Le FMI de nouveau à Brazzaville

Le Fond monétaire internationale (FMI) séjourne à nouveau à Brazzaville, la capitale congolaise en vue de poursuivre les négociations entamées en 2017 avec le gouvernement congolais dans le but de signer un programme de redressement économique et financier.

Il y a urgence. Les caisses de l’État sont vides, l’endettement est abyssal et les arriérés de paiement s’accumulent.

Après plusieurs mois de tergiversations, le Congo s’est décidé à recourir au FMI. Néanmoins, le pays a un peu traîné les pieds, avec l’envoi au compte-gouttes des dossiers nécessaires à l’analyse de son état financier.

Début septembre, à la suite de la piqûre de rappel du FMI demandant aux autorités congolaises de lui faire parvenir des informations complémentaires, il a dû s’exécuter. Dans la liste figuraient, entre autres, les contrats de prêts avec Glencore, Trafigura, United Bank of Africa, la Turquie et Afreximbank, accompagnés bien évidemment d’informations sur l’utilisation de ces prêts et des comptes où ils ont été décaissés sur la période 2014-2017. À verser au panier également, les mouvements et soldes annuels du compte ouvert en Chine au nom de l’État congolais, sur la même période, le tableau d’exécution du budget de l’État à la fin juillet 2017 ainsi que ceux de la dette intérieure par catégorie de créanciers et de la balance des paiements reflétant la dette gagée sur le pétrole entre 2014 et 2017.

Au Congo, comme partout ailleurs, le choc pétrolier a été un coup dur pour la balance des paiements et le budget de l’État, qui a dû être revu à la baisse. Dans la foulée, les réserves de change de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale sont tombées à un mois d’importation, contre onze trois ans auparavant. Mais la crise pétrolière n’explique pas tout. Car le Congo se distingue par un taux d’endettement public particulièrement élevé et un profil de dette qui ne laisse guère de doutes sur les graves entorses faites à la bonne gouvernance. Le fait qu’une partie de cette dette ait été contractée pendant que les prix du pétrole étaient au plus haut, atteignant 100 et 140 dollars le baril, et que l’envol des recettes budgétaires ait permis d’engranger quelque 14 000 milliards de francs CFA dans un fonds pour les générations futures, dont on ne trouve plus trace aujourd’hui, pose également question.

À ce jour, la dette publique extérieure du Congo est estimée à environ 120 % du produit intérieur brut (PIB). Une annonce faite en août dernier qui a eu l’effet d’une petite bombe. En effet, ce taux est bien supérieur à celui de 77 % annoncé quelques mois plus tôt et très éloigné du 3e critère de convergence des pays de la Cemac qui plafonne l’encours de la dette publique à 70 % du PIB. En outre, la dette intérieure n’est pas incluse dans les estimations actuelles. Du coup, la dette totale pourrait avoisiner 200 % du PIB. De quoi mettre en péril l’équilibre macro-économique et financier du Congo, mais aussi des pays de la zone.

Alors que vont reprendre  les négociations entre le FMI et le Congo, la population congolaise, déjà frappée par la montée du chômage qui a suivi le choc pétrolier de 2014, et par des arriérés de salaires qui touchent des catégories de fonctionnaires, s’interroge et s’inquiète.

Comment le Congo en est-il arrivé là ? Jusqu’où la baisse de son pouvoir d’achat ira-t-elle ? À quelle austérité devra-t-elle encore se plier ?

Beaucoup ont encore en mémoire les ajustements structurels des années 1980 et 1990 qui ont été douloureux pour eux.

La délégation du FMI est conduite par Alex Segura-Ubiergo, appuyée par la Banque mondiale.

Germaine MAPANGA / Echos du Congo-Brazza

8 thoughts on “Le FMI de nouveau à Brazzaville

  1. MAIS POURQUOI DIABLE LE FMI N’EXIGE PAS DES MBOCHIS AU POUVOIR LE RAPATRIEMENT DES TONNES D’ARGENT VOLES ET PLACES DANS DES PARADIS FISCAUX ? MERDE A LA FIN !!!!!

