J’aurais tant voulu intituler cette réflexion ‘’Pouvons-nous nous arrêter un instant au bord du gouffre au lieu d’y plonger aveuglément?”. Malgré l’indécence apparente, j’ai opté pour un titre interpellant notre violence atavique et notre incohérence collective.
Combien de Congolais sont convaincus que Sassou est l’incarnation-même du mal, le représentant de Satan au Congo etc. ? Et comme si cela ne suffisait pas, voici que le Saint-Père cède au charme de ce dernier. Ces Congolais sont convaincus, qu’à l’instar de Judas qui verse des larmes après avoir trahi Jésus, Sassou tente d’attendrir le cœur du pape et berner l’église catholique en demandant la béatification du cardinal Emile Biayenda qu’il aurait pourtant ordonné d’enterrer vivant.
Combien de Congolais sont convaincus que Sassou est leur messie? Que Dieu aurait choisi cet homme génial pour faire du Congo un paradis sur terre, malgré l’opposition de tous ceux qui s’acharnent à torpiller son noble projet de société. Pour eux, son projet est un vrai paradis et non la parodie de petite Suisse de Pascal Lissouba, l’adepte de “la science et la technologie”.
D’un côté, le drame des nombreux croyants congolais est de constater leur incompréhension face à Dieu. Comment le créateur du ciel et de la terre a-t-il pu imposer Sassou pendant plus de 40 ans à la tête du Congo ? Comment le tout-puissant Dieu de l’univers peut-il rester sourd aux prières de nombreux Congolais qui, nuit et jour, ne souhaitent qu’une seule chose: la disparition physique, totale et rapide de Sassou?
De l’autre, l’aveuglément obstiné de nombreux Congolais, partisans inconditionnels de Sassou, convaincus de sa céleste mission, est de refuser de voir la réalité qui s’étale devant leurs yeux: un pays au bord de la faillite malgré de nombreux booms pétroliers et l’évaporation de plus de 14.000 milliards de CFA, soit plus de 20 milliards de dollars. Un fonds destiné aux générations futures dont l’avenir est hypothéqué au même titre que le présent des générations actuelles.
Au bord du gouffre, ces deux camps fourbissent leurs armes dans l’attente de l’occasion qui déclenchera une énième guerre civile. Malgré l’engagement des uns et des autres à ne plus jamais retomber dans la barbarie (le fameux “Plus jamais ça” à la cérémonie de lavement des mains après la Conférence Nationale Souveraine), toutes les conditions sont désormais réunies pour la bataille finale.
Quelle position adopter face à ce choix cornélien? Combien d’amis m’ont conseillé de me taire et d’attendre la chute inéluctable de ce ‘’pouvoir satanique’’ sans m’associer aux élucubrations infructueuses d’une opposition irresponsable ? Combien de jusqu’au-boutistes du pouvoir m’ont menacé en m’intimant l’ordre de ne pas me mêler de ce qui ne me regarde pas? Les radicaux de l’opposition m’accuseront de traître à la solde du pouvoir, les affidés du pouvoir me traiteront de taupe au service de l’opposition. Les uns et les autres me laissent impassible et équanime. Ce qui m’importe, c’est l’idée que je me fais du Congo. J’aimerais bien la partager avec le maximum de Congolais, mais s’il le faut, je la défendrai seul. Je voudrais, par cette petite réflexion, décevoir les uns et les autres. Au nom du CONGO ÉTERNEL, je ne me tairai pas. Bien au contraire, je parlerai à haute et intelligible voix, à tout le monde en commençant par Sassou:
Par-delà le Bien et le Mal (comme l’écrivit si bien en son temps Friedrich Nietzsche), sommes-nous (in)capables de transcender nos divergences et privilégier l’intérêt commun: la construction d’une nation pacifiée et prospère? Le PARDON sincère, n’est-il pas la clé qui ouvre la voie à la repentance, à la réconciliation et à la paix des cœurs ?
Monsieur le Président, si vous demandez et obtenez le PARDON papal, pensez en même temps à accorder, le plus vite possible, le vôtre à tous ceux qui, selon votre perception, vous ont profondément offensé. Cela faisant, vous obéirez non seulement au Saint-Père, mais d’abord et surtout au Christ qui nous le recommande, à tous, littéralement : ‘’Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés’’. Le PARDON n’est pas un aveu de faiblesse, c’est une preuve de grandeur, de courage, d’élévation de soi et de purification spirituelle. Écoutez le Divin en vous qui recommande la droiture. Ne cédez ni aux supplications des courtisans endurcissant votre cœur terrestre ni aux menaces de vos adversaires redoutant un geste expiatoire qui les priverait d’un prétexte en or.
Après la “Lettre mystique’’, je vous rappelle grâcieusement ici l’année 1928 (ce n’est pas une faute de frappe, mais bien 1928) en Ouganda où, dans cette vie fulgurante antérieure, nos vues divergèrent sur le très wagnérien ‘’Crépuscule des Dieux’’. Pour que l’histoire ne se répète pas, je vous rapporte des contreforts de l’Himalaya les conseils que j’ai reçus il y a quelques mois à Muktinath, d’un frère que vous reconnaîtrez peut-être à travers ce….
Yoga Vasistha – 2 – L’attitude du chercheur – Les Quatre Gardiens [Advaita]
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Pascal Malanda
Le CONGO ÉTERNEL
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