Ordre et désordre en démocrature congolaise

 

Le Congo-Brazzaville montre une image désolante et nauséabonde sur fond de Covid-19. Depuis quelques jours, les congolais se regardent en chiens de faïence avec le tintamarre lié à l’affaire du département du Pool et au soi-disant limogeage du journaliste Rocil Otouna.

Le malaise est très profond jusqu’à amener Pierre Moussa, le tout frais gardien du temple du parti présidentiel PCT, lors de la dernière rencontre des partis de la majorité présidentielle du Congo, a exhorté les leaders à la pacification du pays. Malheureusement, le Colonel Bangui et le contre amiral Jean Dominique Okemba continuent à se la couler douce sans donner les moindres détails  aux peuples. De même, le Procureur de la République du Tribunal de grande instance de Brazzaville n’a daigné ouvrir une enquête à l’encontre de ces deux personnes dont un faisceau d’indices les accuserait d’ébranler le moral de la Nation et a fortiori de vouloir provoquer à nouveau un chaos dans le Pool.

Comme si cela ne suffisait pas, deux autres affaires graves ont fait le buzz; La première concerne le prétendu plan concocté lors d’une réunion au domicile du ministre Emile Ouosso en vue de soutenir JDO dans son élan macabre au Pool et de surveiller accessoirement les différents leaders politiques originaires du Pool tels que les ministres Claude Alphonse N’silou, Guy Brice Parfait Kolelas,.. Et la seconde sur le supposé limogeage de Rocil Otouna de Télé Congo.

Pour percer l’abcès, nous avons tenté de joindre la conseillère spéciale Claudia Sassou Nguesso, les ministres Emile Ouosso, Thierry Lezin Moungalla et Claude Alphonse Nsilou, le D.G. de Télé Congo André Ondélé et des  responsables des services spéciaux congolais. Seules trois personnes ont réagi positivement. Les autres responsables politiques et administratifs bien qu’ayant décrochés, ont pour la plupart refusé de se prononcer.

S’agissant du prétendu plan de soutien à JDO et des massacres au Pool, Emile Ouosso affirme sans détours qu’il s’agit des mensonges balancés sur son dos. Les valeurs spirituelles, de fraternité et de tolérance auxquelles il est attaché ne lui permettent pas à faire du mal et à détruire mais plutôt à bâtir. Il n’a pas de problèmes non plus avec ses collègues du gouvernement et avec le département du Pool. Il se réserve d’ester en justice. Un officier général des FAC nous a déclaré que, c’est au procureur de la République ou au porte-parole de la police d’éclairer les congolais sur la profondeur des propos de JDO et du colonel Bangui. Quand à André Ondélé, il nous a déclaré qu’aucune note n’a suspendu Rocil Otouna de Télé Congo et précise qu’aucun journaliste au monde n’est sur le plateau à toutes les éditions des journaux télévisés.

Cependant, sur le tableau de présentation des journaux télévisés relatif à la période du 27 avril au 03 mai 2020, il est clairement mentionné que Rocil Otouna était bel et bien programmé sans discontinuité durant toute la période. Comment le commun des mortels doit interpréter sa disparition prématurée des écrans du JT juste après l’incident à l’origine du buzz ?

Conclusion

Le communiqué du cabinet du ministère de la communication et des médias est plus que confus. Primo, il n’est signé d’aucune autorité. Secundo, il est daté du 3 mai 2020, un dimanche supposé férié, tertio, tout le monde sait que Rocil Otouna a été relevé et remplacé dans ses fonctions d’attaché de presse au cabinet du Ministère de la Communication par une certaine Francisca. De plus, la synthèse des échanges téléphoniques, via les réseaux sociaux, en notre possession entre Thierry Lezin Moungalla (T.L Moungalla), Claudia (CSN), Patrick Moungalla (Patrick M.), Elenga, André,Phillipe et Cie montre bien que Rocil Otouna est bel et bien au centre d’un cyclone de pressions et de trafic d’influences qui ne veut pas dire son nom. La preuve, ce dernier n’a plus terminé comme prévu, la semaine a la présentation des journaux télévisés.

L’affaire Rocil Otouna pose une problématique plus vaste, celle relative au droit à l’information du peuple congolais et de la place du journaliste dans notre société, en cette semaine anniversaire de la liberté de la presse. Le congolais a le droit d’être informé sur la situation réelle de la riposte contre l’invasion du Covid-19. Le journaliste joue également le rôle de courroie de distribution entre le peuple et sa classe politique. Quand un journaliste, qui se fait l’écho des congolais, pose une question à l’autorité compétente, fusse-t-elle gênante, cette dernière à le devoir d’y répondre et sans représailles d’aucune sorte. En effet, le peuple congolais qui est séquestré affamé depuis plus d’un mois a le droit de savoir où en est la situation pour laquelle il est si maltraité, d’autant plus que les cérémonies de donations de tout genre bénéficient d’une large propagande de la part de la télévision du régime, a contrario, la couverture médiatique sur des aspects strictement médicinaux est quasi inexistante. Pourtant, ce sont ces derniers qui nous diront si la bataille est enfin gagnée.

