Ce lundi 16 décembre 2024 vient de se dérouler à Yaoundé un psycho-drame annonciateur d’un possible arrêt systémique de l’économie congolaise.
En effet, le Président Paul Biya, lors de son allocution d’ouverture a déclaré ce qui suit : « Comme vous le savez, l’environnement international, particulièrement difficile ces dernières années, a eu un impact non négligeable sur nos finances publiques. Selon les données récentes, nos avoirs extérieurs nets se sont considérablement amoindris. Cette situation est préoccupante et appelle à une action urgente de notre part pour inverser cette courbe ».
En 2021, il s’était déjà déroulé un second épisode de cette situation. Le premier étant intervenu en 2017. Nous en sommes au troisième et deux grands participants d’alors ont quitté définitivement la table CEMAC : Idriss Deby Itno et Ali Bongo Ondimba. Pourquoi, cette fois-ci Sassou-Nguesso a-t-il délégué son Premier Ministre ?
La raison est à trouver dans les quatre points que nous allons développer pour éclairer la lanterne congolaise :
- La morphine a légèrement lâché le premier citoyens du pays qui n’a même plus suivi la rencontre prévue entre Tshisekedi et Kagamé ( elle à été annulée).
- La République du Congo est le pays le plus faible de la CEMAC en matière de gestion des finances publiques et d’endettement. Cela est dû à la « fuite massive de capitaux » opérées par les membres du Clan Sassou Nguesso. En clair, les recettes du pétrole vendu en dollars par la SNPC, PETRO CONGO, AOGC et autres ne sont jamais rapatriées à la BEAC en stocks de devises. En effet, pour acheter ses médicaments (160 milliards/an), une partie des vivres congelés (poulets et viande impropres à la consommation, etc. qui coûte 200 milliards/an), les carburants (600 milliards/an), le Congo vole tranquillement dans le panier des devises rendues disponibles par le Cameroun, le Gabon et la Guinée équatoriale. Il aurait encore « emprunté » 30 milliards pour les salaires de décembre. Sans jamais contribuer en retour ;
- Le pari totalement fou et incroyablement audacieux d’envisager une sortie par l’explosion de la zone FCFA CEMAC en pariant sur la mise en route d’une nouvelle monnaie dont les imprimantes spéciales et les coupures de papier sécurisé ont été mises à disposition par la Chine en 2017 justement à Oyo. L’idée était de monter une émission monétaire depuis la BEAC d’Oyo construite à cet effet. La BEAC d’OYO serait garantie par un fonds de dotation spécial situé à la Banque Sino Congolaise d’Afrique (BSCA), abondée par les fonds volés et détenus par les Oligarques congolais en Chine (Macau, Hong Kong et Guangzhou). On estimait alors cette dotation initiale à 65.000 milliards de FCFA, soit près de 100 milliards de dollars, mais très insuffisants pour financer une telle opération à l’échelle sous-régionale ;
- L’incongruité absolue des mécanismes de gouvernance de la République du Congo pris dans un flagrant abandon des finances publiques, avec un Jean-Baptiste Ondaye, Ministre de l’économie et des Finances, complètement dépassé par les évènements et une atonie sévère des capacités décisionnelles du Premier Ministre Collinet Makosso dont le costume semble être trop grand pour ses frêles épaules.
Pourtant l’urgence des mesures de redressement est impérieuse : une faillite imminente guette la BEAC ! La couverture des réserves de changes de la CEMAC ne représente plus que quelques semaines d’importations en lieu et place des 3 mois minimums nécessaires.
Le PNOT Congolais est une catastrophe sans commune mesure tel que le rappel le point 14 de la déclaration finale de la conférence des chefs d’Etats de la CEMAC : « La conférence a invité les États membres et les institutions communautaires à prendre des mesures pour une gestion de l’exposition des banques aux risques souverains conformément aux critères de la surveillance multilatérale. Tout en saluant la contribution du secteur bancaire au financement du développement, elle a demandé aux autorités nationales et régionales de la supervision d’engager une action collective visant à préserver la solidité et la stabilité du système bancaire ». CQFD ! Il suffit donc de lire les termes du communiqué final de la CEMAC pour se convaincre que cette situation, très loin d’être résolue, va s’aggraver dès le début de l’année 2025 si des décisions vigoureuses et fortes ne sont pas prises, surtout au niveau de la gouvernance politique du Congo ! Notons que jamais une dévaluation n’a été annoncée. Elle intervient toujours avec un effet de surprise total pour créer ce que l’on appelle en finance internationale un « Effet Dornbush ».
Si rien n’est fait avant le 30 janvier 2025, des décisions vont être engagées alors contre M. Sassou et ses collaborateurs désormais isolés et dos au mur, et dont les soutiens Russes et Chinois pèseront très peu comme Bachar-Al-Assad face aux Islamistes de Hayat Tahrir al-Cham (HTC). Rappelons que Bachar est tombé en moins de 8 jours.
Qui vivra verra.
Haut les cœurs aux Hommes de bonne volonté !
Ghys Fortune BEMBA DOMBE
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