Hommage au Grand homme Nguila Moungounga Nkombo en date du 14 Avril 2010

De cette plume qui n’a aucune prétention de rendre le meilleur hommage posthume à Moungounga Nkombo Nguila coulent sans doute des mots qui ne peuvent saisir dans sa quintessence la vie pleinement remplie d’un homme d’exception, né pour servir et qui a véritablement servi ses semblables.

Elle ne saurait ici prétendre épuiser les qualités d’une formidable trajectoire existentielle qui s’est toute dédiée à aider, secourir ses proches et prochains avec désintéressement. Ce qui est surtout remarquable en cet homme que j’ai longtemps fréquenté et qui aura contribué à fabriquer et polir mes humanités, c’est qu’il faisait preuve de générosité sans exubérance, dans une discrétion qui témoigne de son humilité. Or, pour citer José Narosky, «celui qui cache sa générosité est doublement généreux».

Si la postérité ne devait conserver depuis l’indépendance de notre pays, le souvenir d’un certain nombre de nos hommes politiques, il serait juste que Moungounga Nkombo Nguila en fasse partie.

Né à Mouyondzi le 9 avril 1940, ce diplômé de l’école supérieure de commerce de bordeaux, fut membre fondateur du pct ; un parti qu’il abandonna dès que ses idéaux de départ furent pervertis par les militaires qui le prirent en otage. Suite à l’assassinat de Marien Ngouabi, il fut injustement condamné en 1978 à dix ans de travaux forcés. en 1991, il est l’un des piliers de l’Upads et, il devient successivement ministre du commerce, puis ministre de l’économie et des finances de Pascal Lissouba. Il prit la route de l’exil, déguisé en paysan pour fuir la fureur de sassou qui avait du mal à cacher son obsession à en découdre avec un régime démocratique, émanation de la volonté du peuple congolais.

Très tôt, dès le début de l’exil parisien, son activisme politique débordant, déboucha à la création du cerdec, seul espace susceptible d’organiser l’opposition congolaise, suite à l’échec cuisant de l’errdun, gangréné par la lutte des égos. Des tentatives d’assassinats contre sa personne, organisées par le pouvoir de Brazzaville, qui armait les membres du front national, furent mises au grand jour par les services secrets français et relayées par la presse. Pour assener un coup de grâce à cette résistance, les locaux de ce cercle, furent tout bonnement rachetés par un sinistre promoteur immobilier proche du pouvoir de Albert Bernard Bongo.

Dans l’océan d’une gestion contestée du régime de Lissouba, l’histoire, seule juge des temps, nous rappellera que Nguila managea avec brio la restauration de la crédibilité du Congo, auprès des institutions financières internationales. Le régime putschiste de sassou en tira d’ailleurs profit.

Par la constance de son discours, Moungounga Nkombo Nguila est le seul homme politique congolais d’envergure qui n’a jamais travaillé avec sassou. Ni sous sassou i, ni sous la sinistre série sassouiste en cours (sassou ii, sassou iii etc..). Cet argument ne suffisait pas pour en faire la panacée ni l’homme providentiel. Cependant, ces fréquentes périodes d’ascèse avaient fini manifestement par le murir. Peu à peu, des doutes sur son humilité et sa radicalité n’étaient que de façade et mal compris. Sa parfaite connaissance des grands dossiers du pays lui donnait une longueur d’avance sur les autres.

Ce que l’on prenait à tort comme stérile radicalité était le fruit de son expérience, elle était corroborée par les faits qui accordaient leurs suffrages à son leitmotiv « au nom de l’unité nationale, on ne peut pas composer avec n’importe qui » répétait-il inlassablement.

L’homme qui a été rappelé à dieu pour désormais occuper la seule demeure éternelle que tous rejoindront inexorablement m’a surtout marqué par sa droiture, sa rigueur et sa franchise, jamais prises à défaut. Ce qui fait de ses qualités-là une vertu, c’est sans doute leur rareté. Ce sont les meilleures armes du juste. Moungounga Nkombo Nguila était un homme avare en paroles, mais bien prolixe en actions. Il agissait plus qu’il ne parlait en fait.

L’affection profonde que je vouais à cet homme de principes dont la disparition pourrait rappeler Diderot qui disait que «grands sont ceux qui après eux laissent beaucoup de gens dans le désarroi». Il est superflu de dire ici que Moungounga Nkombo Nguila a laissé beaucoup de gens dans le désarroi. Il a donc vécu une vie qui méritait d’être vécue. Que dieu l’accueille dans son paradis.

                                                                                                Djess Dia moungouansi

                                                                                                 Paris  14 Avril 2010

2 thoughts on “Hommage au Grand homme Nguila Moungounga Nkombo en date du 14 Avril 2010

  1. Il a emporté avec lui toutes les recettes du trésor public du congo, c ‘est un pilleur parmi bien d’autres au congo. Pour moi, Monsieur Moungounga Nguila a été indigne et responsable de la guerre civile de 1997. Dans son tribalisme radical, il avait crié haut et fort que c’était leur tour de gouverner.

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