Aurlus MABELE, l’icône du « Soukous, est mort

Le chanteur congolais Aurlus MABELE, âgé de 67 ans, est mort le jeudi 19 mars à 19 heures, des suites de la contamination au Coronavirus. Le propulseur du « Soukous » aux 30 ans d’une carrière record et aux deux générations de fans,  est l’auteur de tubes qui sont rentrés dans la mémoire collective populaire, comme « Africa Mousso », « Femme ivoirienne », « Embargo », « Betty », « Asta De », « Loketo », « Vacances aux Antilles », « Zebola », « Ebouka », « Sans frontières », « Waka Waka », etc.

Il aura vendu plus de 10 millions d’albums dans le monde et aura contribué à faire connaître le « Soukous » hors des limites du continent africain. Accompagné par des guitaristes talentueux, il a fait danser toute l’Afrique, toute la Caraïbe, par des musiques avec ses rythmes typique du soukous

Aurlus Mabele, cette star qui s’est battu plusieurs années contre la maladie

La musique congolaise comporte sa part de légende, et son histoire est marquée par un certain nombre de personnalités toutes plus célèbres les unes que les autres. Elles sont  malheureusement vite oubliées, dès qu’elles se trouvent handicapées par la maladie. C’est bien le cas de la figure la plus marquante de l’histoire du « Soukous », Aurlus Mabele qui vient de nous quitter.

Il était  hébergé depuis quelques années, en maison de repos médicalisée, ce qui a  nécessité un budget important, et dans le cas d’Aurlus Mabele la situation était  difficile à assurer. Il lui a manqué souvent de régler des frais supplémentaires appelés frais de dépendance. Nous avions  à ce sujet, il y a plus d’une année sollicité la générosité de toute personne de bonne volonté, les artistes, l’Union des musiciens Congolais,  pour venir en aide à Aurlus Mabele.

Le calvaire d’Aurlus MABELE

En 2005, le médecin diagnostique sur Aurlus Mabele une tumeur maligne de la gorge persistante. Peu de temps après, il est victime d’une attaque cérébrale. Pour l’artiste, c’est un véritable calvaire qui commence.

Au terme d’un traitement agressif qui l’a transformé physiquement, Aurlus Mabele s’en sort, soutenu par son producteur Jimmy Houetinou et par ses proches; mais son état de santé tient en alerte ses nombreux fans, depuis qu’il avait été transféré dans une maison de repos médicalisée, de la région parisienne.

Aurlus Mabele, Quand tu nous manques !

Isolé depuis plusieurs années et absent des circuits de diffusion musicaux, Aurlus Mabele s’est éteint avec son talent et son succès. Le “Soukous” est orphelin de son géniteur et de son propulseur. Beaucoup d’amants de “Loketo”, la marque déposée d’Aurlus Mabele sont très tristes de sa disparition.. car ils ne l’écouteront plus sur un nouvel album. Ils ne  verront plus encore “la bête de scène” qui a convaincu qu’autour de sa musique, aucune ressemblance n’est possible.

Habitué aux expériences successives, à une extraordinaire capacité à intégrer les influences rythmiques, Aurlus Mabele fait partie des artistes qui ont contribué à la renaissance de la Rumba et du Soukous dans les années 80.

La mort d’Aurlus Mabele

Tout semble prouver qu’Aurlus Mabele a traversé depuis longtemps une épreuve difficile, liée à une santé  qui  a évolué en dent de scie. – Comme cela peut arriver à tout le monde – avant de succomber non pas de son mal habituel, mais il a été emporté par le Corona virus (COVID-19)

Qui est Aurlus MABELE ?

De son vrai nom Aurélien Miatsonama alias “Aurlus Mabele”, il est né à Brazzaville en 1953 dans l’agglomération cosmopolite de Poto-Poto. Etudiant, il aborde la musique dans les années 70, années qui voient la floraison des orchestres, des chansons et des nouvelles danses. C’est la période où beaucoup d’adolescents longtemps tributaires de l’influence des grands orchestres vont chercher une voie pour de nouveaux styles.

En 1974, ensemble avec ses compatriotes tels que May Cacharel, Jean Baron, Pedro Wapechkado, et autres, Aurlus Mabele crée le groupe Ndimba Lokole. Il se confirme comme parolier qui évolue sur des thèmes sciemment instaurés pour plaire aux jeunes. Il ouvre la voie et montre ce qu’il adviendra lorsque la musique sera libre de toute contingence matérielle ou sociale.

De Brazzaville, Aurlus Mabele atterrit à Paris d’abord pour les études, mais c’est la musique qui l’emportera. En 1986, il fonde avec Diblo Dibala et May Cacharel le groupe  “Loketo”. Il devient l’un des chefs de file du “Soukous”. Il forme avec le guitariste Diblo Dibala le duo le plus célèbre de tout le mouvement “Soukous”. Ils enregistrent plusieurs albums et sillonnent le monde entier.

Aurlus Mabele et Diblo Dibala vont se séparer, pour former chacun son “Loketo”. Mais leur démarche résolument expérimentale les place tout de même à l’avant-garde des courants de cette époque.

Aurlus Mabele est demeuré une très grande culture, beaucoup de feeling musical et d’intuition psychologique qui font que chaque chanson est un petit chef-d’œuvre jouissant d’une individualité, d’une couleur spécifiques.

Adieu l’artiste !

Clément OSSINONDE

2 thoughts on “Aurlus MABELE, l’icône du « Soukous, est mort

  1. Au revoir l’Artiste, Aurlus le roi du Soukous. Tu as fait vibrer toute l’Afrique; les Antilles, l’Europe et même l’Amérique latine durant des décennies. Aurlus était l’artiste congolais les deux rives du Congo confondues le plus connu dans le monde dans les années 80 -90.
    Partout on lui rend hommage, des émissions de télé sur son oeuvre au Kenya, en Martinique, …. Mais chez lui au Congo, rien de tout c’est comme si c’était un non événement. J’ai honte en tant que congolais comment un pays peut ignorer les gens qui ont porté haut son drapeau dans le monde. Y-a-t-il un ministère de la culture au Congo?

  2. Mes hommages au roi du Soukous connu partout à travers le monde par son talent d’artiste incontournable des années d’anton, la belle époque comme diraient d’aucuns….
    Rien qu’à ses yeux qui brillent d’un éclat intense , qui constituent un océan d’amour et de paix, on peut imaginer l’humain qui le caractérisait, qui l’habitait… caractéristique particulière des grands hommes.
    RIP!!!!

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