Le pouvoir à contre-sens, absolument, infernalement …. et bêtement

Habitué et rodé à faire avaler des couleuvres aux Congolais et à la société internationale depuis quarante ans, Sassou-Nguesso n’a, dernièrement, pas trouvé mieux à offrir en guise de cadeau de la Saint-Sylvestre à ses compatriotes, que des statistiques démographiques fabriquées, anachroniques et contre-nature. Si ce n’est évidemment pas la dernière de ses bouffonneries, cet affichage grossier est, en quelque sorte, l’expression, le prolongement, l’aboutissement logique d’une théorie, ou plus précisément, d’un stratagème socio-culturel, économique et politique, irrationnel et machiavélique, sinon loufoque, vendu tambours battants aux Congolais depuis les indépendances à nos jours. Il sous-tend tout une histoire nationale constituée et inondée de déboires chroniques, de drames indélébiles, de massacres massifs et d’échecs cuisants et permanents à tous les niveaux et égards de la vie congolaise : la cristallisation du pays, artificiellement et irrationnellement amputé de l’ouest et de l’est, autour d’un éculé bipolarisme nord-sud à la fois opposé et condamné à vivre ensemble. Mais dans la bêtise chronique et dégoulinante.

Lorsqu’en 1992, avec l’avènement du ‘printemps africain’ consécutif au vent de l’Est et au sommet de La Baule de juin 1990, Sassou Nguesso fut, pour crimes et pillages massifsincompétence caractérisée et mise en banqueroute du pays, démocratiquement éjecté du pouvoir (mais pour rejet tribal selon lui) qu’il avait acquis par la force et qu’il exerçait irrationnellement depuis treize ans, c’est, par la suite, par une lourde et criminelle entreprise soutenue par des forces financières et militaires étrangères qu’il le reconquérira l’été 1997. Laissant sur le champ « autour de dix mille morts » selon ses propres termes, mais en attribuant la responsabilité au pouvoir établi, au motif qu’il avait osé résister à son irrépressible fantasme de reconquête de son jouet.

Ce n’était pas sa première fois, sous réserve de la quantité de crimes, cette fois-ci manifestement impressionnante. Et quand l’année suivante, en décembre 1998, le peuple qui n’avait pas digéré son retour par le biais des forces étrangères esquissa une résistance, c’est par des massacres massifs et successifs, évalués par toutes les organisations humanitaires internationales, sans exception aucune, à de centaines de milliers de victimes, quatre ans durant, qu’il jugulera la situation (cf. notamment : « Brazzaville. Massacres dans l’indifférence » (Libération, 16 juin 1999);  Rapport FIDH, Juin 1999, 94 p. ; Amnesty International, 25 mars 1999, 36 p.)

Dépourvu de charisme, et donc impopulaire en dehors de son clan et de ses courtisans, absolument inapte à gouverner un État, pour n’avoir réussi pendant son précédent règne de treize ans que l’endettement et la faillite absolue de l’État, la question se posait néanmoins de savoir comment il s’en sortirait dans un contexte international où le pouvoir en dehors des urnes n’était plus toléré. L’inventeur des ‘Constitutions-kleenex’ n’eut pas d’autre issue, on s’en doute, après une longue et hors-la-loi transition de cinq ans, couronnée par une nouvelle et très personnalisée Constitution, la huitième sous sa houlette mais aussi la plus rétrograde de l’histoire politique du pays, que la fabrication impudente des résultats électoraux. En amplifiant largement autant la participation face au boycott populaire manifeste, qu’en s’attribuant un vote majoritaire écrasant, stalinien, en mars 2002. Comme il l’avait fait deux mois auparavant pour le référendum constitutionnel, le 20 janvier (cf. ‘La démocratie par pertes et profits’, Rapport FIDH, du 8 mars 2002, qui résume la situation en « Une élection en trompe-l’oeil »; « Farce électorale », selon M.E. Gruenais, RFI, 27 mars 2002)

Ainsi, inaugurera t-il les élections truquées qui deviendront en fait sa marque de fabrique pour toutes les consultations (législatives, présidentielles et constitutionnelle) qui s’en suivront. À cet égard, et après d’autres, l’ancien doyen de la Faculté de droit de Brazzaville et membre de la juridiction constitutionnelle aujourd’hui, Placide Moudoudou, un proche du régime, n’hésite pas à écrire : « Les autorités congolaises brillent par l’organisation des élections truquées dont les résultats sont quasiment connus d’avance » (in RJPEA, numéro 2, 2011, p.186).

Dès lors, face à cette action déterminée de manipulation, face à cette fougue dévastatrice, face à cette tyrannie ouverte, la seule alternative pour la population anéantie ne consistait plus qu’à attendre la fin légale, c’est-à-dire constitutionnelle, de ses deux mandats de sept ans chacun, par lui unilatéralement fixée à travers une Constitution imposée en 2002.

