Le forum de l’eau a accueilli Sassou Nguesso et Honoré Sayi à Dakar

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C’est l’hôpital qui se moque de la charité. Le tapis rouge est déroulé dans les grandes messes traitant des questions relatives à l’eau aux dirigeants qui font boire la tasse aux populations du Congo-Brazzaville. Les responsables de cette pénurie d’eau potable sont accueillis avec strass et paillettes. Un vrai poisson d’avril.

Denis Sassou Nguesso qui ne parvient pas à donner l’eau potable aux populations du Congo-Brazzaville depuis quatre décennies de pouvoir sans partage flanqué de sa dernière prise de guerre, le ministre de l’hydraulique Honoré Sayi , a pris part à Dakar, au Sénégal aux travaux du 9ème Forum mondial de l’eau ouvert lundi 21 mars et qui s’est poursuivi jusqu’au 26 mars 2022 au « Centre international de conférence Abdou Diouf de Diamniadio. »

Coup de pied dans l’eau

Dans quelle mesure les préconisations de ces sommets, symposiums et forums influencent-elles les politiques de l’eau au Congo-Brazzaville ? Quelle est la part du PIB allouée au secteur de l’eau ? La gestion de ce secteur vital est-elle confiée à des managers rompus à la tâche ? Quelles restructurations ont-elles été administrées à cette filière ? A la lumière de la gestion catastrophique du secteur de l’eau, l’effet est très marginal. Il ne s’en suit pas une conversion de mode de gestion de l’eau. La société de distribution d’eau a été privatisé. Sous quelles conditions ? Que diable sont-ils allés donc faire à ce forum alors que les résolutions et les recommandations de ces colloques qui continuent d’ignorer la responsabilité des chefs d’Etat et des managers de ce secteur ne sont jamais appliquées et que les populations du Congo-Brazzaville continuent de mourir de soif et de maladies hydriques ? La ville de Brazzaville compte deux usines de traitement d’eau (le Djoué et la Njiri) Sur 1m3 d’eau traité, moins de 50 pour cent coule dans les robinets à cause de la vétusté du réseau de distribution et des fuites d’eau occasionnée par les canalisation d’un autre âge.

Les fuites d’eau sont à l’origine de la baisse de la pression. Non seulement l’eau ne coule pas ; non seulement celle qui coule est impropre, mais en plus la régie des eaux fait boire la tasse aux usagers : elle a le culot de facturer les consommateurs pour des prestations inexistantes. Le corps humain est composé à 60% d’eau. Ne pas garantir cet élément à un être équivaut à un crime contre l’humanité. Or la crise de l’eau au Congo-Brazzaville est à l’origine de la résurgence des maladies dites « des mains sales » (naguère disparues) comme la fièvre typhoïde, la dysenterie amibiase, le choléra … Au Congo-Brazzaville, l’eau qui sort des robinets est un véritable poison. Poison d’avril ? 

Comme un poisson dans l’eau

Lors de son allocution, tentant de diluer sa responsabilité, le chef de l’Etat du Congo Brazzaville a peiné à cacher son désarroi. « Au fil des années, nous faisons le même constat. La pénurie mondiale de l’eau s’aggrave. Pour plus de 2,5 milliards de personnes, l’accès à l’eau potable reste un combat quotidien. Et les experts prévoient que 65% de la population du continent africain sera affectée par le stress hydrique », a alerté , la main sur le cœur et sans rire, Denis Sassou Nguesso, le Président de la République du Congo. Quelles réformes ont été entreprises par Sassou Nguesso et Honoré Sayi pour renverser la vapeur ?

Guerre de l’eau

Si Denis Sassou Nguesso et Honoré Sayi qui n’arrivent pas à étancher la soif des congolais et qui écument les symposiums dédiés à l’eau à travers le monde et qui gère ce secteur vital ne mettent pas de «  l’eau dans leur vin », il y a des chances que cette denrée ne servent de carburant pour d’éventuels conflit. La pénurie du pain a déclenché des émeutes au Maroc, en Tunisie et en Egypte. Au Congo-Brazzaville où les habitants ont la gorge sèche, l’eau servira d’essence pour des incendies sociaux. La goutte d’eau qui fera déborder le vase.

En sus de la participation de Sassou Nguesso et Honoré Sayi aux différents colloques consacrés à la gestion de l’eau, faut-il douter des efforts et de la volonté des gestionnaires de ce département pour remplir les tuyaux du réseau de distribution d’eau convenablement un jour pour faire couler l’eau au robinet ? ? La réponse coule de source.

 Benjamin BILOMBOT BITADYS