Après la publication de notre article sur le programme national d’optimisation de la trésorerie (PNOT), dans lequel nous avons relevé l’incompétence des membres du gouvernement, et mis à nu les pseudos montages financiers, nous étions convaincus que les ministres Jean Baptiste Ondaye, Zéphyrin Mboulou, Ludovic Ngatsé, Jean Jacques Bouya, Aimé Wilfrid Bininga, Pierre Oba, Christel Denis Sassou Nguesso, Andely Rigobert et divers directeurs généraux cités précédemment devaient rectifier le tir, grosse erreur ! Certains d’entre eux ont cru utile de maugréer à travers les scuds qui nous ont été envoyés par de faux financiers détenteurs de diplômes douteux délivrés par des établissements d’enseignement privés qui ne sont pas habilités à délivrer une simple licence en finance, comptabilité ou encore en gestion. Ce, durant notre périple qui nous a conduit du 14 au 18 Novembre successivement au Portugal, en Zambie et à Lubumbashi (RDC).
Ces financiers de la petite école, sans foi ni loi, écument désormais les hautes sphères de l’État et s’occupent de fourvoyer les décideurs en les menant dans des labyrinthes où le droit, l’éthique et la compétence sont inconnus. Quelle formation ont-ils reçu lorsqu’on sait que c’est en versant des sonnantes et trébuchantes que des diplômes leur ont été remis.
Il y a à parier que les conséquences seront désastreuses pendant longtemps vu que l’âge de la retraite a été repoussé à soixante-dix ans. Pour Monsieur Lauric Ngouembé, par exemple, né en 1960, il faudra compter encore six (6) très longues années de dévastation et de pleurs avant qu’il ne laisse la place à d’autres (soit dit en passant, on devrait l’empêcher de contribuer à la délivrance de faux diplômes dans les écoles susmentionnées et de mettre en péril la formation des étudiants à la faculté de sciences économiques!).
Revenons à notre fameux PNOT. Petite leçon réaliste et simple de niveau Licence 3 : cf tableau 1.
La maturité moyenne annoncée du stock initial était de 2,6 ans dont 1451 milliards devraient être remboursés au 31 décembre 2025. Le PNOT a été mis en place pour faire face à cette impasse ! Si on prend comme base les derniers abondements d’avril, mai et juin 2024 publiés par la direction du Trésor public on a : cf. tableau 2
Le taux d’inflation pour l’année 2024 est en moyenne de 2,6 et sera de 3% pour les projections 2025 à 2028. Nous retenons cette base de calculs.
Pourquoi est-il possible que des créanciers soient devenus myopes pour accepter de garder la valeur des titres dûs sans exiger un premium ? Parce qu’ils perdent 3% de la valeur de leur argent chaque année en raison de l’inflation. Très exactement :
La valeur future attendue serait de FT = 1236 x (1+0.07)6.4 = 1866,4 milliards.
En valeur déflatée à 3%, on aura : FTi = 1866,4 /(1 + 0,03)6.4 = 1531,0 milliards.
Soit une perte égale à : 335,4 milliards sur 6,4 années.
Si on passe à 10 ans, le résultat serait une perte de 621,97 milliards. Ceci se rapproche étrangement du « gain » annoncé de 700 milliards (étant entendu que les vrais chiffres ne sont pas communiqués et que les différences de maturité doivent y répondre).
En français facile, le PNOT gagne 700 milliards dans cette opération parce que les fameux « investisseurs » renoncent à se faire payer l’inflation alors que la valeur de l’argent futur est toujours équivalente à un placement sur une OTA à 10 ans d’un pays sans risque. Si jusqu’à lors vous n’avez toujours pas compris qui sont les fameux « investisseurs irrationnels », c’est désespérant !
Pour autant, le Congo n’a pas besoin d’un PNOT, tant que les voraces n’ont pas encore étanché leur boulimie. Si aucune restriction n’est envisagée pour arrêter l’hémorragie dépensière, si les gouvernants ne font pas vibrer la fibre patriotique, si l’argent planqué ici et là ne retrouve pas le chemin du trésor public ; le PNOT restera une coquille vide même si Dominique Strauss-Kahn revenait à nouveau pour conseiller les dirigeants congolais.
Ghys Fortune BEMBA DOMBE
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