Les mercenaires de Wagner seraient déjà au Congo-Brazzaville

                                                                                          (Le titre est de Zenga-Mambu)

Comme l’affirme la très sérieuse Africa Intelligence, Washington et Paris serait sur la piste congolaise de Wagner. Ci-dessous le contenu de l’article.

Après la RCA et le Mali, les Etats-Unis et la France scrutent depuis juillet l’activisme russe au Congo, où l’hypothèse d’une implantation de la société paramilitaire Wagner au port de Pointe-Noire est prise très au sérieux.

L’entrevue a duré un peu plus de deux heures. Ce lundi 25 juillet, pour la deuxième étape de sa tournée africaine, le ministre russe des affaires étrangères Sergueï Lavrov s’apprête à quitter Oyo, fief du président congolais Denis Sassou Nguesso (DSN), satisfait. Il est raccompagné par son homologue, le très russophile Jean-Claude Gakosso, qui avait pourtant été mis à l’écart de l’organisation de la visite, principalement confiée à la conseillère spéciale de « DSN » pour les dossiers internationaux et tout particulièrement russes, la Franco-Rwandaise Françoise Joly (AI du 07/06/22). Celle-ci fait partie, aux côtés du petit-fils du chef de l’Etat, Omar Denis Bongo Junior, de la poignée d’intimes étroitement associés à l’escapade congolaise du chef de la diplomatie russe.

Pour cette venue, « Sassou » a pris le soin d’une discrétion extrême : tous les téléphones ont été coupés, les accès à la salle d’audience ont été réduits plus qu’à l’ordinaire et une partie de ceux qui composent le premier cercle du président congolais – pourtant habitués de ces rencontres de haut niveau – sont soigneusement maintenus à bonne distance.

Dans le huis clos, Lavrov et Sassou Nguesso échangent sur la crise ukrainienne, sur l’approvisionnement en blé du continent africain, ou encore sur le dossier libyen dont le président congolais est le haut représentant pour l’Union africaine. Mais très vite, un autre sujet s’invite dans les discussions : l’accès au port de Pointe-Noire au bénéfice d’éléments russes. Si les officiels moscovites se défendent d’entretenir le moindre lien avec Wagner, la doléance formulée par le ministre russe concerne très directement la société paramilitaire russe. Une requête à laquelle aurait consenti au moins oralement le maître de Brazzaville.

La vitale course aux pays côtiers

Wagner, qui opère déjà massivement en République centrafricaine voisine, est confronté à l’enclavement du pays, donnant lieu à un véritable casse-tête logistique et financier pour importer ses équipements et écouler une partie de ses ressources. En 2021, lors de sa montée en puissance militaire face aux groupes armés centrafricains, la société avait d’ailleurs été contrainte de mettre en place un coûteux pont aérien. Une opération aujourd’hui complexe à reproduire alors que Moscou est engagée en Ukraine (AI du 24/12/20).

Depuis plusieurs années, Wagner lorgne les pays côtiers d’Afrique centrale, aux avantages géostratégiques bien plus attrayants que le Mali et la RCA. L’accès négocié à Pointe-Noire est donc un premier pion avancé dans ce sens bien que les véritables desseins de la nébuleuse dans le pays restent à ce jour très flous. Actuellement, pour opérer en RCA, les Russes passent par Port-Soudan à l’est, ou bien, comme l’a détaillé Jeune Afrique, via le port de Douala à l’ouest, très étroitement surveillé par la société israélienne de sécurité Portsec.

Câlinothérapie américaine et vigilance française

Ces contacts entre Brazzaville et Moscou ne sont pas passés inaperçus. Washington prend très au sérieux le spectre d’une arrivée de Wagner sur les côtes de l’Atlantique. Une dizaine de jours après la visite de Lavrov à Oyo, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a même un temps hésité à traverser le fleuve Congo pour aller rencontrer en personne Denis Sassou Nguesso, en marge de sa tournée en RDC, en Afrique du Sud et au Rwanda. Symbole de l’inquiétude américaine, ce crochet à Brazzaville aurait revêtu une allure quasi-historique : aucun secrétaire d’Etat américain ne s’est rendu au Congo depuis plus de vingt ans. Les services américains scrutent déjà de près l’activisme russe en RDC voisine.

Blinken y a finalement renoncé. Mais il a tout de même discuté avec Sassou Nguesso par téléphone depuis Kinshasa le 10 août. Au cours de cet échange médiatisé par les deux parties, le chef de la diplomatie américaine a habilement poussé le Congo à poursuivre son initiative libyenne, à laquelle le président congolais tient particulièrement.

L’éventuelle arrivée de Wagner au port de Pointe-Noire est également observée de près par Paris : la coopération sécuritaire entre les deux pays est solide et ancienne. Les services de renseignement français entretiennent des contacts réguliers avec le puissant patron du conseil de sécurité nationale, le général Jean-Dominique Okemba, ainsi qu’avec le directeur général de la surveillance du territoire (DGST), le général Philippe Obara.

