L’UPADS pleure à jamais Jean Appolinaire Tsiba

Jean Appolinaire  Tsiba, secrétaire  national  de l’UPADS, député de Komono, dans  le  département  de la Lékoumou, au Congo,   nous  a quittés,   le  18  juillet  2019, à Rouen, en France.

Militant   des premières  heures  de la  création  de  l’UPADS,   je  rends  hommage  à   sa mémoire parce que  la vie  d’un homme  est  parsemée  de rencontres  déterminantes   qui  marquent.  Des  rencontres  avec   des  gens  qui, d’un  regard, d’un   geste,  d’une  activité  commune  partagée avec  elles, vous  font  déduire   ce qu’elles  sont. Jean Appolinaire Tsiba  a  été  de  ceux-là  pour  moi.

En  écrivant  ces lignes, j’ai  encore, au  fond de mes pensées,  les moments forts de  mes  échanges  avec  lui où  il m’exprimait  que  le principal engagement  au  sein  de l’UPADS   ne devrait  pas  se  décliner  à  exister au  regard des autres, mais  dans l’action  sans limite  et  de manière  désintéressée   pour   rendre  le  parti  aussi  rassembleur  que possible  dans l’intérêt  de  ses  membres  et  de  ses objectifs.

Dans  les  moments  difficiles  de la  pénible  reconstruction  de l’UPADS,  au  lendemain   des tourments  qu’a connus   ce  parti, au  sortir  des   violences du  5  juin 1997,  Jean Appolinaire Tsiba  n’a jamais baissé  les  bras,  malgré  les pressions,  les   tracasseries  et  les  menaces  qui  s’y  faisaient  jour.  Pour  lui,   dans  l’adversité, ce qui  primait  c’était   le   combat   militant  pour faire  recouvrer   à l’UPADS sa  légitimité, lui  rendre  ses   lettres  de  noblesse  et  en  refaire  un outil  de  reconquête du   pouvoir  d’Etat  perdu.

Sans  hésitation aucune, Jean Appolinaire Tsiba,  était  corps  et âme au  service  de  l’UPADS  où   il  y  laisse  l’image d’un  grand  travailleur  tout  en étant  l’illustration  parfaite du  cadre politique  mû par  la pleine prise  conscience de ses  devoirs.

Jusqu’à la fin de sa vie, Jean Appolinaire Tsiba  est  demeuré très attaché  aux  idéaux  fondateurs de l’UPADS.  Je  le revois, lors des  moments  chauds  de  l’éphémère   regroupement  républicain de  toute  l’opposition  congolaise,   offrir  d’abriter,   en  août 2015,  au  siège de  l’UPADS, encore  en  travaux,  à Brazzaville, le  dialogue  alternatif  de Diata, en réplique  du  dialogue  de Sibiti,  mis  en  œuvre  par le  président Sassou Nguesso.

L’histoire  du  Congo retiendra  cette  judicieuse proposition  de Jean Appolinaire Tsiba  qu’il  lança,  d’une  voix  bienveillante,  au  timbre  peu  cassé  et au  rythme lent,  devant  une opposition désemparée,   interdite   de se rassembler dans un  lieu public.

Politique, Jean Appolinaire   Tsiba était,  par  ailleurs, un  homme  qui  cultivait les  valeurs morales. D’accès  facile,   ouvert, respectueux, généreux, d’une   l’humilité  qui   gênait. C’était  là, pour  lui,  des  valeurs  dont  il   ne pouvait  s’en  départir. Parce que,  m’avait-il  confié,  elles  étaient,  non  seulement   source de vie,   mais encore  léguées   à  lui, de  génération en  génération,  par ses   diverses   racines  familiales.

L’intelligence  et  la  culture  au  service  de l’action   était également  une  idée  dont Jean Appolinaire  Tsiba  s’entichait.   Aussi  savait il   rendre  sa soif  de connaissance  contagieuse  au  sein  de l’UPADS,   même parmi  les camarades  qui  s’opposaient  à lui.

Pour  Jean  Appolinaire Tsiba,  les idées   ne suffisaient  pas.  Si  justes,  fussent-elles,  il  fallait  les  inscrire dans  l’action.  Une  logique  qu’il   a  entretenue  en adaptant  sa   réflexion  aux   circonstances  pratiques.  C’est  pour  cela   qu’il  a été, depuis  le  congrès   extraordinaire   de l’UPADS   de  2006,  maintes   fois désigné   pour   représenter  l’UPADS  aux  concertations  extérieures  et   qu’il  soit   demeuré    le  cadre  qui  ait  rédigé  le plus   de textes   ayant  trait  à  la marche   du  parti,  sur  la même   période. En   toutes   circonstances, il était  pugnace,   inflexible,  rude négociateur.

Maintenant   que Jean Appolinaire Tsiba  nous a quittés, le  deuil  nous  emporte  à  l’UPADS  et  nous  devons,  avec l’énergie   du  possible, faire  preuve de  courage. Le flot  des  souvenirs  des  temps   que  les  militants de l’UPADS  ont  passés  avec lui   est  une richesse  immense.

Jean  Appolinaire Tsiba, pour    l’avoir  bien  connu,   faisant  partie  de  ces  citoyens du  monde  qui   vous   donnent  cette  volonté  de  ne pas lâcher,  de savoir  regarder  devant et  de  suivre  la voie appropriée.

A   la  famille   de Jean Appolinaire Tsiba,  particulièrement   son  épouse  qui  m’a,  plus  d’une  fois,  accueilli,  avec  chaleur   à  leur  résidence de Diata,  j’exprime   mes   condoléances  les  plus  attristées.

La  mort   est ultime. Elle  nous réunit  tous dans la boue  pour  terminer  avec  la vie.  La bas, dans  l’infini   de l’Orient Eternel,  que  d’imminentes  figures   de l’UPADS   qui  ont précédé  Jean Appolinaire  Tsiba,  tels les  ministres Simon Pierre Kikounga Ngot  et  Nguila Moungounga  Kombo,  Gabriel Obongui,  Jacques Mouanda Mpassi, Jean Claude  Siapa,  Joseph Kombo Kitombo,   lui ouvrent  les  portes   de  la  chaine  de  l’inaltérable et  inextinguible solidarité UPADS.

                                                           Paris   le  19 juillet 2019

                                                           Ouabari Mariotti –  Membre de l’UPADS

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