Une élite malsaine : A propos des « confidences » de son excellence, Henri Lopes, il y a vingt ans, les yeux dans les yeux

En août 1999, après la lecture de cette interview (in Africa International, juillet-août 1999) assumée de Monsieur Henri LOPÈS, ministre-carriériste, prédécesseur de Monsieur Rodolphe ADADA à l’ambassade du Congo en France où il est resté près de vingt ans, interview dont nous joignons la copie ci-dessous, nous lui avions alors formellement adressé, par voie postale, cette réflexion évidemment demeurée sans suite à ce jour. Elle a été diffusée par quelques sites congolais treize ans plus tard, en 2012.

Chacun se fera son idée sur le profil et le sérieux de notre élite, son hypocrisie et sa démagogie, ses comportements, ses inconséquences. Ceux-là, censés guider et inspirer les plus jeunes, s’en moquent éperdument et sont en réalité foncièrement accrochés à leurs petits intérêts.

Personne ne peut croire un seul instant que les incurables pathologies de Sassou-Nguesso et son perpétuel système datent de son retour criminel au pouvoir en 1997 ! Personne ne peut douter que Monsieur Henri LOPÈS et d’autres ne soient au courant des crimes humains massifs de son acolyte Sassou-Nguesso, du pillage industriel mis en place au Congo et mis en évidence presque chaque trimestre par des organismes et médias internationaux sérieux ! Personne n’est sourd ou aveugle de la misère indescriptible aujourd’hui vécue par l’écrasante majorité des couches sociales congolaises ! Et pourtant, eux, ils se la coulent douce, pour ne pas dire qu’ils s’en frottent les mains, puisque le silence à ces différents égards est de carpe et d’or, pour lui et toute la bande des thuriféraires de l’icône nationale du crime et du pillage !

Lui, Monsieur LOPÈS précisément, ancien ministre de l’Éducation  nationale notamment, auteur de « Les charognards », défenseur bec et ongles de Sassou-Nguesso comme on le lira dans l’interview ci-jointe, flingueur de la démagogie politique dans « Tribaliques », lui qui s’est autorisé des prises de position assumées comme celles exprimées dans l’interview sus-citée, ne peut pas persister à se cloîtrer dans ce silence insupportable, au moment où la famille et les proches du despote ont, de façon décomplexée, transformé le Trésor public congolais en une bananeraie familiale et que les étudiants congolais, partout, localement et à l’étranger, cumulent de dizaines de mois de retard, au détriment de leur avenir, celui de leur famille et du pays…

Il est temps qu’une partie de l’élite se démarque ouvertement et solennellement de ces « charognards », autant en les mettant publiquement et historiquement devant leurs responsabilités, qu’en adoptant activement une stratégie contraire, pour ne pas que nous soyons confondus, aujourd’hui et demain, par les observateurs et les générations futures.

En attendant de vous livrer, au moins de septembre prochain, notre réflexion sur « CETTE ÉLITE QUI A FAIT LE CHOIX DE L’OPPROBRE, DE L’AUTOCRATIE, DU CRIME … ET DE L’ÉGOISME », et surtout de notre « APPEL À L’ÉLITE… » le 24 octobre 2019 qui, nous l’espérons, sera et devra être le point de départ sérieux et profond du BILAN des actions des patriotes et des démocrates Congolais depuis vingt-deux ans, en vue d’une STRATÉGIE CONSÉQUENTE ET DYNAMIQUE contre le pouvoir illégal, despotique et criminel établi au Congo depuis 1997, et ses soutiens, nous vous invitons à la lecture de cette réflexion

Vivement le TEMPS, LE GÉNIE ET L’ACTION DE L’ÉLITE PATRIOTE ET DÉMOCRATE au service du Congo, en commençant par dénoncer cette « Élite malsaine… »

Les observateurs de la vie politique congolaise, des comportements de son élite notamment, auront difficilement évité le tournis à la lecture des  « Confidences d`  un ambassadeur, écrivain de renom et homme de culture, Henri Lopès », livrées par le mensuel Africa International (n° 326, d’août 1999). Car, et c’est un truisme de le dire, Henri Lopès n’est en effet pas n’importe qui, pour les Congolais essentiellement. Pour le commun de ceux-ci, c’est indiscutablement l’homme qui a fait une carrière gouvernementale, puisque membre inamovible des différents gouvernements dans les trois régimes militaires (sous Ngouabi, Yhombi et Sassou) du parti unique en y occupant maints postes, dont celui très prestigieux de primus inter pares. Pour nous qui, très tôt, avions choisi « les lettres » comme voie future d’épanouissement et d’expression, l’auteur de « Tribaliques », de « Sans tam-tam » et du « Pleurer-rire », à ce moment, était le rêve, l’idéal, bref, le symbole du savoir littéraire, tant l’écriture, les histoires et les nouvelles par lui publiées étaient fabuleuses et envoûtantes. Homme politique, écrivain, haut fonctionnaire, Henri Lopès, aujourd’hui ambassadeur, aura été (ou est) tout cela dans la durée qui en fait, forcément, un homme d’expérience. Difficile il apparaissait a priori, avec ce profil, de ne pas lui prêter attention, ou mieux, de la hauteur, un minimum d’objectivité, de sens de discernement et de probité dans les graves événements du Congo-Brazzaville.