S’agissant des ministres congolais, ils semblent avoir oublié ou tout simplement ne l’ont jamais intégré qu’ils sont des serviteurs du peuple congolais et que leur train de vie « princier » est financé par ce peuple. Si Clément Mouamba a encore une once d’autorité, il devrait illico organiser un séminaire gouvernemental pour rappeler à son équipe ce principe fondamental et autres devoirs et obligations qui les incombent

Les libertés fondamentales bafouées

Quand des hauts fonctionnaires et autres agents de l’Etat manœuvrent pour vouloir bâillonner un journaliste, le peuple congolais est en droit de se demander que nous cache le Gouvernement ? Pourquoi tant de manœuvres ? Pire, lorsque le dictateur en chef menace habillement pour « non-assistance en personne en danger » ceux qui ont prêté le serment d’Hippocrate, lors de sa piteuse prestation télévisée du 30 avril dernier, laissent bon nombre de congolais perplexes. Par extrapolation, les médecins ne sont pas les seuls à ne pas honorer leur serment. Le dictateur en chef Sassou est le premier de ne point honorer son serment fait devant la nation congolaise de faire respecter sa propre constitution révisée en 2015 au prix du sang de nos concitoyens, en particulier, les libertés fondamentales qui y sont inscrites uniquement pour la forme diront les esprits éclairés. Ne dit-on pas que « le poisson commence à pourrir par la tête » ? Donc ne pas s’étonner lorsque certaines officines et succursales de la democrature de Sassou en font autant telles que la police, l’armée et la justice, etc.

Les sénateurs, pourtant à la solde et un des piliers de ce système dictatorial, ont appris à leur dépends que le système qu’ils servent religieusement est comme un serpent qui peut mordre sa queue. En effet, le président du Sénat est sorti de ses gonds suite à des actes de non-respect de la liberté de circulation de ses collègues sénateurs par une police inculte jusqu’à déchirer leur sauf-conduit. Mais il a moins de verve lorsqu’il s’agit de défendre les intérêts et le bien être des peuples et territoires du Congo. Le 6 mai 2020, le général Ndengué a  brutalise le professeur  Jean Louis Nkoua par le fait d’être Téke (proche de André Okombi). On comprend aisement pourquoi Télé Congo n’a pas daigné parler de la mort de Marc Mapingou. Ou se trouve le vivre ensemble initié par Hugues Ngouolondéle?

Les congolais attendent des éléments de réponse

Le commun des mortels se demande par ailleurs, pourquoi Thierry Lezin Moungalla reste muet sur ces situations graves qui ébranlent la Nation et qui discréditent les congolais à l’étranger ? A la place de nous bombarder des démentis sur des décrets de  » plan de déconfinement  » Thierry Lezin Moungalla ferait mieux :

–    d’éclairer les peuples congolais des deux rives sur le présumé coup d’Etat selon les dires du colonel Bangui. Ces peuples ne sont pas dupes et ont très vite compris que c’est prétexte et devraient un point de départ afin de procéder impunément à un nième massacre des populations du Pool comme le montre le récent déploiement des forces publiques dans ledit département et spécifiquement aux alentours de Goma Tsé-Tsé.

–    d’éclairer les congolais sur les propos portant sur les précédents massacres au Pool qui seraient collés à Jean Dominique Okemba.

–    d’éclairer la lanterne sur l’évaporation des 14000 milliards de FCFA des générations futures;

–    d’éclairer les internautes et les intellectuels qui broient le noir sur les contrats léonins signés par le gouvernants congolais avec des sociétés « bidons » ;

–    de répondre à la demande  faite par le conseil épiscopal des évêques du Congo  » de rapatrier les fonds des contribuables congolais planqués çà et là par les dignitaires véreux afin de soulager le peuple qui vit avec moins d’un dollar par jour.

–    de l’affaire de Rocil Otouna (parent de Philippe Mvouo) qui confirme le statut du Congo comme fossoyeur des libertés fondamentales.

–    etc.

Ghys Fortune BEMBA DOMBE

2 thoughts on “Ordre et désordre en démocrature congolaise

  1. Ce que la plupart des congolais attendent de sassou et son gouvernement c’est la démission immédiate.Dans le monde civilisé sassou serait en prison depuis des années mais le primitif militaire milliardaire s’est surarmé et réduit le congo à l’état sauvage et antique pour ne pas dégager sauf par la force militaire et populaire.Tous les moyens normaux et paranormaux sont à utiliser pour le neutraliser et sauver les futures générations.

  2. Sassou. ,c’est la supercherie congolaise . On devient dingue ,en le voyant diriger un pays endormi pendant 40 ans de sassoufolie …
    C’est un supplice de tantale ,ce dieu grec ,qui avait donné à manger à Zeus les os de son fils et fut en tristement châtié par Zeus .
    Oui ,c’est un supplice ,car on est l’impression qu’on a été puni par un divin méchant pour une affaire dont on ignore la cause .

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