La femme politique congolaise a t-elle sa vraie place dans le panthéon des politiques congolais ?

Il est facile de répondre à cette question par la négative.

Mise à part servir de gibier sexuel la femme congolaise en politique dans ce pays est plus souvent mise en danger. Elle est au service des mâles. Ceux-ci se servent du charisme de certaines d’entre elles pour accomplir leurs desseins. Une fois qu’ils les ont atteints ils s’empressent de les enfouir dans un anonymat opaque afin que nul ne soupçonne l’influence et le rôle de la femme dans leur ascension. La femme politique congolaise est en définitive inutile !

Interroger les rôles dévolus à la femme depuis les années soixante au sein des appareils politiques militants – UGEC, UJC, URFC, PARTI CONGOLAIS DU TRAVAIL (PCT)- ou d’exercice de pouvoir – administrations publiques, ministères députations- délivre des réponses qui dégagent des comportements récurrents.

La femme semble s’en accommoder et se satisfaire de la position de séduction passagèrement dominante dans laquelle elle se trouve face à l’homme et tire profit de ce qu’elle considère comme les faiblesses de l’homme. Ce faisant elle perd pieds, s’enferre, s’enfonce et s’enferme dans un statut dont elle voudrait bien sortir et qui fait offense à son talent et réduit considérablement la puissance des femmes qui ont ou qui auraient pu porter notre nation à un niveau national ou international élevé. La femme à entre ses mains la clé et dans son cerveau l’intelligence qui ouvrent la porte de sa dignité et de sa reconnaissance sociétales.

Or trop souvent elle croît malheureusement que ses trésors sont cachés entre ses cuisses !

Il est de la responsabilité des femmes en général et des Congolaises en particulier de se ressaisir et de prendre conscience de la mission d’enfantement de la nation qui est la leur. Mais il est aussi d’une haute exigence de la nation congolaise si elle aspire vraiment aux standards élevés universels de défendre la femme, de respecter sa manière de construire et d’apporter à la nation et surtout de mettre à son actif ses actes et actions qui feront l’héritage des femmes politiques dans le patrimoine de notre pays.

Cette délicatesse qui créera notre civilisation politique spécifique, les Congolais tardent à l’avoir. J’en veux pour preuve deux exemples : Madame la Présidente Angèle BANDOU et Madame la Sénatrice Delphine Massembo. Deux grandes dames que le Congo a sacrifié et que les Congolaises et les Congolais ignorent totalement par voie de conséquence.

ANGÈLE BANDOU

Madame Angèle BANDOU, une Chrétienne convaincue et très pratiquante en sa qualité de femme politique fut la fondatrice et la présidente du parti des pauvres.

Le nom du parti fut significatif. Créer un parti des pauvres renvoie à l’antinomie du parti des riches. L’institution d’un tel parti fut une crique séditieuse et soutenue des partis et de leurs membres qui forment la vie politique du Congo.

Son attachement concret et militant à la bible renvoie au sermon sur la montagne. L’on sait qui est composé des articles critiques envers la société existante et prophétique pour annoncer la société à exister.

L’article sur la pauvreté qui donna sens à la consécration franciscaine par exemple en donne également à l’engagement politique dans une société marquée par l’encolure. Partant, elle assigne aux pauvres la mission de mangeur des miettes qui tombent sous la table des riches congolais, comme au temps de Lazare, Lazare vécut le retournement du monde : les riches en enfers qui demandent service à Lazare au ciel !

Par son parti, Bandou renvoi à l’herméneutique du retournement de la société politique congolaise. Ceux et celles qui furent considérés comme des pauvres deviendront des juges des riches d’hier dans la société de demain.

Sa vision était claire et puissante. Qu’elle la porte, seule femme, jusqu’à la candidature à l’élection présidentielle dé 1992 n’étonne que ceux qui ont coutume de faire des élections une routine des acteurs politiques amis invétérés de la corruption et des violences! Car c’est la vision qui oriente vers le but qu’il s’est fixé et qu’il s’est fixé et/ou que la révélation lui a demandé cd’ˋd’atteindre.

Ce n’est point l’obscurantisme comme l’on aime à le colporter dans d’obscures sphères de la société congolaise qui se disent intellectuelles.

Par vision ainsi façonnée elle se présenta à nouveau à l’élection présidentielle de 2002 où elle termine troisième. Cette étoile montante fut sauvagement assassinée le 26 août 2004 à son domicile du quartier Makelekele. Elle n’avait pour assurer sa garde que des chiens. Les assaillants endormir les chiens, firent irruption dans la maison, l’abattirent de plusieurs balles. Son mari se sauva par la fenêtre.

Le commando lui trancha la tête, comme il fut fait d’Anga et de tant d’autres Congolais et Congolaises dont Sassou réclamait la tête à des fins rituelles.