Le despote, après l’échéance des deux mandats, en 2016, ne se reconnaîtra plus dans son propre texte, de la même façon que trente-deux ans alors d’exercice du pouvoir n’auront pas réussi à étancher sa fringale du pouvoir ! Il optera pour l’abrogation de sa Constitution, très personnalisée pourtant, mais désormais caduque au regard de sa volonté de rempiler. Cela, en faveur d’une nouvelle, la neuvième, en avançant des arguments pour le moins farfelus. Avec la complicité des juges constitutionnels corrompus et sous ses ordres (cf. notre analyse : « Cauchemar constitutionnel : comment des juristes ont étranglé le droit constitutionnel au Congo » (in Mediapart, 17 septembre 2020)

Désabusée, humiliée et irritée, c’est par une gigantesque mais passive manifestation que le peuple marquera sa désapprobation, les 17 et 20 octobre 2015, pour s’opposer au référendum anti-constitutionnel prévu le 25 octobre suivant. Le tyran, une fois de plus, n’hésitera pas à ordonner de tirer dans le tas, au motif du non-respect de la décision de la juridiction constitutionnelle du 17 septembre 2015 qui lui autorisait de violer sa Constitution, pourtant hermétiquement opposée à tout déverrouillage de la limitation des mandats ! Résultat de cet ordre, pas moins de deux dizaines de tués sur le champ, et une centaine de blessés, dont très graves pour certains, désormais infirmes à vie.

Mais, c’est par la suite, la situation économique, très gravement détériorée malgré de recettes pétrolières conséquentes et faramineuses, qui prendra le relais de l’opposition à l’insatiable et addict au pouvoir. Le contraignant à recourir à l’aide du FMI. C’est, là encore, le parfait Kafka financier ! Alors que l’écrasante majorité de la population baigne dans une précarité innommable, « une misère endémique » selon toutes les organisations internationales habilitées dont le FMI justement, le pays, de quelques cinq millions d’habitants alors officiellement, est aussi, et de nouveau, surendetté, bien que la précédente ardoise avait été très largement effacée ! L’incompétent et tricheur pathologique cherchera à contourner la situation en trafiquant les chiffres de la dette du pays, la réduisant artificiellement de près de la moitié ! Il sera pris le doigt en pleine confiture, faisant partant du pays la risée de la société internationale !

Comme si cela ne suffisait pas, dans la perspective de consultations électorales futures, celui qui est politiquement dans sa dernière ligne droite, quatre-vingt ans dont quarante au pouvoir, mais qui tient, soit à finir ses jours sur le trône pour ne pas avoir à rendre compte de ses lourdes casseroles financières et humaines, soit à se garantir une succession, a une recette pour cela, une idée de génie. Face à la situation démographique du pays qui, dans sa lecture politique liant communauté socio-culturelle et vote politique, ne lui ai pas favorable ; parce que appartenant à une zone géographique ouvertement et objectivement désavantagée en la matière ; celui qui avait été solennellement viré du pouvoir par les urnes en août 1992 pour incompétence caractérisée et mise du pays en banqueroute, mais qu’il justifiait dans son entendement comme un rejet tribal ; celui qui avait déjà, entre autres, octroyé à son fief de moins de trente mille habitants quatre députés, soit le double du nombre de ceux de la troisième ville du pays (dans son entendement ville-adversaire parce que fief de son prédécesseur renversé en 1997), trois fois plus peuplé pourtant ;  l’infatigable, rodé et décomplexé manipulateur a décidé de prendre le taureau par les cornes : fabriquer de toutes pièces des statistiques démographiques ! Une démarche déjà amorcée en fait lors de l’opération précédente de recensement de 2007, mais fort prudemment, pour ne pas que soit tout de suite établi le lien entre les massacres de centaines de milliers de personnes dans le sud du pays (sa bête noire politique transformée quatre ans durant en terrain de chasse des armées étrangères) et son ambition folle d’égalisation des populations avec le nord, électoralement acquis, selon ses fantasmes ! (Cf. à paraître : « Le temps des statistiques démographiques fabriquées, anachroniques et contre-nature au Congo »).

 Résultats électoraux chroniquement fabriqués et anachroniques, décisions constitutionnelles grossièrement anti-constitutionnelles et… imbéciles, diarrhée constitutionnelle, politiques économiques et sociales ubuesques et éculées,  statistiques démographiques contre-nature, un pays en banqueroute économiquement et socialement, apartheid électoral, territorial et social, etc., c’est de cela, de ces situations que nous avons essayé de rendre compte brièvement et objectivement, avec moultes illustrations, au cours de cet interview. Situations qui, une fois de plus, illustrent et imposent l’image et l’exercice du pouvoir au Congo par Sassou-Nguesso en authentique porte-malheurs de ce pays, chevauchant depuis quarante ans de mésaventures en malédictions (cf. « Un pouvoir porte-malheurs, un pouvoir maudit au Congo ! », in Mediapart, 15 août 2023)…

Felix Bankounda Mpélé

6 thoughts on “Le pouvoir à contre-sens, absolument, infernalement …. et bêtement

  1. Aux intelos Congolais.Je lis vos articles et vous n’etes pas fatigues d’ecrire dixit la fripouille ivoiro beninoise Sassou Denis devenu Mbochi d’Edou-Oyo par la volonte du colon francais.Le peuple Congolais est devant un criminel et serviteur zele des interets de l’etranger.C’est un indecrottable personnage a degager du Congo par tous les moyens.

