Le succès onirique du gouvernement Makosso à Paris

La fugue gouvernementale à Paris avait démarré sur les chapeaux de roues par une interview folklorique durant laquelle le Premier Ministre Anatole Collinet Makosso, qui connaît les classiques de la rhétorique du PCT, avait voulu croiser le fer avec Christophe BoisBouvier de RFI.

Lors de cet échange, tous les analystes politiques conviennent que le métal des réponses du Premier Ministre congolais traduisait impatience et agacement pour des questions prévisibles. Vivement qu’il se reprenne car tout homme politique averti sait qu’il ne faut jamais être arrogant avec les journalistes.

Ce Premier Ministre qui a épuisé son crédit de confiance ne surprend pas. D’ailleurs, les hauts fonctionnaires de l’Agence Française de Développement (AFD) gardent un très mauvais souvenir de la rencontre avec le chef du gouvernement congolais et ses ministres, tant l’inorganisation qui a entouré cette entrevue a été barbante.

Que dire de la Rencontre des Entrepreneurs Francophones organisée par le MEDEF qui s’est tenue en présence de 3 hommes d’affaire arrivés fraichement du Congo (un français, un libanais et un congolais) alors que l’escouade Makosso était composée d’une trentaine d’arquebusiers ?

En réalité, au moment où les hommes d’affaire français et africains échangeaient, tous les ministres congolais et leurs prête-noms faisaient la bamboche dans un palace parisien autour des menus de grands chefs, du caviar Béluga Impérial d’Iran mangé à la louche et des verres de champagne Cristal Roederer à la main. Pourquoi faire la fête alors que l’on n’a même pas assisté à la première réunion ?

Ainsi, quand on rentre à Brazzaville dans ses petits souliers après avoir essuyé le mépris du Premier Ministre Français et de son ministre des affaires étrangères, qui n’en ont rien à faire des jérémiades d’un gouvernement de pilleurs récidivistes malgré les demandes d’audiences incessantes de l’ambassadeur congolais à Paris M. Rodolphe Adada, on ne vient pas bomber le torse et clamer une réussite chimérique.

Le Premier Ministre Anatole Collinet Makosso marche dans les clous rouillés du PCT et aura eu cent jours pour afficher son style particulier. A priori, il ne semble pas comprendre que les congolais attendent autre chose que la défensive qui ne traduit pas la réussite et qui jamais n’est là.

Capter l’intérêt des congolais, c’est dire et faire autrement les choses. M. Anatole Collinet Makosso saura t’il rattraper les bévues qui sont en quelque sorte les maladies infantiles de tout début ? Il est permis d’en douter.

Dans quelques jours, ce sera la rentrée scolaire, avec des effectifs pléthoriques pour on le sait, des classes de près de 100 élèves. Au Premier Ministre, s’il en a le courage, de marquer la rupture avec les cryptos marxistes qui, quoique décalés, tiennent le manche de la guillotine qui exécute les congolais, jour après jour.

A lui de solder les archéos et de propulser les congolais dans le 21e siècle. Des choses capitales comme l’assurance maladie, voilà qui plairait au pays.

Maintenant que nous sommes sortis de l’état de grâce des 100 jours, il nous revient donc de faire un bilan d’étape de votre action. Surtout, pas de malentendu.

Que Dieu bénisse le Congo-Brazzaville. L’empire du mal sera vaincu.

                                                                        Laurent DZABA

                                                                        Président du Mouvement Panafricain et Citoyen