entière. C’est pourquoi il suggère des pistes qui s’appuient sur le potentiel que représente le vivier écologique du Bassin forestier du Congo.

Pour Denis Sassou N’Guesso, « la mise en place d’une transition économique et climatique reposant sur deux principaux leviers, à savoir le renforcement des capacités techniques et le renforcement des capacités financières par la mobilisation à la fois des fonds privés et des fonds publics, ainsi que l’intérêt de la création des outils financiers que sont le Fonds Bleu pour le Bassin du Congo en ce qui concerne la Commission Climat du Bassin du Congo, et le Fonds Climat Sahel, qui est en voie de création par la Commission Climat pour la Région du Sahel, apparaissent comme des alternatives à ce dérèglement climatique. Il est temps d’amener les pays développés à lever le verrou qui empêche les banques multilatérales de développement et les institutions financières internationales de financer directement les actions climatiques africaines ».

Denis Sassou N’Guesso le martelait devant ses homologues africains, de même qu’il se réjouissait de la signature le 7 décembre 2022 entre la CCBC et la Banque de Développement des États de l’Afrique Centrale (BDEAC), de la convention portant mandat d’hébergement « d’une ligne de financement Fonds Bleu pour le Bassin du Congo.

Le Fonds bleu pour le Bassin du Congo est un fonds international de développement qui vise à permettre aux États de la sous-région du Bassin du Congo de passer d’une économie liée à l’exploitation des forêts à une économie s’appuyant davantage sur les ressources issues de la gestion des eaux, et notamment de celle des fleuves. L’accord portant création de ce fonds a été signé par douze pays de cette sous-région le 9 mars 2017 à Oyo en république du Congo.

L’initiative du Fonds bleu pour le Bassin du Congo répond à de nombreuses exigences dont deux majeures pour cette sous-région d’Afrique : « préserver les forêts de cette zone du continent, deuxième réservoir de carbone du monde après celui du Bassin d’Amazonie, tout en garantissant un développement économique permettant aux populations de la région d’améliorer leur qualité de vie. »

Les activités qu’entend mener la Commission Climat du Bassin du Congo dont Denis Sassou N’Guesso a la charge, permettront de donner de l’impulsion et la prise de conscience sur les enjeux de préservation du climat. Et l’Afrique, qui est devenue un enjeu majeur de stabilité de la planète a désormais son mot à dire face à la communauté internationale.

La Commission Climat du Bassin du Congo a à cet effet, été créée le 16 novembre 2016 à Marrakech par les Chefs d’État et de Gouvernement Africains, réunis en marge de la COP 22, pour mieux conjurer ce mal planétaire dont l’Afrique seule pourrait connaître les contrecoups. L’objectif est de contribuer au bien-être des générations présentes et futures, la gestion participative, l’aménagement forestier axé sur un partenariat des secteurs public et privé.

Le 1er novembre 2021, devant l’assemblée des dirigeants présents à Glasgow, en Ecosse, Denis Sassou N’Guesso prenait la parole pour plaider la cause du continent africain et du Bassin du Congo.

« Nos ambitions, qui prennent en compte l’ensemble des secteurs d’émission des gaz à effet de serre, ont été rehaussées et la République du Congo fait figure d’élève modèle au palmarès de l’écologie mondiale. Je ne cesse de le répéter sur toutes les tribunes, depuis le Sommet de Rio en 1992, la détermination des pays du Bassin du Congo en général, et celle de la République du Congo en particulier à préserver ce vaste ensemble est totale. Toutefois, cet engagement va de pair avec la volonté, tout aussi inexorable, de poursuivre notre développement économique et social, pour le bien-être de nos populations. Ces deux objectifs ne s’excluent pas, ils se complètent. Exiger de nous un ralentissement de notre développement pour que la planète respire mieux, serait, en effet, profondément injuste et même immoral. C’est pourquoi vous me permettrez de faire ici, une fois de plus, le plaidoyer du Fonds bleu pour le Bassin du Congo, initiative commune des pays membres de la Commission Climat du Bassin du Congo auxquels s’est joint le royaume du Maroc, et qui n’attend plus qu’à être abondé avec l’engagement de tous nos partenaires. En prenant la décision de protéger et de conserver le Bassin du Congo pour le bien de l’humanité, nous avons su prendre nos responsabilités. À chacun désormais d’assumer les siennes », soulignait le Président congolais.

Ce plaidoyer de Denis Sassou N’Guesso, défini en terme clair que rien ne vient compenser le manque à gagner des pays du Bassin du Congo, sur l’absence d’exploitation de certaines zones de forêts, quand dans le même temps, les autres Bassins sont quasiment rasés à des fins hautement économiques.

