Laurent Gbagbo : un nationaliste qui ne s’est pas enrichi abusivement au pouvoir

L’homme n’a jamais été grisé par le pouvoir et d’en profiter, abusant ainsi des privilèges y afférents au point de s’enrichir de manière outrancière et illicite sur le dos des ivoiriens. En effet, il n’est possesseur d’aucun bien immobilier à l’étranger ni du moindre compte bancaire. De son propre aveu, il n’a jamais passé de vacances en Occident, parce qu’il n’y voyait pas d’intérêt encore moins la nécessité. On peut y entrevoir l’expression de la noblesse d’esprit dans cette posture inédite. En fait, ce rejet d’un train de vie dispendieux au dépend de l’Etat est une incontestable preuve de vertu sinon de grandeur d’âme!

Voici en substance une déclaration édifiante du président Laurent Gbagbo :

« À la Haye, la première fois que j’ai eu l’occasion de sourire, je crois que c’est le jour où trois fonctionnaires de la CPI sont venus me demander comment j’allais payer mes frais d’avocats. Je leur ai répondu que les comptes en banque sur lesquels je recevais mon seul revenu, c’est-à-dire mon salaire depuis mon accession à la présidence en 2000, avaient été bloqués et que je n’avais rien d’autre. Ils ne m’ont certainement pas cru, ils ont décidé de diligenter des enquêtes internationales.

J’ai plaisanté: je leur ai dit s’ils trouvaient quelque chose, qu’ils gardent tout pour eux. Ils ont cherché partout: en France, en Suisse, aux Etats-Unis, dans les paradis fiscaux…Ils ont eu beau faire, ils n’ont rien trouvé, pas de fortune cachée, pas de biens immobiliers (mal acquis à l’étranger).

Sarkozy aussi s’est démené pour faire chercher partout. Evidemment, ils n’ont rien trouvé, parce que je n’ai pas grand-chose. »

Il y a tout lieu de croire que si Laurent Gbagbo s’était allègrement offert des châteaux et hôtels particuliers à l’étranger et accumulé des bas de laine dans des banques occidentales et autres paradis fiscaux, cela aurait pu constituer une circonstance aggravante pour lui. Bien évidemment, les médias s’en seraient délectés de cette nouvelle de biens mal acquis au point d’en faire leurs choux gras. En conséquence, son nom aurait inévitablement figuré sur la liste déjà longue des dictateurs africains pilleurs et braconniers des deniers publics de leurs Etats.

Mais heureusement pour lui, les fins limiers d’Interpol n’ont déniché nulle part de traces d’enrichissement illicite sur le dos de son peuple. Manifestement une telle correction, une telle rectitude, une telle intégrité nous changent beaucoup de fripouille félonne, sombrant littéralement dans la folie des grandeurs, et qui s’est toujours illustrée dans une criminalité économique exacerbée au cœur de l’Etat; et ce, par la privatisation, la captation et la confiscation des richesses nationales, au point d’entrainer tout un pays à la banqueroute, tel c’est le cas présentement au Congo-Brazzaville. Un pays aux immenses ressources naturelles et qui dispose de tous les atouts pour réussir, mais hélas, il est littéralement plombé par une gravissime mégestion sans précédent sur fond de kleptomanie viscérale et endémique. On peut cependant noter que nul pays au monde ne peut prétendre au développement intégral et durable avec à sa tête un homme médiocre, incompétent et sans vison.

Par ailleurs, le président Laurent Gbagbo offre au monde un formidable exemple de grande probité dont les prochaines générations de chefs d’Etats africains devront s’en inspirer pour une gestion parcimonieuse et le progrès de nos pays. Il sied de souligner que dans le meilleur des mondes l’Etat n’est pas l’instrument d’intérêts particuliers, mais il œuvre plutôt à la promotion de l’intérêt général sur fond de justice sociale. En fait, l’idéal politique pour tout homme d’Etat est de s’assigner l’objectif de se mettre résolument au service du peuple, de le servir réellement plutôt que de l’appauvrir et de l’asservir. Il est cependant navrant de constater sous nos cieux cette prompte frénésie de se servir au point d’imposer sans ménagement la pauvreté et la misère au plus grand nombre. Est-il encore besoin de rappeler qu’un homme d’Etat digne de ce nom est celui qui veille scrupuleusement sur le principe économique de l’orthodoxie financière et surtout œuvre pour le bien-être de tous les citoyens sans exclusive?

On comprend cependant aisément que, entre autres griefs retenus contre Laurent Gbagbo par les impérialistes français dont Sarkozy en tête, c’est d’être sorti des sentiers battus, c’est-à-dire de n’avoir pas voulu piller les finances de son pays au profit de la France néocoloniale. Il faudrait qu’on le signale, en passant, que la France joue le rôle de recéleur des biens mal acquis accumulés sur son sol par des autocrates africains. Sinon comment comprendre que ces criminels en col blanc continuent à jouir de la complaisance sinon de la complicité des autorités françaises dans l’acquisition de ces propriétés? Enfin, au cas Gbagbo s’ajoute le fait gravissime, considéré comme une véritable tentative de crime monétaire à l’égard d’une puissance impérialiste, celui d’avoir voulu battre une nouvelle monnaie pour la Côte d’Ivoire. A l’évidence, c’est cette dernière bravade, pourtant légitime au regard de la souveraineté de la Côte d’Ivoire, qui aurait pu valoir la mort à Laurent Gbagbo, comme cela a toujours été le cas pour nombre de présidents africains, mais pour y avoir survécu de justesse, il y a lieu de présumer que c’est certainement une grâce de la providence qui lui aura épargné un tel sort funeste.

Le moins que l’on puisse dire c’est que ce digne fils d’Afrique et nationaliste, qu’est Laurent Gbagbo, inspire l’admiration et force le respect!

Qu’on en prenne de la graine !

René Mavoungou Pambou

Combattant de la liberté et leader d’opinion

Laisser un commentaire