Rien de tout cela n’y a été. La lecture des précitées « Confidences… » apparaît, a posteriori, plutôt crucifiante. Sur toute la ligne, l’homme confirme l’image de l’écrasante majorité des hommes politiques congolais. S’y mêlent : contradictions, mesquineries, affirmations contestables à travers lesquelles il défie délibérément l’objectivité, le discernement et le bon sens, et contraint à douter tant de sa probité intellectuelle que de son sens national et démocratique.

D’entrée de jeu, l’ « homme …qui n’a pas d’ambition politique », peut-être pour  avoir, à fleur d’âge, épuisé toutes les fonctions politiques, sauf la suprême, surprend par sa déclaration à rendre  « service …au Congo » et ses funestes prises de partie ! Si l’on convient qu’un Etat, objectivement et essentiellement, n’existe que par son peuple dont le vœu, rationnellement, s’exprime par le vote, l’affirmation de cet « homme de culture » met mal à l’aise car, jusqu’à preuve du contraire, l’expression profonde et majoritaire congolaise, solennellement scellée en 1992, n’a jamais réhabilité son  « discret ami » et  « président » à qui elle assena la sanction la plus sévère des présidents africains de l’ère monopartite : aucune chance au deuxième tour. Si donc le Congo, selon le principe aujourd’hui universellement admis, a dit non à Sassou, et que  « l’homme de culture » au contraire lui dit oui, il est évident qu’on ne parle pas du même Congo. Il ne fait l’ombre d’aucun doute que persiste en l’homme la culture monopartite et marxiste dans laquelle, de façon endémique, se confondait malencontreusement, désirs et réalités : le Congo, selon lui, s’apparente à Sassou et, c’est en réalité ce dernier qu’il sert et non le Congo réel. Le reste de l’interview le confirme d’ailleurs et, de cet intellectuel qui se reconnaît  « …une expérience marxiste » tout en la reléguant sans convaincre au passé, il ne faut pas s’en étonner : l’une des confusions majeures des marxistes, avec le culte inouï de la personnalité,  c’est la réduction de la nation au chef , évangile personnifié. « Il y’ a eu ma rencontre et de longs entretiens avec le président. Voilà comment j’ai accepté ma mission », souligne le diplomate. Ce qui précède et les prises de position qui suivent éclairent sur le contenu de cette mission, qui semble rejoindre celle de bon nombre d’autres sur le marché parisien de faiseurs et mercenaires d’images. Lui s’y prend par tous les moyens.

Que d’affirmations contestables ! « Nos dirigeants, jusque dans les années 1980 n’ont pas fait fortune » ! ou que  « jusqu’ en 1992, il n’y a plus eu de milice, même au temps du parti unique » ! Cela s’appelle, Son excellence le sait, de la mythomanie. Le rapport de la « Commission des biens mal acquis »   de la conférence nationale n’aura été que politicien ? Le rapport d ‘un journal parisien (E.D.J., du 22 au 28 mai 1997) sur les présidents africains milliardaires, où un  éminent dirigeant congolais aurait disposé d’au moins 1,2 milliard ff. rien que dans les banques occidentales ne serait que mauvaise propagande ! Les entrepreneurs-écran, ou milliardaires congolais de l’ère monopartite, dont un, bien connu des Congolais, mis en examen en 1997 , ne constituent-ils que de la fiction ? Depuis le retour du régime « irréprochable », curieusement, ces affaires judiciaires ont été simplement oubliées et remplacées par d’autres, plus urgentes, démontrant ainsi le retour de la justice politique, pour ceux qui seraient tentés d’en douter.

En outre, les Congolais qui croient, comme Son excellence, à l’existence d’un multipartisme réel et fonctionnel au Congo, ne sont pas nombreux, quand on sait que ceux qui animent les grands partis par lui nommés, formellement révoqués par les responsables en exil, sont, comme le général de Brazzaville, des présidents usurpateurs, nés à l’occasion de la « saison des auto-proclamations au Congo ». Enfin, l’observation de la vie politique congolaise ne va pas dans le sens de son propos, les représentants desdits partis étant d’ailleurs associés à l’action gouvernementale. Le rapport d’une mission du Sénat français (cité infra), qui est à différents égards favorable au régime de Brazzaville, pour des raisons évidentes, ne reconnaît-il cependant pas qu’ « il n’existe… pas, sur les trois années à venir, de contre-pouvoir à l’autorité du chef de l’Etat »(p.34). Comme s’il pouvait en aller autrement !