Un aperçu succinct de ces trois Bassins montre des fortunes diverses, selon que les intérêts économiques de l’homme priment la préservation des écosystèmes.

La forêt amazonienne représente à elle seule la moitié des forêts tropicales sur la Terre, et est la forêt tropicale la plus grande, et celle avec la plus grande biodiversité au monde. 63 % de la forêt est sur le territoire du Brésil, tandis que 10 % se trouve au Pérou, 7 % en Colombie, ainsi que des parties au Venezuela, en Équateur, en Bolivie, à Guyana, au Suriname et en Guyane.

Force est de constater que la déforestation du bassin amazonien s’est grandement accélérée entre 1991 et 2004, jusqu’à atteindre un taux annuel de perte de surface forestière de 27 423 km2 en 2004. Bien que le taux de déforestation ait ralenti depuis 2004, on a noté une ré-accélération en 2008 et en 2013. Depuis, la surface couverte par la forêt continue de décroître.

Adossé à l’Amazonie, le bassin du Mékong regroupe les six pays d’Asie du Sud-est traversés par le Mékong, l’un des plus grands fleuves du monde. Ce territoire est en effet l’un des plus riches en biodiversité de la planète.

Pourtant, la Chine, la Birmanie, la Thaïlande, le Laos, le Cambodge et le Vietnam se partagent et exploitent chacun selon ses besoins, les ressources naturelles et les terres qui l’entourent.

Le développement social et économique sans précédent de la région oblige à effectuer un travail de conservation urgent et significatif, qui s’avère extrêmement difficile. Plusieurs espèces emblématiques de la biodiversité de la région se trouvent au bord de l’extinction et le niveau de menace est sans précédent.

Les pays du Grand Mékong doivent trouver un équilibre entre les besoins croissants de développement et assurer une gestion durable des ressources en protégeant la biodiversité unique du Grand Mékong. Rares sont les endroits sur Terre qui présentent un lien aussi étroit entre les écosystèmes et les hommes.

Les revenus et les réserves de nourriture de 80% de la population du Grand Mékong dépendent du fleuve et des territoires qui l’entourent. Ce qui accentue le dépérissement de la biodiversité et le saccage des forêts. Il en est presque de même pour le Bornéo, en Asie du Sud-est. Cette forêt tropicale entre les océans Indien et Pacifique, est la quatrième plus grande île du monde. Elle représente seulement 1% des terres de la planète, mais détient environ 6% de la biodiversité mondiale dans ses forêts tropicales incroyablement riches. Mais la forêt de Bornéo n’est pas seulement un trésor de biodiversité, c’est aussi une source de vie et de moyens de subsistance pour les autochtones, un véritable trésor écologique pour les quelque 11 millions de Bornéens. Et cette diversité biologique est menacée.

Comme dans de nombreuses régions tropicales du monde, les forêts de Bornéo sont rasées ou défrichées pour en extraire le bois, l’huile de palme, la pulpe, le caoutchouc et les minéraux.

Il y a enfin le Bassin du Congo. La forêt du bassin du Congo s’étend sur six pays et couvre une surface totale de 180 millions d’hectares Le bassin du Congo constitue l’un des plus importants massifs de forêt tropicale continue qui demeurent sur la planète.

Cette région se hisse au rang de deuxième plus grande forêt pluviale de la planète derrière l’Amazonie mais a un rôle majeur en termes de régulation du climat.

Le couvert forestier et les tourbières séquestrent l’équivalent de dix années d’émissions mondiales de CO2. En revanche, la forêt d’Asie du Sud-est émet plus de CO2 qu’elle n’en capte.

Le Bassin du Congo est une mosaïque de forêts, de savanes, de marécages, de rivières et de forêts inondées, qui débordent de vie. On y trouve environ 10 000 espèces de plantes tropicales, dont 30 % sont uniques à la région. Les espèces menacées, comme les éléphants de forêt, les chimpanzés, les bonobos et les gorilles de plaine et montagne peuplent ces forêts luxuriantes. Au total plus de 400 espèces de mammifères, 1 000 espèces d’oiseaux et 700 espèces de poissons ont trouvé refuge dans la zone.

Afin de préserver ses écosystèmes, la région a connu une effervescence de créations d’aires protégées dans les années 1990. Aujourd’hui, elle compte 206 réserves occupant 799 000 kilomètres carrés, soit 14,8 % de ses terres et 5 % de la zone économique exclusive marine des pays d’Afrique centrale.

Malgré le nombre important d’aires protégées, de nombreux conflits apparaissent autour des différents usages de la forêt. Les besoins élémentaires de la population se chevauchent avec la présence d’entreprises extractives et divergent avec la volonté de conservation des États de ce riche écosystème.

En 2020, 491 000 hectares de forêt primaire ont disparu en République démocratique du Congo (RDC).