  2. Il faut des élections anticipées, le pays est bloqué ! Le Fmi ne devra signer de nouveaux accords qu’avec de nouvelles autorités congolaises. Car signer les accords avec Sassou et sa bande c’est donner la prime aux voleurs ! Et le peuple sera le seul à crouler longtemps sous les dettes d’argent dont il n’a même pas vu la couleur ! Il faut des élections anticipées car la nouvelle constitution a échoué : La misère et pénurie partout,les voleurs et les assassins restent impunis et les innocents sont incarcérés

  3. Petite question:

    Comment aurait réagi le PCT et ses barons si la situation actuelle était provoquée par la mauvaise gouvernance du MCDDI, de l’UPADS ou du RDD?

    Élément de réponse: de Ouenze à Kintele la population serait en ébullition et l’armée aurait occupé la rue.

    Conclusion: il y a un mécanisme sérieusement endommagé dans notre construction nationale.

    1. C’est ça mon frere,le pct ne connais que le desordre,à l’opposition ils passaient leur temps à faire des baricades et des enlèvements,les voilà au pouvoir ils passent leur temps à voler et à changer des constitutions dans une idiotie sans nom,à alourdir des charges de l’etat en creant des institutions et des circonscriptions incompréhensibles…je pense que le probleme du congo est désormais connu:c’est le tres bas niveau intellectuel de sassou,c’est vraiment un grand handicap.

  4. Ce serait en effet un risque majeur de voir le FMI signer un quelconque accord
    avec le pouvoir en place au regard des programmes signés les années précédentes avec
    les memes acteurs. Programmes qui auraient du nous propulser au lieu malheureusement
    de nous ramener à la case départ.
    En cas de non respect d’un éventuel accord, le FMI se rendra de facto complice de nos
    malheurs.

    1. Le chien ne va jamais à la chasse parce que son maître a faim dit un proverbe bien de chez nous. Le FMI veut conclure avec le Congo pas pour les beaux yeux de sassou et son clan. Quand le FMI signe c’est qu’il a quelque chose à gagner et si jusque là le FMI n’a pas signé avec le Congo c’est qu’il attends que le Congo lui donne tous les éléments nécessaires pour mieux évaluer la dette de son futur créancier le Congo. Ce qui permettra au FMI de faire ses calculs afin de vite récupérer son dû, bénéfice faramineux compris. Que ce soit avec sassou ou pas le FMI s’en fout éperdument des histoires Congolo congolaises. Il finira par signer avec le Congo avec qui il ne fait que du business. Ne nous leurrons pas le FMI peut signer même avec le diable tant qu’il en tirera un bon bénéfice.

  5. faut il signer un accord avec un régime corrompu?Non
    Négocier en position de faiblesse n’est jamais bon.
    Le résultat sera de gager le pétrole à bas coûts pour se retrouver encore sous la coupe du FMI.
    L’architecure financier du congo est faite de telle sorte que tout est drainé pour aller hors du congo, tout ce qui est au congo est sous coupe réglée, confié à des cupides incapables de planter le moindre arbre, pas la moindre plantation , pas la moindre vision de vouloir s’en sortir en interne.
    Je ne connais pas de potion FMI qui ai fonctionné avec des régimes totalitaires et corrompus obsédés par la continuité de leur régime kleptocrate et violent.

    Un régime maintenu à bout de bras par des puissances occultes qui ne fait rien pour son peuple ne peut être une bonne chose.
    eh oui, il y’a les corrompus, et donc des corrupteurs, mais on en parle jamais des corrupteurs, seuls les américains ont une loi pour au moins commencer à faire bouger les lignes.
    Ce n’est pas le Fmi où ces fonctionnaire qui savent que:
    l’argent sert à acheter des armes, alimenter l’appareil sécuritaire, tandis que les hôpitaux manquent de tout, imaginez:
    Savez vous qu’il n’y a pas d’appareil de dialyse dans les principales grandes villes, autrement dit, tous ceux qui ont des insuffisances reinales et n’ont pas les moyens de s’exiler à l’etranger sont voués à mourir, et c’est ce qui se passe.la liste est longue, toute la liste équivaut au moins à non assistance à peuple en danger puisque les gens ne veulent pas entendre parler de genocide, mais si l’occident maintien des genocidaires dans nos contrées, pire, les invitent à des cérémonies officielles pour lesquels ils n’ont aucune légitimité.

    Bref, chers compatriotes, exilez vous, remplissez les pays développés de vos enfants pour leurs donner une chance de réussir. Le congo se venezuelise, à la différence que pour les pays francophones rien n’est fait pour combattre ses régimes, bien au contraire, ils font le contraire.

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