Combien de Congolais suivront Son excellence dans l’affirmation de l’absence de milice  « au temps du parti unique » ! La très célèbre « Milice populaire » qui, à Brazzaville notamment, s’est caractérisée par l’arrestation essentiellement des femmes la nuit et d’autres excès bien souvent étouffés en raison du contexte politique, n’aura également été qu’un mauvais rêve collectif jusqu’en 1990 , date de la dépolitisation décretale de l’armée ! C’est ici le  « coup de génie » des autorités militaires monopartites : la question militaire est la seule qui ne fut pas abordée à la conférence nationale. Alors que tout le système jusque-là reposait sur l’armée, que celle-ci a participé à tous les complots et autres basses besognes, on a fait croire, par une apparente et astucieuse ouverture de l’armée au nouveau courant, que celle-ci était neutre et que, par décret, elle était devenue apolitique. Le bouillant Chef d’Etat Major d’alors s’opposa farouchement au traitement par la conférence nationale des problèmes de l’armée qui devrait pourtant resurgir moins d’un an après (janvier 1992) sur la scène politique en demandant la révocation du Premier ministre issu de la Conf. nationale, parce que celui-ci, justement, avait voulu, « réformer l’armée » comme le dit Son excellence. Est-il besoin de rappeler à ce dernier que le président élu n’eut aucun droit de grâce ! Que la crise pour les appétits partisans est née moins d’un mois après l’investiture du président élu, et que le premier gouvernement de l’ère démocratique est renversé avant d’avoir fait adopter un seul texte législatif, 48 h après l’ouverture de la première session de la première assemblée démocratique, au motif fallacieux et peu convaincant en droit, selon lequel, « le président aurait procédé à certaines nominations par fax »! La « réforme de l’armée », Son excellence s’il vous plaît, dans la Constitution congolaise alors en vigueur, comme dans tout pays sérieux, relevait non plus de la volonté du chef seul comme par le passé, mais de la loi (art.104); et, de l’investiture du président le 31 août 1992 jusqu’en juin 1993, soit neuf mois durant, le Congo n’avait toujours adopté aucune loi, même pas la loi budgétaire, puisqu’ayant inauguré la démocratie par « la crise ». Le pouvoir d’« ordonnances » qui aurait pu suppléer à ce genre de difficultés, il faut le préciser, en raison des abus qu’il a accusés sous l’ancien régime, n’avait pas été constitutionnellement reconduit. Logiquement, comme cela a été le cas pour le premier ministre de la transition dans cette affaire de l’armée, il ressort qu’il était question de créer la crise, avant que ne revienne à l’ordre du jour  cette « réforme ». Sauf réflexion politicienne, on ne voit pas à quel moment aurait pu s’opérer cette réforme. Le dernier président de l’ère monopartite étant grillé, il fallait relayer la conservation du régime, plus que jamais militaire, à l’astucieux C.E.M.G. qui, de façon subtile, devrait maîtriser ou reconquérir la situation, sans y réussir toutefois. Le dernier C.E.M.G. du parti unique, reconduit sous l’ère multipartite, leader du Mouvement pour la réconciliation congolaise après sa révocation en juillet 1993, auteur de l’équivoque « Temps du devoir », légaliste et républicain autoproclamé, mais défenseur de la désobéissance armée sous un régime élu mais dictatorial selon lui, alors que la Constitution prohibait toute insurrection armée, a , depuis, curieusement oublié son sens du devoir, avec le retour sanglant de l’ancien régime dont l’exercice tyrannique du pouvoir ne souffre pourtant d’aucune équivoque. Mieux, il a, notamment, honoré de sa présence, l’investiture de certains maires nommés par le régime « idoine ». Quelle coïncidence ! Sans doute, sur cette affaire, peut-on écrire, comme Les rapports du Sénat français (n°376, 1997-1998), qui soit dit en passant soutient sans ambages le régime actuel de Brazzaville en raison « des intérêts économiques importants »(p.52), que « le nouveau président se trouvait dans une position vulnérable avec une majorité fondée sur l’alliance fragile entre le parti présidentiel et le P.C.T. et une armée dominée par les cadres du nord traditionnellement attachés à M. Sassou-Nguesso. Il chercha dès lors à former des milices dans sa région natale, sans peser les graves conséquences de cette initiative, appelée à servir d’exemple pour ses adversaires politiques »(p.28). Outre effectivement qu’un réflexe de survie pour le pouvoir nouveau et dépourvu d’armée pouvait expliquer le recours aux moyens informels et de fortune (sous réserve de la normalisation toutefois, la tempête passée), comme il en va de tout être dans l’instinct de survie, devant la rage de retour aux affaires par tous les moyens  de l’ancien pouvoir (1997 en est la preuve magistrale), le rapport ignore tout de même que « les cobras », composés essentiellement des anciennes « milice populaire » et garde présidentielle, ainsi que d’autres officiers supérieurs (dont justement le très célèbre et éternel patron de ladite milice populaire, devenu maître de l’UJSC vers la fin du régime monopartite) qui avaient préféré demeurer auprès du président battu (parti en emportant tout l’arsenal militaire de sa présidence), constituent la première milice de l’ère démocratique. Son Excellence l’avait peut-être oublié en raison d’un long séjour à l’Unesco. Un chercheur, dans une étude assez équivoque (Milices politiques et bandes armées à Brazzaville, C.E.R.I., n°13, p.9)  souligne, à propos des « ninjas », que « l’embryon de cette milice émergea …[dès] novembre 1992 », c’est à dire à peine deux mois après l’investiture du nouveau président, même si, pour des raisons qui lui sont propres, il dira et écrira le contraire auprès des médias, dans la foulée de l’éclatement des événements de juin 1997. Il n’est pas évident de dire, objectivement, que la première milice est présidentielle, et la thèse contraire relève tout simplement de la mauvaise foi et d’une intention manipulatrice et justificative de ce qui aujourd’hui est bien édifiant à cet égard : le coup d’état que devait condamner, sans tergiverser, tout esprit légaliste et tout démocrate.

