L’hommage du Général Jean-Marie Michel Mokoko à Gérard Boukambou

Incarcéré à la Maison d’Arrêt de Brazzaville, le Général Jean-Marie Michel Mokoko n’a pu assister aux obsèques de Gérard Boukambou, son ancien Conseiller principal, décédé le mardi 02 juillet à Brazzaville, à l’âge de 74 ans. C’est donc le cœur meurtri que l’ex-candidat à l’élection présidentielle a rendu un vibrant hommage, par écrit, à son compagnon de toujours.

Chers membres de la famille Boukambou,

Chers compagnons,

Mesdames et Messieurs,

Lorsque j’ai appris, avec consternation, que mon ami, mon compagnon, mon frère, de plusieurs années de complicité, s’en est allé, le 2 juillet 2019, ma réaction a d’abord été celle de l’incrédulité, puis j’ai été traversé par un sentiment de révolte, imputable au fait que, quelques jours avant la funeste annonce, répondant à mon inquiétude aux nouvelles alarmantes de sa santé déclinante, fidèle à la générosité et la pondération qui l’ont toujours caractérisé, il a d’abord pensé à ma condition qui l’insupportait au plus haut point.

Il s’est contenté dans le message qu’il m’a fait parvenir au retour, de me rassurer, arguant que je ne devais m’inquiéter de rien, car il remontait doucement et sûrement la pente.

Aujourd’hui, je me rends compte que, comme à son habitude, il avait simplement voulu me ménager. Cette réaction, dans un contexte normal, ne pouvait pas me surprendre ; elle était celle de l’homme qui n’avait pas cessé d’être celui avec qui j’avais cheminé toutes ces longues années, toujours égal à lui-même. Ma peine est d’autant plus grande que le singulier régime carcéral auquel je suis contraint ne me permet pas, comme pour tous les autres deuils qui m’ont directement frappé ces derniers temps, de venir m’incliner et saluer Gérard pour une dernière fois. Gérard mon frère, mon compagnon de toujours, c’est le cœur meurtri que je me résous, à défaut d’être physiquement présent aux côtés de la famille, à t’adresser un message que j’ai eu beaucoup de peine à formuler, tant il y a à dire. Hormis nos deux familles, nombreux de ceux qui sont venus s’incliner devant toi ce jour, de nos relations, n’en connaissent que les aspects superficiels qu’ils ont perçus à travers des images fugaces que nous avions parfois laissé capturer.

Mesdames et Messieurs,

La perte de Gérard est un terrible coup de sort pour moi. Ce qui me liait à lui était plus fort que ces amitiés de circonstance que deux êtres humains peuvent être amenés à tisser parce que leurs destins se sont croisés. Il se trouve que la nôtre a eu pour fondement, dans un premier temps, la rencontre de nos familles, par le biais d’un mariage, puis nos convictions intimes pour le rêve et la passion que nous nourrissions chacun de son côté pour le Congo, notre pays, se sont croisés à leur tour et ont secrété cette osmose rarement vécue par deux personnalités forgées dans deux univers distincts qui ont fini par fusionner au niveau de nos espérances les plus intimes.

Si l’on s’était amusé à nous interroger sur les fondements de notre complicité, je suis persuadé que sans nous concerter, instinctivement, nous aurions répondu l’un et l’autre à la manière de Montaigne parlant de la Boétie : «Parce que c’était lui, et parce que c’était moi.» Il y a des situations dans la vie que, même les esprits les plus éclairés ne sauraient décrypter. C’est le cas pour ce qui nous liait, Gérard et moi, à telle enseigne qu’un de nos aînés, en guise de plaisanterie, nous avait affublés de l’affectueux sobriquet de « frères siamois ». Gérard était tout simplement devenu ce frère que mes parents biologiques ne m’avaient pas donné. Il était le meilleur d’entre nous à maints égards. Ce ne sont pas les membres de notre groupe de réflexion, qui a fonctionné pendant 15 ans sans interruption, qui me démentiraient si je rappelais à leur souvenir que sa vie était marquée, aux moments cruciaux, par le choix entre être fidèle à lui-même, relever chaque fois que nécessaire les défis qui se présentaient à lui, ou bien se renier et ne plus être lui-même, s’exposant ainsi au risque de devenir un de ces Hommes quelconques, comme il en existe malheureusement en ces temps-ci.

