Oraison funèbre de Dieudonné MIAKASSISSA

Président Dieudonné MIAKASSISSA, voici donc le jour que fit le Seigneur pour te rappeler à Lui, après que tu aies dignement accompli, non sans imperfections bien sûr, mais toujours avec constance et amour, ta mission d’homme de paix, en pèlerinage sur la terre.

Ce jour est celui de ton départ, celui de notre séparation avec toi, car tu nous quittes, immense est la peine et le vide de l’absence que tu laisses dans nos cœurs et dans nos vies. Aujourd’hui est un jour où pour nous tes enfants, tes petits-enfants, tes arrière-petits-enfants, tes frères et sœurs, tes neveux et nièces, tes beaux-fils et belles-filles, tes amis et tous ceux qui t’ont connu, le soleil s’éclipse pour disparaître derrière le rideau des nuages qui recouvrent l’espérance de notre foi chrétienne. C’est un jour de deuil.

Autour de toi PAPA, nous sommes tous réunis pour te rendre l’hommage que tu mérites, dans cette maison de Dieu qui était devenue également ta demeure, toi qui dans la fleur de l’âge avait éprouvé le désir de consacrer ta vie à Dieu et au service de l’Eglise en tant que PRÊTRE. Il en a été autrement au regard de la souveraine volonté divine, qui dans sa grâce t’a donné la force et le courage de fonder ta petite famille, celle des MIAKASSISSA, source de ta joie et de ta fierté, ta seule richesse.

C’est donc cette famille que tu laisses aujourd’hui orpheline de ton amour paternel et de tes sages conseils, au point que chacun de nous ne peut s’empêcher de pleurer à chaudes larmes. Que c’est dur PAPA !

Mais nous ne sommes pas seuls et c’est très réconfortant de voir combien les parents, les amis et toutes les personnes anonymes rassemblées dans cette église, qui expriment avec nous la douleur de ce déchirement que la mort est venue semer dans nos cœurs. Nous vous remercions infiniment de votre présence.

La mort nous sépare certes, mais jamais elle ne nous enlèvera notre affection pour toi, ni tous les souvenirs heureux que nous avons partagé ensemble PAPA.

Tu étais le deuxième d’une fratrie de trois enfants dont deux t’ont déjà précédé sur ce chemin de notre destinée humaine. C’est maintenant l’heure pour toi PAPA d’aller rejoindre ton très cher fils Thierry MIAKASSISSA, ton cher frère ainé PAPA CAP MALONGA, ta chère petite sœur MAMAN SIMONE et tes chers PARENTS

Notre tristesse est d’autant plus immense, du fait que tu aurais aimé voir tous tes enfants réunis en ce jour autour de ton cercueil. Hélas, cela n’a pas été possible et Dieu seul sait pourquoi.

Néanmoins dans l’unité de l’amour que tu nous as enseigné et transmis, nous nous consolons à l’idée de savoir que « là où il y a un MIAKASSISSA, nous y sommes tous« . C’est une valeur que nous ne saurions trahir, car l’amour et l’unité sont les préceptes qui te caractérisaient, dans ta quête permanente de la paix à tous les niveaux, en famille comme dans les relations humaines, de même que pour ton pays le Congo que tu as tant aimé et servi loyalement.

Aujourd’hui le Seigneur te rappelle à Lui, va et repose en paix PAPA dans la terre de tes ancêtres. Cette terre avec laquelle tu as entretenu un lien si particulier à Yokama où tu avais le loisir de cultiver tes légumes.

Tu as eu une vie merveilleuse, entouré de ta tribu, toi le grand MOUNTOU qui malgré de multiples et rudes épreuves a su affronter la dureté de la vie en gardant le sourire. Jamais tu ne t’es plaint, mais avec détermination et beaucoup de courage tu as franchi la ligne d’arrivée, comme un cycliste monté sur un vélo cabossé avec des roues crevées, tu as réussi contre toute attente à grimper sur une montagne et fini par en atteindre le sommet.

Bravo et chapeau CHAMPION ! Mais à quel prix ? Celui de l’effort, de la souffrance, de l’affront subit dans l’humilité, de la méconnaissance, de la concession et de la bienveillance avec au final un mal que tu cachais si bien, au point que ton étonnement fut grand, lorsque mon ami cardiologue, à la suite d’une échographie cardiaque, te fit savoir que tu avais « le syndrome du cœur brisé« . Tu t’es alors exclamé : « Comment est-ce possible que les souffrances enfouies et cachées dans le cœur de l’homme, soient révélées par un simple examen médical ?« . Ce fut révélateur de l’impact des coups que tu as reçu tout au long de ta vie, et nous comprenons mieux le raccourci de cette expérience que tu savais résumer en une phrase presque anodine :  » Les coups, ce n’est pas de la nourriture, il ne faut pas trop en prendre « .

Dieudonné MIAKASSISSA notre père n’appartenait pas seulement à sa famille biologique, il avait aussi un engagement politique qui l’a conduit jusqu’aux hautes fonctions de Président de l’Assemblée Nationale Populaire. À ce titre, il a apporté sa pierre à l’édifice de la nation congolaise en œuvrant dans le sens de la justice et de la paix, son idéal politique.

De toi PAPA, aujourd’hui nous tenons la flamme patriotique, la rigueur dans le travail, l’amour de la vérité et la sauvegarde de la dignité humaine.

La mission à poursuivre est claire, l’unité dans la famille, l’unité dans le pays, pour un Congo uni, libre et prospère.

Tu as accompli ta part PAPA, nous allons suivre ton exemple, car tu es notre modèle.

Tu as été pour nous un don de Dieu comme ton prénom l’indique clairement (Dieu a donné) et tu t’en vas aujourd’hui en laissant l’empreinte indélébile de l’homme simple et remarquablement humble, dont on se souviendra toujours en disant MIAKASSISSA, ce qui veut dire littéralement : CE QU’IL A LAISSÉ.

Nous allons bientôt nous séparer, car ici s’achève ton parcours si élogieux sur la terre et nous devons nous y résigner non pas dans les pleurs, mais la reconnaissance et nos acclamations.

Que le Christ ressuscité notre Seigneur te reçoive dans la demeure de son Père où nous espérons un jour te rejoindre dans la grâce de sa miséricorde.

MERCI PAPA pour tout l’amour que tu nous as donné.

VA EN PAIX, très cher PAPA.

Ton Fils, Patrice Aimé Césaire MIAKASSISSA 

Laisser un commentaire