  2. Lorsqu’en 1992, avec l’avènement du ‘printemps africain’ consécutif au vent de l’Est et au sommet de La Baule de juin 1990, Sassou Nguesso fut, pour crimes et pillages massifs, incompétence caractérisée et mise en banqueroute du pays, démocratiquement éjecté du pouvoir (mais pour rejet tribal selon lui) qu’il avait acquis par la force et qu’il exerçait irrationnellement depuis treize ans, c’est, par la suite, par une lourde et criminelle entreprise soutenue par des forces financières et militaires étrangères qu’il le reconquérira l’été 1997

    LE MOI ETANT HAISSABLE JE SUIS DISPOSE A VOUS DONNER DES COURS DE FRANCAIS.VOTRE PHRASE EST TROP LONGUE JUGEZ EN VOUS MEME.UN DIT JURISTE QUI SEXPRIME EN TRES MAUVAIS FRANCAIS QUEL CREDIT PEUT ON LUI CONSENTIR .

    JE SUIS PRET A VOUS DONNER DES COURS DE FRANCAIS

    C’est, là encore, le parfait Kafka financier ! Alors que l’écrasante majorité de la population baigne dans une précarité innommable, « une misère endémique » selon toutes les organisations internationales habilitées dont le FMI justement, le pays, de quelques cinq millions d’habitants alors officiellement, est aussi, et de nouveau, surendetté, bien que la précédente ardoise avait été très largement effacée ! L’incompétent et tricheur pathologique cherchera à contourner la situation en trafiquant les chiffres de la dette du pays, la réduisant artificiellement de près de la moitié ! Il sera pris le doigt en pleine confiture, faisant partant du pays la risée de la société internationale !

    CA CEST UNE PHRASE CA….

    VAS TE FAIRE FAIRE FOUTRE JAI OUIE DIRE QUE GABRIEL ATTAL A DU SPERMATOZOIDE A FOISON VAS Y CA TE FERA DU BIEN ET QUI SAIT SI TU NE COMMENCERAS PLUS A MIEUX COMPRENDRE LE FRANCAIS

  3. Face à la situation démographique du pays qui, dans sa lecture politique liant communauté socio-culturelle et vote politique, ne lui ai pas favorable ; parce que appartenant à une zone géographique ouvertement et objectivement désavantagée en la matière ; celui qui avait été solennellement viré du pouvoir par les urnes en août 1992 pour incompétence caractérisée et mise du pays en banqueroute, mais qu’il justifiait dans son entendement comme un rejet tribal ; celui qui avait déjà, entre autres, octroyé à son fief de moins de trente mille habitants quatre députés, soit le double du nombre de ceux de la troisième ville du pays (dans son entendement ville-adversaire parce que fief de son prédécesseur renversé en 1997), trois fois plus peuplé pourtant ; l’infatigable, rodé et décomplexé manipulateur a décidé de prendre le taureau par les cornes : fabriquer de toutes pièces des statistiques démographiques ! Une démarche déjà amorcée en fait lors de l’opération précédente de recensement de 2007, mais fort prudemment, pour ne pas que soit tout de suite établi le lien entre les massacres de centaines de milliers de personnes dans le sud du pays (sa bête noire politique transformée quatre ans durant en terrain de chasse des armées étrangères) et son ambition folle d’égalisation des populations avec le nord, électoralement acquis, selon ses fantasmes ! (Cf. à paraître : « Le temps des statistiques démographiques fabriquées, anachroniques et contre-nature au Congo »).

    JE MENGAGE PERSONNELLEMENT A VOUS ENSEIGNER LE FRANCAIS QUELLE PHRASE! OU EST LE SUJET LE VERBE ET LE COMPLEMENT?

  4. A Noko alias Ortega alias Petit David alias DSD et d’autres indics qui viennent exposer leur manque de culture sur la toile.
    Vous n’allez pas gagner cette bataille du numerique.
    Le mafieux et l’agent de l’imperialisme international, l’ivoiro beninois sassou denis devenu mbochi par la volonte du colon francais finira mal dixit son ami de crimes Jose Eduardo Dos Santos.A malin malin et demi dixit le dicton.

  5. n’eut ete la logistique militaire angolaise, denis sassou ng n’aurait jamais reussi a arracher des mains des sauvages ninjas le bureau regional pour l’afrique de l’oms.

  6. Les ninjas les cobras les zoulous les requins sont pour la plupart des jeunes au chômage qui ont profité de la sorcellerie deS hommes politiques pour exister et peut être devenir des futurs militaires ou politiques comme okombi salissa ou Willy mastanga arrêtez de regardez dans votre rétroviseur parlons future constitution.pour terminer dsd un congolais qui ne sais pas bien parler le français et l écrire peut pour moi si il a la confiance des citoyens de sa circonscription l état mettant à sa disposition des moyens financiers pour qu il ai un service bureautique et des collaborateurs pour les conseils administratifs juridiques et parlementaires.et le pire c est que vous vous pensez parfait but nobody is perfect.

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