Congo-Brazzaville : Le général de division Gilbert Mokoki, le récidiviste

Après avoir fait main basse sur l’Hôpital Évangélique Le Pionnier (HELP) d’Impfondo pour des raisons purement personnelles au détriment de la santé des populations, le ministre de la Santé et de la Population récidive avec des actes malveillants en sanctionnant deux médecins congolais.

Il y a une controverse quant à l’Ingérence du ministère de la Santé et de la Population dans les affaires de l’Ordre des médecins du Congo-Brazzaville. Le ministre outrepasse ses compétences en réprimant des médecins ce qui relèverait de la responsabilité de l’Ordre des médecins.

Il sied de rappeler à monsieur le ministre de la Santé et de la Population que l’Ordre des médecins du Congo-Brazzaville n’est pas une officine du PCT (Parti congolais du travail) sur laquelle le ministre a un droit de regard en donnant des instructions sur le processus électoral. Les médecins sont libres d’élire les dirigeants de leur Ordre.

L’Ordre des médecins est une « Institution de droit privé chargée d’une mission de service public. L’Ordre assure la régulation déontologique de la profession médicale. Présent sur tout le territoire national, l’Ordre agit au plus près des médecins dans leur exercice ». Ainsi, le déroulement des élections au niveau de l’Ordre des médecins du Congo-Brazzaville est du seul ressort du bureau de l’Ordre des médecins du Congo qui doit statuer en cas d’irrégularités à travers une chambre disciplinaire dûment saisie, et non pas de celui du ministre de la Santé et de la Population qui s’immisce ici dans des affaires privées.

La séparation des pouvoirs entre le Conseil national de l’Ordre des médecins et le ministère de la Santé varie selon les pays et les systèmes de santé. En général, le Conseil national de  l’Ordre des médecins est une instance professionnelle autonome chargée de réglementer la profession médicale, de définir les normes d’exercice et d’éthique, ainsi que de discipliner les médecins en cas de faute professionnelle. Ainsi, dans de nombreux cas, le Conseil national des Ordres des médecins est responsable pour mener des enquêtes sur les plaintes concernant le comportement ou la pratique médicale d’un médecin et de prendre des mesures disciplinaires, y compris la révocation de la licence médicale.

Le ministère de la Santé, quant à lui, est généralement l’organe gouvernemental responsable de la politique de santé publique, de la réglementation des établissements de santé, de la supervision des systèmes de santé et de la mise en œuvre des programmes de santé publique. Cependant, dans certains cas graves, le ministère de la Santé publique peut également être impliqué, surtout s’il y a des enjeux de santé publique ou de sécurité des patients. Le ministère de la Santé publique peut avoir le pouvoir de suspendre ou de révoquer la licence médicale d’un médecin en cas de risque pour la Santé publique ou en violation des réglementations gouvernementales.

Les cotisations versées par les médecins exerçant au Congo-Brazzaville ne sont nullement gérées par le ministère de la Santé et de la Population. Alors pourquoi cette immixtion dans le fonctionnement de l’Ordre des médecins du Congo-Brazzaville ?

Il y a lieu de savoir que le pouvoir dictatorial du Congo-Brazzaville aime contrôler tout ce qui se passe dans ce pays afin d’avoir des sujets à sa disposition. Longtemps gérée par un ressortissant du Nord comme d’habitude, la présidence de l’Ordre des médecins a cette-fois échue à un ressortissant du Sud, qui en l’occurrence à travers les décisions de suspension et d’avertissement prises par le ministre de la Santé et de la population, n’apparait que comme un pantin.

L’Ordre des médecins du Congo se doit de protéger ses membres qui ne doivent pas être livrés à la vindicte du pouvoir brutal qui se sert d’un abus de pouvoir afin de mettre au pas certains médecins qui ne sont pas du même bord politique ni de la même région que monsieur le ministre de la Santé et de la Population.

La politique n’a pas à se mêler de la régulation des affaires médicales tant d’un point de vue éthique que déontologique relevant de la seule compétence du bureau du Conseil national de l’Ordre des médecins. Les médecins congolais et ceux qui exercent au Congo-Brazzaville n’aspirent pas à être des « docteur Josef Mengele » ou des « docteur Hans Reiter » médecins nazis au service d’une idéologie.

La confusion des rôles doit cesser au niveau du Congo-Brazzaville, un pays qui se distingue plus par ses frasques en tout genre que pour le bien-être de sa population.

En ces moments difficiles, il revient au Président de l’Ordre des médecins du Congo-Brazzaville de se désolidariser de cette décision qui met à mal l’exercice de la profession médicale au Congo-Brazzaville car soumis aux contraintes politiques.

Certains médecins congolais sont des citoyens engagés politiquement, ce qui en aucun cas ne doit les empêcher d’exercer sereinement leur profession en ne tenant compte que du serment d’Hippocrate, bien que le PCT, parti-État au pouvoir soit coutumier du serment d’hypocrite. Les médecins exerçant au Congo-Brazzaville ont besoin de sérénité dans l’exercice de leur métier indépendamment de leurs opinions politique, syndicale, religieuse, sociétale qui découlent naturellement d’un droit fondamental qu’est la liberté d’expression.

Bien que le Conseil national de l’Ordre des médecins soit normalement l’autorité compétente pour sanctionner les médecins en République du Congo, le ministère de la Santé peut également jouer un rôle dans certaines circonstances spécifiques, sous réserve du respect des procédures légales et en coordination avec le Conseil national de l’Ordre des médecins.

« Je ne sais qui tu es, je ne sais d’où tu viens, tu souffres cela me suffit » doit être le seul leitmotiv dans la prise en charge des patientes et des patients.

Quand la politique se mêle de la profession médicale, le charlatanisme n’est plus loin.

La divergence des sanctions selon que l’on soit du Sud (sanction administrative d’interdiction temporaire d’une année, d’exercer la médecine en République du Congo) ou du Nord (simple avertissement) dans cette affaire, montre à suffisance le tribalisme de ce gouvernent qui est en fait une doctrine gouvernementale ; ceci est délétère pour la cohésion nationale. Il faut noter dans ces décisions qu’il n’y a aucune faute médicale justifiant de telles sanctions disproportionnées qui plus est ne sont pas du ressort du ministre de la Santé et de la Population ; c’est la confusion des rôles et du deux poids, deux mesures.

Les décisions du ministre de la Santé et de la Population peuvent être contestées devant le tribunal administratif pour abus de pouvoir.

Il revient au Président de l’Ordre des médecins du Congo-Brazzaville d’être à la hauteur de ses fonctions devant cette énième forfaiture d’un gouvernement totalitaire en mal de repères, car il s’agit du sort de l’indépendance de la profession médicale qui est en jeu.

Tout notre soutien va aux deux médecins sanctionnés par un homme politique ayant une vision étriquée de la régulation de la profession médicale.

À monsieur le ministre de la Santé et de la Population : « La bêtise insiste toujours, on s’en apercevrait si l’on ne pensait pas toujours à soi », dixit Albert Camus.

Nous avons le Congo-Brazzaville en partage.

Patrice Aimé Césaire MIAKASSISSA

1 thought on “Congo-Brazzaville : Le général de division Gilbert Mokoki, le récidiviste

  1. Si les fautes qee ces médecins ont commis sont des fautes sur le plan médicale c est l ordre des médecins qui seul peut ou pas les sanctionner si les fautes sont d’ordre administratif c est le ministère qui peut ou pas sanctionner

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