Réponse à Monsieur Pierre Moussa, Secrétaire Général du Parti congolais du travail (PCT)

Dans son ouvrage intitulé « Notre aventure humaine », un banquier Français, ancien Président de la Compagnie Financière de Paris et des Pays-Bas au nom de Pierre Moussa, entraîne ses lecteurs à la rencontre des différents primates, moins évolués, disparus durant l’ère tertiaire.

Plus près de nous, lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi 10 décembre 2020 à Brazzaville, M. Pierre Moussa cette fois-ci congolais, Secrétaire Général du Parti Congolais du Travail (PCT), un parti hybride qui se dit de l’idéologie Sociale-Démocrate mais qui s’identifie par des emblèmes (un marteau et une houe « inspirés du drapeau Russe » et slogan « tout pour le peuple, rien que pour le peuple » d’obédience communiste, marxiste-léniniste), nous sort une analyse de la situation de notre pays, à faire marrer les primates. Peut-être parle-t-il à ses militants moins évolués ou encore à son parti appelé à disparaitre, tant le mal qu’il fait vivre aux congolais est immense.
Comment prendre au sérieux le responsable du pseudo parti majoritaire de notre pays qui affirme vouloir aller à l’élection dans le strict respect des délais constitutionnels alors que les conditions d’une élection crédible ne sont pas réunies, quand on sait que lui et le Président de la République sont passés maitres dans l’art de saucissonner la constitution, mettant en pratique les articles qu’ils pensent avantageux et jetant aux orties ceux qui ne les arrangent pas.

Quand le Président de la République décide de vivre dans sa résidence privée de Mpila alors que la constitution dans son article 82 l’oblige à occuper la résidence officielle du palais du peuple, quand le Président de la République décide de prendre la tête du Comité Central du PCT alors que l’article 8o de la constitution le lui interdit, quand tous les hauts fonctionnaires du Congo foulent aux pieds l’article 55 qui oblige tout citoyen, élu ou nommé à une haute fonction publique, de déclarer son patrimoine lors de sa prise de fonction et à la cessation de celle-ci conformément à la loi, quand l’article 228 de la constitution qui stipule que le Conseil national du dialogue est un organe de concertation est méprisé par le pouvoir, préférant organiser une concertation de pacotille, quand l’article 59 qui veut que les partis politiques bénéficient du concours financier de l’État n’est pas respecté, il est osé et même culoté de chercher à enfumer le peuple sur le respect d’un texte que son principal géniteur et ses principaux laudateurs sont incapables de respecter.

Personne ne peut croire que les intégristes qui dirigent le PCT, qui ont viré le Président Pascal Lissouba à la suite d’un coup d’état sanglant en 1997, parce que disaient-ils, l’homme de Tsinguidi ne voulait pas organiser l’élection présidentielle, soient incapables d’organiser un recensement général de la population durant les 5 ans du mandat actuel, alors que les principaux faucons savaient très bien que cela était un préalable pour des élections crédibles, organisées sur la base des critères internationaux.

Aussi, cela est véritablement un mensonge d’état quand le secrétaire général du PCT vilipende l’opposition congolaise sur son intransigeance à vouloir faire du recensement général de la population un totem alors qu’il serait tellement facile de réviser les listes électorales.

Les congolais ne sont pas dupes. Ils savent que le gouvernement de M. Clément Mouamba avait décidé par décret n°2020-103 du 6 avril 2020, de valider le principe d’organisation du Recensement Général de la Population (RGPH-5), en lui attribuant un caractère jugé prioritaire.

A cet effet, l’Exécutif s’était même doté d’un dispositif institutionnel complet avec la publication du décret n°2017-165 du 24 mai 2017, modifié par décret n°2019-130 du 17 mai 2019 portant organisation du RGPH-5.

M. Pierre Moussa est-il capable de dire aux congolais, à partir de quelle date le recensement général de la population a cessé d’être une priorité pour l’état congolais ?

M. Pierre Moussa et ses petits camarades qui continuent à faire avaler des poires d’angoisse aux congolais doivent arrêter de nous prendre pour des imbéciles.

Aussi, il est honteux qu’un parti politique, temple de la médiocrité, créé il y’a 50 ans et dirigé par des retraités, qui n’a formé que des hommes politiques truands, voleurs et inaptes au management, puisse organiser sa conférence de presse dans l’un des hôtels les plus luxueux de Brazzaville alors que dans tout le pays, les pauvres retraités croupissent dans la misère avec 30 mois d’arriérés de pension.

Que Dieu bénisse le Congo.

                                                                Laurent DZABA

                                                                Président du Mouvement Panafricain et Citoyen