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2 thoughts on “Une élite malsaine : A propos des « confidences » de son excellence, Henri Lopes, il y a vingt ans, les yeux dans les yeux

  1. Merci Félix. Une fois de plus, très franche réflexion pointilleuse autrement sur « l’intellect » du con-go-laid qui n’arrête plus d’étonner, d’intriguer et d’inquiéter sérieusement pour l’avenir de ce territoire…

    Kudos!

  2. « Le dernier président de l’ère monopartite étant grillé, il fallait relayer la conservation du régime, plus que jamais militaire, à l’astucieux C.E.M.G. qui, de façon subtile, devrait maîtriser ou reconquérir la situation, sans y réussir toutefois. Le dernier C.E.M.G. du parti unique, reconduit sous l’ère multipartite, leader du Mouvement pour la réconciliation congolaise après sa révocation en juillet 1993, auteur de l’équivoque « Temps du devoir », légaliste et républicain autoproclamé, mais défenseur de la désobéissance armée sous un régime élu mais dictatorial selon lui, alors que la Constitution prohibait toute insurrection armée, a , depuis, curieusement oublié son sens du devoir, avec le retour sanglant de l’ancien régime dont l’exercice tyrannique du pouvoir ne souffre pourtant d’aucune équivoque. Mieux, il a, notamment, honoré de sa présence, l’investiture de certains maires nommés par le régime « idoine ». Quelle coïncidence ! Sans doute, sur cette affaire, peut-on écrire, comme Les rapports du Sénat français (n°376, 1997-1998), qui soit dit en passant soutient sans ambages le régime actuel de Brazzaville en raison « des intérêts économiques importants »(p.52), que « le nouveau président se trouvait dans une position vulnérable avec une majorité fondée sur l’alliance fragile entre le parti présidentiel et le P.C.T. et une armée dominée par les cadres du nord traditionnellement attachés à M. Sassou-Nguesso. »

    « Pour le commun de ceux-ci, c’est indiscutablement l’homme qui a fait une carrière gouvernementale, puisque membre inamovible des différents gouvernements dans les trois régimes militaires (sous Ngouabi, Yhombi et Sassou) du parti unique en y occupant maints postes, dont celui très prestigieux de primus inter pares. »

    Nota Bene:
    Ouais, trois (3) régimes militaires successifs s’il vous plait mesdemoiselles, mesdames et messieurs, et tous avec la particularité aux réelles têtes de commandement ‘nordiques’… Hum!
    Et que veulent ENCORE nos Cons soi-disant démocrates aujourd’hui après TOUT ? Go figure: Un quatrième (4) régime militaire (assurément) toujours à tête ‘nordique’, sans déchanter WOW(!), nonobstant le passé antidémocratique d’ailleurs pointé ci-contre à 1% seulement, ou même l’ébat sodomique essuyé naguère par le gUERRIER, sinon dûment le reste des 99% de son caractère inexorablement douteux à ne plus démontrer puisque self-instructif à travers les différents ‘médias’; c’est à dire la soif d’un autre gougnafier en treillis et godillot qui vraissemblablement pense pourtant que le « sceau de la parole est le silence et le sceau du silence, le moment opportun ». Cette Laideur intellectuelle dont ces Gros Cons amnésiques font montre est à répudier catégoriquement.

    Pauvres Con-go-laids!

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