Son humilité non affectée qui s’accouplait bien avec son mépris naturel de l’ostentation, sa perspicacité et sa disponibilité permanente ont plus d’une fois subjugué ceux qui le rencontraient pour la première fois. Je pourrais nourrir ce message de maintes anecdotes et expressions qu’il affectionnait, et qui me revenaient souvent lorsqu’il voulait partager avec nous cette passion commune pour le Congo et les possibilités généreuses qu’on était en droit d’en attendre. Je me souviens de ce qu’il pensait du devoir que tout cadre devait au pays. Il aimait répéter comme un leitmotiv cette formule sibylline : « Ce n’est pas, dans un pays comme le nôtre, de faire son devoir qui est difficile, mais plutôt de savoir où il était ». Dans la même veine, il fustigeait les comportements arrogants qu’il exécrait particulièrement. Avec le flegme et le détachement que nous lui reconnaissions, il aurait rappelé que c’est dans la modestie et le silence que réside la vraie sagesse. Ces deux considérations que j’ai citées de mémoire nous donnent bien la vraie dimension de l’homme qu’on vient de soustraire à notre affection.

Ma très chère Joséphine, mon cher grand frère Julien, mes chers neveux et nièces,

Pour avoir, comme la plupart d’entre nous, perdu des êtres chers, je suis bien placé en cette circonstance douloureuse pour imaginer combien serait vain le moindre mot de ma part, pour essayer de vous distraire de votre chagrin causée par une aussi terrible perte. Toutefois, je ne peux m’empêcher de vous rappeler la consolation que vous ne manquerez pas de trouver dans la gratitude et l’admiration que reflèteront les marques d’amitié, de sollicitude que des nombreux témoignages de tous ceux qui ont connu Gérard, exprimeront. Tous reconnaissent en lui cet être généreux et mesuré, cet intellectuel besogneux, à la plume féconde et précise, qui combinait la beauté de la langue avec la rigueur du scientifique éprouvé dont il avait gardé les avantages.

Au sein de notre groupe de réflexion, il était notre plume. Il a ainsi contribué grandement à la conceptualisation avec méthode et rigueur de toutes nos références politiques, nous permettant de bien circonscrire notre vision partagée du Congo de nos rêves. Tu nous manqueras, mon frère Gérard. L’idée de te savoir parti est difficile à accepter. Tu n’es plus là, mais tu seras toujours là quand même parce que l’idéal pour lequel nous combattions restera le trait d’union qui nous liera à toi, car de là où tu seras, tu continueras par ton exemple à nous inspirer, pour que jamais la flamme qui a guidé notre action ne s’éteigne.

Pour nous les membres de ta famille et tes compagnons, le vide laissé par ton départ peut nous pousser à nous abandonner à un sentiment, tout à coup, de l’inutilité de toute chose, et à considérer que rien ne vaut rien. Mais, puisque la vie est là, et nous presse de continuer de vivre, peu à peu, la certitude apaisante nous rappellera qu’une vie droite, inspirée comme celle qui fut la tienne, ne cesse pas parce que la mort l’interrompt.

Adieu mon frère !

Que papa Julien, et tous ceux des nôtres qui t’ont précédé, t’accueillent à KINKEMBO où ton voyage terrestre s’arrêtera.

Adieu mon frère Gérard, adieu !

Général Jean Marie Michel Mokoko

7 thoughts on “L’hommage du Général Jean-Marie Michel Mokoko à Gérard Boukambou

  1. WAOUH !!!

    Des hommes, des vrais ; des patriotes, des vrais, EXISTENT encore.
    Ils sont tenus et contraints au silence ou mis à l’écart par des CANCRES qui prennent le Congo en otage.

    Un jour, MOKOKO aura un monument dédié à sa mémoire ; mais pas SASSOU car nos enfants ou arrière petits enfants à qui nous laisseront des récits bien précis de la vraie histoire du Congo, détruiront toute trace de son funeste règne. Promesse de patriote !

