Elections législatives partielles : A quand l’organisation du scrutin reporté dans les circonscriptions du Pool et de Brazzaville ?

Les élections législatives se sont déroulées les 16 et 30 juillet 2017 en République du Congo.  Les élections départementales ont eu lieu en même temps que le premier tour des législatives, sauf dans huit départements du Pool où les affrontements entre la Force publique et les ex-ninjas Nsiloulous de Frédéric Bitsamou sévissaient encore. De même que dans la 2e circonscription de Talangaï, à Brazzaville, sinistrée par les événements du 4 mars 2012. Elles avaient été reportées sine die dans ces circonscriptions. La paix et la stabilité revenues, la population s’interroge: «A quand l’organisation des partielles?»

Kinkala district, Mindouli 1 et 2, Vindza, Kimba, Mayama, Goma Tsé-Tsé, Mbandza Ndounga, Kindamba et Talangaï 2 sont les circonscriptions où doivent être organisées ces élections partielles. Le vote n’a pas eu lieu au Pool.

Les députés occupant ces sièges ont été automatiquement reconduits en attendant le vote. Et cela, malgré la signature de l’accord de cessez-le-feu et de cessation des hostilités du 23 décembre 2017.

L’accord enjoint à Ntumi de cesser les hostilités; de faciliter le ramassage des armes détenues par ses ex combattants et de les remettre à la commission et aux institutions habilitées; de ne créer aucune entrave à tout processus conduisant au rétablissement de l’autorité de l’Etat dans le Pool, à la libre circulation des personnes, des biens et des services, notamment sur les rails, les routes nationales et secondaires, au déploiement de la Force publique dans le département du Pool.

En décembre prochain, cet accord aura deux ans. Il a été conclu entre le Gouvernement et l’ancien chef rebelle Frédéric Bintsamou, alias pasteur Ntumi. Les signataires se félicitent des avancées enregistrées depuis lors.

L’ancien chef rebelle, Frédéric Bintsamou alias Pasteur Ntumi, est libre de ses mouvements depuis le 27 juillet 2018. La justice congolaise avait décidé de lever le mandat d’arrêt émis contre lui et deux de ses lieutenants en 2016, date de la reprise des hostilités dans le département du Pool.

La situation sécuritaire s’est fortement normalisée. Les populations ont regagné leurs villages respectifs ou sont en train de le faire; le système éducatif a été relancé; la libre circulation des personnes et des biens a été restaurée par la suppression systématique des barrières informelles sur toutes les voies de communication traversant le département; le ramassage des armes qui constituait la deuxième activité du programme de la commission ad hoc, a été réalisé avec succès.

Partant de toutes ces avancées, l’organisation des élections partielles dans les neuf circonscriptions du Pool est envisageable. Si pour les sénateurs, on a pu organiser le scrutin le 21 juillet dernier, dans le Pool et la Cuvette Ouest, il n’y a pas de raison que cela ne puisse pas l’être pour la députation, dans le reste du Pool.

Dans la deuxième circonscription de Talangaï, à Brazzaville, la situation a aussi évolué. Bien que les impacts du 4 mars soient encore visibles sur les maisons, les populations ont regagné le quartier.

A moins de trois ans de la fin de la quatorzième législature, il est urgent que les partielles soient organisées dans les dix circonscriptions pour être en phase avec la loi électorale.

Parmi les dix circonscriptions concernées, cinq sont acquises au PCT, trois au MCDDI, un à l’UDH-YUKI, pour le Pool et celui de MDP à Brazzaville (deuxième circonscription de Talangaï).

L’Assemblée nationale compte 151 députés (139 au précédent scrutin) élus pour un mandat de cinq ans au scrutin uninominal majoritaire à deux tours dans 151 circonscriptions électorales uninominales. Les départementales, en un seul tour, ont lieu en même temps que le premier tour des législatives, afin de pourvoir pour une durée de cinq ans les 1158 sièges de conseillers départementaux (890 aux précédentes élections) au scrutin proportionnel plurinominal de liste, sans panachage ni vote préférentiel, selon la méthode dite du plus fort reste.

Cyr Armel YABBAT-NGO

2 thoughts on “Elections législatives partielles : A quand l’organisation du scrutin reporté dans les circonscriptions du Pool et de Brazzaville ?

  1. Vous avez raison de parler de cette question des élections législatives et départementales partielles dans une partie du département du pool.
    Je pense que lorsqu’u pays veut aller de l’avant, il doit se baser sur la crédibilité des institutions qui le gouvernent. S’agissant de ces élections, l’on ne sait plus à quoi s’en tenir d’autant plus qu’aucune autorité compétante en la matière n’en fait guère mention à quelque échelon que ce soit, alors qu’elle revêt une importance capitale. Ne pas organiser cette échéance peut être assimilé à croire que les hostilités n’ont pas cessé dans cette partie du pays, pourtant l’accord signé, il y a bientôt deux ans, est en train de produire ses effets positivement!
    Alors, que penser du pourissement de cette question, qui paraît comme non prioritaire aux yeux des autorités, comme on peut le constater?
    Aujourd’hui avec le retour de la paix et pendant qu’aucune situation n’entrave l’organisation de ces partielles, garanties par la constitution de la République(dont les delais courent encore), ne pas organiser ces élections, relève, à ne pas douter, de la pure farce politique. Nous savons que ceux à la tête des circonscriptions électorales concernées ne représentent plus les populations desdites circonscriptions, car n’ayant aucune légitimité de ces populations. Quand on sait que nombreux de ces députés non-élus, sont aujourd’hui en défasage avec la base, que peuvent-ils faire si ce n’est éviter de remettre leur mandat en jeu. Certains d’entre eux ce sont mis à fêter à l’annonce du repport(ou de l’annulation) de ces élections. Donc parler de ces élections, c’est de la provocation, quand on sait qu’à la tête de l’assemblée nationale trone un « baobab » concerné par ces élections! Entre autres raisons évoquées, la conjoncture rendant difficile le financement de ces élections.
    C’est, donc cinq années creuses que les quelques 60000 âmes habitant cette partie du pays vont passer sans être représentées au niveau de l’hémicycle; d’autant plus que même bénéficiant d’un mandat gratuit ces députés ne sont que les représentants de leurs partis politiques et non des populations déjà perfidement sinistrées: aucun d’eux n’effectue de descente parlemenjaire! Que la République en prenne conscience!

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