Parmi les événements qui ont marqué les esprits au Congo cette semaine, il y a : la multiplication des grèves dont celle de l’université, la passation de service en grande pompe entre les généraux Jean François Ndenguet et André Fils Obami Itou, suivi du procès historique intenté par le ministre de l’intérieur Zéphyrin Mboulou ( partie civile) contre Sarah Ndenguet et son conjoint Anthony Pereira.
Décryptage
Comme dans un procès criminel, la deuxième chambre du tribunal Correctionnel de Pointe Noire a connu pendant trois jours de 10 heures à 23 heures des joutes verbales à l’audience historique accusant les rejetons du général Ndenguet (Sarah – Pereira) de port illégal d’armes et munitions de guerre, outrage à un agent public et complicité de menaces verbales de mort. Dans cette affaire, le ministre de l’intérieur Zéphyrin Mboulou est partie civile. Certes, Me Aimé Emmanuel Yoka nous conseillait souvent de ne pas commenter les jugements mais il est de bon aloi de s’interroger : pourquoi n’a-t-on pas placé en détention provisoire Sarah Ndenguet et son époux Anthony Pereira puisqu’ils sont accusés de détention d’armes de guerre comme le député Hydevert Mouagni ? Pourquoi a-t-on requalifié les faits au cours de l’audience ? Pourquoi n’a-t-on pas entendu sous serment les témoins – trois gendarmes – qui se sont contredits et n’ont pu démontrer les menaces de mort ? Comment peut-on qualifier des faits d’outrages à magistrat dépositaire de l’autorité publique alors que la preuve n’a pas été apportée ? Pire, le greffier Endzena Okali Gédéon exerce ses fonctions que par la note de son frère, président du Tribunal de commerce de Brazzaville. Quant au Capitaine Stefano, depuis 5 mois, il n’a plus été auditionné par un juge d’instruction comme l’exigent, les us et coutumes. Bref, ces vices de procédures sentent les règlements de comptes, la confusion, la lutte des clans et de succession.
Concernant les grèves
À la suite des négociations avec des syndicats de différents secteurs publics, le gouvernement a décidé l’apurement des arriérés de salaire et des retraites. Parmi tant d’autres il y a les agents de l’université Marien Ngouabi qui ont reçu un mois sur les quatre qu’ils réclamaient. Une réaction étonnante et timide pour éviter une année blanche et la mort des congolais(ses) qui ne mangent et ne se soignent plus. Comme le gouvernement ne tient pas ses promesses, les grèves se multiplient.
Manque-t-il vraiment de l’argent pour faire face aux nombreuses revendications sociales au Congo ? Pour le Gouvernement, il n’y a pas de doute : le pays est en crise. Cependant, les détournements de deniers publics dans les administrations, le prêt de plus d’un milliard de la fille Okemba ou les milliards planqués dans les paradis fiscaux jettent des doutes sur la volonté réelle des dirigeants congolais à résoudre les problèmes auxquels sont confrontés les populations.
Face à la crise, certains pays d’Afrique ont pourtant déjà montré des exemples salutaires. C’est le cas du Gabon où, au lendemain de sa prise de pouvoir, le nouvel homme fort de ce pays a procédé au renflouement des caisses de l’État par la récupération des fonds publics détournés par des membres du régime d’Ali Bongo. Bien avant lui, le Président de la république d’Angola n’avait pas hésité à sommer les membres de la famille biologique de son prédécesseur ainsi que ceux du MPLA de ramener ou restituer les deniers publics cachés. Au Burkina Faso et au Niger, les salaires des membres du gouvernement et des autres autorités ont été revus à la baisse. Idem en RDC où Vital Kamerhe a réduit de moitié les émoluments des députés, une façon de réduire les charges de l’État.
Dans la perspective de réduire les charges de l’État et de dégager des liquidités, pourquoi la république du Congo ne peut pas opter pour la diminution de moitié des fonds de souveraineté du président de la République et de son premier ministre ainsi que des salaires des députés, sénateurs, ministres et conseillers ? Le Président Sassou doit choisir entre la réduction des dépenses de prestiges budgétivores dans l’appareil de l’État et le rapatriement des deniers publics logés dans les paradis fiscaux. C’est le prix à payer pour sortir le peuple de la précarité.
L’année de la jeunesse : un échec sans appel ?
Face à la situation économique du pays et au regard de la grève des enseignants de l’université Marien Ngouabi qui privent des milliers de jeunes de la bourse et du droit à l’éducation, l’année de la jeunesse décrétée par le Chef de l’État put un échec évident. Les griots qui demandent sa prolongation ne diront pas le contraire. De toute évidence, même si le Gouvernement venait à éviter l’année blanche, il ne pourra pas garantir une formation de qualité à l’université Marien Ngouabi au titre de l’année 2023-2024. Car au moment où nous mettons sous presse, plus d’un établissement de cette université n’a pas encore finalisé les inscriptions et/ou organisé les sessions ordinaires des semestres pairs. C’est le cas à la faculté des Lettres. Dans d’autres établissements, les cours au titre de cette année concernant les semestres pairs ne sont pas achevés et les résultats des examens des semestres impairs sont toujours en attente. Dans ces conditions, peut-on s’attendre à une formation de qualité pour les jeunes étudiants ? Si le Gouvernement parvient à répondre avec satisfaction aux revendications des agents (les enseignants permanents notamment), les vacataires qui cumulent quatre ans d’impayés ne vont-ils pas à leur tour de nouveau paralyser la machine pour les mêmes raisons ?
A moins que le régime en place veuille bâtir sa longévité sur l’ignorance des jeunes et la paupérisation des masses populaires, il est temps que le Gouvernement et son Chef répondent aux grands problèmes par des grands remèdes.
Les grands remèdes en question
L’assainissement des finances publiques ainsi que leur gestion imposent de mettre fin à la « parentocratie » en matière de nomination dans les régies financières publiques. En plus de cela, les nouveaux responsables de la sécurité récemment nommés tels que, les généraux Okassa et Obami Itou, doivent faire mieux que leurs prédécesseurs en s’attaquant aux « gros poissons » qui se la coulent douce. Oui nous parlons d’Okassa de la CID bien que civile et précédemment, magistrat-espion au Tribunal de grande Instance de Brazzaville, il ne devrait pas courber l’échine à partir du moment où il est le commandant en chef, en d’autres termes, général de la CID.
Ghys Fortune BEMBA DOMBE
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Mr Dombe.En tant que journaliste et ecrivain vous devrez trouver une autre approche pour conscientiser les Congolais en general en particulier la grande partie des Mbochis analphabetes et semi analphabetes totalement ignorants qui soutiennent ces mercenaires de la france au Congo et leur systeme mafieux d’Oyo.
Vraiment Ngouabi avait fait une grosse faute d’avoir sorti tous ces vauriens des brousses du Nord Congo.
Putin,le Congo est a la derive depuis 1968.
A bas la fripouille ivoiro beninoise, ses enfants, sa caste mafieuse,ses ministrons, ses mercenaires Rwandais et Tchadiens et sa nomenklatura.
Vive le Congo eternel et sa reforme approfondie.
Gloire au peuple Congolais.
Gloire aux vrais professionnels Congolais de tous les domaines.
DIGNE fils du pays,
Mr Dombe EST SOUVENT DANS LA DISTRACTION.