Les circonstances exactes et les motifs de ce crime ne seront élucidés. Mais il ne s’est pas levé des Congolaises et des Congolais pour réclamer justice pour Angèle BANDOU. Le Congo n’a donné aucune ruelle à son nom alors que des personnages profiteurs comme Soudan ont des rues dédiées à leur nom! La servitude qui a introduit la terreur jusqu’à la moelle épinière des Congolaises et des Congolais qui fuient devant la mémoire qui devait être leur source d’énergie pour affirmer leur grandeur et leur marche pour entrer dans un avenir avec futur.

SÉNATRICE Delphine MASSEMBO

Au moment où ces pages s’écrivent la famille de la Sénatrice Delphine MASSEMBO est en deuil. Elle se débat pour faire face aux dépenses liées au deuil. L’Etat congolais qu’elle a servi de plusieurs manières, et ses représentants du moment dont plusieurs lui doivent leur carrière publique et politique sont muets. Aucun signe de reconnaissance. Aucun soutien pour l’organisation des obsèques !

Delphine Massembo est morte le 13 février 2019. Morte, elle est bien morte pour tous – surtout ceux dont elle a gardé les secrets- sauf pour la famille qui est en deuil.

Si le Congo était une nation reconnaissante, il aurait depuis fort longtemps donné le nom de la Sénatrice Delphine Massembo au moins il une. Mais, comme l’on dit le Congo n’a même pas la reconnaissance du ventre.

Qui connaît très bien le Parti Congolais du Travail connaît nécessairement tout le travail et le don de sa propre personne pour que ce parti rebondisse aux pires moments cède son existence. Mais le P.C.T sait se servir des femmes pour les jeter dans les oubliettes après les avoir sucées et réduites à l’état d’épave!

Dans les moments où Sassou se démenait et se cherchait pour avoir le pouvoir combien de temps n’a-t-il pas passé chez Delphine Massembo ? Que n’y a-t-il pas fait ? Qui n’y a-t-il pas rencontré ? Pourrait-il méconnaître le profit qu’il a tiré du réseau des relations de Delphine Massembo ? Des noms comme Monseigneur Nkombo, Camille Bongo devenu ennemi à abattre et d’autres encore ont un sens dans l’esprit de Sassou qui a largement profité de l’aisance matérielle de Delphine.

Mais la reconnaissance a été d’être conduite au charnier des innocents pour être exécutée. N’eut été l’intervention de Monseigneur Nkombo, il y a fort longtemps qu’elle y aurait laissé sa vie sans laisser la trace d’un tombeau sur cette terre comme des milliers d’autres au Congo.

Comme quoi… il y a de quoi être lassé de faire du bien dans ce Congo !

Quand il se fait dandy, Ngolo le Président du Sénat congolais semble sorti de nulle part. Parlez lui pourtant de la Sénatrice Delphine Massembo. Il en parlera certainement avec la morgue des politiciens congolais parvenus qui se croient sortis droit de la cuisse de Jupiter ! Mais au plus profond de lui-même, là où aucun homme, aucune femme ne s’autorise le mensonge tout tressaillira et dira que c’est à la grande et noble Sénatrice Delphine Massembo qu’il doit son entrée en politique et même toute sa progression dans cet univers kafkaïen.

Delphine Massembo n’a pas seulement droit aux honneurs de la République et de la nation congolaise.

Au moment où le Congo n’avait pas de relations avec les pays du golfe c’est Delphine Massembo qui a négocié les ouvertures des ambassades comme celles du Qatar au Congo.

L’Eglise catholique ne pourrait méconnaître cette grande servante qui a côtoyé les évêques comme Nkombo et Milandou. Le Cardinal Malula quand il était recherché Mobutu trouva dans sa demeure le refuge.

Si l’œcuménisme avait un sens au Congo Delphine Massembo en est un des artisans. Les jeunes musulmans ne le savent certainement pas. Mais c’est bien Delphine Massembo convertie à l’Islam qui a représenté les Musulmans du Congo dans le monde entier. Nommée présidente des femmes musulmanes, elle créa l’association OASIS qui octroya des bourses d’études aux jeunes congolais.

Plusieurs jeunes congolais qui ont en effet bénéficié de son attribution des bourses sont devenus des grands cadres du corps de l’Etat congolais. D’autres sont dans des organismes internationaux.

Polyglotte, grande et belle femme d’une culture large et extraordinaire Delphine MASSEMBO avait encore beaucoup à donner au Congo s’il savait reconnaître ses enfants, les respecter, les protéger et les aimer. Elle ne serait jamais morte dans la misère et l’abandon.

Elle aurait pu encore sévir le Congo dans la vie des organisations l’internationales mais il faut pour cela un État qui œuvre aux mérites et non aux intrigues des clans et des régions. Delphine MASSEMBO mérite la fierté des Congolais. Il faut saluer son prestigieux parcours intellectuel. L’itinéraire politique de sa vie doit être mis en exergue pour enseigner notre jeunesse.

