Congo-Brazzaville : Madame Arlette Soudan-Nonault vous nous faites honte

Madame la ministre de l’Environnement, du Développement Durable et du Bassin, votre interview du 05 novembre 2022 sur le plateau de TV5 Monde relève de la fable de la Cigale et de la Fourmi.

Le Congo-Brazzaville est un pays immensément riche, et monsieur Denis Sassou Nguesso a volé 28 milliards de dollars du Fonds des générations futures sans être inquiété. La mauvaise gestion et la corruption sont les deux plus grands maux qui minent notre pays.

Notre pays est une dictature qui viole les droits humains avec les phénomènes des « bébés noires », des policiers braqueurs, des pasteurs véreux, de l’absence de justice sociale sans que cela n’émeuve le gouvernement auquel vous appartenez, encore moins les deux chambres parlementaires.

Au Congo-Brazzaville, il y a des fonctionnaires qui sont à des années de salaires impayés, des boursiers qui tirent le diable par la queue et des retraités maltraités sans que cela ne soit dû au réchauffement climatique auquel vous attribuez tous les mauvais maux de votre gestion catastrophique de la chose publique.

Toujours voler l’argent public, toujours plus haut et toujours plus fort est devenu votre leitmotiv, madame Arlette Soudan-Nonault. Vous faites partie d’un système de prédation des ressources du Congo-Brazzaville que l’on a des larmes de désespoir aux yeux lorsque vous parlez de la faim qui sévit dans notre contrée. C’est l’hôpital qui se moque de la charité, vous qui avez fait le choix du champagne pour certains au lieu de l’eau potable pour tous. Vous vous moquez délibérément des Congolaises et des Congolais que vous avez mis sciemment dans une position d’obligés afin de mieux asseoir votre domination.

Le Congo-Brazzaville n’est pas un pays vertueux en matière d’orthodoxie financière que l’on pourra vous donner le budget des États-Unis d’Amérique (USA), et rien de bon n’y sortira tant vous êtes un tonneau des Danaïdes.

En plus de 38 années cumulées de pouvoir, monsieur Denis Sassou Nguesso n’a pas pu développer notre pays en lui dotant d’institutions fortes et d’infrastructures de base. Votre politique de la main tendue sous le couvert de l’écologie vis-à-vis de la communauté internationale est inqualifiable. Le ridicule ne tue pas, et vous venez d’en faire la démonstration.

Il est évident que vous êtes une anomalie sympathique pour amuser la galerie au sein du gouvernement clanique congolais. De grâce, arrêter vos effets de manche destinés à impressionner un public non averti avec un discours prétentieux, ennuyeux, dépourvu de sens et des gestes emphatiques inutiles. En paraphrasant Rita Levi Montalcini, nous dirons ceci : « La tête, il y a ceux qui la baissent, ceux qui la cachent, et ceux qui la perdent. Nous, nous préférons ceux qui s’en servent ».

La seule question qui faille se poser est celle de savoir si vous comprenez quelque chose à l’écologie. Le gouvernement auquel vous appartenez ferme les yeux sur la pollution engendrée par les compagnies pétrolières dans le Kouilou avec un impact environnemental néfaste sur la qualité de vie de nos concitoyennes et concitoyens à travers la pollution des cours d’eau. La déforestation dans la partie septentrionale du pays est immense au profit des caciques du pouvoir. À chaque pluie, plusieurs localités se retrouvent inondées ou croulent sous la boue.

Peut-on parler du « grenier de l’humanité », encore un terme pompeux, quand le peuple congolais se nourrit avec moins d’un dollar par jour ? Monsieur Denis Sassou Nguesso n’avait-il pas promis « L’autosuffisance alimentaire d’ici à l’an 2000 » ? Nous sommes fin 2022, et même l’agriculture vivrière, une agriculture qui repose essentiellement sur l’autoconsommation et l’économie de subsistance peine à se développer.

Le Congo-Brazzaville a des ressources financières, et il faut arrêter de se cacher derrière son petit doigt en parlant au nom de l’humanité qui au Congo-Brazzaville ne se réduit qu’à la tribu mbochi à laquelle vous appartenez.

