Congo-Brazzaville : Le pouvoir accélère la traque contre les collaborateurs des leaders politiques emprisonnés

Il ne se passe pas un jour à Brazzaville sans que l’on ne soit informé des coups de filet, arrestations abusives et kidnapping, opérés par la police politique dirigée par le Général Philippe Obara, ce sinistre personnage qui est à la tête de la DGST (Direction Générale de la Sécurité et du Territoire), une institution policière qui brille par les violation des Droits de l’Homme, des lois et règlements en vigueur dans notre pays.

Depuis la découverte le 13 octobre 2016 devant la morgue de Brazzaville dans un état de santé critique de M. Augustin Kala Kala, Coordonnateur National Adjoint de la CADD (Comité d’action pour la défense de la démocratie, le parti de André Okombi Salissa), qui avait disparu depuis son enlèvement en pleine nuit par des hommes armés et encagoulés au domicile de sa femme, toutes les personnes qui étaient dans l’entourage immédiat de l’ancien Ministre l’Éducation technique et professionnelle et plusieurs fois membre du gouvernement, sont dans le qui-vive.

Aussi, la mort suspecte au mois de novembre de l’année dernière de M. Roland Gambou, le frère cadet de M. André Okombi Salissa (opposant et candidat à l’élection présidentielle), décès survenu à la suite d’une accumulation de tortures et de traitements inhumains subis à la maison d’arrêt de Brazzaville, ne fait que confirmer le climat de terreur instauré par les miliciens dans la ville capitale de notre pays.

L’arrestation le 10 janvier 2017 à l’aube de M. André Okombi Salissa dans la résidence où il se cachait dans les quartiers nord de Brazzaville après plusieurs mois de clandestinité par les miliciens du régime qui semble-t-il, auraient bénéficié de l’appui logistique d’experts arrivés d’Israël, accélère les sombres épisodes de traque et d’enlèvement.

Aujourd’hui, plusieurs collaborateurs et proches de M. André Okombi Salissa sont dans le collimateur des hommes de Philippe Obara. On citerait comme exemple le Docteur Alain Marius Ngoya Kessy, Secrétaire Général de la CADD, qui avait déjà été enlevé en décembre 2015 en compagnie du chauffeur de M. André Okombi Salissa, M. Pascal Nzonzolo et de l’un de ses gardiens, M. Darma Kouba. Est aussi dans le viseur des miliciens du pouvoir, le Colonel Marcel Ngami Ntsa, ancien Directeur des Etudes des Forces Armées Congolaises qui était déjà sous les radars de la DGST, puisque cité dans le procès des explosions du 4 mars 2012 à la caserne de Mpila, simplement parce qu’il était proche du Colonel Marcel Ntsourou, ancien Commandant en second du Conseil National de Sécurité, arrêté le 16 décembre 2013 à la suite des affrontements armés entre ses hommes et les militaires des FAC, condamné en 2014 à une peine de travaux forcés à perpétuité, puis retrouvé mort dans des conditions mystérieuses dans sa cellule, à la maison d’arrêt de Brazzaville.

Les populations de Brazzaville qui ne savent plus à quel saint se vouer se demandent qui peut arrêter cette vague d’actions crapuleuses qui sont un frein à la paix prônée par le Président de la République, M. Denis Sassou Nguesso. On ne peut vouloir la paix et laisser impunément des bandes armées qui se réclament ouvertement du pouvoir, causer des drames au sein des familles qui ne demandent qu’à élever leurs enfants dans des conditions normales.

Espérons que les autorités de notre pays prendront en compte les doléances de l’épiscopat congolais qui demande au Président de s’impliquer davantage dans la pacification de notre pays.

Luc Mampassi

Laisser un commentaire