  2. Cessez de glorifier MOKOKO qui a failli chasser le premier ministre André MILONGO ? Alors que ce dernier était élu par la conférence Nationale .Ce général de division qui a fait travaux public et non combat a tenté plusieurs coups de force au Congo .
    Quel est son modèle de développement ? Ne suivez pas les hommes aveuglement comme çà .¨Au procès ,il avait ce problème , nous l’avions réglé en famille ¨¨ c’est indigne d’un général de division , faire référence à l’ethnie .pour lui le pouvoir c’est un problème de famille , clanique , ethnique , du nord…
    Non mon général de Division il ya un problème avec la solution nationale .

  3. La différence entre le général de division Mokoko et le général d’armées , c’est que le dernier est pour une solution nationale , alors que le premier est dans une solution ethnique .

    1. MOKOKO et OKOMBI SALISSA sont en prison parce que aucun nordiste n’a le droit de s’opposer à SASSOU-NGUESSO et de le devancer à l’issue du verdict des urnes.
      Ne t’es tu jamais posé la question e savoir pourquoi Parfait KOLELAS et TSATY MABIALA ne sont pas en prison ? Et bien je vais te l’apprendre : parce qu’ils ne sont pas nordistes.

      Alors, qui est pour « la division » et qui est pour « la solution nationale » ?

      Pauvre « extramachin » !

  4. il sied de rappeler aux uns et aux autres que le general okoko avait activement pris part au defrichage de la foret de la patte doie en 1970 sur ordre de marien ng.il etait assiste dans cetet ouevre destructrice de lenvironnement de brazzaville des capitaines kimbouala nkaya adolphe et felix mouzabakani respectivement chef detat major et chef detat major adjoint des forces armees congolaises. pourquoi cette foret avait elle ete defrichee?

    il sied de rappeler que le general mokoko avait activement prit part a la securisation de lunique processus electoral organise au congo qui avait consacre la victoire de p lissouba a la tete de letat . lelection de p lissouba avait ete constestee par le meme groupe qui conteste la victoire du general mokoko sur eux.

    il sied de rappeler que le general mokoko avait activement pris part a lassassinat de pierre anga dans la foret dikonongo en septembre 1988. le general mokoko avait eu le soutien de la france qui lui avait prete deux avions militaires de type nord atlas concus pour des pistes courtes comme celle dowando a lepoque.

    il sied de rappeler que le general mokoko setait battut contre les zoulous de p lissouba a diata.les zoulous agissant au nom et pour le compte de p lissouba celui ci doit verser des indemnites au general mokoko pour le prejudice subi.entretemps le bureau regional de lird ex orstom installe dans la zone avait ete entierement incendie par ceux la memes qui estiment que denis sassou ng ne sinvestit pas assez dans la recherche scientifique.

    bien avant cela il sied de rappeler que le general mokoko avait enferme tous les leaders des partis politiques au palais des congres pendant toute une journee car il voyait deja le congo sur une pente glissante.le debat politique de lepoque tournait sur le recherche de la paix au congo avec les evenement du ccf qui setaient soldes par la mort de trois militants du mcddi tous du pool.une sorte de « crise du pool » de lepoque

    a cette epoque comme toujours les « jeunes » de bacongo avaient demande des armes.comme toujours. chaque fois chaque annee il y a toujours des jeunes a bacongo.les gens sont toujours jeunes la bas.en 2021 vous allez voir ils seront encore jeunes comme la fois passee en 2015 2016 2017 2018. ah le pool franchement!

    en oct 1992 mr b kolelas a la tete de son peuple compose de jeunes marchait en bons maudits vers le rond point de moungali.les aubevillois de p lissouba eux aussi jeunes craignaient sans preuves reelles que ce groupe de maudits une fois au ccf virerait a droite. cette crainte etait si forte qu ils stopperent cette marche par des rafales de kalachnikov niboleks tirees de mbaou ferdinand et de jean louis nguembo .comme toujours les gens vaient accuse le general denis sassou ng. sans preuves. alors les « jeunes » militants du mcddi setaient tous excites et avaient demande des armes pour disaient ils a cette epoque « lutter a armes egales ».franchement cette region!