A ses frères et sœurs, ses enfants et petits-enfants et à l’amour de sa vie nous souhaitons du courage et surtout beaucoup, beaucoup d’amour.

Tôt ou tard la nation saura distinguer ses enfants.

Docteur Dominique KOUNKOU

5 thoughts on “La femme politique congolaise a t-elle sa vraie place dans le panthéon des politiques congolais ?

  1. Pathétique l’histoire de ces deux grandes dames Congolaises que le Congo ignore royalement au moment où toute la République s’est déplacée au village des pêcheurs devenu ville par le fait du prince pour aller fêter à coup de milliards la mémoire de celle que le Congo ne retiendra le nom que pour avoir financer avec l’argent du Trésor Gabonais et ramener au pouvoir par coup d’état très sanglant son dictateur de père et pour avoir épouser un autre dictateur à sa manière au nom de Bongo Ondimba Omar.

  2. CA SENT LA FIN DE RÈGNE DE LA DICTATURE DE SASSOU NGUESSO ET VIVEMENT LA FIN DU GOULAG ET DE LA TYRANNIE SAUVAGE, ANTISOCIALE ET CRIMINOGÈNE.
    ❤ ❤ ❤ Civilisation3.0 et enjeux éducatifs sur un réseau global: Oui, l’inégalité entre couches sociales, traditions, cultures, sociétés et civilisations n’est pas fondée sur la nature – elle réside dans l’éducation ou l’information qu’on donne à l’individu ou plutôt dans celle qu’on lui refuse ❤ ❤ ❤ Ceci est un cas de prise de conscience universelle au niveau philosophique, politique, économique, social, culturel, écologique et sociétal ❤ ❤ ❤ Élevons ensemble la raison ( savoir juger par soi-même et pouvoir gérer soi-même son cerveau) ❤ ❤ ❤ Éveillons en nous l’esprit humain (l’esprit critique), car celui ou celle qui n’accepte pas la critique n’avancera jamais ❤ ❤❤ Oui, la critique aiguise l’intelligence et l’éveil de conscience ❤❤❤ Je pense que la conscience de l’individu devrait être au dessus de l’appartenance ❤❤❤ Quant à l’éducation, elle devrait transmettre de manière positive l’esprit même de la liberté, de la dignité, de la justice, de devoir de mémoire et des valeurs morales (le bien contre le mal) ❤ ❤ ❤ Depuis presque 10 millions d’années, le cerveau humain et son comportement ont évolué dans l’espace et le temps. L’humain est passé d’abord d’un stade animal (le sauvage) au chaînon manquant (entre le sauvage et le barbare) et puis au stade inférieur d’humanité (le barbare). ❤ ❤ ❤ Il a enfin évolué vers le stade d’humanité (l’évolué, le raisonnable, le conscient de ses actes, de ses habitudes, de son comportement et de leurs valeurs morales, la barrière entre le bien et le mal) ❤ ❤ ❤ Le stade d’humanité commence d’ailleurs par le respect de la liberté et de la dignité d’autrui puis de l’intégrité physique et de l’autonomie de la personne humaine –Et tout en cherchant à faire ressortir et à analyser le contenu social, moral et philosophique du caractère sacré de la vie humaine. ❤ ❤❤ On ne peut par ailleurs parler de stade supérieur d’humanité que pour un être qui s’est affranchi des barrières de la raison, de l’esprit critique et de la conscience – c’est à dire en cours et ou en devenir d’être civilisé ❤ ❤ ❤ L’idée du civilisé peut être interprétée sur différents aspects humanistes, amoureux, philosophiques, politiques, socio-économiques, cultuels, culturels, écologiques et sociétaux sur différentes échelles ❤ ❤ ❤ D’ailleurs en 1794, dans « Esquisse d’un tableau des progrès de l’esprit humain » de Condorcet, l’idée du civilisé désignait les progrès accomplis par l’individu dans une nation ou société donnée ❤ ❤ ❤ Il fut possible de passer de la barbarie, à l’état de droit, de citoyen, de civil ou de civilisé, quel que soit le droit positif en vigueur ou les autres facteurs locaux tels que la tribu, l’ethnie, la nationalité ou la religion. Pensé par Isidore AYA TONGA, anthropologue, philosophe, naturaliste et scientifique environnementaliste congolais de Brazzaville.
    2019, DSK ET BONI YAYI ONT CHACUN FAIT UN MALAISE CHEZ SASSOU NGUESSO AU CONGO-B ET POURQUOI ?
    http://congo-objectif2050.over-blog.com/2019/03/2019-dsk-et-boni-yayi-ont-chacun-fait-un-malaise-chez-sassou-nguesso-au-congo-b-et-pourquoi.html

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