Des fonctionnaires fictifs par-ci, des créanciers fictifs par-là

Fantomatique

Les injonctions du FMI contre la corruption et pour la transparence au gouvernement du Congo-Brazzaville en quête d’un programme de stabilisation budgétaire permettent des miracles. Ou plutôt des régénérescences aussi spectaculaires que les plus mystérieuses métamorphoses cachées dans la nature.

Calixte Nganongo, ministre des finances de ce petit pays pétrolier d’Afrique Centrale et ci-devant directeur financier de la société nationale du pétrole du Congo (SNPC) soupçonnée par l’institution de Washington d’avoir contribué à l’endettement du Congo-Brazzaville à hauteur de 5320 milliards de francs CFA soit 120 % du PIB est-il cette chenille qui se fait oublier dans sa chrysalide et, un beau jour, devenue papillon, surprend tout le monde par son envergure et l’éclat de ses pigments ?

Chevalier blanc

Revêtu de ses habits neufs de chevalier blanc, Calixte Nganongo qui découvre la lune sort les dents et menace face à l’ampleur du désastre des «  fictifs  » : « Certains s’accordent à contourner toutes les mesures prises; nous attendons l’adoption des réformes pour faire la chasse aux sorcières.

Personnellement, je serai intraitable vis-à-vis des fraudeurs ». Faut-il croire en Calixte Nganongo qui tombe de l’armoire ?

Calixte Nganongo a-t-il saisi la justice afin de traquer ces créanciers fictifs ? « On a atteint la caricature des caricatures au Congo-Brazzaville, quand on s’est rendu compte que des personnes issues du gouvernement avaient créé un fonds vautour pour racheter des créances, attaquer l’Etat congolais et faire une plus-value !  »(La Libre Belgique, 06 Mars 2008). Les responsables de ce faux fonds vautour n’ont jamais été inquiétés. Ainsi va le Congo-Brazzaville de Denis Sassou Nguesso. Des fonctionnaires fictifs, des officiers fictifs, des marchés de l’Etat fictifs se ramassent à la pelle. Il suffit de se baisser. Il n’y a que Calixte Nganongo pour écarquiller les yeux.

Faux semblant

Le phénomène de la corruption et de la fraude est pourtant légion. De la présidence de la République où Firmin Ayessa fut directeur de cabinet au domaine présidentiel où Edgar Nguesso est le patron à la fonction publique en passant par l’armée, aucun secteur n’est épargné par les «  fictifs ». Chacun a ses fonctionnaires fictifs dont les salaires permettent d’arrondir les fins du mois et d’entretenir les multiples maîtresses à travers le pays. Le placard de la dette du Congo-Brazzaville recèle des cadavres.

Pacifique Issoïbeka, ancien ministre des Finances, avait indiqué que 70 % des marchés de l’Etat étaient bidons. « Je viens d’apprendre à la faveur des résultats de la première étape au niveau de l’audit de la dette intérieure que 50% des créanciers ne viennent plus réclamer leurs fonds. Cela signifie que l’Etat avait affaire à des créances fictives  », a déclaré Calixte Nganongo qui joue aux vierges effarouchées sans avancer les chiffres exacts de cette dette. Calixte Nganongo n’avait-il jamais eu vent de la sonnette d’alerte tirée par l’un de ses prédécesseurs Pacifique Issoïbeka ?

L’administration du Congo-Brazzaville regorge d’agents fictifs percevant des double, triple ou quadruple salaires encouragés et protégés par l’impunité érigée par Denis Sassou Nguesso en mode de gouvernement. « Wamba Sassou aurait 25 salaires fictifs qui lui rapportent 30 millions chaque mois » a titré Sacer, journal en ligne de ce 23 novembre 2018. Sacer est souvent au parfum quant aux pratiques caricaturales de la tribu-classe d’Oyo.

Les experts du FMI en mission à Brazzaville ne cessent d’insister sur la poursuite de la lutte contre la corruption et la fraude. En connaissance de cause. Le Congo-Brazzaville est classé au bas de l’échelle en 2017 en ce qui concerne le marqueur de perception de la corruption de Transparency International. Le Congo-Brazzaville occupe, en effet, le 159e rang sur 177 pays, et dans l’indice Mo Ibrahim de la gouvernance en Afrique, le petit pays pétrolier d’Afrique Centrale est classé 42e sur 54 pays. Sur les oukases du FMI, Calixte Nganongo a reçu de Denis Sassou Nguesso la mission d’améliorer les indices et ainsi espérer grignoter quelques places dans le classement du Congo-Brazzaville. Calixte Nganongo prendra-t-il le taureau par les cornes ?

Sera-t-il l’exception qui confirme la règle ? Calixte Nganongo procédera-t-il au toilettage du fichier de la fonction publique qui compte plusieurs agents fictifs et les contrevenants traduits en justice ?

Benjamin BILOMBOT BITADYS

3 thoughts on “Des fonctionnaires fictifs par-ci, des créanciers fictifs par-là

  1. Finalement, le ministre KININGA…pardon BININGA, n’a jamais procédé au toilettage de la fonction publique ? Pourquoi avait-il fait tant de bruit alors ?

    1. On ne doit pas envoyé un voleur arrêter d’autres voleurs, parce qu’ils aiment et font tous le même métier…. NGANONGO, ONDONGO, KIKI ; KAKA et compagnie ne sont que des fossoyeurs. Ils ont ,ensemble, engloutis les finances publiques et précipités le pays dans les abîmes de la pauvreté pour tous. Il faut libérer MOKOKO J.M son excellence le Général du peuple et remplacer DENISE et sa NGUESTAPO à la maison d’arrêt, après ça, les réformes se feront toutes seules. Les petit voleurs à la sauvette là , on va les manger à la petite fourchette.

  2. quel âge a ce monsieur le ministre? n’est il pas encore à la retraite?
    n’a t-il pas falsifié son cv dès qu’il a été nommé ministre?
    n’a t-il pas vu que à la sncp où il était un des responsables de premier plan, les salaires ne correspondaient pas au niveau de niveau d’études réel de certains cadres?
    les fausses missions pour se remplir les poches, ils n’était pour rien?
    quelle tristesse pour ses « black » africains!
    il faut rien attendre de ce clan mafieux, irresponsable qui essaie de défendre son pouvoir et non travailler pour le peuple congolais dans sa diversité.

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