    pour vous general mokoko vous sortirez de prison.pas de pb pour ca.larmee vous respecte letat vous respecte tout le monde vous respecte meme denis sassou ng.vous avez vu comment il a traite le directeur general des marches publics? avec une tenue orange des choses comme ca un administrateur ! mais chez vous non.le peuple congolais vous respecte.meme sassou ng.vous avez le respect des forces de defense et de securite.vous avez le respect du peuple congolais tout entier.

    sassou g avait mentit en disant que premier denis sassou deuxieme guy b p kolelas troisieme j m m mokoko.
    p lissouba avait remporte dolisie et les villes voisines en 1992 .il etait premier.vous aviez remporte dolisie et les villes voisines en 2016.vous ne pouviez pas etre troisieme. vous etiez donc le premier.

    ch zacharie bowao est un idiot.franchement.il avait classe guy b p kolelas en tete et seconde par vous.est ce qu il s y connaissait en matiere de consolidations des donnees electorales.

    combien guy avait il eu a impfondo ? ouesso?… est ce que mossendjo avait vote pour guy b p kolelas. pourtant les jeunes de guy avaient incendie en bons fauves la mairie de makelekele en passant batiment ne leur appartenant pas.cest un batiment public.

    METTEZ A ¨PROFIT CE TEMPS POUR REFLECHIR SUR LA QUESTION DES VILAINES MENTALITES DE LA REGION DU POOL IL NEST PAS A EXCLURE QU ILS PUISSENT LUTTER UN JOUR CONTRE VOUS A « ARMES EGALES »

    sophie moukouyou et albertine lipou massala

  5. Le général MOKOKO, quelle plume ! quel élégance de style ! Un intellectuel accompli qui fait peur aux médiocres Mbochis qui tiennent le Congo en otage. Je ne vois pas un moniteur sorti de Mbounda, chef d’une milice tribale génocidaire de civils du sud, usurpateur de grade de général, en train de l’atteindre à la cheville.

  6. 🎵~ J’ai perdu ma face sans l’avoir meritee oh
    Sur les autres videos, le rossignol chante
    Chante rossignol, chante mwana Makoua ah
    Chante rossignol, chante Moncocolia:

    Ba pandzi ngayi sango na-nga-famille ya bambochi ngoya oh
    Nazanga kutu bazooka na kondolo kutu musoda
    Sango ya ba gENERAUX commission, ouh-ouh (bis)
    Nga na tuna nani, hi-hi
    Nga na sali nini, na lela eh
    Nga na lala wapi, moniololo oh

    Esika to wuti ezali nde le Nord-Congo
    Epayi to ko kende ezali se le Sud-Congo
    Mwana Makoua nzembela nzembela se bolingo mama ah ah
    Nzembela nzembela se bolingo,
    Mbela – mbela – mbela – mbela – mbela ngo oh…

    -=-=-

    Lelo yo nga Koko na kati ya lubuaku eh ngo-oh
    Penitencier yeh-yeh (bis)
    Penitencier yeh-yeh-yeeh,
    Lelo yo nga Koko na kati ya molili eh ngo-ngo
    Penitencier eh-eh (bis)
    Penitentier eh-eh-eeh

    Ata olobi mingui Dear epayi ozali,
    Na maboko ya moto otika nga ata Kalash ya rouillee eyi te, « ata vAILLANT gUERRIER eyi te »,
    Na tala yo na Makoua na tala famille na nga ya bambochi,
    Ninja eyi te eh eh,
    Yango wana na yina Milongo, na boya Lissouba
    Po na bamakoualas na nga solo na koka te, Cherie hiiiii…

    Ata oboyi na yo koya kotala ngayi,
    Tindela nga mandat
    Tindela nga bapteme
    Nazali te na besoin ya plan B,
    Yaka kotikela nga Nsiloulou na lubuaku eh

    EH YO ! ~🎵

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