L’affaire des 114 milliards de FCFA de Maboundou ne doit pas être enterrée

Lorsque nous écrivions dans le journal Le Choc n° 861 du 05 mars 2018 à la page 2 que : « Programmes manioc, banane, et cacao : Les 4 milliards de FCFA ne seront-ils pas dilapidés comme ceux du Fonds de soutien à l’agriculture », nous étions convaincus que le secteur de l’agriculture – comme ceux des grands travaux, de l’éducation, de la santé et de la sécurité – était celui qui avait bénéficié plus de financements de l’Etat et d’autres partenaires entre 2009 et 2015. De 2002 – année de la mise en place du gouvernement post-transition – à 2016, nous nous étions rendu compte que le ministre Rigobert Maboundou était celui qui avait passé plus de temps à la tête de ce département ministériel. Il est y arrivé en 2007 et y est sorti en 2016, soit 9 ans bien comptés. Nous n’avions pas avancé un chiffre rond ni approximatif reçu et géré, mais plutôt rappelé juste les quelques projets que Maboundou a eu à gérer en 9 ans ainsi que les budgets alloués à chacun d’eux.

Quelques semaines après la parution de notre article, précisément le 19 mars 2018, la Direction Générale de la Surveillance du Territoire (DGST) publiait un communiqué où l’institution demandait aux personnes « ayant contracté un prêt ou un crédit auprès du Fonds de soutien à l’agriculture et qui, depuis, n’ont pas procédé (à son) remboursement de se mobiliser avant le 30 avril 2018 ». C’était le début d’un long feuilleton qui finalement, va enclencher des interpellations des gestionnaires et bénéficiaires des crédits du Fonds de soutien à l’agriculture (FSA), entre autres. C’est ainsi que la faramineuse somme de 114 milliards de FCFA gérés sinon dilapidés pour de résultats médiocres avait été évoquée par les services du ministère de l’agriculture eux-mêmes. Satisfaction ! On peut dire oui et non ! Oui parce que l’enquête a été ouverte, non parce que, malgré l’arrestation de ses anciens collaborateurs, dont son ex-directeur de cabinet, l’ordonnateur c’est-à-dire le ministre Rigobert Maboundou, continue à défier toute une nation, profitant de sa casquette de ministre directeur de cabinet du Premier ministre, Chef du gouvernement Clément Mouamba.

Si Rigobert Maboundou était un homme d’honneur, comme tout bon chrétien « protestant », il aurait dû démissionner de son poste, pour permettre et faciliter à la justice de bien faire son travail. Malheureusement, il reste cramponné à son fauteuil, continuant à bénéficier des privilèges de l’Etat, comme si de rien n’était. Son chef hiérarchique Clément Mouamba ou encore le Chef de l’Etat Denis Sassou Nguesso, qui dit-on aurait fait de la lutte contre la corruption, la concussion et la fraude leur priorité de priorités, devraient lui demander, gentiment, de donner sa démission. Dommage !

Certes la crise financière actuelle est due à la baisse des prix de pétrole, mais aussi et surtout au vol des deniers publics par tous les gestionnaires de l’Etat durant la période de l’embellie financière des années 2000 jusqu’au milieu des années 2010.

Nous ne nous tairons pas si cette affaire n’est pas tirée au clair. Nous allons aller plus loin encore, mobilisez les Congolais qui ont longtemps été spoliés par des oiseaux de mauvais augure, arrivistes, qui sont venus pour se service et non servir. Aussi, nous allons nous attaquer très prochainement à d’autres secteurs comme l’éducation et les collectivités locales.

Œil de l’Aigle