PEPE KALLE, l’éléphant de la musique congolaise s’en est allé il y a 20 ans

La nouvelle était tombée dimanche 29 novembre 1998. Drue. Foudroyé par une crise cardiaque, Jean-Baptiste Kabasele-Yampania, alias Pépé Kale, était décédé à la clinique de Ngaliema à Kinshasa.

Le colosse tranchait par son physique (2,10 m pour 145 kg) et sa voix, à la tête de l’orchestre Empire Bakuba depuis 1972. Le groupe cher au « Trio KADIMA » (Kabasele-Dilu-Matolu).

Pépé Kallé fait partie de cette génération de musiciens venus à la chanson par la chorale d’église. Ainsi, la paroisse catholique Saint-Paul de Kinshasa et l’école qui porte le même nom, lui servent de tremplin pour sceller l’accord qui l’unira toute sa vie à la musique moderne de danse. L’une de ses plus grandes ambitions : chanter, un jour, avec le célébrissime Joseph Kabaselle « Kalle Jeff », « le plus grand ». Et celui-ci guide ses premiers pas. Mais, de plus en plus, le môme est persuadé qu’il doit se forger sa propre voix, comme beaucoup d’autres musiciens avant lui, et créer son style propre.

Né le 30 décembre 1951 à Léopoldville (depuis lors Kinshasa),

Jean-Baptiste Kabasele Yampania fréquente des groupes expérimentaux kinois, tels les « Zulu» et « Africa Choc », entre 1968 et 1969. Avant de se donner l’orchestre Myosotis. Il s’associe ensuite à « Bella Bella », de l’écurie VEVE, sous la houlette des frères Soki Vangu, Soki Dianzenza et Nyboma avec qui il chante en duo.

A cette époque, Kabasele Yampania n’enregistre que très peu de chansons, parmi lesquelles : « Nazoki », « Na ko belela » et « Libaku ».

Originaire de la province du Kasaï occidental (Kananga), Kabasele Yampania porte sur les fonts baptismaux, avec ses amis d’enfance (Matolu Dode, « Papy Tex », Dilu Dilumona), l’orchestre le plus stable des deux rives du fleuve Congo : Empire Bakuba.

C’est précisément à la demande de Seskain Molenga (un des créateurs) que le groupe sera identifié sous le label de «Bakuba» en référence à l’Empire « Kuba » de Mweka dans la province du Kasaï Occidental. Ce n’est que plus tard que le trio  décidera de coller l’épitaphe « Empire » au groupe qui deviendra ainsi « Empire Bakuba ».

Vingt-six ans durant, Empire Bakuba sillonne le monde, produit de passionnantes œuvres dont le chœur est emprunté, pourrait-on dire, au Gospel song.

 Il remporte aussi des prix internationaux, le plus prestigieux étant celui que lui attribue en 1991, Radio France Internationale, comme meilleur chanteur afro-antillais. Les deux passages au « Zénith » (Paris) de l’Empire Bakuba  avec son vivier de nain : Emoro (décédé en 1992), Joli Bebe, Dokolos, et Dominique Mabwa constituent un excellent exemple du travail qui montre l’étendue de la culture musicale congolaise. Dans les années 80, PEPE KALE  et

Dans les années 80, Pépé Kale et Empire Bakuba ont fondé des danses : « Masasi calculer », « O nager », « Kwasa-Kwasa », etc., qui ont fait fureur dans plusieurs villes africaines et en Europe.

Au plan national, Pépé Kale et son groupe ont été plébiscités plusieurs fois meilleur chanteur-compositeur et meilleur orchestre. Il a participé également à plusieurs œuvres collectives aux côtés des musiciens avec lesquels il s’est senti le plus à l’aise, tels que Lutumba « Simaro », Matumona « Defao », Mbilia Bell, Tshala Mwana, Tabu Ley…

Une fois de plus, il a montré son rôle de ténor à travers les œuvres réalisées par les musiciens kinois sur les thèmes : « Franc congolais » et « Tokufa mpo na ekolo ».

Toute sa vie, Jean-Baptiste Kabaselle Yampania fut l’un des musiciens dont on parlait  le plus (toujours en bien). Par sa modestie et sa gentillesse il a produit une très forte impression sur un grand nombre de ses collègues musiciens. C’était, en outre, un personnage très sympathique à l’humour on ne peut plus contagieux. En nous quittant brutalement, il ya dix ans, il a laissé un grand vide dans la famille de la musique congolaise des deux rives.

Clément Ossinondé

3 thoughts on “PEPE KALLE, l’éléphant de la musique congolaise s’en est allé il y a 20 ans

  1. Oui Cacamouéka,
    Mais alors RIEN à envier de Roga-Roga: c’est le jour et la nuit; le paradis et l’enfer, carrément!

    ZABOLO

  2. Respect pour ce grand musicien.
    Le seul regret est le fait que nos artistes ne récoltent pas toujours le fruit de leur labeur, ni leur descendance.

    Une réflexion sur les droits d’auteurs africains est possible pour régler cette injustice.

    Les dirigeants africain n’ont rien fait pour nos artistes, pire, ils préfèrent assujettir leur citoyens pour avoir des grillots à leur service.Les pepe Kallé, et autres Pamelo n’ont pas bu de ce lait là.
    Hommage à eux qui ont su garder leur âme.
    Le monde entier continue d’apprecier cette musique joyeuse et intemporelle fabriquée par ce grand artiste.
    extrait’:
    https://youtu.be/-YbybBOlpLM

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