Le Congo-Brazzaville ne rend aucun service écologique au reste de la planète. Pour votre gouverne, la plus grande partie du bassin du Congo se trouve en RDC (République démocratique du Congo). Ainsi, seuls le RDC et le Gabon ont été choisis par la communauté internationale pour gérer le dossier du bassin du Congo sur les tourbières et leur impact environnemental avec un financement promis de 1,5 milliard de dollars.

Il ne peut y avoir de développement en Afrique notamment au Congo-Brazzaville sans paix, sans démocratie et sans libération des prisonniers politiques.

Madame Arlette Soudan-Nonault se retrouve dans la position du bossu qui ne voit jamais sa bosse. Il y a à Pointe-Noire une centrale électrique à Gaz de 475 mégawatts gérée par la Centrale électrique du Congo (CEC). Mais, la ville de Pointe-Noire vit au rythme des délestages incessants, et les bourgs environnants sont dépourvus d’électricité même si les pylônes supportant les lignes électriques

passent par ces villages. L’absence d’électricité dans ces bourgades est due au fait que l’État congolais a fait le choix de vendre une grande partie de l’électricité de cette centrale à Kinshasa en RDC au profit de certains pontes du pouvoir.

Aujourd’hui le 10 novembre 2022 à Pointe-Noire, monsieur Denis Sassou Nguesso a confié la gestion des activités de la Centrale électrique à Gaz de Djeno à la société turque AKSA Energy, en toute opacité pour le peuple congolais. Par ailleurs, nous ne savons toujours pas officiellement à ce jour à qui la gestion du terminal pétrolier de Djeno a été attribuée et pour quelle durée ?

Oui, madame la ministre, le Congo-Brazzaville est un État voyou dirigé par des mafieux, et nous le disons clairement.

Comment parler des énergies propres au Congo-Brazzaville quand les villes de Brazzaville et de Pointe-Noire sont classées parmi les dix villes les plus sales d’Afrique ? L’environnement fait partie de vos attributions ministérielles, et il y a du travail.

Les biomasses, les biogaz, des éléments de langage pour meubler la conversation, n’ont aucun intérêt quand le peuple congolais manque de l’essentiel à savoir de l’eau potable, de l’électricité pour tous, de l’éducation et des soins de santé de qualité, d’infrastructure de base…

Le Congo-Brazzaville qui remet de l’ordre dans sa gestion publique avec l’aide du FMI (Fonds Monétaire International) après plus de 38 ans d’errement est un scoop. Mais, le mal est déjà fait.

Madame la ministre, votre argumentaire qui consiste à demander de l’aumône sur le dos de l’écologie est désastreux, et il n’y a que vous qui y croyez. Le Congo-Brazzaville quémande des miettes auprès de nos partenaires et cela n’est pas digne. Le peuple congolais ne mérite pas d’être représenté par des milliardaires kleptomanes.

Le destin de votre Fonds Bleu ne sera pas différent de celui du Fonds des générations futures avec 14 milles milliards de francs CFA partis en fumée, d’où la méfiance de la communauté internationale à votre égard.

Nous sommes là pour vous rafraichir la mémoire, car le parlement congolais des godillots à votre botte n’osera pas vous faire offense.

Un lot de mensonges nourris d’incohérences et d’absurdités avec un discernement brouillé par la cupidité n’a jamais fait un discours consistant. Il ne s’agit pas ici d’éteindre des feux mais le feu que vous avez allumé au Congo-Brazzaville. Nous avons pu prendre la mesure de votre duplicité au cours cette interview.

Votre histoire n’est ni moins qu’une propagande du régime tyrannique du Congo-Brazzaville dans lequel vous faites semblant d’apparaitre comme l’agneau sans reproche sans tâche.

Le regard vide, un langage corporel peu convainquant et une phraséologie maladroite trahissent votre gêne de participer à une opération d’arnaque à l’écologie à l’échelle planétaire. Le désespoir de ne pas avoir été entendu ne doit pas vous faire dire n’importe quoi à la limite de la divagation. Le doute accablant dans vos propos vous disqualifie.

« Vous chantiez ? J’en suis fort aise. Eh bien ! Dansez maintenant. » dixit Jean de La Fontaine.

Patrice Aimé Césaire MIAKASSISSA