Les exploitations minières couvrent près de 10 % (502 000 km2) de la surface du bassin du Congo. On dénombre 4 600 permis, dont 3 800 en RDC. Cent cinquante-quatre se situent sur des aires protégées, représentant une surface de chevauchement de 12 908 km2. Depuis, la situation est allée de mal en pis et les conflits armés qui ont assises dans les zones de forêts ont accentué le phénomène.

Dans certains pays de la Région, non affectés par les conflits armés, le manque de cadre législatif conséquent, sinon embryonnaire en matière de préservation et de gestion des forêts, conduit à une exploitation presque sauvage de celles-ci. Cet élan dévastateur est dicté par des besoins réels d’économie domestique des populations autochtones sans autre alternative, mais aussi parfois d’une absence de cadre légal coercitif pour les sociétés détentrices de divers permis d’exploitation dans ces zones.

Dans d’autres pays, au code forestier plus vertueux, presque rien ne vient compenser le manque à gagner de l’absence d’exploitation de certaines zones de forêts, notamment les tourbières de la Cuvette congolaise.

Parlons justement de ces tourbières de la ’’Cuvette congolaise’’, qui placent le Congo au centre de cet enjeu hautement écologique.

Une mission de scientifiques anglais – qui ont cartographié chaque endroit à l’aide d’un moniteur GPS – ont photographié les carottes de tourbe, puis les ont scellées dans du plastique pour les envoyer à l’université de Leeds en vue d’une analyse approfondie.

« Cette tourbe est très importante dans le contexte du changement climatique. Nous avons une très grande quantité – environ 30 milliards de tonnes – de carbone stocké ici. Et si elle est libérée dans l’atmosphère, cela va accélérer le changement global » indiquaient les experts anglais qui intervenaient sur les tourbières du Congo-Brazzaville.

Et de mettre en garde : « Cela représente environ 20 ans d’émissions américaines de combustibles fossiles. Je pense que ces écosystèmes ne sont pas encore valorisés comme ils devraient l’être au niveau international. Le gouvernement du Congo-Brazzaville a besoin que la communauté internationale le soutienne financièrement pour que ces tourbières restent protégées ».

Il va s’en dire, que face à cette zone forestière et pétrolifère (ou pas, ainsi que le dénient certains pseudo opposants congolais à l’étranger), le gouvernement congolais s’est trouvé devant un cas de conscience eu égard aux enjeux planétaires et a été obligé de revoir sa politique forestière dans la zone ciblée, et même de la protéger. Ces tourbières constitueraient une espèce de bombe à retardement, si elles ne sont pas protègées.

Dans le même temps, les initiatives visant à exploiter les ressources enfouies dans les tourbières sont déjà en cours de l’autre côté du fleuve, en République démocratique du Congo.

Malgré une série d’accords internationaux sur la nécessité de protéger les tourbières du Bassin du Congo, le pays n’a bénéficié d’aucun accompagnement à même d’encourager ses actions de préservations de ce vaste écosystème.

Depuis, fort de sa responsabilité dont le manque d’engagement exposerait à un péril planétaire comparable à ce qu’est advenu à l’Amazonie, le Congo a mis en place le Fonds Bleu pour le Bassin du Congo. L’apport des pays occidentaux, par ailleurs grands pollueurs à ce Fonds, est resté au stade des intentions.

Sans le Bassin du Congo, le reste du monde ne pourrait pas respirer aisément.

L’Afrique fournit un service éco-systémique à la planète entière. Naturellement, un tel service a bien un prix, qui pour l’instant ne figure sur nul registre comptable de ses pays, à l’instar du Congo qui a dû revoir à la baisse sa politique d’exploitation forestière, naguère première ressource du pays.

« Chaque être humain dispose de son propre pays, de son propre continent, de sa langue, de sa propre race. Mais ce que nous avons en commun à préserver et à partager, c’est notre seule et unique planète car, il n’y aura jamais de planète B habitable par l’homme », disait le Président français Emmanuel Macron.

N’en déplaise à ceux qui trouvent à y redire, l’action de Denis Sassou N’Guesso pour la planète intègre cette sagesse africaine: « lorsque le feu menace un village, il y a toujours un vieux sage conscient et prévoyant, présent pour anticiper la menace et les dangers collatéraux que cela pourrait entraîner, si par hasard, les précautions nécessaires ne sont pas prises ».

Michel Innocent Peya (Écrivain-chercheur)

 

1 thought on “Bassin du Congo – Afforestation : La survie de la Planète, enjeu du sommet des trois bassins (par l’Écrivain congolais Michel Innocent Peya)

  1. Avec le bombardement du pool sassou est responsable de son afforestation, par conséquent il est le destructeur de l’environnement

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