Accouchement dans la douleur du plan de résilience de Brazzaville

Marchés tropicaux

L’attente a été longue. Il y a eu un retard à l’allumage. Le dispositif à tarder à se déployer. Prises par la gorge, les populations du Congo-Brazzaville n’ont pas arrêté de se serrer la ceinture et ne se remettaient pas des crampes au ventre. Etranglées par le coût de la vie et soumises à l’inanition, elles ont pris leur mal en patience.

Pendant que les ménages du Congo-Brazzaville subissaient de plein fouet les difficultés d’approvisionnement des produits alimentaires à cause de la cherté des prix. Habitués des harangues, Anatole Collinet Makosso et Thierry Moungala ont tenté de tenir une ligne rassurante au mépris de la réalité. Ventre affamé n’a point d’oreille. « Kossa mwana moké lissolo ya mokili, ko kossa yé nzala té  », avait chanté Madilu Système sur un texte de Lutumba Simaro. Confronté à la hausse des prix sur le marché, l’exécutif a changé de… système. 

Prix 

Bon prince, Anatole Collinet Makosso avait annoncé les couleurs dans une opération de charme et de communication en arguant qu’un plan de résilience était en préparation (la résilience étant le processus de transcender le stress et de se reconstruire). Histoire de montrer que le gouvernement du Congo-Brazzaville était à la manette et prenait à bras le corps la question du pouvoir d’achat des ménages.

C’est l’art de proposer des solutions quand on sait qu’elles ne marcheront pas.

Claude Alphonse Nsilou, « Tata yombo », qui continue de se tourner les pouces au ministère du Commerce et des approvisionnements, obsédé par son âge réel qui avance, et Paul Valentin Ngobo, entre deux séquences d’installation de zone agricole protégée (ZAC) concoctaient un plan de résilience pour atténuer les effets de la hausse des prix des produits alimentaires.

Roger Rigobert Andely et son directeur de cabinet Albert Wilfrid Ossié, plébiscités par les retraités, rattrapés par le népotisme, alléchés par les rétro-commissions et peu dissert sur la hausse des prix des produits alimentaires, étant renvoyé à leurs chères études, c’est le triumvirat Jean-Baptiste Ondaye – Athanase Ngassaki – Ludovic Ngatsé qui l’a rendu public. Le contre-amiral Jean-Dominique Okemba et les « affamés de l’Ambassade du Congo-Brazzaville de Paris » n’ont soufflé mot sur l’agriculture. Le panier de la ménagère du Congo-Brazzaville est le cadet des soucis du panier de crabes qui a sabré le champagne en compagnie de Jean-Dominique Okemba et Philippe Obara.

Les Congolais ont-ils besoin de résistance ou de résilience ? De résiliation de contrat social ou de résignation ?

Mesures

Les prix des biens alimentaires poursuivent leur envol et les prix enfoncent plafond sur plafond. L’équipe de Collinet Makosso, Jean-Baptiste Ondaye, Ludovic Ngatsé, Claude Alphonse Nsilou »« Tata yombo », et Paul Valentin Ngobo a publié le produit de ses réflexions. Au terme d’intenses cogitations entre les experts du gouvernement en matière d’agriculture, les associations des consommateurs et les syndicats des agriculteurs, seize (16 ) recommandations ont été formulées. Elles constituent la toile de fond du plan de résilience. Après plusieurs mois d’observation, elle vient de décider d’exonérer des taxes douanières 16 produits de première nécessité en vue de lutter contre la vie chère au Congo-Brazzaville qui, comme on sait, dépend essentiellement des importations des denrées alimentaires, selon la circulaire signée par le ministre congolais de l’Économie et des finances, Jean-Baptiste Ondaye (Les echos-congobrazza.com, 10 octobre 2022).

Ce sont les produits alimentaires de base comme le blé, l’huile végétale raffinée, la viande, le poisson de mer congelé, le poisson salé (la morue), le riz, le lait en poudre, les aliments pour enfant, le sel de table, les engrais, les aliments de bétail, les intrants servant à la fabrication de l’aliment de bétail, les animaux reproducteurs, les semences, les œufs destinés à l’incubation et les autres intrants qui sont concernés par cette mesure salvatrice.

Le plan de résilience rendu public à Brazzaville, échaffaudé par Anatole Collinet Makosso, Jean-Baptiste Ondaye, Ludovic Ngatsé, Claude Alphonse Nsilou et Paul Valentin Ngobo, parvindra-t-il à faire redémarrer la locomotive de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche et d’assurer avec efficacité sa mission de permettre au Congo-Brazzaville de redynamiser l’agriculture vivrière, de mettre en place un secteur agricole capable de lutter contre l’importation des denrées alimentaires (dont la facture s’élève à plus de 700 milliards de francs CFA), de lutter contre la pauvreté en milieu paysan et devenir exportateur des produits nationaux vers d’autres horizons ?

Une décision devrait être prise immédiatement : la réduction du nombre de péages routiers qui participent à la hausse des prix. Ce plan de résilience ne pourrait être efficace que s’il est accompagné d’une série de mesures à moyen terme telles : faciliter le transport des produits agricoles depuis leur bassin de production vers les centres de consommation grâce à la réouverture des pistes rurales, au tracé de nouveaux chemins agricoles, à la réhabilitation des voies de transport routier, en l’occurrence le CFCO, ainsi qu’une facilitation du transport fluvial …

Grâce à ce plan de résilience, les régions du Pool et de la Bouenza joueront-elles de nouveau leur rôle de grenier pour approvisionner les grandes villes en « safou, ébembé ya Doula et kouanga », chers au « khalife » d’Oyo, Denis Sassou Nguesso ? Oui, si la Résistance aux prédateurs prend le dessus sur la résilience « anatolienne » qui est ici     l’étymologie de la poudre de perlimpinpin.

 Benjamin Bilombot Bitadys

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