Coopération traditionnelle russe

Denis Sassou Nguesso cultive de très longue date une diplomatie d’équilibriste ente Moscou et l’ancienne puissance coloniale. Dès son ascension au pouvoir, il avait adhéré à l’idéologie « marxiste » du régime, tout en cultivant une relation étroite avec plusieurs barons de la politique française. Parmi les dirigeants de l’ancien unique Parti congolais du travail (PCT), plusieurs ont étudié à Moscou et sont russophones, à l’instar du président de l’Assemblée nationale, Isidore Mvouba. Un pan de l’appareil sécuritaire congolais est également « russophile », comme l’actuel ministre de la défense et ex-chef d’état-major de l’armée Charles Richard Mondjo, formé à l’Académie des troupes blindées Malinovski de Moscou. Et aujourd’hui encore, l’armée congolaise reste friande des équipements militaires russes (AI du 27/08/21).

A Brazzaville, Moscou dispose par ailleurs depuis les années 1980 d’un Centre culturel russe, devenu « Maison russe » en 2021. Situé à deux pas de l’ambassade de France, celui-ci a été l’un des rares centres russes à rester actif en Afrique après le retrait diplomatique des années 1990. Il joue encore un important rôle d’instrument d’influence dans le pays, en dispensant des cours de russe.

Surtout, en bon tacticien, « DSN » joue depuis plusieurs années de la concurrence entre Moscou et Paris sur le continent. Alors que les relations avec la France se sont détériorées sur fond de procédure judiciaire dans le cadre du dossier des Biens mal acquis et que Washington se montre de plus en plus attentive sur les questions de corruption et de droits de l’homme, les dernières manœuvres de Sassou et l’agitation du spectre de Wagner pourraient ainsi constituer les marques d’un signal de plus envoyé à « l’Ouest ».

Antoine Rolland – Africa Intelligence

15 thoughts on “Les mercenaires de Wagner seraient déjà au Congo-Brazzaville

  1. SI L’IDIOT A DÉCIDÉ DE NIQUER SES MAÎTRES, C’EST POSSIBLE.
    PAR CONTRE CELA NE SERVIRA À RIEN POUR LUI.
    YA POUTINE EST INTELLIGENT.. IL CONNAÎT TRÈS BIEN L’IDIOT sassou.
    C’EST INUTILE D’EFFRAYER LES KONGO..
    TO ZO JUMEMMER KAKA.
    C’EST FACILE DE RENTRER DANS UNE MAFIA OU UNE SECTE. C’EST DIFFICILE D’EN SORTIR.

  2. .

    On parle des mercenaires de Wagner de la Russie qui seraient déjà au Congo-Brazzaville.
    Le dictateur genocideur sassou nguesso qui été récement humilié en Angleterre veut ‘ il continuer ces vols,la gabegie,ses crimes de génocide qu’ il a reconnu volontiers avoir commis dans son Message devant son parlement réuni en congrès, le 12 août 2014 à Brazzaville avec le soutien de Poutin par l’ intermédiauire des mercenaires de Wagner ?
    Pendant que les étudiants vivotent sans bourses à l »etranger, les retraités sont privés de pensions,le peuple Congolais mert faute d’ argent, de nourriture, de médicaments, d’eau potable,d’ électricité,la jeunesse étouffe par manque d emplois, sassou nguesso ne trouve pas mieux que d’ aller chercher des forces supplémentaire pour venir terroriser les Congolais pour continuer à se maintenir au pouvoir.
    Oui le dictateur veut à tous les prix sauvegarder son fauteuil et se laisser succéder par son fils ultra criminel; Denis Christel Sassou qui un salaire mensuel de 48 000 000 FCFA reconnu officiellement en 2017.
    Combien de temps les Congolais qui restent passifs, divisés face aux „ massacres répétées opérés dans la région du Pool de par le régime,Sassou Nguesso,sans oublier,le massacre des disparus du Beach, les scandals financiers très nombreux,“le phénomène des « Bébés noirs », en tenue de police,vont’ ils continuer se laisser rendre la vie invivable?

  3. TO ZO JUMELER KAKA.
    PUISQUE LE PETIT FILS A LE CERVEAU DE SA MÈRE ET SON PÈRE. DEUX INDIVIDUS QUI ONT DE SERVIR LES BLANCS MAL ÉDUQUÉS, AU LIEU DE SERVIR LES HUMAINS SANS DISTINCTION.
    IL FINIRA COMME SA MÈRE QUI A CONFONDU VITESSE ET PRÉCIPITATION, MALGRÉ DES BONNES CAPACITÉS INTELLECTUELLES.
    TO ZO JUMELRER BANGO.

  4. NOUS N’AVONS PLUS BESOIN DE MILITAIRES QUI N’ONT PAS PU S’ÉCHAPPER À L’EMPRISE DE L’IDIOT sassou À TEMPS.
    PAS BESOIN D’UN COUP D’ÉTAT, PUISQU’IL N’Y A PAS D’ÉTAT DANS UNE MERDE.

  5. APRÈS LES ÉMOTIONS, IL FAUT DONNER LA CHANCE À LA RAISON POUR ESPÉRER D’AUTRES ÉMOTIONS.
    BRAVO AU CHANGEMENT QUAND MÊME.

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