Enterrer sa mère et mourir…

Tout commence le 9 mars 2020 quand la famille apprend le décès de maman Elisabeth à Pointe noire. La conclusion d’une longue lutte, contre la maladie. Un épisode comme il en existe dans toutes les familles. Mais c’est toujours un peu plus compliqué quand on est loin du pays.

Après concertation des enfants installés en France, c’est son fils Pacôme qui partira représenter cette partie de la famille. Il réserve son billet pour le lundi 16 mars, ce sera finalement l’un des derniers vols réguliers à quitter Paris pour le Congo, puisqu’un confinement est décidé par la France dans la même période.

Les cotisations, les discussions, les préparatifs, l’aide des amis de la famille, manifestation d’une véritable solidarité, après plus de dix jours de veillée, les funérailles ont lieu le vendredi 20 mars. Elles se dérouleront  bien, très bien. Paix à maman Elisabeth. L’impensable surviendra après.

Le vol retour de Pacôme est annulé pour cause d’épidémie de COVID-19. Puis il tombe malade. Ce franco-congolais demandera alors un rapatriement. Il effectuera également un test de dépistage du COVID-19 à la clinique de l’ambassade de France. Il sera négatif. L’assurance rejettera la demande de rapatriement invoquant « qu’il peut être soigné sur place ». L’ambassade considérera son cas comme non prioritaire pour le rapatriement et le mettra sur liste d’attente pour un vol indéterminé.

Pacôme décédera brutalement le 7 avril 2020 en arrivant à l’hôpital général Adolphe Sicé, plongeant toute la famille, déjà éprouvée, dans une profonde incompréhension et une insondable douleur.

Je ne trouve pas de sens à ces événements. Malgré tout, nous n’avons pas d’autres choix que de les surmonter et de vivre avec.

A tonton Pacôme,

A ses trois enfants et sa veuve Raïssa,

A toute la famille endeuillée,

Parce qu’on t’aime.

Pitchou

PS : Pour exprimer votre soutien aux trois  enfants et à la veuve de tonton Pacôme, vous pouvez laisser un message et faire un don sur le lien www.lepotcommun.fr/pot/oouv593g

KOUMBA Pacôme est né en 1967 à Pointe noire, au Congo-Brazzaville. Il est arrivé en France en 1994 pour préparer un BTS agricole à Lasbordes. Il est employé de la mairie de Ittville, dans l’Essonne (91), depuis une vingtaine d’années.

5 thoughts on “Enterrer sa mère et mourir…

  1. La famille a le droit de porter plainte contre la compagnie d’assurance qui l’aura finalement arnaqué tout le temps qu’il en est resté sociétaire.

  2. J’ai envoyé mon petit frère à la mort, j’ai été lâche! Je souffre profondément! Merci à vous toutes et tous qui m’ont aidée pour les obsèques de ma mère Elisabeth et qui continuent à m’aider pour les obsèques de mon petit frère Pacôme. Merci à l’infini.

  3. Ce n’est pas la première fois qu’un citoyen français meurt dans de telles circonstances à Pointe-Noire.
    Il semble qu’il y ait deux catégories, les franco-français, et les autres, de seconde zone.
    Nous avons tous en mémoire le cas d’un franco-congolais, détenu arbitrairement pendant des années à Pointe-Noire, puis une fois bien malade, maintenu à l’isolement à l’hopital Guenin sous bonne garde dont la santé s’est dégradé au vu et au su du consulat français qui n’a rien fait pendant plus d’un an, du fait du prince.
    Il a fini par mourir, dans des conditions atroces, comme un rôti que l’on a laissé mijoté pendant des années.
    Il serait temps que les autorités françaises prennent des mesures à la hauteur de leur responsabilités.
    Les américains, eux ne sont pas aussi frileux, ils n’ont pas hésité à récupérer leurs citoyens détenus dans les geôles congolaises, les français eux attendent, attendent que ça se passe, que ça rôtisse, crevaison de merde de franc mac.

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