Force Montante : Une frange dissidente destitue le secrétariat permanent

Juste Bernardin Gavet et son bureau jugés indésirables à la Force Montante. Dans une déclaration rendue publique le 29 avril à Brazzaville, le groupe animé par le membre du comité central de la jeunesse du Parti congolais du travail (PCT), Donald Mobobola, a annoncé l’éviction du secrétariat permanent et la mise en place d’une commission ad hoc de treize personnes.

Que se passe t-il à la Force Montante du Congo, au point que la fronde menée par Donald Mobobola semble s’affranchir de l’autorité du président fédéral, Gabriel Ondongo, ou encore du secrétaire général du PCT, Pierre Ngolo, qui n’ont pu lui faire entendre raison sur ses velléités révisionnistes, avec une révolution en règle, au sein de l’institution juvénile où une commission ad hoc a été mise en place.

Coordonnée par le secrétaire permanent chargé de l’économie, de l’emploi et des affaires sociales, Donald Mobobola, la commission ad hoc aura pour mission d’assurer désormais « le redressement salutaire » de l’organisation pour la préparation du congrès de la Force montante congolaise (FMC).

Les participants ont, en effet, invité tous les membres de la FMC à se lever comme un seul homme pour mettre « fin à l’anarchie du secrétariat permanent », pour restaurer la démocratie et promouvoir l’égalité des chances au sein de l’organisation.

En effet, selon eux, depuis la mise en place de la FMC en 2013, l’organisation peine à réaliser ses principaux objectifs. Il s’agit, entre autres, d’éduquer, encadrer et mobiliser les jeunes autour des valeurs de la social-démocratie, d’unité nationale, d’égalité ; de soutenir les causes justes ; de promouvoir les valeurs morales et civiques.

S’exprimant au nom du comité central de la FMC, ces jeunes ont dénoncé ce qu’ils qualifient de gestion « calamiteuse et désastreuse » du secrétariat permanent dirigé par Juste Bernardin Gavet. C’est ainsi qu’ils ont déploré l’inefficacité du secrétariat permanent et du premier secrétaire sur l’animation de l’organisation ; le recours aux pratiques ethnocentriques ; la dilapidation des fonds de l’organisation aux fins personnelles.

« Le cumul de fonctions du premier secrétaire compromet le fonctionnement de l’organisation », ont-ils dit. Parmi les autres griefs, on peut citer le dysfonctionnement des fédérations et des comités d’arrondissement, le manque d’esprit de cohésion, le refus systématique de la convocation des sessions du comité central depuis six ans, la complaisance flagrante de la commission de contrôle et d’évaluation. Face à cette situation empirique et à dix-huit mois de l’élection présidentielle, l’heure est à la fédération et à la redynamisation de la FMC pour mieux défendre le projet de société du président de la république, la Marche vers le développement, traduit en programme gouvernemental et le Programme national de développement 2018-2022 », conclut la déclaration lue par le porte-parole de la FMC, Gracia Lendanga.

La déclaration de la frange de la FMC a été rendue publique dans un climat de vives tensions au siège communal du PCT, entre le président fédéral, Gabriel Ondongo, et les jeunes décidés de faire entendre leur ras-le-bol. Même le secrétaire général du PCT, Pierre Ngolo, qui a eu au téléphone le meneur du mouvement, Donald Mobobola, n’a pas pu calmer l’élan des protestataires. Même les intimidations du président PCT-Brazzaville qui menaçaient de recourir à la force publique n’ont pas dissuadé ces jeunes, décidés d’aller jusqu’au bout.

Même s’ils ont Juste Bernardin Gavet et compagnie en ligne de mire il va s’en dire que les griefs impactés par les frondeurs vont bien loin. La FMC, a indiqué Donald Mobobola a été créée pour défendre les causes du parti et du président du comité central, Denis Sassou N’Guesso. « Nous sommes prêts pour défendre le président de la République dans la légalité, la loyauté. Pour cela, je vous invite à la mobilisation générale pour 2021 pour défendre notre président qui est pris aujourd’hui en captivité par certains membres du bureau politique qui l’ont trahi hier dans la réforme institutionnelle et à la refondation du PCT. Aujourd’hui, ils se sont déguisés en vrais militants », a-t-il exhorté.

De là à voir se « briser la marmite de Koka-Mbala », c’est sans doute qu’une question de temps. Le feu qui couve risque de se propager bien au-delà, surtout que des dissensions et non des moindres minent le Parti, même si certains responsables tentent de les balayer d’un revers de mains, dissimulant plutôt la poussière sous le tapis.

Bertrand BOUKAKA

5 thoughts on “Force Montante : Une frange dissidente destitue le secrétariat permanent

  1. Donc, au PCT, une frange de sa jeunesse peut destituer son Secrétariat permanent au cours d’une réunion ? Wow ! C’est parti pour puer grave le Mbochi à la FMC.

    La honte, ils connaissent au moins ?

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